Antoine CAILLET
les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918
Antoine CAILLET
Antoine Caillet est né le 12 juillet 1888 à Lyon. Il est mort le 6 septembre 1914 à Saint-Benoît (Vosges). Il avait vingt-six ans.
Il a effectué deux ans de service militaire au 159e régiment d'Infanterie, d'octobre 1909 à septembre 1911.
En 1914, il rejoint ce même régiment comme caporal ; le 3 septembre, il est nommé sergent.
D'après le Livre d'or, le 5 septembre 1914, Antoine Caillet participe à une attaque sur le col du Haut-des-Bois (Visges) au cours de laquelle il reçoit une balle en plein front. Il meurt le lendemain à Saint-Benoît-la-Chipotte.
Il fut probablement enterré sur place, sans que l'on sache exactement où. La notice du Livre d'Or nous apprend que sa dépouille fut retrouvée plus tard, par hasard, et qu'elle fut alors inhumée dans le cimetière de Rambervillers tout proche.
fiche matricule d'Antoine Caillet
fiche matricule d'Antoine Caillet, né le 12 juillet 1888
D’une famille lyonnaise, Antoine Caillet avait continué au collège les traditions de travail, laissées par son frère Louis, bibliothécaire de la ville de Limoges.
Il partit le 1er août 1914. Il n’avait que trois heures pour faire ses préparatifs ; mais les préparatifs par excellence concernent la conscience du soldat, exposé aux balles de l’ennemi. Antoine ne pouvait l’oublier. Il se prépara donc avec une entière spontanéité, reçut avec reconnaissance des mains de monsieur le curé de sa paroisse une médaille de la Très Sainte Vierge, et se rendit à son dépôt. Il appartenait au 159e d’Infanterie
D’après les détails transmis par un adjudant de sa compagnie, le caporal Caillet avait assisté à l’affaire de la Chipotte, le 1er septembre. La journée avait été chaude, et la brigade avait dû faire preuve d’une rare énergie pour se tirer d’une situation désavantageuse.
Le lendemain, Antoine était nommé sergent, et c’est comme sous-officier qu’il prenait part, le 5 septembre, à une attaque, vers le col du Haut-Bois (1), dans les Vosges. À un moment donné, sa section fut inondée par une rafale de projectiles, et ses hommes se tassèrent dans la tranchée pour échapper au danger : lui, il voulut voir ce qui se passait. Mais à peine eut-il sorti la tête au-dessus du sol qu’il fut frappé en plein front par une balle. La mort avait été instantanée.
Le même sous-officier auquel nous devons ces détails écrivit alors à la famille ces simples paroles :
- «Votre fils était un de ceux que nous aimions le plus ; son sang-froid, sa bonne humeur perpétuelle lui avaient gagné toutes les sympathies».
Rien de plus expressif que ces témoignages de compagnons d’armes. Ils prouvent une fois de plus que l’art de se faire aimer réside avant tout dans le don de soi-même. Les anciens de Sainte-Marie ont souvent entendu cet appel à la bienveillance. L’histoire de cette guerre prouve combien ils ont su rester fidèles à cet enseignement.
Le corps d’Antoine Caillet a été retrouvé par un Lyonnais, qui avait pu obtenir de faire faire des fouilles dans cette région, pour rechercher le cadavre d’un parent mort. Il repose donc, ce brave sergent, en terre française, dans le caveau du cimetière de Rambervillers. C’est là qu’aura lieu, en fin de guerre, le pèlerinage des siens : précieuse consolation pour ceux qui l’ont aimé.
1 - Il s'agit du col du Haut-du-Bois, à ne pas confondre avec le col du Haut-Bout tout proche.
Antoine Caillet est mort près de Saint-Benoît (Vosges)...
col du Haut-du-Bois, à la limite entre la commune de La Salle et celle de Saint-Rémy
Saint-Benoît (Vosges), maisons incendiées en août 1914
Saint-Benoît devasté ; carte envoyée par un soldat en janvier 1915
...sur le chemin vers le col du Haut-du-Bois
col du Haut-du-Bois, aujourd'hui
Antoine Caillet est enterré à Rambervillers
Rambervillers, cimetière militaire, début des années 1920
Rambervillers, cimetière militaire, début des années 1920
Rambervillers, cimetière militaire, aujourd'hui