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école Sainte-Marie à Saint-Chamond
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27 juillet 2018

Henri PRÉNAT

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Henri PRÉNAT

 

 

PRÉNAT Henri, fiche MPLF

 

 

Henri Léon Joseph PRÉNAT est né le 25 avril 1889 à Saint-Martin-en-Coailleux. Il était jumeau de Jean Henri Marie. Leur père était ingénieur.

Henri Prénat a effectué quatre mois de service militaire au 11e régiment de Dragons à Belfort (octobre 1910-mars 1911). Puis il est envoyé au 4e régiment de Chasseurs d'Afrique jusqu'en septembre 1912. Il opère plusieurs fois en Tunisie, en Algérie et au Maroc occidental.

À la mobilisation d'août 1914, il est appelé à ce 4e régiment de Chasseurs d'Afrique. Il meurt le 27 septembre 1917, au cours d'une patrouille tombée dans une embuscade, à Hundistea (noté Undistea) en Albanie où il est inhumé.

On trouve le récit de la mort d'Henri Prénat dans le J.M.O. (Journal de marches et d'opérations) de son régiment à la date du 27 septembre :

  • "Une patrouille composée du maréchal des logis Lepargueur, du brigadier Prénat, du cavalier Cascasset et sous les ordres d'un capitaine du 2e R.M.A. (régiment de Marche d'Afrique) tombe dans une embuscade. Les chevaux sont tués. Le brigadier Prénat tombe mortellement frappé ; le maréchal des logis Lepargueur, grièvement blessé, reste aux mains de l'ennemi ; et le cavalier Carcasset réussit à échapper aux poursuivants ennemis ainsi que le capitaine commandant la patrouille. D'après le rapport du capitaine commandant la patrouille, les trois cavaliers se sont admirablement conduit."

le 29 septembre, le J.M.O. ajoute :

  • "Le maréchal des logis Lepargueur est repris par le thabor albanais et donne les renseignements suivants : il est resté sans soins pendant tout le temps passé aux mains de l'ennemi ; un commandant autrichien l'a dépouillé de ses bottes, de son portefeuille contenant de l'argent et de sa montre ; le corps du brigadier Prénat sera enterré près d'Hundistea par les soins des Albanais".

L'armée lui a décerné deux citations.

L'une à l'ordre de la Brigade : "après avoir combattu avec le plus grand courage, a secouru un de ses hommes blessé restant ainsi exposé et découvert sous un feu très violent ; a eu la poitrine traversée d'une balle".

L'autre est à l'ordre de la Division : "Faisant partie d'une reconnaissance en terrain très difficile et à proximité de l'ennemi, a montré beaucoup d'entrain et d'énergie, a déployé beaucoup de sang-froid, lorsque cette reconnaissance est tombée sous le feu d'une compagnie autrichienne. A été tué".

Il a reçu la médaille militaire à titre posthume.

  • Henri Prénat est le frère d'Abel Prénat, lui aussi ancien de Sainte-Marie mort pour la France.

 

l'acte de naissance d'Henri PRÉNAT

 

RÉNAT Henri, acte de naissance
acte de naissance des deux frères jumeaux Prénat, le 25 avril 1889 :
l'employé d'état civil s'est trompé dans la mention marginale en indiquant la mort d'Henri Prénat en 1975,
il s'agit en réalité de son frère

 

 

la fiche matricule d'Henri PRÉNAT

 

PRÉNAT Henri, fiche matricule (1)

PRÉNAT Henri, fiche matricule (2)

PRÉNAT Henri, fiche matricule (3)
fiche matricule d'Henri Prénat, né le 29 avril 1889 et mort le 27 septembre 1917

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Henri Prénat
de Saint-Chamond

Pendant sa dernière permission, Henri Prénat était venu s’asseoir à la table de ses anciens maîtres. Qui n’a conservé le souvenir de cette rapide visite ? On avait toujours eu une sympathie marquée pour l’ardent chasseur, et vraiment, lui aussi, semblait se retrouver en famille : ce qui augmentait la satisfaction de tous. On le plaisantait en souriant sur son passé, encore peu lointain, et il devait constater que les gronderies des maîtres n’excluent pas, pour les coupables les plus réprimandés, un fonds solide d’estime et d’affection. Mais on le questionnait surtout sur sa vie militaire, et il avait si fort le désir de contenter ses auditeurs qu’il répondait à tous avec un intarissable entrain, sans trop songer que son devoir du moment était de réparer ses forces.

Cette première visite précéda de peu de temps son dernier départ pour l’armée d’Orient.

Ce n’est point là cependant qu’il avait fait ses premières armes. Il avait débuté en septembre, avec son régiment dans les Vosges. Que de fois il fut exposé ! Il le dit lui-même :

  • «Nous faisions surtout des reconnaissances de terrain et il arrivait souvent, le soir, qu’il manquait à l’appel la moitié de ceux qui étaient partis le matin».

Après la bataille de la Marne, son régiment poursuivit l’ennemi dans les forêts des Vosges, car le recul de l’armée allemande avait été général sur tout le front. «Vous ne pouvez pas vous figurer le spectacle d’horreur dont nous avons été témoins. Au col de la Ch., en particulier, il n’y avait pas un mètre carré qui ne fut couvert de cadavres».

En octobre, l’intrépide bataillon est dirigé sur le Pas-de-Calais, et reste à Arras jusqu’au 7. C’est de là qu’en attendant l’infanterie, Henri Prénat et ses hommes sont chargés de faire les fantassins.

«Rudes journées, dit-il ? Nous sommes restés plusieurs jours et plusieurs nuits dans boire, ni manger, ni dormir». Mais il ajoute très simplement qu’il a l’habitude, comme au collège, de dire sa prière matin et soir ; qu’il invoque Notre-Dame de Valbenoite et porte toujours sur lui deux petites médailles de la Très Sainte Vierge, et il compte bien sur une protection toujours efficace.

À cette rude existence succède la vie non moins rude des tranchées sur le sol fangeux de la Belgique. «Souvent, il fallait rester 48 heures de suite avec de la boue jusqu’aux genoux !»

Au mois de mai, il se trouve avec les 50 000 cavaliers qui attendent pleins d’anxiété, dans la région d’Arras, une attaque imminente. Si le coup réussit, ils sont prêts à poursuivre l’ennemi, l’épée dans les reins, jusqu’à la frontière belge. Malheureusement, le succès ne répond pas à toutes les espérances, et de nouveau les chasseurs d’Afrique sont condamnés au rôle plus modeste de tenir ferme dans la tranchée. Comme il se trouve, lui, dans la région de Souchez et de Notre-Dame-de-Lorette, il entend jour et nuit une canonnade d’enfer. Le poste est des plus dangereux. Mais il a bien eu soin, avant son départ, de se mettre en règle : «En compagnie d’une dizaine d’autres chasseurs, je suis allé me confesser et faire la Sainte Communion».

Cependant ce n’était point sur le sol français qu’il devait tomber.

Envoyé en Orient, après plusieurs péripéties, il est dirigé vers l’Albanie, par étapes successives. Le canon ne tonne que vaguement dans le lointain, mais les visites des avions boches se multiplient et rarement peut-on se croire à l’abri de tout danger. Aussi a-t-il toujours sur lui l’image de Notre-Dame de Valbenoite ; elle ne le quitte jamais, et puisque déjà si longtemps il a échappé aux balles et aux obus, pourquoi ne serait-il pas protégé jusqu’à la fin ? La réponse de la Providence ne devait point être conforme à ses espérances.

C’est dans les circonstances suivantes qu’il allait trouver la mort. Nous empruntons ce récit à un journal de Provence :

  • «Une reconnaissance d’officiers, conduite par un capitaine français, s’en était allée hardiment, à cheval, trop hardiment sans doute, suivant la tradition française, reconnaître, en avant des lignes, si le village d’Hundistéa était occupé et quelles forces pouvaient se trouver là.
    Brusquement, la reconnaissance qui ne comprenait avec le capitaine qu’un maréchal des logis, un brigadier - le brigadier Henri Prénat -, et un chasseur d’Afrique, tomba sur une compagnie autrichienne. Un feu de mousqueterie intense se déclenche aussitôt. Il faut se replier précipitamment, toute résistance étant inutile.
    Mais dans son repli, la reconnaissance se trouve à nouveau à hauteur de Cesme, en présence de forces ennemies qui la poursuivent à coups de fusils et de mitrailleuses.
    Les chevaux atteints par les balles ennemies s’abattent l’un après l’autre ; les Autrichiens croyant aisément tenir les cavaliers embarrassés dans les étriers ou pris sous leurs chevaux s’élancent pour les capturer. Mais les chasseurs ont tôt fait de se dégager ; et à moins de cent mètres des Autrichiens prennent la fuite et se dispersent pour diviser les poursuivants. Des positions françaises, trop éloignées encore pour qu’on puisse leur porter secours, les soldats suivent, non sans inquiétude, les péripéties de la poursuite engagée.
    Voyant leur proie près de leur échapper, les Autrichiens s’arrêtent et tirent à courte distance, tandis que l’on voit l’officier et les chasseurs d’Afrique disparaître tour à tour dans les fourrés, apparaître à nouveau dans les clairières et finalement se perdre dans les bois.
    À la nuit, seul, tout d’abord, le capitaine rentre dans les lignes ; deux heures après, un chasseur d’Afrique arrivait, légèrement blessé. À l’appel manquaient le maréchal des logis et le brigadier morts, blessés ou prisonniers ? Une patrouille sort à leur recherche, elle rentre sans avoir rien vu ; une deuxième et une troisième sont également vaines. Ce n’est que plus tard que le cadavre du brave brigadier fut retrouvé : il était criblé de balles».

 

Salonique, dragons français à cheval, Krusa Balkan
dragons français à cheval, dans le Krusa Balkan (60 km au nord de Salonique)

 

 

 

des lieux et des hommes qu'Henri Prénat a fréquentés

 

Belfort, caserne 11e Dragons (1)
Henri Prénat a été au 11e Dragons, à Belfort, d'octobre 1910 à mars 1911

 

Belfort, caserne 11e Dragons (2)
Henri Prénat a été au 11e Dragons, à Belfort, d'octobre 1910 à mars 1911

 

Chasseurs d'Afrique (1)
chasseurs d'Afrique au Maroc ; cette carte postale a été postée en 1911, à l'épqoue où Henri Prénat s'y trouvait

 

Chasseurs d'Afrique (2)
le quartier Philibert des Chasseurs d'Afrique en Tunisie, à Bierte ;
avec son régiment, Henri Prénat se trouvait dans ce pays entre mars et mai 1911

 

Chasseurs d'Afrique (5)
quartier Philibert des Chasseurs d'Afrique à Bizerte

 

4e RCA, caserne Forgemol, Tunis
le 4e RCA, caserne Forgemol à Tunis

 

Chasseurs d'Afrique (3)
soldats du 4e régiment de Chasseurs d'Afrique

 

Chasseurs d'Afrique (4)
chasseurs d'Afrique au Maroc ; Henri Prénat y était du 20 mai au 24 août 1911

 

Chasseurs d'Afrique (6)
chasseurs d'Afrique en reconnaissance

 

Chasseurs d'Afrique (7)
armuriers du 4e régiment de Chasseurs d'Afrique, 1914

 

 

les circonstances de la mort d'Henri PRÉNAT

 

JMO 4e Chasseurs d'Afrique, sept 1917 (1)

JMO 4e Chasseurs d'Afrique, sept 1917 (2)
J.M.O. du 4 régiment de Chasseurs d'Afrique, septembre 1917

 

Salonique, dragons français à cheval
dragons français à cheval, dans le Krusa Balkan (60 km au nord de Salonique)

 

 

 

les lieux de la mort d'Henri PRÉNAT

 

Albanie, carte 1918
les opérations en Albanie en 1918, après la mort d'Henri Prénat

 

Elbasan et Hundistea, carte 1912
Elbasan et Hundistea, en Albanie, carte de 1912 (voir légende ci-dessous)

 

Hundistea carte légendée

 

Hundistea, carte 1912
Hundistea, en Albanie, carte de 1912

 

 

 

* une fiche généalogique sur Henri Prénat

 

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