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école Sainte-Marie à Saint-Chamond
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20 septembre 2018

Joseph ESCOFFIER

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Joseph ESCOFFIER

 

 

ESCOFFIER Joseph, fiche MPLF

 

 

Joseph Escoffier est né le 16 juin 1886 à Ecully (Rhône). Il est mort le 28 janvier 1915 à la Grande-Dune, dans la région de Nieuport (Flandre occidentale, Belgique).

Il s'est engagé pour trois ans, en octobre 1906 au 2e régiment de Dragons dans lequel il a franchi toutes les grades de sous-officier. Puis il renouvelle son engagement deux années de suite. Et en 1910 il est admis à l'école de Cavalerie comme aspirant. Il en sort sous-lieutenant (nommé en septembre 1911), affecté au 30e régiment de Dragons.

Lieutenant en octobre 1913, il part au front le 31 juillet 1914 (!).

Il est inhumé à Nieuport-Bains.

 

 

fiche matricule de Joseph Escoffier

 

Joseph Escoffier, fiche matricule (1) jpg

Joseph Escoffier, fiche matricule (2)

Joseph Escoffier, fiche matricule (3)
fiche matricule de Joseph Escoffier, né le 16 juin 1886

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Joseph Escoffier
de Lyon

Voici en quels termes le colonel du 30e Dragons saluait la dépouille mortelle de Joseph Escoffier, tué le 28 janvier 1915, à la Grande-Dune, près de Nieuport :

  • «Le colonel a la douleur de faire part au régiment de la mort glorieuse du lieutenant Escoffier. Tout le monde du 30e Dragons pleurera cet officier d’élite qui n’a cessé d’être un exemple pour tous par le souci qu’il avait de son devoir et de ses hommes. Félicité maintes fois pour sa bravoure, cité à l’ordre du jour de la division et à l’ordre du corps de cavalerie pour actions d’éclat et services rendus, il a terminé sa courte et glorieuse carrière le 28 janvier, tué par un éclat d’obus pendant qu’il commandait sa section devant l’ennemi. Le régiment perd en lui un officier qui sera à jamais regretté».

Joseph Escoffier se trouvait à Sedan en août 1914 et commandait déjà une section de mitrailleuses. Le 19 août, il gagnait une première citation à la bataille de Neufchâteau (Belgique) ; une seconde pendant la retraite de la Marne ; trois autres s’y ajoutèrent ensuite.

Au milieu de décembre, son régiment passa en Belgique pour occuper les tranchées de Nieuport. C’est là que fixé pendant de longues semaines au poste le plus périlleux, «éperdument brave», il vit la mort en face et l’attendit avec le courage d’un Français et la résignation d’un chrétien.

On peut même dire qu’il la défia, car au moment de partir pour l’assaut de la Grande-Dune, il dit à un de ses camarades : «Si nous avons le bonheur de nous porter en avant, je parie d’installer le premier mes mitrailleuses derrière le premier rang de tirailleurs».

Les témoignages que les chefs et les pairs du jeune officier rendirent de lui sont de ceux qui confèrent à un nom la gloire la plus pure et peuvent laisser à la famille la plus haute fierté.

Dès avant la guerre, le caractère simplement et franchement chrétien de Joseph Escoffier avait inspiré à son égard la plus grande et la plus réelle admiration. S’intéressant au bien matériel et moral de ses hommes, il en était adoré, ce qui ne trompe pas sur la valeur d’un chef. Pour aider un de ses sous-officiers dans son avancement, il se fit chaque jour, pendant longtemps, son professeur. Même avant la guerre, nous dit un de ses camarades, «il fut parfois simplement héroïque».

«C’était, nous dit-on encore, une âme chevaleresque et désintéressée, et en même temps aimable, ouverte aux sentiments délicats et bons. J’appréciais en lui un cœur d’or, un caractère magnifique de loyauté et de franchise. C’était le type d’officier de France».

 

 

 

Joseph Escoffier, mentionné dans l'Historique du 30e Dragons

 

Historique 30e Dragons (1)
Historique du 30e Dragons, à la date du 20 août 1914

 

Historique 30e Dragons (2)
Historique du 30e Dragons, à la date du 5 septembre 1914

 

Historique 30e Dragons (3)
Historique du 30e Dragons, à la date du 28 janvier 1915

 

 

 

Joseph Escoffier est mort à la Grande-Dune, région de Nieuport

 

Nieuport, avant-poste, 1914
Nieuport, un avant-poste en 1914

 

tranchées à l'est de Nieupor1
1914-1915 : tranchée allemande abandonnée, à l'est de Nieuport

 

Nieuport, route détruite par obus de 75
Nieuport, 1914-1915, route cimentée détruite par un obus de 75

 

Nieuport, les tanks
Nieuport, les tanks (réservoirs) détruits par les obus

 

 

 

Joseph Escoffier est  inhumé à Nieuport-Bains

 

Nieuport, cimetière dans les dunes
Nieuport-Bains, cimetière dans les dunes

 

Nieuport, cimetière des Alliés (1)
Nieuport-Bains, cimetière des Alliés

 

Nieuport, cimetière militaires, soldats
Nieuport-Bains, cimetière militaire

 

 

 

 

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19 septembre 2018

Georges EYMARD

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Georges EYMARD

 

 

EYMARD Georges, fiche MPLF

 

 

Georges Eymard est né le 13 octobre 1894 à Lyon (Rhône). Il est mort le 22 juillet 1915 à l'ambulance 12/1 d'Aubigny-en-Artois (Pas-de-Calais) des suites e blssures reçus à Souchez.

Il est arrivé au 61e régiment d'infanterie le 15 décembre 1914, puis est passé au 159e d'infanterie le 3 juin 1915.

 

 

fiche matricule de Georges Eymard

 

Eymard Georges, fiche matricule (1) jpg

Eymard Georges, fiche matricule (2)
fiche matricule de Georges Eymard, né le 13 octobre 1894

 

 

 

Georges Eymard a été mortellement blessé à Souchez (Pas-de-Calais)

 

route de Souchez, maisons bombardées
route de Souchez, maisons bombardées, 1915

 

route de Souchez, soldats
route de Souchez, soldats, 1915

 

gare de Souchez, trois soldats
gare de Souchez, trois soldats, 1915

 

 

 

Georges Eymard est mort dans l'ambulance d'Aubigny-en-Artois

 

Aubigny-en-Artois, église transformée en ambulance, 1915
Aubigny-en-Artois, église transformée en ambulance, 1915

 

 

 

Georges Eymard est inhumé dans le cimetière militaire d'Aubigny-en-Artois

 

cimetière militaire Aubigny-en-Artois (1)
cimetière militaire d'Aubigny-en-Artois (source)

 

cimetière militaire Aubigny-en-Artois (2)
cimetière militaire d'Aubigny-en-Artois (source)

 

cimetière militaire Aubigny-en-Artois (3)
cimetière militaire d'Aubigny-en-Artois (source)

 

tombe de Georges Eymard à Aubigny-en-Artois
tombe de Georges Eymard à Aubigny-en-Artois (source)

 

 

 

 

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18 septembre 2018

Paul FAVIER

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Paul FAVIER

 

 

FAVIER Paul, fiche MPLF

 

Paul Favier est né le 12 janvier 1891 à Saint-Étienne. Il est mort le 5 octobre 1916 à l'hôpital temporaire n° 4 de Mayenne (Mayenne). Il avait vingt-cinq ans.

Il appartenait à la 13e section d'infirmiers militaires. La 13e section est attachée à la 13e région militaire de Clermont-Ferrand et son siège de carnison est à Vichy. Comme les autres sections, elle constitue une base arrière, en Z.I. (zone de l'intérieur) pour fournir des personnels au Service de santé des armées sur le front ou à l'arrière.

Paul Favier a dû se rendre à Vichy lors de son incorporation en mars 1915. Il a ensuite été affecté, selon la notice du Livre d'or, à Clermont puis à Aubervilliers.

En 1911, lors du recensement, il était "étudiant ecclésiastique"... mais selon le Livre d'or, il était devenu ingénieur aux usines Fives-Lille à Givors.

 

 

fiche matricule de Paul Favier

 

Paul Favier, fiche matricule
fiche matricule de Paul Favier, né le 12 janvier 1891

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Paul Favier
de Saint-Étienne

Ceux qui ont connu Paul Favier n’ont point oublié la physionomie de ce jeune ancien. Âme délicate et timide, il ne cherchait point au collège à attirer les regards. Il semblait même se plaire à rester dans un rôle de modestie habituelle. Cependant ses maîtres savaient qu’ils avaient en lui un disciple consciencieux, très attaché à son devoir ; ses camarades appréciaient la bonté de son caractère et pour tous, il était le bon élève de Sainte-Marie.

Lui-même professait pour son collège un attachement profond, et quand il se trouvait au milieu de ses maîtres, il était facile de voir, à l’expression de sa physionomie et à l’éclat de son regard, combien il lui était aisé d’être l’enfant de la famille.

Lorsque la guerre éclata, il se trouvait à Givors, ingénieur des usines Fives-Lille. D’une constitution peu robuste, il avait été complètement réformé. Cependant cette situation ne pouvait convenir à la générosité de son caractère. Il ambitionnait sa part de service et de dévouement patriotique. C’est donc sur sa demande qu’il fut pris et versé dans l’auxiliaire.

Fixé d’abord à Vichy, dans l’hôpital 75, où l’on traitait les typhiques, il fut envoyé successivement à Clermont et à Aubervilliers. C’est là qu’il fut pris d’une crise d’appendicite, pour laquelle une opération fut jugée nécessaire.

Transporté à Mayenne, il subit cette opération, sans complication apparente. Elle s’était faite dans les meilleures conditions ; tout semblait annoncer la guérison prochaine. À sa mère, venue pour entourer de son affection son cher enfant, les docteurs prodiguaient les paroles de réconfort, lorsque soudain une hémorragie interne se déclara : le mal était désormais sans remède et la mort apparaissait imminente.

Sa pauvre mère, prévenue de suite, eut la douleur et la consolation tout à la fois d’assister à cette courte agonie. Elle perdait en lui son unique joie et le meilleur des fils. «Paul, a-t-elle pu dire avec une absolue vérité, ne m’avait donné que de la satisfaction».

Sans doute, cette fin brusquée, sur un pauvre petit lit d’hôpital, n’a rien de glorieux, au regard des hommes. Il n’est point mort sur un champ de bataille. Mais malgré tout, n’avons-nous pas le droit de dire qu’il est mort en brave ? Il a voulu servir la France ; pour elle il a supporté des fatigues excessives, vu la délicatesse de son tempérament, et le Bon Dieu l’a pris en pleine activité de service, à son poste, petit soldat, humble et modeste jusqu’au bout. Aux yeux de la foi, ce cadre a une véritable grandeur.

 

 

 

en 1914, Paul Favier était ingénieur aux usines Fives-Lille, à Givors (Rhône)

 

Givors, sortie usines Fives-Lille (1)
sortie des usines Fives-Lille, à Givors, avant 1914

 

Givors, sortie usines Fives-Lille (2)
sortie des usines Fives-Lille, à Givors, avant 1914

 

 

 

en 1915, Paul Favier dépend de la 13e section d'infirmiers à Vichy

 

hôpital militaire Vichy
Vichy, siège de la 13e section d'infirmiers militaires

 

Vichy, hôpital militaire, cour intérieure
Vichy, siège de la 13e section d'infirmiers militaires

 

 

 

Paul Favier est mort à Mayenne, hôpital n° 4, en octobre 1916

 

Mayenne, école supérieure de jeunes filles, hôp n° 4
l'hôpital n° 4 était située dans l'école supérieure de jeunes filles

 

 

 

 

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17 septembre 2018

Marc FINAZ

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Marc FINAZ

 

 

FINAZ Marc, fiche MPLF

 

 

Marc Finaz est né le 15 juin 1883 à Saint-Chamond. Il est mort le 12 novembre 1914 à Confrécourt (Aisne). Il avait trente-et-un ans.

Il a été blessé une première fois lors de la bataille de la Marne, puis était revenu au front.

Son père, Louis Antoine Marie, était notaire à Saint-Chamond. Lors du recensement, Marc Finaz était étudiant, il est devenu licencié ès lettres slon sa fiche matricule ; mais aussi licencié en droit et diplômé de sciences politiques selon le Livre d'or de l'école.

 

 

acte de naissance de Marc Finaz

 

acte naissance Marc Finaz
acte de naissance de Marc Finaz, 15 juin 1883 à Saint-Chamond

 

 

 

fiche matricule de Marc Finaz

 

Marc Finaz, fiche matricule (1)

Marc Finaz, fiche matricule (2)

Marc Finaz, fiche matricule (3)
fiche matricule de Marc Finaz, né le 15 juin 1883

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Marc Finaz
de Saint-Chamond

Marc Finaz appartenait à une ancienne famille de Saint-Chamond, où il naquit le 15 juin 1883. Son grand-oncle, le R. P. jésuite Marc Finaz, fut un des premiers missionnaires de Madagascar, où il passa trente ans de sa vie et où il mourut, à Tananarive, en 1881.

Après de brillantes études à l’institution Sainte-Marie, à Saint-Chamond, puis à la faculté des Lettres de Lyon, à la faculté de Droit de Paris et à l’École des sciences politiques, licencié en droit et diplômé de sciences politiques, il vint s’établir à Saint-Étienne et devint gérant de la Banque Ramel, Finaz et Cie.

D’une exquise délicatesse, cachant sous une grande douceur une réelle fermeté de caractère, il eut bientôt conquis l’estime de tous et de très sures amitiés. Les œuvres catholiques ne tardèrent à éprouver qu’on ne faisait jamais en vain appel à son dévouement et à sa charité.

Profondément royaliste comme tous les membres de sa famille, et convaincu que seule la monarchie pourrait rendre à notre cher pays les institutions religieuses et sociales qui avaient fait autrefois sa grandeur et sa force, il devint un fervent ami de l’Action française, dont il était abonné et actionnaire, et il faisait autour de lui une propagande discrète pour son cher journal. Lors de son départ pour le front, il avait eu soin de recommander à sa chère femme de lui mettre soigneusement de côté tous les numéros pour les lire à son retour.

Marié depuis le 10 juillet 1907 à sa cousine Marguerite de Villaine, le seule chose qui manquait à son bonheur, un enfant, lui avait été donné en 1913.

Il était donc parfaitement heureux lorsque la guerre éclata.

Lieutenant de réserve au 238e de ligne, il partit presque aussitôt pour le front. Ses chefs lui proposèrent d’être le porte-drapeau du régiment, mais il préféra rester à la tête de sa compagnie.

Son régiment fut d’abord envoyé en Alsace  où il séjourna tout le mois d’août, mais sans qu’il eût l’occasion de prendre part à aucun combat. Cependant il était admirablement prêt à faire tout son devoir. «Notre tour viendra bientôt, écrivait-il ; j’ai fait le sacrifice de ma vie : je suis entre mains de Dieu ; que sa volonté se fasse !»

À la fin du mois d’août, il partit pour le Nord et à peine arrivé aux environs d’Amiens, son régiment fut obligé de se replier sur Paris, à la suite de la retraite provoquée par la bataille de Charleroi.

Les 6 et 7 septembre, il part à la bataille de l’Ourcq et fut blessé, le soir du 7 septembre, d’une balle au bras, en menant sa compagnie à l’assaut des positions ennemies. Des témoins qui l’ont vu entraîner ses hommes sous les balles et la mitraille ont rapporté qu’il fit très brillamment son devoir et qu’il contribua à ramener au feu un bataillon d’un régiment voisin.

Sa blessure à peu près guérie, il est rentré au dépôt de son régiment, à Saint-Étienne, et sur l’avis du [médecin] major [médecin] ne devait retourner sur le front que dans le courant de novembre.

Mais son colonel réclamait des officiers et aussitôt le lieutenant Finaz demanda à aller reprendre son poste de combat.

Reparti le 28 octobre, il est tombé au champ d’honneur, le 13 novembre, dans les tranchées de Confrécourt (Aisne), frappé d’une balle à la tête.

Voici la lettre que le lieutenant de sa compagnie écrivit à sa pauvre mère pour lui donner des détails sur cette mort glorieuse :

  • «Je suis arrivé au 238e, le 24 septembre, avec un détachement de renfort, fourni par mon régiment. La compagnie dont je pris le commandement et que votre fils avait lui-même brillamment commandée avant sa première blessure, était bien réduite, et cependant tout le monde se mit à me parler du lieutenant Finaz. C’est à qui me vanterait sa distinction, sa délicatesse, son sang-froid, son courage.
    Vous pouvez dire, Madame, que votre fils avait fait naître chez tous ses hommes l’amour et la confiance.
    Lorsqu’il revint au régiment et que je lui remis le commandement de sa compagnie, il eut l’extrême délicatesse de me faire comprendre qu’il entendait me traiter en camarade et en collaborateur et non en inférieur.
    Nous avons travaillé douze jours ensemble et j’ai pu apprécier ses nombreuses qualités de cœur et d’esprit, ainsi que sa bravoure, son sang-froid, son énergie. Joignez à cela un souci constant d’épargner à ses hommes les fatigues et les risques, dans la mesure du possible, et de leur donner le maximum de bien-être, et vous saurez pourquoi nous l’aimions tous.
    Le 12 novembre, nous reçûmes l’ordre d’attaquer les positions allemandes, vis-à-vis de nous. Nous étions en contact depuis deux mois et, pas à pas, nous nous étions approchés, à moins de cent mètre, de leurs tranchées.
    Ce jour-là, la compagnie devait marcher en deuxième ligne ; mais pour des raisons que je ne peux ni ne veux développer ici, les deux attaques tentées par la première ligne échouèrent complètement, et nous eûmes à déplorer des pertes sensibles.
    Le 13, au matin, la 23 compagnie reçut l’ordre de se porter en première ligne et de recommencer l’attaque.
    Les premiers éclaireurs qui tentèrent de sortir de notre tranchée furent accueillis par un feu terrible. Ceux qui ne furent pas touchés durent se tapir dans un trou d’obus, entre les deux lignes, et une dangereuse hésitation passa dans toute la compagnie.
    Le commandant de bataillon qui se trouvait à nos côtés reçut l’ordre de continuer l’attaque coûte que coûte.
    Le lieutenant Finaz sentit bien que ses hommes marcheraient mal, parce qu’ils se rendaient compte, aussi bien que nous d’ailleurs, que cette attaque était vouée à un échec certain. Il sentit que ses éclaireurs qui devaient partir en avant sous la conduite d’un sergent ne feraient pas un pas de plus.
    Mais l’ordre était là ! Il dit au commandant : "J’y vais moi-même". Avant que le commandant et moi ayant pu l’arrêter - car nous savions que son sacrifice serait inutile - il partit pour commander lui-même ses éclaireurs.
    À peine sa tête émergeait-elle du parapet qu’une balle le tuait net.
    La nouvelle de sa mort se répandit comme une traînée de poudre, et bien que les balles et les obus fissent rage à ce moment, j’ai vu pleurer plus d’un homme et plus d’un officier… Nous l’aimions tant !»

De son côté, son beau-frère le lieutenant de Villaine (1), du 14e Dragons, dont l’escadron appartenait à la même division, écrivit :

  • «Je l’ai vu quelques instants après, entouré de ses hommes en larmes, calme et tranquille. Il dormait paisiblement son glorieux sommeil. Ô mon Dieu, réservez-moi une mort aussi belle !»

Ses obsèques furent célébrées avec une simplicité impressionnante, sous la mitraille, dans une église jusque là épargnée. Les dragons du peloton de M. de V. assurèrent les chants, puis le portèrent au cimetière dans une bière faite de morceaux de bois, provenant des tranchées. Ils avaient voulu la confectionner eux-mêmes et, suivant le témoignage de M. le curé d’A., c’est une merveille d’agencement aussi bien qu’un témoignage de l’amour des soldats pour leur chef.

Trois jours avant sa fin glorieuse, sachant que son régiment allait donner et qu’il avait de grandes chances, lui-même, de ne pas revenir, Marc Finaz fit ses adieux à sa femme et lui écrivit, le 10 novembre :

  • «Ce soir, nous attaquons les tranchées allemandes. Ce sera terrible. Dieu et Notre-Dame de Lourdes me protègent, et puis mon amour pour toi, et mon baby chéri dont l’image est sur mon cœur… Vous me manquez tant tous deux. Élève-le bien, ce petit bonhomme. Fais-en un bon chrétien. La religion et les bons principes, c’est tout dans la vie… Voici une petite violette cueillie dans le jardinet d’une maison démolie».

Il n’y a rien à ajouter à ces lignes si simples et si belles.

Marc Finaz qui savait qu’il marchait à la mort s’est offert volontairement pour la Patrie au suprême sacrifice. Il a donné sa vie, une vie où tout lui souriait, avec une résolution inébranlable et une pleine conscience du péril, sans aucune arrière-pensée d’avancement ni de gloire terrestre.

1 - François de Villaine, lieutenant de cavalerie est mort pour la France le 2 mai 1917. Son propre frère, Louis de Villaine était déjà tombé, mort la France, le 19 octobre 1914. Cf. Le Figaro, 19 juin 1917.

 

 

Marc Finaz est mort à Confrécourt (Aisne)

 

Confrécourt (1)
ruines de la ferme de Confrécourt (Aisne), 1916

 

Confrécourt (2)
ruines de la ferme de Confrécourt (Aisne), 1917

 

 

 

 

 

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16 septembre 2018

Maurice FOUCHÈRE

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Maurice FOUCHÈRE

 

 

FOUCHÈRE Maurice, fiche MPLF

 

 

 

Maurice Fouchère est né le 26 novembre 1892 à Lorette (Loire). Il fut blessé le 1er septembre au col des Journaux (Gérardmer, Vosges) et est mort le 13 septembre 1914 à l'hôpital d'évacuation de Gérardmer. Il avait vingt-et-un ans.

Maurice Fouchère était licencié en droit. Il appartenait au 28e bataillon de Chasseurs alpins.

Le lieu d'inhumation de Maurice Fouchère n'est pas identifié.

 

 

acte de naissance de Maurice Fouchère

 

acte naissance Maurice Fouchère
acte de naissance de Maurice Fouchère, 26 novembre 1892

 

 

 

fiche matricule de Maurice Fouchère

 

Maurice Fouchère, fiche matricul
fiche matricule de Maurice Fouchère, né le 26 novembre 1892

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Maurice Fouchère
de Lorette

De tous les témoignages rendus sur Maurice Fouchère, caporal au 28e bataillon de Chasseurs alpins, il ressort qu’il fut un brave apprécié de tous ses chefs et de tous ses compagnons d’armes.

L’un de ces derniers raconte avec émotion comment le 2 septembre, dans les bois de la Chapelle, il sut rallier une section désemparée. Trente hommes, privés de la direction de leur jeune sous-lieutenant, passèrent en désordre à côté du caporal Fouchère et de ses éclaireurs. De suite, il comprit qu’ils allaient au-devant de la mort, sans s’en douter. Virilement, il prit le commandement de ces fugitifs, et pendant que son détachement contenait l’ennemi, il les ramena tous sains et saufs à leur capitaine. On s’explique la reconnaissance de ces hommes qu’un acte de vigueur avait sauvés.

C’est le 6 septembre que Maurice envoyé en patrouille fut blessé, mais peu grièvement, à l’épaule et à la cuisse. Seulement il était resté au milieu des lignes ennemies. Les Allemands se contentèrent de calmer sa soif, sans chercher à le panser davantage. Puis ils le transportèrent dans un grenier. C’est là qu’il reçut les soins d’une brave femme, et cette vaillante Française, privée de son mari, presque sans ressources elle-même, lui prodigua toutes les attentions du plus délicat dévouement.

Quelques jours plus tard, les Allemands s’étant retirés, Maurice fut recueilli par des soldats français et transporté enfin à l’hôpital de Gérardmer. Son état s’était aggravé ; la gangrène venait de se déclarer, et le brave caporal comprit qu’il fallait songer à la préparation suprême.

Il se confessa, avec les sentiments d’une profonde piété, reçut l’extrême-onction, l’indulgence plénière et fit à l’abbé qui l’assistait ses dernières recommandations. Comme il avait un peu d’argent dans son porte-monnaie, il demanda des messes pour le repos de son âme, et vers deux heures du matin, le dimanche 13 septembre, il rendit son dernier soupir.

Ainsi sa mort fut celle du parfait chrétien, et par son attitude pleine de courage et d’énergie, il avait mérité cet éloge de son capitaine : «Maurice Fouchère était un de mes meilleurs soldats, parce qu’il avait la conscience du devoir à remplir».

 

 

 

Maurice Fouchère fut blessé au col des Journaux (Vosges)

 

col des Journaux, panorama
col des Journaux, dans les Vosges

 

 

 

Maurice Fouchère est mort à l'hôpital d'évacuation de Gérardmer

 

hôpital Gérardmer, Dr Claudius Regaud
au centre, le Dr Claudius Regaud à l'hôpital d'évacuation de Gérardmer

 

 

 

où Maurice Fouchère est-il enterré ?

 

Gérardmer, tombes de soldats
Maurice Fouchère a probablement été enterré, dans un premier temps, à Gérardmer

 

 

 

 

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15 septembre 2018

Jacques FOUJOLS

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Jacques FOUJOLS

 

 

FOUJOLS Jacques, fiche MPLF

 

 

Jacques Foujols est né le 14 octobre 1886 à Saint-Julien-en-Jarez (Loire). Il est mort de la fièvre typhoïde contractée dans les tranchées, le 4 octobre 1914 à l'hôpital militaire Villemin (1) de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Il avait vingt-sept ans.

1 - L'hospice civil Villemin était en construction en 1914. En vue de la guerre annoncée, les travaux sont arrêtés, des aménagements effectués et 150 lits militaires installés. Ne pas le confondre avec l'hôpital militaire de Nancy.

 

 

fiche matricule de Jacques Foujols

 

Jacques Foujols, fiche matricule
fiche matricule de Jacques Foujols, né le 14 octobre 1886

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Jacques Foujols
de Saint-Étienne

Le nom de Foujols a été pendant de longues années inscrit au catalogue des élèves du Collège. C’est dire que notre cher ancien appartenait à une de ces familles admirables de la région stéphanoise, où l’on se fait un honneur et un devoir de donner à la France de nombreux défenseurs.

Jacques était donc l’un des fils d M. Louis Foujols.

Parti dès le début de la mobilisation, comme caporal réserviste au 339e d’infanterie en garnison à Aurillac, il fut envoyé de suite à Gap. Il s’agissait alors de défendre la frontière italienne, puisqu’on ne savait pas encore si nos voisins resteraient nos ennemis ou deviendraient nos alliés.

Dès que la question de l’attitude de l’Italie fut réglée, le régiment de Jacques fut dirigé sur Épinal et de là vers le Grand-Couronné. Pendant tout le mois de septembre, le brave fantassin et ses compagnons d’armes, sous la conduite du général de Castelnau, furent les héroïques adversaires des Allemands : on sait comment cette vaillance déjoua tous les rêves de l’ambitieux Kaiser.

C’est durant cette période de luttes ardentes, toujours renouvelées, que Jacques contracta les germes de la fièvre typhoïde. Condamné à boire une eau contaminée par les cadavres des hommes et des chevaux, il tomba trop gravement malade pour rester davantage dans sa tranchée, et dut être transporté à l’hôpital militaire de Nancy.

Sans doute, ce n’est point sur un champ de bataille qu’il est tombé, mais il n’en est pas moins l’une des glorieuses victimes du devoir militaire. Il mourut pour la France, le 4 octobre, laissant à la sœur infirmière de son hôpital le souvenir d’un pieux et excellent soldat : «Il était heureux, se plaisait-il à dire, d’avoir fait tout son devoir. Il donnait sa vie pour le salut de la France. Vous écrirez à mes parents, ajoutait-il, que ma dernière pensée a été pour eux. Qu’on ne pleure pas sur moi, car je vais jouir d’un bonheur éternel».

Rien de plus grand que ces morts de nos jeunes héros. Ils disent adieu à la vie, avec la simplicité des âmes réconfortées par les assurances de la foi… Comme ils réalisent bien la parole de nos saints livres : « Moria mur in simplicitate, nostra !»

 

 

transcription de l'acte de décès de Jacques Foujols

 

transcription acte décès de Jacques Foujols
état civil de Saint-Étienne ; transcription de l'acte de décès de Jacques Foujols

 

 

 

l'hospice Villemin transformé en hôpital militaire

 

hospice militaire Villemin
l'hospice Villemin transformée en hôpital militaire en 1914 : Jacques Foujols y est mort

 

 

 

 

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14 septembre 2018

Pierre de FRAIX de FIGON

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Pierre de FRAIX de FIGON

 

 

FRAIX de Figon Joseph, fiche MPLF

 

 

Pierre de Fraix de Figon est né le 5 octobre 1884 à Saint-Chamond. Il meurt le 10 novembre 1914 à Brest (Finistère). Il avait trente ans.

Lors du recensement, il était étudiant en droit. Il est devenu ensuite avocat, à Moulins (Allier). Il a aussi dépendu du barreau de Riom et son nom est gravé sur la plaque commémorative du palais de justice à Riom (Puy-de-Dôme).

Il a effectué son service militaire de novembre 1904 à septembre 1905. Nommé caporal le 25 septembre 1905. Nommé sergent le 25 mars 1906.

Il est mobilisé en 1914 dans le 98e régiment d'Infanterie.

Blessé à Canny-sur-Matz (1), dans l'Oise, aux alentours des 22-24 septembre 1914 lors de la bataille de la Marne, il succombe à ses blessures le 10 novembre suivant à l'hôpital principal de Brest (Finistère).

Les obsèques de Pierre de Fraix de Figon ont eu lieu le 16 novembre 1914, à Moulins (Allier).

Pierre de Fraix de Figon est inhumé dans le cimetière communal d'Isserpent, dans l'Allier.

  • Médaille militaire, par décret du 11 avril 1920 : «Sous-officier brave et courageux, est tombé glorieusement au champ d'honneur le 24 septembre 1914 à Canny-sur-Matz».
  • Croix de guerre avec étoile de bronze.

1 - D'après le Journal des marches et opérations du 98e régiment d'Infanterie, du 2 août 1914 au 6 septembre 1919, colonel Gaube, Roanne Souchier imprimeur, 1924, p. 316-317.

 

 

 acte de naissance de Pierre de Fraix de Figon

 

acte de naissance Fraix de Figon
acte de naissance de Pierre de Fraix de Figon, 5 octobre 1884

 

 

la famille de Fraix de Figon dans le recensement de 1886

 

de Fraix, recensement 1886 (1)

de Fraix, recensement 1886 (2)
recensement de 1886, Saint-Chamond, Grande Rue (act. rue de la République)

 

En 1886, la famille de Fraix de Figon habitait au n° 35 de la Grande Rue à Saint-Chamond, dans la maison Thiollière.  Joseph de Fraix (rentier) et son épouse, Jeanne Thiollière, ont alors neuf enfants ; il y a deux domestiques au service de cette famille.

 

 

 

fiche matricule de Pierre de Fraix de Figon

 

FRAIX de FIGON de, Pierre, fiche matricule (1)

FRAIX de FIGON de, Pierre, fiche matricule (2)

FRAIX de FIGON de, Pierre, fiche matricule (3)
fiche matricule de Pierre de Fraix de Figon, né le 5 octobre 1884

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Pierre de Fraix n’est pas resté longtemps à l’Institution Sainte-Marie. Mais il y a terminé ses études et son souvenir reste vivant parmi ses maîtres et ses anciens condisciples.

Il y fut toujours l’élève foncièrement attaché à tout son devoir. Lui-même d’ailleurs parlait avec joie et reconnaissance de son passé de collégien, et ce témoignage, pour ceux qui connaissent l’âme des jeunes gens, est un de ceux qui attestent avec le plus de force la noblesse des sentiments et la loyauté du caractère.

Ce fut à Lassigny, le 22 septembre 1914, que Pierre de Fraix fut mortellement blessé d’une balle à la tête, au moment où il commandait une section du 98e régiment d’Infanterie.

Évacué à l’hôpital maritime de Brest, où il fut trépané deux fois, il mourut de cette blessure, le 10 novembre. Il avait 30 ans. C’est dans les bras de son père et de mère, qu’il rendit le dernier soupir, avec les sentiments d’une piété et d’une résignation admirables. Après avoir reçu les derniers sacrements, en pleine connaissance, il offrit sa vie à Dieu pour le salut de la France coupable et lui demanda de le prendre pour épargner ses cinq frères, tous au feu.

Nous empruntons à la Semaine religieuse de Moulins le récit de ses funérailles :

«La cérémonie des obsèques de M. Pierre de Fraix de Figon eut lieu le 16 novembre 1914, présidée par M. le vicaire général Caillot, directeur diocésain de l’Enseignement libre, qui représentait en la circonstance Mgr l’évêque et le Comité des Écoles dont M. P. de Fraix était membre trésorier. Malgré le mauvais temps les gens étaient venus nombreux de tous les villages de la paroisse et des environs. Le cortège qui s’était formé au château de Beauplan pour la levée du corps, grossit le long du parcours et quand on arriva à l’église, celle-ci ne se trouva pas assez grande pour contenir tout le monde. Beaucoup durent assister à la cérémonie, du dehors, sous la pluie.

Tant d’empressement s’explique par l’estime et la sympathie dont la famille de Fraix-Thiollière est entourée dans toute la région. Puis c’était le premier enterrement dans la paroisse d’un enfant du pays victime de la guerre.

C’est ce que fit ressortir M. le vicaire général au début de son allocution, après la messe. La famille de Fraix, déjà au premier rang ici par le nom, les vertus chrétiennes et la bienfaisance, avait été la première par l’étendue du sacrifice en donnant à la patrie tous ses fils, sept frères à la fois sous les drapeaux ; et voilà qu’elle est frappée la première, la première en deuil. Mais d’être à sa place dans l’épreuve, pour l’ancien zouave pontifical, du soldat de Loigny, c’est la rançon de la gloire ; et si la mort d’un des leurs pouvait être la rançon de la vie pour les autres, les de Fraix, avec leur grand esprit de foi en verraient une suffisante compensation à leur sacrifice.

Cependant, le sacrifice est grand, quand on songe à celui est l’objet de tant de larmes, de tant de regrets. Par les dons de la nature, par les qualités de son éducation, par la délicatesse de ses sentiments religieux, Pierre de Fraix était le parfait modèle du jeune homme accompli. Aussi ne comptait-il que des amis et des admirateurs. Tous aujourd’hui éprouvent un véritable chagrin de le voir disparaître si prématurément. Sa perte sera particulièrement ressentie au Comité des Écoles, dont il ne faisait partie que depuis deux ans, mais où déjà il s’était montré l’un des membres les plus actifs par l’intérêt qu’il prenait aux questions scolaires, au travail des élèves et des maîtres, par tout le dévouement qu’il donnait à l’œuvre, sans mesurer son temps ni sa peine.

Élève de la Faculté catholique de Lyon, docteur en droit, jeune avocat d’avenir, catholique convaincu, il faisait concevoir de belles espérances ; il eût pu rendre de grands services à son pays et à l’Église. Dieu en a décidé autrement, puisqu’il nous l’a pris. Dieu choisit bien ceux qu’il prend ! La fin du soldat a été le digne couronnement de la vie du chrétien».

 

 

l'attaque de Lassigny : 22 septembre 1914

Le régiment de Pierre de Fraix de Figon a reçu l'ordre avec d'autres unités, notamment le 16e régiment d'infanterie et la 4e Brigade marocaine (composée de tirailleurs sénégalais et de tirailleurs algériens), d'enlever le village de Lassigny, le 22 septembre 1914.

Il est rendu compte de cette attaque dans les J.M.O. (journal de marches d'opérations) du 13e corps d'armée, de la 26e division d'infanterie et de la 50e brigade d'infanterie (grandes unités dont relève le 98e régiment d'infanterie).

L'attaque doit s'effectuer par le nord.

 

dispositif des grandes unités, Lassigny, 20 sept 1914
dispositif des grandes unités, Lassigny (Oise), 20 septembre 1914 au soir

 

JMO 50e brigade, 22 sept 1914 (1)

JMO 50e brigade, 22 sept 1914 (2)

JMO 50e brigade, 22 sept 1914 (3)
J.M.O. de la 50e brigade d'infanterie, 22 septembre 1914

 

lieux attaque Lassigny, légendé
localisation et mouvements des troupes, attaque de Lassigny, 22 septembre 1914
(on ne retrouve pas les points cotés du récit fourni par le J.M.O. ; la mesure de la cote a dû changer)

 

Canny et Lassigny, 26 sept 1914, légendé
au lendemain de l'échec sur Lassigny, 26 septembre 1914 (carte AFGG)

 

 

 

Pierre de Fraix de Figon est gravement blessé à Canny-sur-Matz (Oise)

La fiche matricule indique Canny-sur-Matz comme lieu de blessure ; mais la notice du Livre d'or évoque Lassigny. Cette distinction peut se résoudre en concevant que la notice fait référence à la bataille de Lassigny et la fiche matricule au territoire sur lequel se trouvait Pierre de Fraix de Figon quand il a été touché.

 

Canny-sur-Matz, aujourd'hui
Canny-sur-Matz (Oise), aujourd'hui, juillet 2013

 

 

 

hôpital principal (ou : maritime) de Brest

Pierre de Fraix de Figon est mort dans cet hôpital du Finistère le 10 novembre 1914, sept semaines après avoir été blessé dans l'Oise.

 

hôpital principal de Brest, 1914-1918 (1)
hôpital principal de Brest : marins blessés et soignés

 

hôpital principal de Brest, 1914-1918 (2)
hôpital principal de Brest : soldats convalescents

 

 

 

Pierre de Fraix de Figon est enterré à Isserpent (Allier)

 

Isserpent, vue aérienne, légendé
Isserpent est une petite commune de l'Allier où habitait la famille de Fraix de Figon

 

Isserpent, de Fraix, recensement 1911
Isserpent, recensement 1911

Sur ce recensement, Pierre est appelé Jean Pierre ; et sa profession d'avocat n'est pas mentionnée, contrairement à celle de son frère Jean, lui aussi avocat.

 

 

 

 

 

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13 septembre 2018

Pierre FULCHIRON

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

Pierre Fulchiron, photo-portrait
Pierre Fulchiron

 

 

Pierre FULCHIRON

 

 

FULCHIRON Pierre, fiche MPLF

 

Pierre Fulchiron est né le 24 janvier 1883 à Rive-de-Gier. Il est mort le 16 septembre 1914 à la ferme de la Carmoye (Oise). Il avait trente-et-un ans.

Il a fréquenté le collège Sainte-Marie d'octobre 1892 à juillet 1900.

Il était clerc de notaire.

Pierre Fulchiron était caporal au 38e régiment d'infanterie.

 

acte de naissance Pierre Fulchiron, 24 janv 1883
acte de naissance de Pierre Fulchiron, 24 janvier 1883

 

Pierre Fulchiron a épousé Joséphine Françoise Rouche, le 26 octobre 1909 à Lyon (2e arr.). Le couple a deux enfants :

  • Paul Jean Marie, né le 28 septembre 1910 (Lyon 5e) ; mort le 20 avril 1998
  • Gabriel Jacques Louis, né le 5 juillet 1912 (Lyon 5e) ; mort le 28 janvier 2012

 

acte de naissance Paul Jean Marie Fulchiron, 1910
acte de naissance de Paul Jean Marie Fulchiron, le 28 septembre 1910

 

acte de naissance Gabriel Jacques Louis Fulchiron, 1910
acte de naissance de Gabriel Jacques Louis Fulchiron, le 5 juillet 1912

 

 

fiche matricule de Pierre Fulchiron

 

FULCHIRON Pierre, fiche matricule (1)

FULCHIRON Pierre, fiche matricule (2)

FULCHIRON Pierre, fiche matricule (3)
fiche matricule de Pierre Fulchiron, né le 24 janvier 1883

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

C’est en octobre 1892 que Pierre Fulchiron est entré au collège, où il est resté jusqu’à la fin de ses études, en juillet 1900. D’une bonne famille de Rive-de-Gier, il fut toujours l’élève qu’on affectionne facilement, parce qu’il était de ceux qui mettent leur devoir à suivre la direction des maîtres avec une parfaite docilité. Aimable, consciencieux, travailleur, ces trois mots résument toute sa vie de collégien. On comprend sans peine que ces vertus d’ordre modeste, mais réellement solides, le préparaient à remplir en parfait chrétien ses devoirs de bon Français et de père de famille.

Lorsque la guerre fut déclarée, il rejoignit le 38e d’Infanterie à son dépôt de Saint-Étienne, et de là, le 7 septembre, il fut dirigé sur le front. On comprendra quelle était sa piété lorsqu’on saura qu’il envisageait comme une date d’heureux augure cette veille de la fête de la Nativité de la Très Sainte Vierge. N’était-ce point là un souvenir du collège, où ces dates sont si souvent rappelées aux générations de Sainte-Marie, pour donner, à leur piété, pendant les vacances, quelques points de repère, plus faciles à retenir.

Bien qu’il laissât derrière lui une femme et deux petits enfants, il partait plein de courage. Grâce à sa nature optimiste, il envisageait l’avenir avec confiance et se plaisait à multiplier les appels réconfortants…

Mais bientôt, l’on entendit plus parler de lui ; aucune nouvelle du cher absent n’arrivait à son foyer. Était-il prisonnier ? Était-il tombé, comme tant d’autres, victime anonyme du devoir ?

Hélas ! il fallut bien se rendre à la triste réalité. Le 15 septembre, au combat de la ferme de la Carmoye, dans l’Oise, il avait été blessé, et désormais il devait compter parmi ces disparus que nul n’a pu glorifier d’une récompense d’honneur précise, mais que nous saurons toujours associer aux plus intéressants d’entre nos défenseurs.

Mort pour la patrie : c’est là, sous une forme banale, une oraison funèbre dont rien n’atténuera l’éloquence.

 

 

 

Pierre Fulchiron a effectué 3 ans de service militaire, de 1904 à 1907 :


     ...dont un an au 38e régiment d'Infanterie de Saint-Étienne

 

caserne 38e, Saint-Étienne (1)
caserne Rullière (auj. disparue) à Saint-Étienne qui abritait le 38e RI

 

caserne 38e, Saint-Étienne (2)
caserne Rullière (auj. disparue) à Saint-Étienne qui abritait le 38e RI

 

 

     ...et deux ans à la 20e section des secrétaires d'état-major

 

capitaine 20e SEMR, 1915 (1)
un commandant de la 20 section des secrétaires d'état-major, en 1915

 

capitaine 20e SEMR, 1915 (2)
un commandant de la 20 section des secrétaires d'état-major, en 1915

 

 

 

Pierre Fulchiron est mort au combat de la ferme de la Carmoye (Oise)

 

la ferme de Carmoye, croquis de la zone
croquis tiré de l'Historique du 86e RI, capitaine Bonnet, 1919, p. 21

 

Diapositive1
ferme de la Carmoye, Cannectancourt (Oise) ;
croquis tiré de l'Historique du 86e RI, capitaine Bonnet, 1919, p. 21

 

 

 

 

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12 septembre 2018

Francisque des GARETS

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Francisque des GARETS

 

 

De Garnier des Garets Francisque, fiche MPLF

De Garnier des Garets Francisque, fiche MPLF 2

 

 

Francisque des Garets est né le 2 novembre 1892 à Paris (XVIe arr.). Il est mort le 6 novembre 1914 à à Strasbourg (la liste des tués indique, par erreur, le 22 août ; et la notice du Livre d'or donne le 22 novembre). Il avait vingt-deux ans.

Les deux fiches MPLF (mort pour la France) ainsi que l'acte de naissance permettent d'établir que son nom complet est : de Garnier des Garets ; et que ses prénoms officiels sont : Charles François.

Il appartenait au 11e bataillon de Chasseurs alpins.

 

 

acte de naissance de Charles François (Francisque) de Garnier des Garets

 

acte naissance De Garnier des Garets Charles François
acte de naissance de Francisque (Charles François) de Garnier des Garets, 2 novembre 1892

 

transcription

L’an mil huit cent quatre-vingt-douze, le cinq novembre à trois heures du soir, acte de naissance de Charles François de Garnier des Garets, du sexe masculin, né le deux novembre courant à cinq heures du soir au domicile de ses père et mère ; fils de Louis Gabriel de Garnier des Garets, âgé de vingt-six ans, rentier, et de Antonia Bernaldo de Quiros, âgée de vingt ans, rentière, mariés, domiciliés à Paris, avenue Montespan, 10.

Acte dressé par nous, Léon J…, adjoint au maire, officier de l’état civil du seizième arrondissement de Paris, sur la présentation de l’enfant et la déclaration faite par le père en présence de, etc.

 

 

fiche matricule de Charles François (Francisque) de Garnier des Garets

 

fiche matricule de Charles François de Garnier des Garets
fiche matricule de Charles François de Garnier des Garets, né le 2 novembre 1892

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Francisque des Garets
de Saint-Donat

D’une nature ardente, pleine d’entrain, Francisque des Garets s’était engagé à 18 ans, en 1911, dans le 11e bataillon des Chasseurs alpins. Il était sergent, lorsque la guerre fut déclarée. Sa carrière militaire fut alors très courte, car il fut une des premières victimes de tant de combats meurtriers.

Parti pour les Vosges, au début du mois d’août, il fit pendant ses quelques jours de campagne l’admiration de ses chefs et de ses hommes. On ne pouvait s’empêcher de rendre hommage à sa bravoure, à son mépris du danger, à sa valeur entraînante. Il fallait qu’il courût le premier là où il y avait un péril à craindre.

C’est en entraînant sa compagnie à l’assaut qu’il tomba, frappé d’une balle à la tête [1]. Pendant plus de douze heures, il resta étendu sur le champ de bataille ; puis recueilli par les Allemands, il fut transporté dans un hôpital de Strasbourg, sous la direction des sœurs de Saint-Vincent de Paul. Ses gardes malades, religieuses alsaciennes, très sympathiques à la France, firent tout pour le sauver et adoucir ses cruelles souffrances. Elles n’eurent qu’à encourager les sentiments de piété de leur petit soldat. Le jeune sergent se voyait mourir et offrait généreusement sa vie pour la grande cause à laquelle il avait sacrifié sa jeunesse.

On eut un instant l’espoir de le sauver : l’opération du trépan semblait avoir réussi. Mais la méningite redoutée se déclara et il mourut le 22 novembre.

On sait qu’il fut enterré avec les honneurs de la guerre, au cimetière de Strasbourg, à côté de deux autres officiers, un Français et un Anglais, tous les deux prisonniers comme lui.

1 - Curieuse coïncidence, le matin même de cette fatale journée, il avait été nommé sous-lieutenant. Hélas ! il ne devait pas jouir longtemps de cette gloire militaire.

 

 

 

Francisque de Garnier des Garets est mort à l'hôpital de Strasbourg

 

Strasbourg, hôpital militaire Gaujot (1)
Strasbourg, hôpital militaire : est-ce là qu'est mort Francisque de Garnier des Garets ?

 

Strasbourg, hôpital militaire Gaujot (2)
Strasbourg, hôpital militaire : est-ce là qu'est mort Francisque de Garnier des Garets ?

 

 

 

 

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11 septembre 2018

Charles GIGNOUX

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Charles GIGNOUX

 

 

GIGNOUX Charles, fiche MPLF

 

 

Charles Gignoux est né le 30 août 1893 à Lyon. Il est mort le 1er novembre 1914, à 17 heures, au Quesnoy-en-Santerre (Somme). Il avait vingt-et-un ans.

Il était étudiant en droit. Son père était avoué à la cour d'Appel de Lyon.

Charles Gignoux est le frère cadet de Régis Gignoux, mort le 29 juillet 1918.

 

 

acte de naissance de Charles Gignoux

 

acte naissance Charles Gignoux
acte de naissance de Charles Gignoux, 30 août 1893

 

 

 

fiche matricule de Charles Gignoux

La fiche n'a pas été trouvée.

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Charles Gignoux
de Lyon

Le nom de Charles Gignoux a toujours été l’un des plus connus au collège de Saint-Chamond. Que de souvenirs il rappelle aux élèves des nombreuses générations qui ont pu connaître les représentants à Sainte-Marie de cette belle famille lyonnais !

La guerre pouvait-elle l’épargner, alors qu’ils étaient si nombreux à défendre le sol du pays. Hélas ! Elle devait choisir sa première victime en frappant le plus jeune : Charles, l’un des fils de M. Jean Gignoux, était mortellement frappé au Quesnoy-en-Santerre, le 1er novembre 1914, à l’âge de vingt ans.

En se rendant à la ligne de feu, il écrivait à sa mère : «Priez… Je pars sans peur, vive la France ! Demain j’irai au feu sans trembler. J’ai confiance en Dieu et ne redoute pas la mort. Le soldat tombé à l’ennemi est un martyr. Je ferai mon devoir courageusement et m’en remets à la volonté de Dieu».

Charles Gignoux a écrit un carnet de route où il note jour par jour ce qui lui arrive. Ce journal est un tableau fidèle de la guerre, de ses fatigues, de ses dangers, des dangers surtout.

On y suit Charles Gignoux depuis le moment où, le 13 août, il arrive à la frontière, où il arrache les poteaux allemands, où il entend la première fusillade, sur les cols des Vosges et dans les vallées de l’Alsace, jusqu’au delà de Bourg-sur-Bruche. C’est la guerre de campagne, combat continu. On admire la netteté de ce récit, le sang-froid qu’il révèle. Écrit au sifflement des balles, il montre la valeur du soldat qui devient rapidement caporal, sergent, reçoit les félicitations de ses chefs, s’improvise chef lui-même, pour rallier, pour entraîner ses camarades.

Dans ce tableau où les épreuves de la guerre sont si fidèlement décrites, pas un mot de découragement. Pourtant, par quels moments il passe ! Le 22 août, à Bourg-sur-Bruche, il faut traverser une prairie battue par les projectiles ennemis : «C’est la marche à la mort, les obus éclatent sur nous en nous couvrant de terre. C’est par miracle que nous échappons».

À partir du 20 septembre, transporté dans la Somme, Charles Gignoux prend part au long et furieux combat de Lihons :

  • «À tout instant j’attends l’obus qui doit nous anéantir. Les maisons dégringolent, brûlent autour de nous. J’abrite mon escouade durant une heure dans une cave, puis un obus ayant écrasé la maison, nous sortons : "Mourons, je suis résigné !" nous disons-nous mutuellement, "Restons là !"»

C’est après cette terrible journée, qu’il écrit pourtant dans son journal le 4 octobre : «Le soir, un parlementaire allemand vient nous proposer de nous rendre. On ne lui a donné que le temps de regagner ses lignes. En voilà du toupet ! S’ils veulent Lihons, qu’ils essaient donc de la prendre».

De telles paroles disent la valeur d’un soldat. Qu’on en juge encore par ces mots, notés sur le carnet, le 22 août, au combat de Nompatelize :

  • «Dans une maison où nous nous arrêtons avant le deuxième assaut pour prendre un peu de répit. J’allume une cigarette, puis nous repartons sans peur. Les balles, les shrapnells pleuvent, je ne vois rien… je regarde si ma baïonnette est bien ajusté au bout de mon fusil, une prière mentale, et en avant, à l’assaut. Quels moments ! Il faut les avoir vécus !»

Ces mots sont les seuls, où très indirectement cependant, Charles Gignoux parle de lui-même ; ce qui le peint le mieux dans cette correspondance, ce qui le fait admirer, c’est l’oubli de lui-même. Il faut deviner ce qu’il a fait au milieu des exploits de ses camarades qu’il se plaît à citer. Il rapporte le mot d’un chasseur qu’il a rencontré : «Ils m’ont blessé, mais c’est pour mon pays, vive la France !» Ce qui frappe encore plus, c’est la délicatesse de ses sentiments.

Le 2 septembre, il raconte qu’il a eu la joie de rencontrer un de ses camarades de collège, Charles Beckensteiner. Plusieurs fois la Providence lui permet de revoir son frère Emmanuel, et le 3 septembre, à un moment où il souffre plus que jamais, il écrit : «Je reçois une lettre de mon frère Joseph. De le savoir près de vous, j’éprouve un soulagement infini».

Sans s’en douter, en écrivant ces pages, Charles Gignoux a tracé de lui-même une image héroïque, dont les siens ont droit d’être fiers.

 

 

fin septembre 1914, Charles Gignoux participe au combat de Lihons (Somme)

 

Lihons (1)
Lihons, le Bois étoilé, zone des combats de septembre 1914

 

Lihons (2)
Lihons, le Bois étoilé, zone des combats de septembre 1914

 

tranchée à Lihons
Lihons-en-Santerre, tranchée dans le village

 

 

 

transcription de l'acte de décès de Charles Gignoux

 

transcription acte décès Charles Gignoux
transcription de l'acte de décès de Charles Gignoux, état civil Lyon 5e, 1915

 

 

 

Charles Gignoux  est mort au Quesnoy-en-Santerre (Somme)

 

Le Quesnoy-en-Santerre -
Le Quesnoy-en-Santerre (Somme) : ruines de l'église

 

 

 

le nom de Charles Gignoux, paroisse Saint-Jean à Lyon

 

plaque paroisse St-Jean à Lyon
tout en bas, le nom de Charles Gignoux, paroisse St-Jean à Lyon

 

 

 

 

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