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école Sainte-Marie à Saint-Chamond
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31 août 2018

Pierre GUICHARD

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Pierre GUICHARD

 

 

GUICHARD Pierre, fiche MPLF

 

Pierre Guichard est né le 26 août 1897 à Vienne (Isère). Il est mort le 10 août 1917 à Saint-Quentin (Aisne). Il allait avoir vingt ans.

Lors du recensement, il avait déjà perdu son père. Il exerçait alors la profession d'mployé.

Il a été incorporé le 7 janvier 1916 au 22e régiment d'infanterie, puis est passé au 99e R.I. le 10 octobre, est devenu caporal le 9 décembre et est passé au 76e R.I. le 10 décembre de la même année. En 1917, il est versé au 116e R.I. et meurt deux mois plus tard.

On ne sait pas quand il est entré au collège Sainte-Marie. S'il est allé jusqu'au baccalauréat, il a dû quitter le collège en juillet 1915.

 

 

fiche matricule de Pierre Guichard

 

Pierre Guichard, fiche matricule (1)

Pierre Guichard, fiche matricule (2)
fiche matricule de Pierre Guicard né le 26 août 1897

 

 

 

Pierre Guichard est mort à côté de Saint-Quentin (Aisne)

 

carte Saint-Quantin et départements
Saint-Quentin (Aisne), proche de la Somme

 

scteur du Fayet, croquis, Historique du 116e
croquis du secteur du Fayet, Historique du 116e d'infanterie

 

carte secteur Fayet, JMO 116e, août 1917
carte du secteur de Fayet (nord-ouest de Saint-Quantin), J.M.O. du 116e R.I., août 1917

 

Les noms des tranchées (Landerneau, Roscoff, Brest...) et des boyaux (Morlaix, Du Guesclin...) à référence bretonne sont liés au fait que le 116e régiment d'infanterie est d'implantation bretonne depuis la fin du XIXe siècle (Vannes et Morlaix en 1914).

 

 

 

 

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30 août 2018

Raoul HANOTTE

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

Raoul Hanotte, portrait, fond vert

 

 

Raoul HANOTTE

 

 

HANOTTE Raoul, fiche MPLF

 

 

 

Raoul Hanotte est né le 19 juillet 1890 à Saint-Symphorien-de-Lay (Loire). Il est mort le 13 novembre 1914 à l'hôpital temporaire n° 4 à Elbeuf (Seine-Maritime), après avoir été grièvement blessé le 14 septembre à Elincourt-Sainte-Marguerite (Oise). Il avait vingt-quatre ans.

Il était étudiant en médecine et avait effectué deux années de service militaire, de janvier 1912 à janvier 1914, au 38e régiment d'infanterie de Saint-Étienne.

 

Raoul Hanotte, photo
Raoul Hanotte

 

 

fiche matricule de Raoul Hanotte

 

Raoul Hanotte, fiche matricule (1)

Raoul Hanotte, fiche matricule (2)
fiche matricule de Raoul Hanotte, né le 19 juillet 1890

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Raoul Hanotte
de Saint-Symphorien-de-Lay

Raoul Hanotte, de Saint-Symphorien-de-Lay (Loire), était le fils d’un docteur justement estimé. Venu de bonne heure à l’institution Sainte-Marie, il y fit sa première communion, sous l’excellente direction du P. Lombard : ceux qui reçurent cette formation, pour l’acte décisif de leur vie, ne l’oublieront jamais et nous croyons sans peine que plus d’un, à l’heure du dernier sacrifice, a dû retrouver ce souvenir pour y puiser la grâce d’une piété persévérante et solide.

Raoul fut donc bien l’élève de Sainte-Marie, puisqu’il fut fidèle à ses maîtres jusqu’au dernier terme même de ses études. D’ailleurs l’étudiant en médecine ne les oublia pas, et nous gardons le souvenir de ce grand jeune homme qui, au retour d’une retraite fermée à N.-D. de Barollière, venait renouveler, dans quelques moments de joyeuse conversation, des souvenirs d’antan. Comme il était franc, il apercevait bien quelques ombres de son passé… Mais tout cela s’estompait dans le lointain, et l’on était heureux de constater la réalité du présent et d’envisager les promesses de l’avenir.

Cet avenir devait être brusquement interrompu.

Raoul partit donc avec le titre d’aide-major, puisqu’il était préparé à ce rôle par des études médicales. Dans ces fonctions, souvent très périlleuses, il avait su gagner les sympathies de son entourage.

Une fois le coup de feu terminé, il accourait en hâte auprès de ses blessés, les traitait avec une douceur pleine de bonhomie et d’entrain, partageait avec les uns et les autres les provisions qu’il savait aisément se procurer, car les difficultés ne l’arrêtaient point, et semait autour de lui un peu de cette gaieté, à laquelle il ne voulait jamais renoncer.

Hélas ! il n’eut point à exercer longtemps son apostolat. Le 16 septembre, à Ellincourt-Sainte-Marguerite, dans l’Oise, il fut grièvement blessé.

Le nerf sciatique de la jambe gauche avait été coupé, et il dut rester trois jours et deux nuits, abandonné sur le champ de bataille, sans autre secours qu’un pansement fait à la hâte par des infirmiers allemands. Abandonné par eux, il retomba, grâce au flux et reflux des batailles, dans les lignes françaises et fut enfin dirigé vers une ambulance d’Elbeuf !

Quelle triste veillée d’armes dut faire le pauvre blessé, pendant cette interminable période d’abandon ! On comprend qu’il soit arrivé exténué à l’hôpital militaire. Dès lors, il parut impossible de le remonter. Sa plaie s’infecta de suite, la fièvre s’empara de cette constitution, épuisée par tant de souffrances physiques et morales, et tous les soins ne purent le ranimer.

Après une lutte de deux mois contre la mort, il s’endormit le 13 novembre, en répétant, au milieu de son râle d’agonie, la parole si française : En avant ! En avant ! C’est le cri de la charge à la baïonnette. Raoul accomplissait son dernier sacrifice, en montant à l’assaut. La piété de son âme foncièrement chrétienne l’avait préparé à cueillir la palme du vrai triomphe.

 

 

 

Raoul Hanotte est blessé à Élincourt-Sainte-Marguerite (Oise)

 

Elincourt (1)
Élincourt-Sainte-Marguerite (Oise), avant la guerre

 

Elincourt (2)
Élincourt-Sainte-Marguerite (Oise) : sapins détériorés par les obus

 

 

la tombe de Raoul Hanotte se trouve à Saint-Symphorien-de-Lay

 

tombe famille Hanotte, Saint-Symphorien-de-Lay
tombe de la famille Hanotte, cimetière communal de Saint-Symphorien-de-Lay (source)

 

 

Raoul Hanotte, portrait
supplément illustré gratuit
au Journal de Roanne, 4 avril 1915

 

 

 

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29 août 2018

Antonin HUMBERT

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Antonin HUMBERT

 

 

HUMBERT Antonin, fiche MPLF

 

 

Antonin Humbert est né le 31 août 1884 à Saint-Martin-en-Coailleux (Loire). Il est mort le 8 septembre 1914 en forêt de La Bouzule, à Champenoux (Meurthe-et-Moselle).

Il était avocat à Saint-Étienne. Sa mémoire a été honorée en novembre 2018 (article : "Les avocats stéphanois se souviennent").

 

 

fiche matricule d'Antonin Humbert

 

Humbert Antonin, fiche matricule (1)

Humbert Antonin, fiche matricule (2)
fiche matricule d'Antonin Humbert, né le 31 août 1884

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Antonin Humbert
de Saint-Chamond

Antonin Humbert fut pendant de longues années l'élève de Sainte-Marie. D'un caractère charmant, toujours prêt à agrémenter les conversations d'une saillie spirituelle, il avait acquis la popularité réservée aux condisciples aimables. Cette popularité s'était agrandie encore, lorsqu'on l'entendit, sur la scène du collège, interpréter avec une verve entraînante les rôles dramatiques dont on le chargeait, aux grands jours de séances.

Ces succès, cette verve, ce joyeux entrain semblaient le préparer à la carrière d'avocat. En effet, après de solides études de droit, il s'était fait inscrire au barreau de Saint-Étienne, et les perspectives les plus belles s'ouvraient devant lui. Il se donnait à sa profession, ou plus exactement il se dépensait pour ses clients avec une ardeur que rien ne déconcertait. On était sûr de trouver en lui l'avocat judicieux et zélé qui épousait une cause avec conviction pour la défendre jusqu'au bout.

La déclaration de guerre en 1914 n'altéra point sa joyeuse humeur, et nous avons gardé très fidèlement le souvenir de son attitude décidée, lorsque nous le vîmes, la dernière fois, avant son départ. On aurait dit que déjà, même dans l'avenue de la Gare, il montait à l'assaut.

Il partit le troisième jour de la mobilisation pour rejoindre en qualité de sergent le 286e d'Infanterie, caserné au Puy. Son régiment fut d'abord envoyé à Gap et de là à Nancy, le 20 août. Quelques jours après, le 8 septembre, il prenait part à une action de détail. Mais au moment où il entraînait sa section à l'assaut, il reçut deux balles au front, et suivant l'expression du magistrat qui fit son éloge à la rentrée des tribunaux pour la session judiciaire 1914-1915, les «yeux d'Antonin Hulmbert se fermèrent sur la vision de l'ennemi en fuite».

 

 

le 286e RI au combat du 8 septembre 1914

L'Historique du régiment a noté ce qui suit pour la journée du 8 septembre 1914 qui a vu la mort d'Antonin Humbert :

  • Le 8 septembre, le 6e bataillon reste au bois de Pulnoy avec le colonel et l'état-major. Le 5e bataillon reçoit l'ordre de marcher de la Neuvelotte sur la ferme de la Bouzule et Champenoux, soutenu à gauche par le 206e, à droite par le 275e. L'attaque doit partir à 6 heures ; mais le 286e seul part à cette heure ; le 206e ne s'avance qu'à 9 heures. Aussi le 286e n'étant pas soutenu est fauché par les mitrailleuses placées sur son flanc gauche, vers la maison forestière. La 19e compagnie qui forme la gauche du bataillon à 140 hommes hors de combat sur 230. Néanmoins le bataillon progresse, s'empare de la Bouzule et s'avance jusqu'à la lisière Est du bois de Champenoux. Sur l'ordre du général Mordrelle, il se replie à l'ouest de la grande Laie pour bivouaquer.

 

Le Journal des marches et opérations (JMO) du 286e RI décrivait déjà les mêmes événements. Il a servi de base à l'Historique.

JMO 296e RI, 8 sept 1914
J.M.O. du 286e RI, 6-8 septembre 1914

 

 

Antonin Humbert est mort au bois de La Bouzule (commune de Champenoux)

 

forêt d'Amance, à la Bouzule, 1902
forêt d'Amance (arboretum de la Bouzule), 1902

 

La Bouzule, maison forestière
La Bouzule, maison forestière

 

forêt de Champenoux, maison forestière
forêt de Champenoux, maison forestière

 

 

 

 

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28 août 2018

André JACOD

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

André JACOD

 

 

JACOD André, fiche MPLF

 

 

 

André Jacod est né le 16 mars 1889 de Saint-Étienne (Loire). Il est mort le 7 septembre 1914 dans la région de Saint-Soupplets (Seine-et-Marne), en fait à Puisieux, ou plus précisément encore à Fosse-Martin (auj. Réez-Fosse-Martin, Oise). Il avait vingt-cinq ans.

Il est de la classe 1909 mais sa fiche matricule se trouve dans le registre de l'année 1910.

Il a accompli son service militaire d'otobre 1907 à septembre 1909.

En août 1914, il a été nommé sergent puis adjudant, au 238e régiment d'infanterie selon sa fiche MPLF (mort pour la France) mais au 38e régiment d'infanterie selon sa fiche matricule qui n'a pas dû enregistrer son passage dans le régiment de réserve (le 238e).

Le 238e se trouvait autour de Puisieux le 7 septembre selon son J.M.O. (qui orthographie, à tort, "Puiseux"), et notamment à Fosse-Martin. André Jacod a «disparu» dans ce secteur.

Son nom apparaît dans le n° 8 du bulletin La recherche des disparus, du 18 avril 1915.

Citation à l'ordre du corps d'armée : «Au combat du 7 septembre 1914, après avoir abandonné sa bicyclette pour suivre de plus près son chef et avoir ramassé son fusil pour l'accompagner à l'assaut, fut blessé sur la tranchée ennemie».

La tombe d'André Jacod se trouve à Saint-Étienne, au cimetière du Crêt du Roc.

 

 

fiche matricule d'André Jacod

 

JACOD André, fiche matricule (1)

JACOD André, fiche matricule (2)

JACOD André, fiche matricule (3)
fiche matricule d'André Jacod, né le 16 mars 1889

 

 

 

André Jacod est mort à la limite de la Seine-et-Marne et de l'Oise

 

Diapositive1

 

Puisieux, Fosse-Martin, aujourd'hui, légendé
Fosse-Martin (commune de Réez-Fosse-Martin), sur la carte aujourd'hui

 

Fosse-Martin, août 2018
Fosse-Martin, août 2018 (Google maps)

 

 

 

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27 août 2018

Charles JAUBERT

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Charles JAUBERT

 

 

JAUBERT Charles, fiche MPLF

 

 

 

Charles Jaubert est né le 15 mai 1876 à Lyon (5e arr.). Il est mort le 7 mai 1917 à l'hôpital Saint-Pothin à Lyon. Il avait quarant ans... à une semaine de son quarante-et-unième anniversaire.

Il a effectué un an de service militaire de novembre 1898 à septembre 1899, au 75e régiment d'infanterie.

Curieusement, selon sa fiche matricule, il a été déclaré «insoumis» le 19 septembre 1914, faute d'avoir rejoint son corps à la mobilisation... alors qu'une autre mention le note «arrivé au corps le 3 août 1914». Toujours est-il que le 7 mai 1915, il est rayé de l'insoumission.

À la même époque, il est envoyé dans le service auxiliaire pour «vision défectueuse». Puis affecté à la commission de contrôle postal de Bellegarde (Ain).

 

 

fiche matricule de Charles Jaubert

 

Charles Jaubert, fiche matricule (1)

Charles Jaubert, fiche matricule (2)

Charles Jaubert, fiche matricule (3)

Charles Jaubert, fiche matricule (4)
fiche matricule de Charles Jaubert, né le 15 mai 1876

 

 

détail de la fiche matricule : les lieux habités par Charles Jaubert

 

Charles Jaubert, fiche matricule (3 bis)

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Charles, René et Pierre Jaubert
de Lyon

Les trois frères Jaubert de Lyon furent élèves de Sainte-Marie de l’année 1889 à l’année 1897. C’est là une belle étape scolaire : cette durée, à elle seule, justifie l’attachement des maîtres pour leurs jeunes anciens. Ils sont vraiment fils de Sainte-Marie, ceux qui reçoivent jusqu’à la fin, sans interruption, la formation destinée à préparer leur avenir.

Hélas ! nous devons dire de suite que les trois frères sont tombés, à peu d’intervalle l’un de l’autre. Le dernier survivant, Charles n’a pu fournir que bien peu de détails sur René et Pierre ; et de lui-même, que pourrons-nous dire, sinon qu’il est mort à Lyon. Les vicissitudes de la guerre l’avaient promené des lignes du front où il fut très exposé, jusqu’à celles de l’arrière où il remplissait un rôle actif, avant de contracter la maladie qui a brisé ses forces.

René avait l’âme militaire et s’était donné à la carrière des armes. Officier au 29e Chasseurs, il commandait la 5e compagnie, avec le titre de capitaine, depuis Noël 1913.

Par quelle série d’actions a-t-il passé avant d’arriver à la bataille de la Marne ? Il ne nous est guère possible de le savoir. Toujours est-il que, le 9 septembre, il se trouvait au combat de La Vaux-Marie (Meuse), et fut tué, dans la nuit du 9 au 10, au moment où le communiqué français du maréchal Joffre allait pouvoir annoncer au pays la première grande victoire !

Le bulletin militaire de Pierre est plus bref encore. Sergent au 59e de ligne, il se trouvait dans la somme, à Villers-Bretonneux, le 1er novembre. Une balle, passée par le créneau, vint l’atteindre dans la tranchée, et le frapper à la tête, au moment où il visait. Ainsi est-il vrai de dire qu’il est mort sur la brèche, dans l’accomplissement de son devoir.

Quant à Charles, nous le trouvons déjà dans un hôpital en avril 1915. Il est à la veille de subir une nouvelle visite médicale, et se contente de dire, avec son flegme coutumier : «J’aime mieux retourner au front que de moisir dans un dépôt».

La grande voix de l’artillerie n’est pas faite pour l’effrayer. En psychologue, attentif aux secousses de son moi, très subtilement analysé, il nous dit simplement : «Le premier obus qui m’a passé devant le nez en renversant mon quart de thé et le second qui m’a envoyé de la terre par la figure m’ont un peu ému. Les suivants m’ont trouvé suffisamment calme. J’étais au 340e, dans les tranchées de la Wœvre».

Plus tard, il fut détaché au contrôle postal de Bellegarde et mourut le 7 mai 1917. Mais il est mort dans sa ville natale, près de «tous les souvenirs de sa famille». La protection de Notre-Dame de Fourvière s’est étendue sur son lit d’hôpital. Nous savons qu’il fut réconforté par tous les secours de la religion.

Cette existence qui ne fut pas sans vicissitudes, méritait d’être couronnée par une belle mort.

 

 

 

Charles Jaubert a fait son service militaire au 75e R.I., à Romans (Drôme)

 

75e RI, 12e compagnie
12e compagnie du 75e régiment d'infanterie, à Romans (écrite en 1913)

 

75e RI, les bicyclettes
les bicyclettes du 75e régiment d'infanterie

 

 

 

en 1917, Charles Jaubert fut affecté au contrôle postal de Bellegarde (Ain)

 

contrôle postal de Bellegarde, tampon

 

 

 

Charles Jaubert est mort à l'hôpital Saint-Pothin à Lyon

 

Lyon, hôpital Saint-Pothin
hôpital Saint-Pothin, à Lyon

 

soldats à l'hôpital Saint-Pothin, 1914
soldats en convalescence à l'hôpital Saint-Pothin, 1914

 

 

 

 

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26 août 2018

Pierre JAUBERT

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Pierre JAUBERT

 

 

JAUBERT Pierre, fiche MPLF

 

 

Pierre Jaubert est né le 29 janvier 1878 à Lyon (7e arr.). Il est mort le 5 novembre 1914 à Villers-Bretonneux (Somme). Il avait trente-six ans.

Il était sergent au 52e régiment d'infanterie en 1914, selon la fiche MPLF (mort pour la France), mais au 111e régiment d'infanterie territoriale selon sa fiche matricule.

Or, le J.M.O. (Journal des marches et opérations) du 111e Territorial mentionne le nom des morts au jour le jour, et celui de Pierre Jaubert n'apparaît pas ; pas plus dans le bilan de toutes les victimes dressé à la fin de la guerre.

En réalité, Pierre Jaubert a bien combattu avec le 52e (10e compagnie) qui, le 4 octobre 1914, a reçu le renfort de 700 hommes provenant justement du 111e Territorial (cf. JMO du 52e).

Il a été été blessé à la bataille très meurtrière de la cote 101 à Lihons (Somme) qui a mis plus de 600 hommes du 52e hors de combat lors de la contre-offensive allemande sur ce village, les 30 et 31 octobre 1914.

Le J.M.O. mentionne la présence de la 10e compagnie (celle de Pierre Jaubert) dans les affrontements le long de la route de Chaulnes. Il est probable qu'il ait été touché en ce lieu plutôt qu'autour de la cote 101.

Pierre Jaubert avait effectué son service militaire au 75e régiment d'infanterie, à Romans, de novembre 1899 à septembre 1900.

Au moment de son recensement, à l'âge de 20 ans, il était étudiant en sciences. En 1914, il habitait Paris (6e arr.).

 

 

fiche matricule de Pierre Jaubert

 

Pierre Jaubert, fiche matricule (1)

Pierre Jaubert, fiche matricule (2)

Pierre Jaubert, fiche matricule (3)
fiche matricule de Pierre Jaubert, né le 29 janvier 1878

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Charles, René et Pierre Jaubert
de Lyon

Les trois frères Jaubert de Lyon furent élèves de Sainte-Marie de l’année 1889 à l’année 1897. C’est là une belle étape scolaire : cette durée, à elle seule, justifie l’attachement des maîtres pour leurs jeunes anciens. Ils sont vraiment fils de Sainte-Marie, ceux qui reçoivent jusqu’à la fin, sans interruption, la formation destinée à préparer leur avenir.

Hélas ! nous devons dire de suite que les trois frères sont tombés, à peu d’intervalle l’un de l’autre. Le dernier survivant, Charles n’a pu fournir que bien peu de détails sur René et Pierre ; et de lui-même, que pourrons-nous dire, sinon qu’il est mort à Lyon. Les vicissitudes de la guerre l’avaient promené des lignes du front où il fut très exposé, jusqu’à celles de l’arrière où il remplissait un rôle actif, avant de contracter la maladie qui a brisé ses forces.

René avait l’âme militaire et s’était donné à la carrière des armes. Officier au 29e Chasseurs, il commandait la 5e compagnie, avec le titre de capitaine, depuis Noël 1913.

Par quelle série d’actions a-t-il passé avant d’arriver à la bataille de la Marne ? Il ne nous est guère possible de le savoir. Toujours est-il que, le 9 septembre, il se trouvait au combat de La Vaux-Marie (Meuse), et fut tué, dans la nuit du 9 au 10, au moment où le communiqué français du maréchal Joffre allait pouvoir annoncer au pays la première grande victoire !

Le bulletin militaire de Pierre est plus bref encore. Sergent au 59e de ligne, il se trouvait dans la somme, à Villers-Bretonneux, le 1er novembre. Une balle, passée par le créneau, vint l’atteindre dans la tranchée, et le frapper à la tête, au moment où il visait. Ainsi est-il vrai de dire qu’il est mort sur la brèche, dans l’accomplissement de son devoir.

Quant à Charles, nous le trouvons déjà dans un hôpital en avril 1915. Il est à la veille de subir une nouvelle visite médicale, et se contente de dire, avec son flegme coutumier : «J’aime mieux retourner au front que de moisir dans un dépôt».

La grande voix de l’artillerie n’est pas faite pour l’effrayer. En psychologue, attentif aux secousses de son moi, très subtilement analysé, il nous dit simplement : «Le premier obus qui m’a passé devant le nez en renversant mon quart de thé et le second qui m’a envoyé de la terre par la figure m’ont un peu ému. Les suivants m’ont trouvé suffisamment calme. J’étais au 340e, dans les tranchées de la Wœvre».

Plus tard, il fut détaché au contrôle postal de Bellegarde et mourut le 7 mai 1917. Mais il est mort dans sa ville natale, près de «tous les souvenirs de sa famille». La protection de Notre-Dame de Fourvière s’est étendue sur son lit d’hôpital. Nous savons qu’il fut réconforté par tous les secours de la religion.

Cette existence qui ne fut pas sans vicissitudes, méritait d’être couronnée par une belle mort.

 

 

 

Pierre Jaubert a été grièvement blessé à Lihons (Somme)

et est mort à Villers-Bretonneux (Somme)

 

Lihons, carte schéma avec légende
le parcours des derniers instants de Pierre Jaubert

 

 

 

récit des combats des 30 et 31 octobre 1914, dans le J.M.O. du 52 régiment

JMO 52e, couv

JMO du 52e régiment d’infanterie
30-31 octobre 1914

30 octobre
Prise de la cote 101 par le 2e bataillon.

31 octobre. 1er et 2 novembre
À 6 heures, commence un violent bombardement qui dure jusqu’à 9 heures 15. Plus de 10 000 obus de tous calibres tombent sur le village de Lihons. Le feu des obusiers est dirigé sur la 2e ligne de défense, mais surtout sur le première ligne, et en particulier sur les tranchées occupées par la 5e et la 9e compagnies (tête de Chaulnes et au nord).

Les pertes subies sont considérables, les tranchées bouleversées. Immédiatement après la dernière rafale, l’infanterie attaque vivement et en masse sur tout le front.

L’assaut particulièrement violent sur la tête de Chaulnes et au nord réussit à crever la ligne et l’ennemi pénètre dans le village. Il est 9 heures 30.

Une mitrailleuse installée à la 2e ligne de défense sur affût improvisé, ouvre le feu et arrête net l’assaillant qui se jette dans les maisons à droite et à gauche et essaie ensuite de progresser par infiltration de maison en maison.

À 11 heures, la capitaine Martin lance la 11e compagnie en contre-attaque dans le village, une section par le nord, trois sections par le sud. La progression de l’ennemi qui est parvenu jusqu’à 150 mètres à l’est de la place est définitivement arrêtée.

Les Allemands s’installent dans les maisons et s’y organisent, et de là tirent sur les tranchées qu’ils prennent d’enfilade. Les hommes qui y sont restés y sont fusillés (lieutenant Salvini). Le capitaine Fau et le lieutenant Roux, pris sous un tas de cadavres, ne peuvent faire un mouvement, les Allemands tirant sur tout ce qu’ils voient remuer.

En même temps, deux sections de réserve de la 10e compagnie sont engagées et dirigées, l’une à droite de façon à s’appuyer à celles des tranchées de la 9e compagnie qui n’ont pas cédé et à se rabattre par les vergers sur les maisons du côté sud de la rue ; l’autre doit opérer le même mouvement à la gauche de la 11e compagnie sur les maisons du côté nord.

À 12 heures, la 12e compagnie, réserve de brigade au Bois-Carré, arrive ; elle est employée , une section derrière le centre de la 11e compagnie, deux sections restent en réserve à la 2e ligne de défense du village. La quatrième section est envoyée en renfort au 2e bataillon.

Vers 14 heures, arrive une compagnie et demi du 14e bataillon de Chasseurs qui est lancée en contre-attaque et appuye sa droite à la section de renfort de la 10e compagnie dont il est question plus haut et qui travaille dans les vergers de la route ; elle soude sa gauche à la 11e compagnie. Les efforts successifs réussissent à refouler l’ennemi de la partie sud de la rue de Chaulnes et permet de réoccuper une partie des tranchées.

À 15 heures, arrive une compagnie du 7e bataillon de Chasseurs ; elle est engagée au sud de la route de Chaulnes pour rendre décisif notre mouvement en avant. Son entrée en action ne marque aucun progrès de notre part.

À 17 heures, arrivent trois compagnies du 53e bataillon de Chasseurs. Les trois compagnies sont lancées, à la tombée de la nuit, dans la partie nord de la rue de Chaulnes. Elles s’échelonnent à gauche et progressent méthodiquement toute la nuit. Arrêtées par le feu d’un groupe occupant une maison isolée, une pièce de 75, amenée à bras, s’installe à 40 mètres de la maison et tire quelques obus. Les chasseurs occupent la maison où ils trouvent nombre de morts et de blessés. Au matin, la progression reprend lentement ; elle continue toute la journée maison par maison. On fait 21 prisonniers.

À 16 heures, la capitaine Martin, commandant le secteur, se jette, à la tête d’une patrouille de chasseurs, dans la dernière tranchée qui est immédiatement réoccupée.

À la cote 101, le 30 au soir, le 2e bataillon a fait un bond en avant et fait occuper la ferme brûlée par un peloton de la 7e. Des tranchées ont été établies à quelques mètres en avant des ruines.

Le 31 au matin, aussitôt après le bombardement, une colonne d’attaque marche sur la cote 101 ; elle est repoussée. Le peloton qui occupe les tranchées est renforcé d’un peloton de la 6e.

À 15 heures, l’ennemi revient à l’assaut et par enveloppement s’empare de la tranchée qui est défendue jusqu’au dernier moment ; quelques-uns seulement des hommes qui l’occupent, parviennent à s’échapper par le boyau de communication. À 17 heures 30, l’ennemi continue son attaque sur les tranchées en arrière en arrière de la cote 101 et arrive jusqu’au réseau de fil de fer ; deux sections sont lancées en contre-attaque à la baïonnette ; l’ennemi est refoulé ; le boyau de communication est comblé de cadavres.

Le lendemain, l’ennemi attaque encore mais est chaque fois repoussé.

Vers la voie ferrée, l’ennemi le 31 au matin est parvenu à enlever une tranchée avancée occupée par une section de la troisième, mais elle est reprise presque immédiatement par une contre-attaque à la baïonnette.

Pendant toutes ces attaques, il faut signaler la section de l’adjudant Cousson, 5e compagnie, qui occupait en poste avancé une tranchée sur le chemin Pressoir Nord. Cette section, noyée dans les attaques, résiste, à son poste, perd les ¾ de ses effectifs mais garde la tranchée où on la retrouve encore le lendemain toute la journée, aidée qu’elle a été alors par une escouade du 53e Chasseurs.

Le 2 novembre au soir, le régiment a repris toutes ses positions, sauf les tranchées de la cote 101 qui, d’ailleurs, n’avait été occupée que la veille au soir et n’était pas encore organisée solidement (tranchée encore insuffisante et avancée sans fil de fer).

D’après les numéros relevés sur les morts, nous avons eu affaire aux : 60e, 70e, 17e, 174e, 137e et 138e régiments.

Le régiment a perdu 610 hommes, 10 officiers.

 

Lihons, les deux endroits des combats
cote 101 et route de Chaulnes : les combats à Lihons fin octobre 1914

 

Lihons, route de Chaulnes
Lihons, route de Chaulnes : "à 200 mètres des Boches"

 

Diapositive1
position des lignes de front entre Lihons et Chilly

 

 

 

acte de décès de Pierre Jaubert

 

acte décès Pierre Jaubert
transcription de l'acte de décès d Pierre Jaubert (état civil, Paris, 6e arr.)

 

 

 

 

 

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25 août 2018

René JAUBERT

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

René JAUBERT

 

 

JAUBERT_Rene___fiche_MPLF

 

 

René Jaubert est né le 16 août 1879 à Lyon (1er arr.). Il est mort le 10 septembre 1914 à La Vaux-Marie (Meuse). Il avait trente-cinq ans.

Il était officier de carrière, entré à l'École spéciale militaire (Sainr-Cyr) en octobre 1900 et sorti sous-lieutenant en septembre 1902. Promu lieutenant en octobre 1904, et capitaine en décembre 1913.

Il a d'abord été inhumé sur le champ de bataille, puis dans la nécropole nationale de Rembercourt (tombe 527).

 

 

 

fiche matricule de René Jaubert

 

René Jaubert, fiche matricule (1)

René Jaubert, fiche matricule (2)
fiche matricule de René Jaubert, né le 16 août 1879

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Charles, René et Pierre Jaubert
de Lyon

Les trois frères Jaubert de Lyon furent élèves de Sainte-Marie de l’année 1889 à l’année 1897. C’est là une belle étape scolaire : cette durée, à elle seule, justifie l’attachement des maîtres pour leurs jeunes anciens. Ils sont vraiment fils de Sainte-Marie, ceux qui reçoivent jusqu’à la fin, sans interruption, la formation destinée à préparer leur avenir.

Hélas ! nous devons dire de suite que les trois frères sont tombés, à peu d’intervalle l’un de l’autre. Le dernier survivant, Charles n’a pu fournir que bien peu de détails sur René et Pierre ; et de lui-même, que pourrons-nous dire, sinon qu’il est mort à Lyon. Les vicissitudes de la guerre l’avaient promené des lignes du front où il fut très exposé, jusqu’à celles de l’arrière où il remplissait un rôle actif, avant de contracter la maladie qui a brisé ses forces.

René avait l’âme militaire et s’était donné à la carrière des armes. Officier au 29e Chasseurs, il commandait la 5e compagnie, avec le titre de capitaine, depuis Noël 1913.

Par quelle série d’actions a-t-il passé avant d’arriver à la bataille de la Marne ? Il ne nous est guère possible de le savoir. Toujours est-il que, le 9 septembre, il se trouvait au combat de La Vaux-Marie (Meuse), et fut tué, dans la nuit du 9 au 10, au moment où le communiqué français du maréchal Joffre allait pouvoir annoncer au pays la première grande victoire !

Le bulletin militaire de Pierre est plus bref encore. Sergent au 59e de ligne, il se trouvait dans la somme, à Villers-Bretonneux, le 1er novembre. Une balle, passée par le créneau, vint l’atteindre dans la tranchée, et le frapper à la tête, au moment où il visait. Ainsi est-il vrai de dire qu’il est mort sur la brèche, dans l’accomplissement de son devoir.

Quant à Charles, nous le trouvons déjà dans un hôpital en avril 1915. Il est à la veille de subir une nouvelle visite médicale, et se contente de dire, avec son flegme coutumier : «J’aime mieux retourner au front que de moisir dans un dépôt».

La grande voix de l’artillerie n’est pas faite pour l’effrayer. En psychologue, attentif aux secousses de son moi, très subtilement analysé, il nous dit simplement : «Le premier obus qui m’a passé devant le nez en renversant mon quart de thé et le second qui m’a envoyé de la terre par la figure m’ont un peu ému. Les suivants m’ont trouvé suffisamment calme. J’étais au 340e, dans les tranchées de la Wœvre».

Plus tard, il fut détaché au contrôle postal de Bellegarde et mourut le 7 mai 1917. Mais il est mort dans sa ville natale, près de «tous les souvenirs de sa famille». La protection de Notre-Dame de Fourvière s’est étendue sur son lit d’hôpital. Nous savons qu’il fut réconforté par tous les secours de la religion.

Cette existence qui ne fut pas sans vicissitudes, méritait d’être couronnée par une belle mort.

 

 

le capitaine René Jaubert est mort au combat de Vaux-Marie (Meuse),

le 10 septembre 1914

 

front de Verdun à Révigny, sept 1914
Vaux-Marie en plein cœur de la ligne de front

 

 

gare de Vaux-Marie détruite
gare de Vaux-Marie (Meuse), détruite par les combats de septembre 1914 ;
le chiffre de 10 000 victimes allemandes semble exagéré

 

JMO 29e BCA, sept 1914, pertes, légendé
la mort du capitaine René Jaubert, dans le JMO de son régiment

 

 

 

René Jaubert est inhumé dans la nécropole de Rembercourt

 

nécropole de Rembercourt-aux-Pots
cimetière militaire de Rembercourt-aux-Pots

 

Rembercourt, wikimedia
nécropole de Rembercourt-aux-Pots (source : Wikimedia)

 

Rembercourt, nécropole, Pages 14-18
nécropole de Rembercourt-aux-Pots (source : Forum pages 14-18)

 

 

 

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24 août 2018

Henri NOVÉ-JOSSERAND

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

Henri Nové-Josserand, photo

 

 

Henri NOVÉ-JOSSERAND

 

 

NOVÉ-JOSSERAND Henri, fiche MPLF

 

 

Henri Nové-Josserand est né le 17 juin 1895 à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or (Rhône). Il est mort le 18 septembre 1915 dans les tranchées de Neuville (Marne) sur le territoire de la commune de Cormicy et à côté de Berry-au-Bac qui se trouve dans l'Aisne. Il avait vingt ans.

Avant la mobilisation, il était élève à l'École Centrale de Lyon.

Henri Nové-Josserand était artilleur, affecté à la 105e batterie de 58 (mortier léger de tranchée) du 56e régiment d'Artillerie de campagne.

Selon son acte de décès, il a été inhumé au cimetière civil de Vaux-Varenne (Marne) ; mais s'il y avait bien une ambulance à Vaux-Varennes on n'y trouve pas de cimetière...

 

 

 

fiche matricule d'Henri Nové-Josserand

 

Henri Nové-Josserand, fiche matricule (1)

Henri Nové-Josserand, fiche matricule (2)
fiche matricule d'Henri Nové-Josserand, né le 17 juin 1895



 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Henri de Nové-Josserand
de Lyon

Henri Nové-Josserand avait puisé à son foyer l’amour, l’estime des vertus militaires. Ce tout jeune soldat n’eut qu’à écouter au-dedans de lui-même la voix du sang, à profiter des leçons de l’exemple, pour devenir bien vite un véritable chef.

Au collège, nous aimions à le voir entraîner ses camarades dans le jeu : dès lors aussi il fut l’âme du patronage, auquel il se dévouait joyeusement. Au milieu de ses hommes, brigadier et maréchal des logis, sur le grand théâtre de la guerre, il fut aussi entraîneur d’hommes, il conserva le même ascendant. Sa bonne humeur, la sûreté de son coup d’œil, sa décision dans le commandement, surtout sa promptitude à donner l’exemple, lui livrèrent sans réserve la confiance de sa petite troupe. Les soldats nous disent qu’ils l’auraient suivi partout : c’est la marque du véritable chef. Aimable et bon, il était apprécié de tous : il avait noué avec quelques-uns des amitiés fidèles qui survivent à la mort.

Henri Nové-Josserand était élève de l’École Centrale de Lyon et venait d’y achever sa première année en août 1914. D’abord infirmier volontaire à l’hôpital de Saint-Louis à la Croix-Rousse, il partit à l’appel de sa classe le 25 décembre 1914, au 1er régiment d’artillerie de montagne, et dès le 14 avril rejoignit, avec un groupe de volontaires, son régiment en Alsace.

Quels sont ses sentiments alors, nous le savons par lui-même :

  • «C’est d’Alsace que je vous écris (25 avril 1915), de ce pays où l’idée de patrie se comprend mieux que partout ailleurs… Croyez qu’on est fier d’occuper un e parcelle de ce territoire, qu’une séparation de quarante ans, loin de nous faire oublier, nous avait appris à aimer. La guerre est un bien un peu pénible quand on manque d’entraînement, mais je vous assure que la satisfaction morale fait passer sur beaucoup de peines physiques».

Dès le 6 juin, il est nommé brigadier, versé dans une batterie de bombardiers. Sa belle conduite lui valut bientôt les galons de maréchal des logis, dès la fin juin.

Son lieutenant écrit de lui : «J’ai dans ma section un homme comme je n’en avais jamais vu : dévoué, bon, discipliné, excellent moral et d’un courage insensé».

Cité à l’ordre du jour le 28 août et décoré séance tenante, il suit bientôt sa batterie en Champagne, où il est proposé pour le grade de sous-lieutenant. Le 18 septembre, monté en première ligne, malgré les exhortations de son lieutenant qui le voyait trop fatigué, il est tué net à Berry-au-Bac, par un éclat de bombe à fusil, «face à l’ennemi, en bon Français et en bon chrétien», comme le dit une lettre de ses camarades.

Pour lui aussi le courage était puisé à la source surnaturelle. Son aumônier, le père Chaine, mort glorieusement depuis, écrit de lui : «Je garderai toujours la mémoire des messes qu’il m’a servies dans le bois de S… et des communions que je lui ai données dans sa petit cagna. Il était si prêt à paraître devant Dieu, qu’il est, bien sûrement, un protecteur de plus pour les siens».

 

 

Henri Nové-Josserand est mort à La Neuville, commune de Cormicy

 

le front passant par La Neuville, carte
La Neuville, hameau à l'est de Cormicy, front en février 1915 (source)

 

Cormicy, tranchées au premier plan
les tranchées à Cormicy, secteur de Sapigneul

 

boyaux conduisant aux tranchées de La Neuville
boyaux conduisant aux tranchées de La Neuville (source)

 

le canal en arrière des tranchées de Sapigneul et de La Neuville
le canal en arrière des tranchées de Sapigneul et de La Neuville (source)

 

tranchées de Sapigneul et de La Neuville et champ de bataille
tranchées de Sapigneul et de La Neuville et champ de bataille (source)

 

 

 

La Neuville était à proximité de Berry-au-Bac

 

Berry-au-Bac, vue générale
Berry-au-Bac se trouve dans l'Aisne, mais en frontière de la Marne

 

 

 

...dans l'Illustration

 

deux frères Nové-Josserand, l'Illustration
les deux frères Nové-Josseand, hors-série de l'Illustration

 

 

 

acte de décès d'Henri Josserand

 

acte décès Henri Nové-Josserand (1)

acte décès Henri Nové-Josserand (2)
acte de décès d'Henri Nové-Josserand



 

Henri Nové-Josserand sur la plaque de l'église de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or

 

plaque église Saint-Cyr-au-Mont-d'Or
(source)

 

 

 

 

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23 août 2018

Irénée JURY

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

Irénée Jury, photo

 

 

 

Irénée JURY

 

 

JURY Irénée, fiche MPLF

 

Irénée Jury est né le 3 juin 1877 à Saint-Julien-en-Jarez. Il est mort le 28 juillet 1915 au Lingekopf (Haut-Rhin, Alsace).

Il était militaire de carrière depuis octobre 1897 (saint-cyrien, promotion "Marchand"), et capitaine au moment de sa mort, appartenant au 121e bataillon de Chasseurs à pied (et non 121 RI comme écrit sur la fiche matricule).

En 1914, Irénée Jury faisait partie du 3e bataillon de Chasseurs à pied. À la date du 7 octobre, on lit dans le JMO (Journal de marches et d'opérations) de ce régiment que Jury était le capitaine commandant la 5e compagnie.

Le 29 octobre 1914, dans les combats autour d'Ablain-Saint-Nazaire (Pas-de-Calais), Irénée Jury est blessé d'un balle.

Il a été décoré de la Légion d'honneur et de la Croix de guerre. Citation : «Déjà blessé au début de la campagne, a été tué à la tête de sa compagnie qu'il entraînait à l'attaque. Est tombé à 100 mètres de la position ennemie en criant "Vive la France !"».

Irénée Jury est le frère de Jean Ély Jury, né le 10 juin 1881, qui a laissé des souvenirs : Mes carnets de guerre, 1914-1918. (voir la famille Jury, au bas de cet article)

Jean Élie Jury, Mes carnets de guerre, couv

 

 

fiche matricule d'Irénée Jury

 

Jury Irénée, fiche matricule (1)

Jury Irénée, fiche matricule (2)
fiche matricule d'Irénée Jury, né le 3 juin 1877

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Irénée Jury
de Saint-Chamond

Comme nous regrettons, en écrivant ces premières lignes, de n’avoir aucun détail intime sur la vie et la mort de notre ancien condisciple ! Il aurait été si bon pour ses amis de retrouver, à travers les quelques pages d’une notice biographique, les traits caractéristiques de sa physionomie morale.

En nous excusant de donner de si arides précisions, nous prions ses amis de vouloir bien eux-mêmes, reconstituer ce portait du cher capitaine. Ils n’auront point de peine à faire revivre sa mémoire, pour décerner un légitime hommage d’admiration à celui qui fut un brave.

Dès le début de la campagne, Irénée Jury se trouvait au 3e bataillon de Chasseurs à pied. Rude fut pour lui, comme pour tant d’autres, cette première campagne de surprise et de résistance. C’est en octobre 1914, à Carency qu’il reçoit une blessure qui le force à se faire hospitaliser.

Hélas ! il ne devait reparaître dans son bataillon que pour offrir le sacrifice suprême de sa vie.

Versé au 121e, il prend part aux rudes affaires du Lingekopf et tombe mortellement atteint, le 27 juillet.

Son courage lui valut une citation à l’ordre de l’armée et la croix de chevalier de la Légion d’honneur.

 

 

le 29 octobre 1914, Irénée Jury est blessé à Clarency (Pas-de-Calais)

 

3e bat Chasseurs, JMO, 7 oct 1914, cap Jury
JMO du 3e bataillon de Chasseurs, 7 octobre 1914 : Jury est capitaine de la 5e compagnie

 

Carency, 1914
Irénée Jury est blessé le 29 octobre 1914, à Clarency, bataille autour d'Ablain-Saint-Nazaire

 

JMO 3e bat, 29 oct 1914, cap Jury blessé
JMO du 3e bataillon de Chasseurs, 29 octobre 1914 : le capitaine Jury est blessé d'une balle

 

 

 

le 27 juillet 1915, Irénée Jury est tué au Linge (Haut-Rhin)

Le Linge (on prononce linge avec un "g" dur) est un massif montagneux et boisés des Vosges qui comprend, du nord vers le sud, les sommets du Lingekopf (985 m), du Schratzmännele (1045) et du Barrenkopf (981 m).

 

image02
champ de bataille du Linge (source)

 

Le 27 juillet 1915, à 6 heures, 121e bataillon de Chasseurs a reçu l'ordre de «se porter de la crète du Lingekopf sur le collet du Linge où il attendra des ordres pour attaquer le sommet du Schrtazmannele» avec quatre compagnies, dont la 1ère alors commandée par le capitaine Irénée Jury.

À 14 heures 30 :

  • «Le bataillon déclenche son attaque sur le sommet du Schratzmannel. L'attaque a lieu par vague de peloton. Le mouvement commence par la 1ère compagnie. Cette compagnie a pour direction la ligne de la plus grande pente, qui va du collet au sommet du Schratzmannel.e La 2e compagnie doit suivre le mouvement, prendre la même direction en flanquant à gauche cette attaque. La 6e compagnie, même formation, doit flanquer à droite. La 9e compagnie, pousser l'attaque sur la direction principale, le sommet du Schratzmannele. Les 1ère et 2e compagnies peuvent exécuter la marche en avant ; elles sont arrêtées par un feu violent de mitrailleuses et mousquetterie, avec tir de barrage de l'artillerie lourde (130), tirant en tir fusant. Ces deux compagnies subissent en quelques minutes des pertes considérables ; les capitaines Jury et Moscovino, commandant ces deux unités, sont tués, le sou-lieutenant Perrolaz mortellement blessé».

 

JMO 121e bat, 27 juillet 1915, légendé
JMO du 121e bataillon de Chasseurs, 27 juillet 1915 : Irénée Jury est tué au Lingekopf

 

le Linge, bois dévastés
les versants du Linge dévastés

 

le Linge, Lingekopf, bois dévastés
le massif du Linge (Vosges)

 

le Schratzmaennele
le sommet du Schratzmännele

 

le Schratzmaennele, tombe allemande
tombe allemande sur le Schratzmännele

 

le front d'Alsace, 1914-1915
le front d'Alsace, 1914-1915, vue sur deux sommets du Linge

 

les pentes du Linge
les pentes du massif du Linge

 

vue du Lingekopf
vue du Lingekopf, de nos jours

 

 

la famille Jury, de Saint-Chamond

 

famille Jury, recensement St-Cham, 1881
la famille Jury dans le recensement de 1881 : rue Réclusière à Saint-Chamond

 

les enfants de Mathieu dit Louis Jury et de Marie Catherine Brun

  • Antoine Élie François : 8 mars 1869, à Saint-Chamond
  • Jeanne Bénédicte Marie : 26 mai 1870, à Saint-Chamond
  • François Joseph Maurice : 5 octobre 1871, à Saint-Chamond
  • Francis Marie Jean : 11 novembre 1872, à Saint-Chamond
  • Irénée Benoît Marie : 5 avril 1874, à Saint-Chamond. Mort le 17 mai 1874.
  • Francisque Marie Louis: 6 juillet 1875, à Saint-Chamond
  • Stéphane Jean Irénée : 3 juin 1877, à Saint-Julien-en-Jarez. Mort pour la France
  • Marie Louise Françoise : 22 mars 1879, à Saint-Chamond
  • Jean Élie : 10 juin 1881, à Saint-Chamond

 

acte naissance Antoine Jury
acte de naissance d'Antoine Jury, 1869

 

acte naissance Jeanne Bénédicte Marie Jury
acte de naissance de Jeanne Bénédicte Jury, 1870

 

acte naissance François Joseph Maurice Jury
acte de naissance de François Joseph Maurice Jury, 1871

 

acte naissance Francis Marie Jean Jury
acte de naissance de Francis Marie Jean Jury, 1872

 

acte naissance Irénée Benoît Marie Jury
acte de naissance d'Irénée Benoît Marie Jury, 1874 (mort à un mois)

 

acte naissance Francisque Jury
acte de naissance de Francisque Jury, 1875

 

acte naissance Irénée Jury
acte de naissance d'Irénée Jury, 1877

 

Irénée Jury, photo
Stéphane Jean Irénée Jury, 1877-1915.
Mort pour la France

 

acte naissance Marie Louise Françoise Jury
acte de naissance de Marie Louise Françoise Jury, 1879

 

acte naissance Jean Élie Jury
acte de naissance de Jean Élie Jury, 1881

 

 

 

 

 

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22 août 2018

Joseph KLOTZ

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Joseph KLOTZ

 

 

KLOTZ Joseph, fiche MPLF

 

Joseph Klotz est né le 6 octobre 1893 [erreur sur la fiche] au Chesnay (Yvelines, anc. Seine-et-Oise). Il est mort (disparu) le 14 mars 1915 à Beauséjour (Marne).

 

 

fiche matricule de Joseph Klotz

 

KLOTZ Joseph, fiche matricule (1)

KLOTZ Joseph, fiche matricule (2)
fiche matricule de Joseph Klotz, né le 6 octobre 1893

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Joseph Klotz
de Saint-Chamond
caporal au 22 régiment d’Infanterie

Article de L’Avenir de la Loire, mai 1915

Le caporal Joseph Klotz, du 122e régiment d’Infanterie, est tombé glorieusement en Champagne, à l’assaut de Beauséjour, le 14 mars 1915, âgé de 21 ans !

Son grand-père paternel, Gustave Klotz, de vieille souche alsacienne était en 1870 architecte de la cathédrale de Strasbourg. Doué de remarquables aptitudes pour le dessin, Joseph Klotz préparait, lorsque la guerre éclata, l’examen d’entrée à l’école des Beaux-Arts.

Il fut incorporé au 98e régiment à Roanne. C’est avec une véritable joie et un enthousiasme patriotique qu’il y fit l’école du soldat, tant il lui tardait de combattre pour que l’Alsace bien-aimé, où son père était né et où chaque année il faisait lui-même un séjour de cinq à six semaines, fût enfin rendue à la mère patrie.

Au commencement de janvier 1915, il écrivit à l’un de ses proches une lettre qui nous est communiquée et dont nous extrayons les lignes suivantes :

  • «À la caserne ils sont rares les moments où l’on peut se recueillir ! Pourtant le 31 décembre, au soir dans mon lit, j’ai pu réfléchir, malgré le bruit infernal de la chambrée. Pendant quelques heures j’ai revécu toute cette triste année et tout de suite ma pensé s’est tourné vers ce cher F…, cet ami qui m’aidait tant de ses bons conseils et que la mort nous a ravis. Je le revoyais, parti il y a un an, avec l’uniforme que je porte aujourd’hui. En le revoyant si vivant devant mes yeux, je l’ai supplié d’avoir pitié de la France et de toutes les familles sans m’oublier ! Et j’ai confiance que, quand dans quelques jours je partirai au feu, il me guidera, me soutiendra dans ma fatigue et me ramènera sain et sauf, à moins qu’il ne juge préférable pour mon âme de m’emmener avec lui vers Dieu ! Car bientôt je vais partir : une dépêche peut arriver d’une minute à l’autre et nous envoyer au front, à notre plus grande joie. Il me tarde plus qu’à tout autre d’aller combattre ces Allemands et de reconquérir par la force des armes la belle Alsace. Il arrive enfin cet instant solennel où, quittant toutes nos plus chères affections, nous allons nous sacrifier pour la France !»

C’est dans ces sentiments qu’il quitta Roanne pour être versé au 122e régiment d’Infanterie et aller au feu. Lorsque l’ordre fut donné à la compagnie, où il était caporal, de sortir de la tranchée pour attaquer la tranchée allemande, que défendaient des mitrailleuses et des canons-revolvers, il n’hésita pas et courut bravement à la mort.

Voici ce qu’écrivait à son sujet un sergent de la compagnie, son camarade, à un autre sergent qui était aussi son ami : «À chaque instant, je songe à ce pauvre Klotz resté là-bas… Je me rappelle les derniers mots qu’il m’a dits, quelques minutes avant l’assaut : cette fois nous allons montrer au 122e que les types du 98e n’ont pas peur !»

Il n’eut pas peur en effet et tomba sans avoir tremblé !

De tels sacrifices, prévus et consentis par ceux qui en sont les victimes, peuvent humainement rester obscurs, sans gloire et même sans utilité apparente ; ils sont d’un prix infini aux yeux de Dieu. «C’est par l’effusion de ce sang généreux que la France se purifie et que s’achève l’intervention souveraine qui lui donnera la victoire».

 

 

Joseph Klotz a effectué sa formation militaire au 98e RI, à Roanne

 

Roanne, caserne du 98e
caserne Werlé à Roanne, dépôt du 98e régiment d'Infanterie

 

 

Joseph Klotz est mort à la ferme Beauséjour (Marne)

 

Beauséjour (1)
ruines de la ferme Beauséjour, en Champagne (Marne)

 

 

Gusatve Klotz, grand-père de Joseph, fut l'architecte de la cathédrale de Strasbourg

 

Gustave Klotz, statue
statue de l'architecte Gustave Klotz (source)

 

Gustave Klotz, photo
Gustave Klotz (1810-1880), grand-père paternel de Joseph Klotz

 

 

 

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