Paul BARATIN
les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918
Paul BARATIN
Paul Baratin est né le 16 mai 1895 à Lyon. Il est mort le 29 mars 1916 au Bois d'Avocourt (Meuse) sur le champ de bataille de Verdun. Il avait vingt ans.
Lors du recensement, il était étudiant.
Il est arrivé dans son régiment, le 157e d'Infanterie, le 16 décembre 1914. Il meurt trois mois plus tard.
- du même régiment : Jean Bajard et Marcel Colin.
fiche matricule de Paul Baratin
fiche matricule de Paul Baratin, né le 16 mai 1895
Paul Baratin
de Lyon (1)
Paul Baratin nous avait quittés, bien jeune. Sa santé délicate aurait pu l’écarter du danger, elle le fit souffrir plus qu’un autre des fatigues de la guerre. Il ne voulut jamais, malgré les instances de ses camarades, se laisser porter malade. Un officier écrit :
- «De l’avis de ses chefs et de ses camarades, Paul Baratin fut pour tous un exemple de bravoure, de dévouement, poussant celui-ci jusqu’à l’abnégation absolue de sa vie en présence du danger. Il est mort en brave, en bon Français. Son nom reste gravé au livre d’or des héros de Verdun».
Il tomba le 29 mars.
Par la reprise du bois d’Avocourt, la 89e brigade dont il faisait partie, s’était couverte de gloire. La citation de la brigade qui porte les mots que je viens de dire, ajoute : «Honneur aux braves du 157e régiment».
Paul Baratin fut un de ces braves. Les témoins de sa mort nous le représentent au moment suprême, sortant d’un trou d’obus, dans un moment d’indignation sublime, se jetant résolument, la baïonnette en avant, sur une mitrailleuse allemande. C’est alors qu’il fut frappé. C’est le geste où nous le reverrons toujours. N’est-ce pas le geste de nos soldats au front, nous faisant un rempart de leur corps ?
1 - Grâce à la bienveillance de M. le Supérieur de l’Externat Sainte-Marie de Lyon, nous avons pu emprunter à son Livre d’or les notices de MM. Baratin, Chabuel, Colin, Gignoux Charles, Durand, Escoffier, Josserand et Radisson, élèves de nos deux maisons. Nous tenons à lui en exprimer toute notre reconnaissance.
extrait de l'Historique du 157e régiment d'Infanterie
Le 29 [mars 1916], au matin, le 157e prend ses positions d'attaque et d'un élan impétueux, enlève le Réduit d'Avocourt, les 2e et 3e bataillons en première ligne. À 10 heures l'opération est terminée. Les Boches surpris se ressaisissent et, par une série de contra-attques violentes, tentent de reprendre le Réduit. Peine perdue ! Le 157e tint bon, malgré un bombardement très violent. Le général Pétain envoie au régiment le télégramme suivant qui sera communiqué à la troupe : «Le 157e a fait plus que son devoir ; le général lui envoie toutes ses félicitations».
Paul Baratin appartenait au 157e régiment d'Infanterie
1914, soldats du 157e RI, "groupe de Gagas"
soldats du 157e R.I. à Flirey en 1915 (source)
l'attaque du 29 mars 1916 à Avocourt, région de Verdun (Meuse)
Le 157e régiment d'infanterie, celui de Paul Baratin, arrive dans la région de Verdun le 21 mars 1916. Le 22, il cantonne dans le village de Récicourt et le 23, il occupe le «camp des travailleurs civils» où il reste jusqu'au 29 mars, selon l'Historique du régiment.
Le Bois de Malancourt et le réduit d'Avocourt, au sud de ce bois, avaient été pris aux Français le 20 mars et le haut commandement comptait sur le 157e pour le reprendre coûte que coûte. Après plusieurs jours de reconnaissances et de bombardements, au petit matin du 29 mars, le 157e s'élance à l'assaut du Bois d'Avocourt. Le réduit est conquis et l'opération est terminée à 10 heures.
Malgré de violentes contre-attaques allemandes et des bombardements, le 157e tient bon et conserve les positions acquises.
J.M.O. du 157e R.I., début du récit de la journée du 29 mars 1916
- début du J.M.O. du 157e R.I. pour la journée du 29 mars 1916
Les 2e et 3e bataillons, les 1ère et 2e compagnies de mitrailleuses du régiment quittent le camp des travailleurs civils (1) à 0 h 30, pour aller prendre leurs positions d’attaque où ils arrivent sans encombre. Chaque unité occupe l’emplacement qui lui est assigné suivant l’ordre d’opération du 27 mars.
À 4 h 25, le 2e bataillon à gauche, le 3e bataillon à droite, quittent la parallèle de départ et se portent à l’assaut du Bois d’Avocourt.
5e et 6e compagnies prennent la lisière sud du bois, progressent vers la partie nord-ouest du réduit.
10e et 11e compagnies se portent en avant au même moment, à la droite des deux premières compagnies. L’élan ne subit aucun arrêt. Le réduit est enlevé de vive force et est organisé rapidement.
Les 7e et 8e compagnies partant du ravin d’Avocourt attaquent la corne sud-ouest du bois qu’elles enlèvent, progressent et viennent souder leur mouvement aux compagnies de droite. (etc.)
1 - Ce «camp des travailleurs civils» n'a pas laissé beaucoup de traces. Il est cité dans les volumes des Armées françaises dans la Grande Guerre (Tome IV, 1er volume, Annexes, 2e volume) mais jamais localisé. Par divers recoupements, je crois pouvoir affirmer qu'il était situé dans le Bois de Lambechamp, partie de la forêt de la Hesse, au sud d'Avocourt. Cela est attesté, par exemple, dans le J.M.O. du 163e régiment d'infanterie, à la date du 30 mars 1916 : «Le régiment se rassemble au camp des travailleurs civils dans le bois de Lambechamp».
les positions du Bois d'Avocourt reprises le 29 mars 1916
localisation du «camp des travailleurs civils» au Bois de Lambechamp, mars 1916
à 4 ou 5 km au sud d'Avocourt, le Bois de Lambechamp (camp des travailleurs civils),
carte IGN 1950, Géoportail
camp des travailleurs civils, forêt de Hesse, chasse aux poux pour ces soldats du 83e R.I., mai 1916 (source)
Paul Baratin est mort au Bois d'Avocourt (Meuse), le 29 mars 1916
Avocourt et le Bois d'Avocourt, carte du champ de bataille
le bois d'Avocourt, vu de la route d'Esnes-sur-Argonne (à droite) vers Avocourt (à gauche), mars 2011 (photo 1)
le bois d'Avocourt, vu de la route d'Esnes-sur-Argonne (à droite) vers Avocourt (à gauche), mars 2011 (photo 2)
la pointe ouest du bois d'Avocourt, sur la route d'Avocourt à Malancourt, mars 2011 (photo 3)
localisation des photos ci-dessus