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école Sainte-Marie à Saint-Chamond
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16 août 2018

Joseph LEVRAULT

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Joseph LEVRAULT

 

 

LEVRAULT Joseph, fiche MPLF

 

 

Joseph Levrault est né le 10 septembre 1890 à Valence (Drôme). Il est mort des suites de maladie le 11 novembre 1917 à l'hôpital temporaire central n° 39 de Bar-le-Duc (Meuse). Il avait vingt-sept ans.

Son père, Xavier Levrault, était inspecteur général des Eaux et Forêts.

Il a effectué son service militaire au 97e régiment d'infanterie, d'octobre 1911 à octobre 1913. Lors du recensement (1910), Joseph Levrault était étudiant ecclésiastique, élève au Grand Séminaire Saint-Sulpice d'Issy-les-Moulineaux. Il est devenu ensuite sous-diacre.

En 1914, il est au 8e régiment d'infanterie coloniale, dans un bureau à Toulon. Puis il passe au 71e bataillon de Tirailleurs sénégalais début mai 1915 et part aux Dardanelles (armée d'Orient). Il combat ensuite dans la Somme (1916), l'Aisne (avril 1917) et à Verdun. Il était infirmier brancardier.

Joseph Levrault meurt des suites d'une intoxication par les gaz, ayant refusé de se faire évacuer pour ne pas s'éloigner des blessés qu'il secourait.

  • Joseph Levrault avait un frère : Louis Levrault, mort lui aussi à la guerre.

 

 

fiche matricule de Joseph Levrault

 

Joseph Levrault, fiche matricule (1)

Joseph Levrault, fiche matricule (2)
fiche matricule de Joseph Levrault, né le 10 septembre 1890

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Joseph Levrault
d’Aubenas

Comme son frère Louis, Joseph fut vraiment «l’enfant» de Sainte-Marie. D’un caractère doux et facile, d’une piété sérieuse et très persévérante, il se distingua toujours par sa fidélité au devoir. Et cependant il était de ceux qui aiment à vivre sans bruit, sans attirer l’attention. Cette modestie l’avait au contraire signalé à ses maîtres ; on savait qu’on pouvait compter sur lui, et le titre de sacristain ne fut que la consécration légitime de son mérite, apprécié de tous.

Faut-il ajouter que la sympathie générale allait d’elle-même à cet élève consciencieux qui prêchait surtout par l’exemple et n’aimait point à s’imposer aux autres. On se plaisait à voir son bon sourire et sa physionomie était vraiment le reflet d’une âme élevée et délicate, toujours maîtresse d’elle-même, et toujours inclinée vers les interprétations charitables des hommes et des choses.

Avec cet ensemble de qualités sérieuses, on ne fut point surpris qu’il songeât au sacerdoce. La nouvelle de sa vocation n’étonna personne ; il était si naturel que le sacristain de la veille devînt le séminariste du lendemain ! Joseph Levrault entra donc au Séminaire de Saint-Sulpice. Il le fit avec le calme habituel qu’il apportait à toutes choses et cette vie de régularité parfaite, de piété et de travail devait répondre à ses plus intimes aspirations.

Lorsque nous le revîmes, au Collège, avec sa soutane, il nous semblait que nous l’avions toujours connu ainsi, tant il mettait de naturel et de simplicité à préparer son sacerdoce, à s’acheminer doucement vers l’autel de sa première messe. Mais cette consolation ne lui fut pas accordée. Dieu lui demanda un autre sacrifice, à l’aube même de sa carrière sacerdotale. Le jeune lévite l’accomplit avec une sérénité parfaite. Là encore, il avait conscience de se donner pleinement à Dieu, en s’immolant pour sauver son pays.

Comme il était d’une santé délicate, surtout à la suite d’une fluxion de poitrine assez grave, c’est dans le service auxiliaire qu’il fut mobilisé en 1914 et incorporé au 8e d’infanterie coloniale à Toulon. Il fut placé au bureau du trésorier où il resta jusqu’en mars 1915.

C’est à cette époque qu’on forma à Toulon même des bataillons sénégalais. Or, chose qui peut paraître étrange, notre cher soldat, d’humeur si pacifique, demanda à être incorporé à l’un d’eux, et il devint de suite infirmier au 71e. Au fond, les demandes de cette nature n’ont rien qui doivent surprendre beaucoup. L’aspirant au sacerdoce nourrissait le désir intense de se dévouer. En entrant au 71e, il savait qu’il pourrait satisfaire cette soif de se dépenser au service des autres.

Réuni au 58e colonial, le 71e sénégalais fut désigné pour se rendre aux Dardanelles. On partit de Toulon le 2 mai.

À peine débarqué, le régiment eut à soutenir de très vifs combats. Joseph recevait ainsi le baptême du feu dans des conditions vraiment dramatiques. Nous aimerions à connaître ses impressions, et c’est un regret pour nous d’être réduit à interpréter d’arides nomenclatures de dates et de chiffres.

Après avoir été ramené durant l’hiver, dans l’île de Mytilène, le 71e revint en France, au printemps de 1916 et fut bientôt versé dans l’armée qui préparait l’offensive de la Somme. On sait qu’elle commença aux premiers jours de juillet.

Là encore, Joseph dut connaître touts les péripéties des plus rudes combats. Son bataillon subit d’horribles pertes, si bien qu’il fut envoyé, pour se reformer, dans un secteur plus calme de la Lorraine.

Mais ce repos ne pouvait être qu’une halte, en attendant de nouveaux engagements. En effet, au printemps de 1917, le 71e se retrouve à l’offensive d’avril, au Chemin des Dames. C’est là que notre cher infirmier reçoit sa première citation. Le dévouement a beau être modeste ; la gloire, un jour, l’arrache à l’ombre même dont il s’enveloppe et lui donne un rayonnement d’honneur !

De nouveau très éprouvé, le bataillon sénégalais est ramené dans un secteur tranquille, jusqu’au mois de septembre. À ce moment, on le relance dans le feu de la mêlée, à Verdun, et on lui assigne un secteur, violemment bombardé. Les obus à gaz font au milieu de ces braves de terribles ravages et l’on comprend sans peine que le service de l’infirmier ait pu être spécialement chargé. Lui-même se trouve intoxiqué et pendant que son bataillon est relevé, il tombe malade, le 9 octobre.

Promptement le mal s’aggrave. Favorisée par l’intoxication dont se plaignait le pauvre infirmier, la diphtérie, la redoutable diphtérie se déclare. Transporté d’urgence à l’hôpital de Bar-le-Duc, Joseph reprend un moment bon espoir. La guérison s’accentue ; le malade entre en convalescence. Il se croit sauvé, lorsque soudain la mort le saisit. C’est fini. Il n’a plus de comptes à rendre qu’à Dieu.

N’est-il point permis de croire que l’infirmier trouva grâce de suite devant le Juste Rémunérateur des mérites de chacun ?

Ses chefs s’empressèrent de lui donner une dernière citation, suprême hommage rendu à son zèle et à son courage. Dieu s’était chargé de lui préparer l’entrée plus triomphale encore, dans la patrie qui ne meurt pas. Enfin ses compagnons d’armes tinrent à lui témoigner toute leur sympathie. Il recevait ainsi la récompense de sa charité. Une très belle couronne fut envoyée en leur nom sur sa tombe, et ses restes mortels reposent aujourd’hui au cimetière de Bar-le-Duc !

Cher Joseph ! Il aurait désiré se présenter à Dieu avec la couronne du sacerdoce. Plusieurs fois, au cours de ses permissions, le jeune sous-diacre avait cherché le moyen de faire une retraite au Séminaire d’Issy : ce désir ne put être exaucé. Il mourut humble séminariste, doucement, comme il avait vécu, mais avec le signe des prédestinés : sa dévotion à la Très Sainte Vierge avait souvent attiré l’attention de ses intimes, comme elle put constamment épanouir son âme et soutenir son courage. Est-il téméraire de dire qu’il avait alimenté surtout cette flamme de piété, dans le sanctuaire de Notre-Dame de Valbenoite, tout près de son autel ? Le jeune sacristain de Sainte-Marie ne se doutait point que sa veillée d’armes, au collège, le préparait ainsi aux chevaleresques émotions du lendemain.

 

 

élève au Grand Séminaire Saint-Sulpice d'Issy-les-Moulineaux

 

Séminaire Saint-Sulpice, Issy (1)
Séminaire Saint-Sulpice, Issy-les-Moulineaux

 

Séminaire Saint-Sulpice, Issy (2)
Séminaire Saint-Sulpice, Issy-les-Moulineaux ; Lorette, le vestibule

 

Séminaire Saint-Sulpice, Issy (3)
Séminaire Saint-Sulpice, Issy-les-Moulineaux

 

 

 

Joseph Levrault a fait son service militaire au 97e R.I.

 

Chambéry, caserne du 97e RI
caserne du 97e régiment d'infanterie, à Chambéry (Savoie)

 

soldats du 97e RI
soldats du 97e régiment d'infanterie, Chambéry

 

soldats du 97e RI, tenue de campagne
Chambéry, soldats du 97e régiment d'infanterie en tenue de campagne

 

 

Joseph Levrault est incorporé au 8e Colonial en août 1914

De santé fragile, Joseph Levrault est affecté au service auxiliaire en 1914 et incorporé au 8e régiment d’infanterie coloniale à Toulon. Il est placé au bureau du trésorier où il reste jusqu’en mars 1915.

 

Toulon, entrée du 8 Colonial
Toulon, entrée de la caserne du 8e régiment d'infanterie coloniale (début du XXe s.)

 

 

 

en mars-mai 1915, à Toulon, il devient infirmier-brancardier

au 71e bataillon de tirailleurs sénégalais

 

brancardier, 1915 en Champagne Pouilleuse
infirmier-brancardier, en Champagne Pouilleuse, 1915

 

infirmier-brancardier dans une tranchée
infirmier-brancardier dans une tranchée

 

infirmier-brancardier devant un bâtiment
infirmier-brancardier du 243e régiment d'infanterie

 

 

 

en mai 1915, il part en campagne avec le 71e bataillon de sénégalais

C'est avec le 71e bataillon de tirailleurs sénégalais que Joseph Levrault part aux Dardanelles (début mai 1915) puis fait toutes les campagnes en France : la Somme (1916), le Chemin des Dames (avril 1917), Verdun (1917).

 

irailleurs sénégalais débarquant aux Dardanelles
tirailleurs sénégalais débarquant aux Dardanelles (Turquie), 1915

 

Sénégalais soigné à Creil, Oise, 1915
médecin et infirmier soignant un tirailleur sénégalais à Creil (Oise) en 1915

 

irailleurs sénégalais à Coudun, Oise, 2 juin 1916
tirailleurs sénégalais à Coudun (Oise) en 1916

 

Sénégalais, bois de la Houssaye, Remaugies, Somme 2 juin 1916
tirailleurs sénégalais, bois de la Houssaye, Remaugies (Somme), 2 juin 1916


tirailleurs énégalais, photo couleurs, sans date ni lieu
tirailleurs sénégalais, Saint-Ulrich (Haut-Rhin), 16 juin 1917 (phot. Pail Castelnau)

 

 

 

Joseph Levrault est mort à l'hôpital central le-Bar-le-Duc

 

hôpital central Bar-le-Duc, concert, 1915
hôpital central de Bar-le-Duc, 1915

 

hôpital Bar-le-Duc, guerre
blessés de guerre à l'hôpital de Bar-le-Duc

 

 

 

Joseph Levrault a été enterré au cimetière de Bar-le-Duc

Mais lequel ? Le cimetière militaire ou le cimetière civil ? Son nom n'apparaît pas dans le liste des tombes de la nécropole de Bar-le-Duc (Meuse).

 

Bar-le-Duc, cimetière militaire
cimetière militaire de Bar-le-Duc, peu après la guerre

 

 

 

 

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