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école Sainte-Marie à Saint-Chamond
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9 juillet 2018

Pierre VILLET

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Pierre VILLET

 

 

VILLET Pierre, fiche MPLF

 

 

Pierre Villet est né le 13 novembre 1880 à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie). Il est mort le 21 avril 1916 à l'ambulance 219 de Fraize (Vosges). Il avait trente-cinq ans.

Il est entré au collège Sainte-Marie en 1893 et l'a quitté en 1898.

Son père était garde-mines, c'est-à-dire technicien de l'État chargé de seconder les ingénieurs des mines (1).

Il est devenu ingénieur lui-même.

Pierre Villet est arrivé à l'armée le 26 février 1915. Il a été nommé aspirant (premier grade d'officier avant celui de sous-lieutenant puis de lieutenant) le 20 août et sous-lieutenant le 7 octobre 1915.

Il est resté en formation, dans la zone de l'intérieur, du 26 février au 6 octobre 1915. Puis il a été affecté dans la zone des armées à partir du 7 octobre 1915 jusqu'à sa mort en avril 1916. Il a d'abord été au 12e bataillon de chasseurs alpins puis est passé au 13e bataillon le 23 août 1915.

Sans la notice du Livre d'or, il aurait été difficile de savoir au cours de quel combat et quand précisément Pierre Villet a été mortellement blessé : aucune mention sur la fiche matricule ; absence de J.M.O.pour le 13e bataillon de Chasseurs alpins... Son régiment, qui relevait du la 46e division d'infanterie, se trouvait à Metzeral (Haut-Rhin, Vosges) en janvier-mars 1916 puis à Fraize au cours du mois de mars, plus au nord que Metzeral ; les deux endroits sont distants d'une cinquantaine de kilomètres.

L'Historique du 13e bataillon de Chasseurs - qui n'est pas très informatif dans son ensemble - note qu'au début de l'année 1916 : «De mars à juin, ce fut le séjour au Violu, près du col de Sainte-Marie[-aux-Mines], séjour enchanteur à demi sur les mines et sous les torpilles» En effet, la guerre des mines a duré des mois dans ce secteur, dès 1915. Elle reprend en mars 1916, conjointement avec la bataille de Verdun. Les explosions, des deux côtés, deviennent de plus en plus fortes jusqu'en avril 1916.

C'est le Livre d'or qui nous apprend comme est mort Pierre Villet.

 

1 - Voir le chap. "L'École, les gardes-mines et l'industrie" du livre de Anne-Françoise Garçon, Entre l'État et l'usine, l'École des Mines de Saint-Étienne au XIXe siècle, 2004.

 

 

 

acte de naissance de Pierre Villet

 

acte naissance Pierre Villet
acte de naissance de Pierre Villet, à Saint-Jean-de-Maurienne

 

 

 

fiche matricule de Pierre Villet

 

Pierre Villet, fiche matricule (1)

Pierre Villet, fiche matricule (2)
fiche matricule de Pierre Villet, né le 13 novembre 1880

 

 

explication du temps passé en "campagne contre l'Allemagne"

 

Diapositive1
les mentions campagne simple ou campagne double

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Pierre Villet
de Saint-Jean-de-Maurienne

Pierre Villet entra au collège en 1893 et termina ses études en 1898. Ce fut un travailleur, sobre de paroles, mais énergique. Sa ténacité constante le conduisit d’une façon régulière au succès. Il quitta Sainte-Marie, laissant le souvenir d’un élève sérieux, préoccupé avant tout de son avenir.

Fils d’un ingénieur des mines, il embrassa lui aussi la carrière d’ingénieur. Il ne craignait point d’aller diriger des exploitations lointaines, en Algérie (phosphates), en Nouvelle-Calédonie (nickel), en Bolivie (argent et cuivre). À l’entendre causer - et il aimait à revenir au collège, rafraîchir ses souvenirs d’antan - on voyait qu’il était attaché à ses fonctions. Les difficultés de la vie à l’étranger n’étaient point pour l’effrayer. Quand on est montagnard et enfant de la Savoir, on est prêt, s’il le faut, à toutes les austérités de l’existence.

  • «La mobilisation le surprit en France, au moment où il allait repartir pour l’Amérique du Sud et prendre la direction d’une affaire d’un riche avenir.
    Il avait été exempté au moment de la conscription. Déclaré bon pour le service par un nouveau conseil de révision, il aurait pu, comme beaucoup d’autres, entrer dans une usine ; mais il déclina les offres qui lui furent faites.
    Affecté à un bataillon de chasseurs alpins, il ne tarda pas à être envoyé comme aspirant à l’école de Saint-Maixent. Nommé sous-lieutenant au 13e chasseurs alpins, dont le dépôt est à Chambéry, il se fit aussitôt remarquer par son esprit d’initiative, par son courage impassible, par la loyauté de son caractère et sa serviabilité qui faisaient de lui le meilleur et le plus sûr des camarades…
    C’était un excellent officier, un travailleur, un dévoué. Commandant le peloton de sapeurs pionniers, il trouvait là de quoi occuper son inlassable activité. Son esprit ingénieux était toujours à la recherche de perfectionnements et il n’était jamais plus heureux que lorsqu’il avait trouvé un nouveau moyen de nuire à l’ennemi».

Le matin même de sa mort, il faisait une reconnaissance en 1ère ligne pour placer les mitrailleuses de sa confection et il était revenu enchanté.

Malheureusement sa passion pour la science, son amour des recherches furent cause de sa mort. Passionné en effet pour les découvertes scientifiques, il dévissait les obus ennemis qui n’avaient pas explosé, afin d’en connaître le mécanisme et d’en tirer d’utiles indications pour le perfectionnement de nos engins. Il n’était pas un novice dans ce travail dangereux ; car il avait déjà étudié plus de 300 obus non explosés.

Toutefois, le 21 avril, comme il examinait la fusée d’un obus qui venait de tomber sur sa cagna, l’explosion se produisit et lui laboura affreusement la poitrine. Transporté en automobile à Fraize, il expirait dans le trajet, après avoir demandé lui-même et reçu pieusement les derniers sacrements.

À côté du brave officier que le danger n’effrayait pas et qui en toutes circonstances conservait un calme imperturbable, on trouvait en lui un camarade affectueux, un cœur généreux, un ami sûr entre tous. Appelé par ses fonctions sur tous les points du front, il ne manquait jamais d’aller serrer la main aux camarades qui se trouvaient dans le voisinage.

Et c’était pour nous un très grand plaisir de le voir arriver avec son allure dégagée, son bon sourire affectueux, qui créait une atmosphère de gaieté et de sympathie. Aussi ses chasseurs l’adoraient. Pour s’en convaincre, il n’y avait qu’à regarder les visages au jour fatal de l’accident : c’était la consternation.

Les funérailles du sous-lieutenant Villet eurent lieu à Fraize (Vosges), le 25 avril. Pendant la messe, les chants de l’orgue alternaient avec ceux de la musique du 22e chasseurs, dominés tous les deux par la voix imposante du canon qui parvenait jusqu’à l’église de cette localité.

Pierre Villet repose à Fraize dans un caveau particulier, en attendant que des circonstances meilleures permettent de le ramener à Saint-Jean-de-Maurienne. Il aimait beaucoup son pays natal et son suprême désir a été sans doute de dormir à l’ombre de ses hautes montagnes.

Réservé, peu prodigue de ses paroles, Pierre Villet était l’ennemi de tout ce qui sent le bluff ou la pose. La dernière fois qu’il vint à Saint-Jean-de-Maurienne, écrit un de ses amis, il fut cependant plus communicatif que d’habitude : «Je ferai mon devoir, nous dit-il, vous pouvez en être sûr. Mais si je viens à tomber, n’allez pas, s’il vous plaît, faire de moi un héros».

La modestie ajoute un nouveau trait à cette bien captivante physionomie.

 

 

 

Pierre Villet est au 13e bataillon de chasseurs depuis le 23 août 1915

 

André Mermet, chasseur au 13e bataillon, mort en 1918
André Mermet, un chasseur du 13e bataillon,
mort en 1918
(source)

 

escouade de chasseurs du 13e bataillon
groupe de chasseurs du 13e bataillon (source)

 

 

 

en mars et avril 1916, Pierre Villet se trouvait au Violu,

près du col de Sainte-Marie-aux-Mines (Vosges) où il a été touché

 

Violu, carte 1916, ligne de front
le secteur du Violu (Vosges) (source du fond de carte)

 

sommet du Violu après la guerre
le sommet du Violu, après la guerre

 

vallée de Sainte-Marie-aux-Mines depuis le Violu
la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines, depuis le Violu (Vosges) (source)

 

vestige de tranchée à la Tête de Violu
vestige de tranchée à la Tête du Violu (source)

 

 

 

 Pierre Villet est mort à l'ambulance 219 à Fraize (Vosges)

 

Fraize, rue de la Gare, chasseur à vélo
Fraize, rue de la Gare, chasseur alpin tenant son vélo

 

Fraize, rue de la Gare, militaires
Fraize, rue de la Gare, militaires sur le trotoir dont un chasseur

 

Fraize, rue de la Gare, chasseurs
Fraize, rue de la Gare, chasseur aau milieu de la rue

 

Fraize, mention ambulance 219 (1)

Fraize, mention ambulance 219 (2)
carte postée de Fraize le 5 septembre 1917 et mentionnant "ambulance 219"

 

 

 

en 1916,  Pierre Villet est enterré à Fraize (Vosges)

Pierre Villet a été inhumé le 25 avril 1916, dans un caveau au cimetière de Fraize.

Plus tard, sa dépouille a dû être exhumée et transférée à Saint-Jean-de-Maurienne, comme il était prévu de le faire à l'époque. En tout cas, il ne figure dans le relevé des 317 noms de l'actuel cimetière militaire de Fraize.

 

Fraize, église et cimetière des soldats
Fraize, église, cimetière des soldats ; avant la réorganisation de 1925

 

Fraize, église et cimetière des soldats (2)
Fraize, église, cimetière des soldats

 

Fraize, cimetière, tombes des soldats
Fraize, cimetière, tombes militaires

 

monument aux morts, Saint-Jean-de-Maurienne
le nom de Pierre Villet figure sur l'une des plaques
du monument aux morts de Saint-Jean-de-Maurienne

 

 

 

 

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