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école Sainte-Marie à Saint-Chamond
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11 novembre 2018

Georges AUZENAT

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

Georges AUZENAT

 

 

AUZENAT_Georges__fiche_MPLF

 

Georges Auzenat est né le 12 janvier 1897 à Port-Vendres (Pyrénées-Orientales). Il est mort le 15 décembre 1916 à Dugny (Meuse) où il a été inhumé. Il avait dix-neuf ans.

Il a été élève du collège Sainte-Marie de 1905 à 1911.

Il s'était engagé le 15 juillet 1915, à l'âge de 18 ans, pour la durée de la guerre, au 28e bataillon de chasseurs alpins. Il était passé ensuite au 32e bataillon de chasseurs alpins le 28 août 1916.

Georges Auzenat a été mortellement blessé le 15 décembre alors que son unité était positionnée pour l'attaque, au nord du village de Vaux (champ de bataille de Verdun), «sur les pentes sud de la croupe entre le ravin de la Fausse Côte et le ravin des Grands Houyers» (J.M.O. du 32 e BCA).

 

 

fcihe matricule de Georges Auzenat

 

Auzenat Georges, fiche matricule
fiche matricule de Georges Auzenat, né le 12 janvier 1897

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Georges Auzenat
Notes intimes

Georges Auzenat appartint comme élève, à notre collège, de 1905 à 1911. Ses maîtres et ses condisciples ont encore le souvenir très vivant de ses succès et de son caractère si attirant. Pénétré de l’esprit du devoir et de bonté il apportait la même ardeur au travail et à l’entretien de la plus franche camaraderie.

Lorsque la guerre éclate, Georges avait déjà fait choix de la carrière militaire. Dans l’attente impatiente de l’âge voulu pour entrer dans l’armée, il prépare au lycée Gay-Lussac à Limoges le concours de Saint-Cyr. Ce lui est l’occasion de recevoir en fin d’année de nouvelles et nombreuses récompenses.

Le concours de Saint-Cyr n’a pas eu lieu en 1915. Georges en est attristé ; son rêve était à lui aussi de courir à l’assaut, en gants blancs, le plumet tricolore en tête. Il s’en console à l’idée de pouvoir rejoindre plus tôt ses aînés sur le front. Une telle ardeur ne devait s’accompagner que d’une arme d’élite. Les chasseurs alpins s’étaient déjà illustrés par leur entrain, l’ennemi parlait avec terreur des «diables bleus» ; Georges s’engage au 28e bataillon.

Pour former une telle troupe l’instruction est dure et rapide. Après quelques mois, quelques semaines plutôt, passés à l’arrière elle s’achève tout près de la première ligne. Le jour, c’est l’apprentissage du combat ; la nuit, l’entretien des tranchées et le ravitaillement en munitions. Encore quelques semaines et le jeune chasseur vient prendre au milieu des anciens la place d’un ami qu’il s’agit d’égaler.

1916. Le Kronprinz vient de prendre le commandement de l’armée de Verdun. Refoulés dans toutes leurs tentatives de percée, les Allemands veulent à tout prix abattre le moral de la France par la chute de la grande citadelle de l’Est. Dans une ruée gigantesque ils nous ont obligés à nous replier jusqu’aux faubourgs de la vielle ; ils y ont accumulés tous les moyens, artillerie de tous calibres, lance-flammes, gaz asphyxiants.

Sous la direction de Castelnau, nos meilleures troupes sont envoyées pour réparer cet échec momentané ; le terrain perdu doit être reconquis et au-delà. Les chasseurs ont fait leurs preuves maintes fois déjà, on décide d’en augmenter les bataillons et de les affecter aux corps spéciaux d’attaque, ceux des grandes circonstances. Georges est versé au 32e bataillon d’alpins, division «La Gauloise», commandée par le général Passaga.

L’histoire écrira les actes de ces braves ; nous avons tous vibré aux ordres du jour et aux communiqués de cette lutte titanique ; c’est là que s’est révélée toute la grandeur de l’âme française. Verdun a galvanisé le monde.

Les vides étaient nombreux chaque jour. Georges par son instruction, son élan, son exemple eût pu y conquérir très vite un grade où les souffrances matérielles eussent été atténuées. Il cherche sa satisfaction dans les emplois les plus modestes et les plus périlleux. Ses camarades en ont fait un confident ; il sait par la lettre d’une femme, d’un enfant ce qu’une mort causera de pleurs et de misère. Il prend la place et se dévoue. Aux jours les plus durs, le voilà tour à tour signaleur, éclaireur, agent de liaison. Et il expliquait :

  • «Mes hommes sont des montagnards. Leur bravoure est admirable, la souffrance continue et atroce, ils la supportent stoïquement pour la France, pour le devoir. Mais dans leur ignorance ils ne comprennent pas les raisons profondes de ce supplice. D’un pauvre diable qui partage entièrement leur sort la parole porte, une lueur naît dans leur esprit, de la chaleur dans leur cœur ; la parole d’un gradé leur semblerait un rôle récité».

Le 28 octobre 1916, il revient de l’attaque, seul des agents de liaison de son bataillon, les vêtements en loques, le fusil brisé. Le 15 décembre, jour mémorable où «La Gauloise» emporte Hardaumont, anéantit deux divisions allemandes et fait 3 000 prisonniers, un obus lui enlève une jambe, il meurt le lendemain.

En deux mois sa valeur lui avait mérité quatre citations :

  • Bataillon (5 octobre) - Très bon chasseur, agent de liaison, a assuré très courageusement son service dans les moments les plus difficiles.
  • Brigade (4 novembre) - A pris part aux combats du 24 et du 28 octobre 1916 et s’y est particulièrement distingué par sa bravoure et son mépris du danger.
  • Division (19 décembre) - Caporal d’un réel mérite, a été blessé grièvement en donnant à ses chasseurs un superbe exemple de courage dans les combats du 15 décembre 1916.
  • Corps d’armée (17 janvier) - «Camarades ! saluons fièrement ceux des nôtres dont le sang a payé ce triomphe ! Ces héros ne sont pas morts ! Nobles martyrs de la plus juste des causes, leur âme généreuse, dans les luttes futures, fera rayonner sur nous l’amour sacré d’une Patrie chérie, indignement souillée», s’écria Passaga dans son ordre général du 17 décembre 1916.

Toute la beauté de l’âme de Georges apparaît éblouissante à ses derniers moments. Le courage qui ne doit pas l’abandonner jusqu’à la fin, il le tient d’une foi profonde en la grandeur et la bonté de Dieu.

Porté sur un brancard dans une sape que n’épargne pas la mitraille, pénétré d’une boue glacée, environné des plaintes des blessés, il sent que la dernière heure est là ; son cœur appelle un prêtre, il n’y en a pas. À ce moment un miracle se produit. Le prêtre apparaît, un pauvre blessé lui aussi, simple caporal porté sur le dos d’un sergent. Alors redressant son buste, de sa voix la plus forte, Georges commence sa confession. Ses camarades saisis d’émotion se découvrent, ceux qui le peuvent se mettent à genoux. Ô grande miséricorde divine, ce que tu as fait de croyants ce jour-là !

La guerre eût dû fournir à ce prêtre, aujourd’hui aumônier militaire en Silésie, chevalier de la Légion d’honneur, le T. R. P. Menne, prieur des Dominicains de Dijon, bien des raisons d’être moins accessible à l’émotion. Il écrit : «J’ai 46 ans, il y a dix-huit ans que je suis prêtre dominicain, c’est la première fois que je vois un spectacle si grand. Je n’ai jamais vu une pareille simplicité de foi, un pareil calme dans l’agonie». Son admiration, le T.R.P. Menne la proclame deux fois, à la cathédrale de Dijon, au couvent du Saulchoir dans un discours sur les Dominicains morts pour la patrie.

Vivant, la modestie de Georges n’eût pas permis qu’on lui consacrât quelques mots dans un livre où est glorifiée la vertu. Nous lui devons cependant cet hommage et dans une maison où la religion est donnée comme la source de toute énergie, il appartenait de dire comment elle permet de mourir à 19 ans.

 

Georges Auzenat a préparé l'école militaire au lycée de Limoges

 

Limoges, lycée Gay-Lussac
Limoges, lycée Gay-Lussac

 

 

Georges Auzenat a appartenu un an au 28e bataillon de Chasseurs alpins

 

chasseur du 28e BCA
un chasseur du 28e B.C.A.

 

 

position du 32e BCA le 13 décembre 1016

Georges Auzenat se trouvait avec son unité "sur les pentes sud de la croupe entre le ravin de la Fausse Côte et le ravin des Grands Houyers" quand il a été mortellement blessé.

 

pentes sud de la croupe
au nord du village de Vaux (champ de bataille de Verdun)

 

étang de Vaux et ravin de la Fausse Côte
étang de Vaux et ravin de la Fausse Côte

 

Ravin des Grands Houyers
pièce d'artillerie dans le ravin des Grands Houyers (Vaux)

 

 

Georges Auzenat est mort et enterré à Dugny (Meuse)

 

Dugny, cimetière militaire (1)
cimetière militaire de Dugny (Meuse)

 

Dugny, cimetière militaire (2)
cimetière militaire de Dugny (Meuse)

 

nécropole Dugny (1)
nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse

 

nécropole Dugny (2)
nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse

 

nécropole Dugny (3)
nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse

 

 

 

 

 

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