Étienne CHILLET
les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918
Étienne CHILLET
Étienne Chillet est né le 8 mai 1898 à Saint-Étienne (1). Il est mort le 16 octobre 1918 à l'hôpital militaire de Saint-Parize-le-Châtel (Nièvre) des suites de blessures de guerre. Il avait vingt ans.
Il est incoporé au 84e régiment d'artillerie lourde le 18 avril 1917. Puis est affecté au 289e régiment d'artillerie lourde le 18 décembre 1917, date à laquelle ce régiment vient de se constituer.
Le 16 septembre 1918, le 289e est mis à la disposition de la 1ère armée américaine dans la région de Verdun.
Étienne Chillet était alors brigadier à la 22e batterie. Son régiment est engagé dans la grande bataille américaine, commencée le 26 septembre, sur Montfaucon-d'Argonne (Meuse). Il est mortellement touché le 4 octobre 1918 et s'éteint douze jours plus tard.
Il avait pu échapper à la grippe espagnole qui faisait des ravages dans son unité, mais l'obus de 150 mm lancé par les Allemands a eu raison de lui.
1 - La fiche MPLF (mort pour la France) écrit par erreur : 8 mars. Il s'agit bien du 8 mai.
acte de naissance d'Étienne Chillet
acte de naissance d'Étienne Chillet, 8 mai 1898
fiche matricule d'Étienne Chillet
fiche matricule d'Étienne Chillet, né le 8 mars 1898
Étienne Chillet
de Saint-Étienne
Brigadier au 289e d’artillerie
Lorsqu’on prend en mains l’image mortuaire d’Étienne Chillet et qu’on examine un instant sa photographie, deux pensées surgissent immédiatement à l’esprit. Comme il devait avoir l’âme douce et tendre, ce jeune brigadier au regard si transparent ! Mais vraiment, comment pouvait-il avoir le caractère d’un guerrier, celui dont la physionomie est si juvénile !
Ce contraste s’est plus d’une fois présenté à propos de nos chers anciens, et cependant, rarement il nous est apparu avec un tel relief.
Oui, il eut l’âme d’un vaillant, puisqu’au lendemain de sa mort, son capitaine l’appelait un soldat parfait et regrettait de perdre ainsi un fidèle et précieux compagnon d’armes.
Mais il avait, ce qui est encore plus précieux, un cœur d’or, lui qui s’était fait aimer au régiment au point que les hommes de sa batterie, avec une admirable spontanéité, s’entendirent pour envoyer de suite sur sa tombe le gage de leur fraternelle sympathie.
Il était en effet d’une rare délicatesse, toujours heureux, au foyer de sa famille, de témoigner son affection par quelque procédé ingénieux, par un dévouement actif, par quelques-unes de ces paroles dont le cœur seul a le secret. Il faisait bon vivre à côté de lui et dans le bureau où il ne travaillait point seul, il savait par de pieuses et fermes excitations, relever le courage, donner de l’entrain et même élever les âmes bien haut au-dessus de la besogne quotidienne.
Étienne était bien jeune encore au début de la guerre. Il n’appartenait qu’à la classe 18 et débuta comme artilleur dans un fort de Lyon. Puis, on le versa d’office dans les tracteurs.
Après un stage de quelques mois à Paris, il dut partir pour le front et pendant l’hiver 1917-1918 participa aux différentes attaques de cette période, avec le 289e d’artillerie lourde.
Lorsqu’enfin survint la grande offensive qui devait aboutir à la victoire, il avait les galons de brigadier et fut affecté avec son régiment à l’armée américaine.
De juillet à octobre, sa vie militaire fut intense, jusqu’au jour où, près de Montfaucon, il fut gravement atteint par un obus.
Hélas ! la blessure est affreuse ! Le pauvre brigadier est évacué au bout de quelques jours dans l’hôpital américain de Nevers, où il se trouve presque seul Français, impuissant à se faire comprendre, sans aucune des consolations religieuses que doit désirer le soldat chrétien, toujours fidèle jusqu’à cette heure aux pratiques d’une ardente piété. L’Eucharistie qu’il aimait à recevoir chaque dimanche à Paris, qui l’avait fortifié si souvent à Fourvière, ne serait donc point son viatique de la dernière heure !
Pauvre petit soldat ! On vient de l’amputer d’une jambe ; il songe à tous les siens. Il appelle sa mère ; or par une attention de la Providence, toujours maternelle, même dans ses coups les plus douloureux, sa mère qui a dû se heurter à tant d’obstacles insurmontables, lui apparaît soudain à cette heure décisive, l’entoure de son immense tendresse, et se trouve là - consolation suprême - pour recevoir son dernier soupir…
l'attaque américaine sur Montfaucon-en-Argonne, 26 septembre 1918
grande rue de Montfaucon-en-Argonne, après l'attaque américaine
Montfaucon-en-Argonne, après l'attaque américaine
l'offensive américaine de l'automne 1918, le 289e y a participé
Étienne Chillet a été atteint lors de la bataille de Montfaucon (Meuse)
J.M.O. du 289e R.A.L., 22e batterie, sept.-octobre 1918
Étienne Chillet est mort à l'hôpital militaire de Saint-Parize-le-Châtel (Nièvre)
Il s'agit de l'hôpital américain. Les morts étaient enterrés dans le cimetière au lieu-dit La Plaine (transféré à Nevers). La dépouille d'Étienne Chillet a-t-elle connu le même sort ?
hôpital américain de Saint-Parize-le-Châtel (Nièvre)
l'hôpital américain s'étendait en partie sur la commune de Mars-sur-Allier