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école Sainte-Marie à Saint-Chamond
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14 octobre 2018

Dominique CHABUEL

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

Dominique Chabuel, portrait new

 

 

Dominique CHABUEL

 

 

CHABUEL Dominique, fiche MPLF

 

Dominique Chabuel est né le 30 mai 1895 à Lyon. Il est mort le 22 juillet 1915 en Turquie (le témoignage figurant dans le Livre d'Or avance la date du 23 juillet...). Il avait vingt ans.

En novembre 1914, il est incorporé au 58e régiment d'Infanterie. Puis affecté au 175e RI le 21 mai 1915. Le 30 juin de cette année, il part pour les Dardanelles, avec l'armée d'Orient, sur le front contre la Turquie.

Dominique Chabuel meurt près du camp des Oliviers sur la presqu'île de Gallipoli. Il est enterré à Sedd ul-Bahr. Il avait 20 ans.

 

 

fiche matricule de Dominique Chabuel

 

Dominique Chabuel, fiche matricule (1)

Dominique Chabuel, fiche matricule (2)

Dominique Chabuel, fiche matricule (3)
fiche matricule de Dominique Chabuel, né le 30 mai 1895

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Dominique Chabuel
de Lyon

Élève de Sainte-Marie de 1907 à 1910, Dominique Chabuel quitta le collège avant la fin de ses études. Mais il y avait séjourné assez de temps pour s’y faire de nombreux et chauds amis. Il jouissait d’un si aimable caractère ! Nous savons d’ailleurs qu’il conserva jusqu’au bout l’optimisme joyeux que nous lui avons connu.

Le charme de sa nature, inclinée vers les jouissances d’artiste, était le fruit d’une piété profonde, formée par une éducation chrétienne. Il nous en donne une preuve dans une lettre qu’il écrit du régiment, à Avignon, au moment même où il demande à partir pour l’expédition des Dardanelles, à son frère pour sa première communion :

  • «Demain, tu vas accomplir un grand devoir de chrétien… Je me rappellerai toujours ma première communion. Ce jour reste toujours gravé dans ma mémoire. On se sent plus léger, plus près du Bon Dieu… Prie pour nos chers parents qui nous aiment tant ; prie pour Jean qui risque sa vie chaque jour ; prie pour moi, car bientôt aussi je serai en danger ; enfin, demande la victoire pour la France !»

Ce n’est pont cependant sur le sol français qu’il devait combattre et mourir. On avait répondu à son désir et il fut envoyé aux Dardanelles.

Le départ et l’éloignement n’altèrent pas sa joyeuse humeur. Il disait en souriant pendant la traversée : «Si nous mourons, on mettra à côté de nos noms : Morts pour la France».

Oui, ils sont morts pour la France et la France ne les oubliera pas.

Nous devons céder maintenant la parole au fidèle ami (1) qui raconte les derniers moments de Dominique Chabuel, le baptême du feu qui fut aussi le martyre :

  • «Cette journée du 23 juillet a été le témoin de la mort d’un de mes meilleurs amis. Nous avions débarqué sur la presqu’île et prenions quelques instants de repos avant de prendre le chemin des tranchées.
    Il nous fallait passer sur une route dominant la mer ; malheureusement, elle était repérée par l’artillerie ennemie. On passait cet endroit dangereux par petits groupes de huit à dix hommes, afin d’offrir moins de prises aux coups de l’ennemi.
    Avant d’arriver à cet endroit, nous traversions un petit bois d’oliviers dans lequel étaient cantonnés des troupes au repos. Sur l’une des casemates occupées par les militaires, nous apercevons le drapeau de la Croix-Rouge et un capitaine prêtre se tenant à l’entrée. Dès qu’il l’aperçut, Dominique se mit à dire : Claude, si nous nous confessions à ce prêtre, avant d’aller affronter le feu ?
    J’accédais à son désir et l’un après l’autre, après un court entretien avec le prêtre-soldat, nous reprenions le chemin de la tranchée.
    À ce moment la mitraille faisait rage ; malgré cela nous volâmes plus en avant. Je fus alors séparé de lui… et un moment après, je l’aperçus environné d’un nuage de poussière produit par l’éclatement d’un obus. M’étant approché, je vis qu’il ne respirait plus. Une large plaie au-dessous du sein droit avait causé sa mort.
    Le même prêtre qui ce matin même lui donnait l’absolution, récitait sur lui les prières des morts. Avant de le revoir pour la dernière fois, je l’ai embrassé.
    J’ai pensé à ce moment à ses parents. Je n’avais qu’un regret, celui de ne pouvoir remplacer sa mère au chevet de son fils.
    Dites à ses parents qu’il est mort en chrétien, animé des meilleurs sentiments. Je suis bien placé pour le savoir, étant son confident. Parmi les nombreux amis que j’ai eus, c’est celui que j’ai le plus aimé.
    Il était essentiellement bon. Son caractère était resté très droit et très jeune. Il aurait remonté, au feu, le courage de tous, car il était plein d’ardeur et aurait prêché l’exemple.
    Sa tombe se trouve près du bord de la mer, bercée par le bruit des flots qui viennent mourir sur la grève».

1 - Il s'agit de Claude Courbon, né en 1895 et mort le 6 octobre 1916 à Kenali, au sud de Monastir (Macédoine).

 

 

Dominique Chabuel est parti aux Dardanelles en juin 1915

 

débarquement troupes françaises à Gallipoli
débarquement de troupes françaises aux Dardanelles

 

 

 

Dominique Chabuel est mort près du camp des Oliviers, à Sedd ul-Bahr (Gallipoli)

 

cagna de repos au camp des Oliviers (Dardanelles)
cagna de repos au camp des Oliviers, sur la péninsule de Gallipoli

 

Un camp français sous les oliviers, péninsule des Dardanelles, 1915
un camp français sous les oliviers et amandiers sur la péninsule des Dardanelles, 1915 (source) :
peut-être celui traversé par Dominique Chabuel peu avant de mourir ?

 

 

 

acte de décès de D. Chabuel, dressé par l'officier d'état civil de l'armée

 

transcription acte décès Dominique Chabuel, Lyon 6e arr, 1916
transcription de l'acte de décès de Dominique Chabuel, Lyon, 6e arr., 1916

 

L'acte de décès de Dominique Chabuel, dressé par le lieutenant officier d'état civil du 175e régiment d'infanterie, nous apprend deux choses :

  • il est mort à huit heures, le 22 juillet, au poste de secours (P.S.) du 175 RI aux Oliviers (camp situé entre Sedd ul-Bahr et les lignes de front).
  • l'officier d'état civil précise n'avoir pu se rendre auprès du corps et il dresse l'acte le 25 juillet : il est donc chronologiquement manifeste que la cérémonie d'enterrement n'a pu avoir lieu qu'après cette date (et non pas le 22 juillet, jour de la mort).

 

 

 

l'enterrement de Dominique Chabuel ?

 

enterrement de Dominique Chabuel (1)
obsèques de Dominique Chabuel : honneurs militaires devant le fort de Kilitbahir

 

Dominique Chabuel, enterrement (2)
obsèques de Dominique Chabuel : enterrement à Sedd ul-Bahr

 

Ces deux tirages argentiques d'époque, montés sur carton, ont été expertisés et proposés à la vente en avril 2016 à l'hôtel Drouot. La notice accompagnant cette vente transcrivait les inscriptions figurant au bas de ces épreuves de la manière suivante : «Une épreuve située en bas à Kiliée Bahr, l'autre à Sedul Bahr», et annonçait que les scènes représentaient l'enterrement de Dominique Chabuel le 22 juillet 1915.

Cela est-il possible ?

Ce qui est retranscrit Kiliée Bahr (plus précisément Kilid Bahr) renvoie en fait à Kili ul-Bahr ou Kilitbahir (ou Kili'ül-bahir, en turc ; qui signifie la clé de la mer), nom du fort situé sur la péninsule de Gallipoli, face à Çanakkalé (sur la rive asiatique), 15 km plus au nord que Sedd ul-Bahr (qui signifie : digue/barrière de la mer).

 

Kilitbahir localisation

 

Voici deux photos récentes du fort de Kilitbahir.

 

Kilitbahir, février 2015, Google
le fort de Kilitbahir sur Google maps en février 2015
(le panneau indicateur a été effacé pour qu'on puisse mieux voir la ressemblance)

 

Kilitbahir
fort de Kilitbahir  aujourd'hui (source)

 

La correspondance entre le tirage argentique et les photos récentes de Kilitbahir est frappante : c'est bien le même édifice.

 

Kilitbahir en 1915 et aujourd'hui

 

Or, les troupes françaises n'ont jamais atteint Kilitbahir, loin de là. Ni par voie terrestre, ni par voie maritime. Kilitbahir est toujours resté en territoire contrôlé par les Turcs.

Comme on le voit sur la carte ci-dessous : la ligne terrestre de "l'avance extrême en juillet" (1915) n'a pas franchi Krithia et la ligne maritime du "point extrême atteint par la flotte le 18 mars" est bien éloignée de Kilitbahir. [voir une autre carte du front des Dardanelles]

 

front des Dardanelles, 1915
les fronts des Dardanelles en 1915
(source : Pierre Miquel, Les poilus d'Orient, Fayard, 1998, p. 80)

 

Sur la carte ci-dessous (en anglais), on a cerclé les deux endroits identifiés par la légende des photos de l'enterrement : il apparaît clairement improbable qu'une cérémonie d'obsèques françaises ait été organisée à Kilitbahir.

 

Gallipoli, fronts, carte en anglais, légendée
les fronts et les territoires respectifs des protagonistes :
Kilitbahir (Kilid Bahr, sur la carte) n'a jamais été sous la domination des Alliés

 

Comment les obsèques de Dominique Chabuel auraient-elles pu avoir lieu à Kilitbahir où l'armée française n'a jamais mis les pieds ? D'avril à décembre 1915, les troupes alliées n'ont jamais dépassé les 5 km au-delà de Sedd ul-Bahr. Et l'édifice figurant sur l'image est bien Kilitbahir, aucun élément de la forteresse de Sedd ul-Bahr ne présente une physionomie telle avec des créneaux.

Cette photo, avec son décor et sa légende, recèle pour le moins un mystère.

 

obsèques Dominique Chabuel devant Kilitbahir (photo redressée)

 

 

une femme à l'enterrement de Dominique Chabuel

 

Diapositive1
présence d'une femme à la cérémonie des obsèques de Dominique Chabuel

 

 

tombes françaises à Sedd ul-Bahr, 1915

 

tombs françaises à Sedd ul-Bahr, 1915
tombes françaises à Sedd ul-Bahr, 1915 (source)

 

 

 

 

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13 octobre 2018

Joseph CHALAND

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Joseph CHALAND

 

 

CHALAND Joseph, fiche MPLF

 

Joseph Chaland est né le 4 août 1880 à Saint-Chamond. Il est mort le 16 septembre 1914 à l'Écouvillon (Élincourt-Sainte-Marguerite, dans l'Oise). Il avait trente-quatre ans.

* voir la fiche de Jean Viornery, mort le même jour au même endroit, et notamment le récit tiré du Livre d'Or.

A effectué son service militaire de novembre 1901 à septembre 1902, au 38e RI à Saint-Étienne.

Joseph Chaland a habité :

  • à Lyon,
  • à Montluel (Ain),
  • à Izieux, en 1906 : il travaillait alors aux Manufactures réunies de tresses et lacets,
  • à Marseille de 1907 à 1911,
  • à Montréal (Canada) où résidait Léon Chaland, l'un de ses frères, marié en 1911 avec Robertine Lavoie à Jackfish Lake dans la province du Saskatchewan (1) ;
  • puis à Hazleton (Pennsylvanie, États-Unis) (2) à partir de 1911, et à New York (?).

En 1914, il arrive le 12 août dans son régiment, le 38e d'Infanterie caserné à Saint-Étienne. Il meurt au front un mois plus tard. Selon sa fiche matricule, il a été inhumé à la maison du garde-chasse.

1 - Voir la notice consacrée à Félix Vallas (1887-1915) qui, au moment de son recensement en 1907, résidait aussi à Jackfish Lake dans le Saskatchewan (Canada).
2 - Voir le paragraphe ci-dessous.

  • un autre ancien de Sainte-Marie est mort à l'Écouvillon le même mois : Paul Teyssot.

 

 

fiche matricule de Joseph Chaland

 

Joseph Chaland, fiche matricule (1)

Joseph Chaland, fiche matricule (2)

Joseph Chaland, fiche matricule (3)
fiche matricule de Joseph Chaland, né le 4 août 1880

 

 

 

en 1906, Joseph Chaland était à Izieux

 

Diapositive1
sur le recensement d'Izieux en 1906, on voit que Joseph Chaland travaillait aux Manufactures réunies

 

 

 

Joseph Chaland, à Hazleton

Pour 1911, la fiche matricule de Joseph Chaland indique comme adresse :

Joseph Chaland, 1911 à Hazleton (USA)

Il s'agit de la société Duplan Silk Company (Société de soierie Duplan) créée par le Lyonnais Jean Duplan (1861-1941) en 1898 à Hazleton.

Il est probable que Joseph Chaland travaillait dans cette branche : a-t-il été embauché par Jean Duplan en 1911 ? ou bien travaillait-il déjà chez Duplan en France et a-t-il fait un séjour dans l'entreprise américaine ? ou bien y représentait-il une société lyonnaise ? À cette date, Duplan se spécialise dans les fibres artificielles, la rayonne (source).

Joseph Chaland était-il l'un de ces voyageurs de commerce que Jean Duplan, sous le pseudonyme de Jean Farmer, décrit avec verve dans son livre César-Napoléon Gaillard à la conquête de l'Amérique, en 1918 ?

 

Duplan Silk Corporation
la Duplan Silk Corporation à Hazleton (Pennsylvanie, États-Unis)

 

Hazleton, Duplan Silk Mill, 1906
Hazleton, Duplan Silk Mill (usine de soie Duplan)

 

Hazleton, see from Duplan Silk Mill, 1907
Hazleton, Duplan Silk Mill (usine de soie Duplan)

 

Hazleton, Duplan Silk Mill, années 1940
Hazleton, l'usine de soie Duplan et la maison des jeunes filles (ouvrières), années 1940

 

Joseph Chaland est resté, pour le moins, plusieurs mois à Hazelton. Il a donc été témoin d'une ville qui présentait cet aspect vers 1911. Avait-il ces images encore en tête quand il est tombé quatre ans plus tard à la lisière d'un bois dans l'Oise ?

 

Hazleton, postée en 1907
Hazleton, carte postée en 1907

 

Hazleton, 1907
Hazleton, carte postée en 1907

 

Hazleton, postée en 1908
Hazleton, carte postée en 1908

 

Hazleton, 1912
Hazleton, 1912

 

Hazleton, vers 1905-1910
Hazleton, vers 1905/1910

 

Hazleton, vers 1910
Hazleton, vers 1910

 

 

 

Joseph Chaland  est mort à l'Écouvillon (Élincourt, Oise)

 

123047371_o
l'Écouvillon (Oise) sur la carte IGN 1950 (Géoportail)

 

Élincourt, vue générale
Élincourt (Oise) avant la guerre

 

sapins détériorés par obus, Élincourt, 16 sept 1914
sapins détériorés par les obus, à Élincourt,
le jour de la mort de Joseph Chaland : 16 septembre 1914

 

tranchée à l'Écouvillon
tranchée à l'Écouvillon (Élincourt, Oise), en 1916

 

123047456_o
l'Écouvillon, vers Élincourt-Sainte-Marguerite, juillet 2013

 

 

 

 

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12 octobre 2018

Paul DE LA CHAPELLE

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Paul DE LA CHAPELLE

 

 

DE LA CHAPELLE, Paul Passerat, fiche MPLF

 

Paul de la Chapelle est né le 26 mai 1894 à Pérouges (Ain). Il est mort le 16 mai 1917, à 4 heures 30 du matin, à la cote 1067 au nord de Monastir (Macédoine), sur le front de l'armée d'Orient (1). Il allait avoir 23 ans.

Il était arrivé au 10 Cuirassiers à Lyon, le 5 septembre 1914 ; brigadier le 9 novembre 1914.

Passé au 2e régiment de Dragons le 24 octobre 1915.

Passé au 4e régiment de Chasseurs d’Afrique, groupe léger de la Brigade d’Orient, le 19 octobre 1915 [date ?].

Passé au 13e Chasseurs à cheval, le 1er janvier 1916. Maréchal des logis, le 20 octobre 1916.

  • Si Paul de la Chapelle appartient bien au 13e Chasseurs à cheval, seuls quelques éléments de ce régiment sont présents dans l'armée française d'Orient et sont regroupés dans l'unité appelée : groupe léger du 13e Chasseurs à cheval, qui opérait en réalité à pied.

Il serait inhumé, selon un relevé établi à partir des informations détenues par l'Ambassade de France en Turquie, dans le cimetière de Seddul Bahr, à la pointe sud de la presqu'île de Gallipoli. Cette information est suprenante. Les soldats enterrés à Seddul-Bahr sont des combattants des Dardanelles tombés en 1915, soit sur la terre ferme (Turquie) soit en mer (Grèce) quand ils se trouvaient sur un navire hôpital par exemple.

Que Paul de la Chapelle repose en terre turque supposerait que sa dépouille ait été transportée depuis Monastir (Macédoine). Assez improbable. Et quand ? Pas en 1917, c'est sûr. Plus tard ? Mais par qui ? et pourquoi ? Comment son nom apparaît-il sur le relevé de Seddul-Bahr ? Peut-être une interpolation...

Il est plus vraisemblable que Paul Passerat de la Chapelle ait été enterré sur les lieux de sa mort, comme sur cette photo (voir en bas de la page).

1 - Voir la notice consacrée à Claude Courbon mort lui aussi en Macédoine, mais six mois plus tôt, le 6 octobre 1916

 

 

 

actes d'état civil

 

acte naissance Paul Passerat de la Chapelle
acte de naissance de Paul Passerat de la Chapelle, né le 26 mai 1894

 

transcription acte décès Paul Passerat de la Chapelle, horizontal
transcription de l'acte de décès (lire ci-dessous)

 

transcription acte décès Paul Passerat de la Chapelle
transcription de l'acte de décès de Paul Passerat de la Chapelle

 

Transcription acte décès de Paul Passerat de la Chapelle. Extrait :

«L’an 1917, le 18 mai à quatorze heures, étant à Monastir.

Acte de décès de Passerat de la Chapelle Paul Henri Marie Joseph, maréchal-des-logis à l’escadron de mitrailleuses (…) décédé à Monastir, avant-postes cote 1067, Serbie. Mort pour la France le 16 mai 1917 à quatre heures trente minutes du matin (…).

En raison des circonstances, l’officier d’état civil n’a pas s’assurer de la réalité du décès ; elle résulte de la déclaration des témoins si-après désignés.

Dressé par moi, Lemaire Henri Gustave, officier de détails (1), officier d’état civil, sur la déclaration de Chaléat Léon François Anatole, chasseur de deuxième class, n° matricule 076 et de Vernettes Étienne François, chasseur de deuxième classe, n° matricule 3226 ; témoins qui ont signé avec moi, après lecture

1 - L’officier des détails occupait des fonctions administratives de comptabilité à l’état-major d’un régiment ; ici, il a charge également de l’état civil.

 

 

fiche matricule de Paul Passerat de la Chapelle

 

Paul Passerat de la Chapelle, fiche matricule (1)

Paul Passerat de la Chapelle, fiche matricule (2)
fiche matricule de Paul Passerat de la Chapelle, né le 26 mai 1894

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Paul Passerat de la Chapelle,
de la Rouge

Né au château de la Rouge (Pérouges, Ain), le 26 mai 1894, Paul de la Chapelle avait puisé, près des siens, le culte de la famille. Âme droite, très virile et ne transigeant point avec le mal, il annonçait un caractère fortement trempé.

Au début de la guerre, grâce à un brevet d’aptitude militaire, il put choisir son régiment, et entra le 5 septembre au 10e Cuirassiers, à Lyon. Un mois et demi plus tard, il était nommé brigadier et allait partir pour la Belgique lorsqu’une fatigue passagère l’arrêta. Elle devait se compliquer dans la suite d’une pleurésie sérieuse et il fut obligé de rester deux mois à l’hôpital.

À peine rétabli, il revient au 10e Cuirassiers, et se refusa énergiquement à la réforme que proposait son major. «En temps de guerre, disait-il, on ne se fait pas réformer».

Cette pleurésie l’empêcha du moins de continuer son service comme cuirassier, et ne lui permit pas davantage d’être agréé en qualité de cycliste, comme il l’aurait voulu. C’est alors qu’il s’offrit au commandant du 10e qui demandait des volontaires mitrailleurs. On était en octobre 1915. Après un stage de trois semaines au camp de la Valbonne, il était désigné pour partir en Orient avec les chasseurs d’Afrique. Cette séparation devait coûter beaucoup à sa nature affectueuse, mais il accepta le sacrifice avec courage et se plut à inspirer les mêmes sentiments à tous les siens : «Que la volonté de Dieu soit faite !» Cette parole fut son adieu.

À peine débarqués, les mitrailleurs furent envoyés pour protéger la retraite de Serbie.

Pâques 1916 le trouva au repos à Topchin [ou Topsin (auj. Gephyra) en Macédoine, au nord-ouest de Salonique], heureux de pouvoir accomplir ses devoirs religieux. Lui-même servit cette messe de Pâques à 5 heures du matin et il avait la consolation de voir à ses côtés cinq autres de ses camarades que son exemple avait entraînés.

Après ce repos, ce fut un stationnement, en été, aux Monts Belès, à Poroï, puis l’acheminement vers Florina et ensuite vers Monastir où sa section fut la première à entrer sur la droite, ce dont il était justement fier.

Entre temps, il avait été nommé maréchal des logis au groupe léger du 13e Chasseurs à cheval et décoré de la croix de guerre avec citation : c’est dire que les occasions ne manquaient point de se signaler par une attitude énergique en face du danger, et Paul de la Chapelle savait prendre largement sa part au milieu du péril.

Après avoir vécu la vie des tranchées, en première ligne, jusqu’au 22 mars, il attendait son tour d’être rapatrié, puisqu’il avait 18 mois de séjour en Orient, lorsqu’on vint annoncer la nécessité d’une nouvelle attaque et sans renfort. L’action, dans de telles conditions, devait être périlleuse. Paul ne dissimula point la gravité de l’heure.

Le 10 mai, il écrivit donc, sous forme d’adieux à sa famille, une lettre qui fut trouvée sur lui. Elle commençait par quelques mots d’espérance : «J’ai prié Dieu et la Sainte-Vierge, tous les jours. J’ai confiance !» Puis, en face même de la mort bien pressentie, il ajoutait : «Que la volonté de Dieu soit faite ; je mourrai en pensant à Dieu… Au revoir au Ciel, un jour !… N’ayez pas trop de peine».

Le 16 mai en effet, nous dit sa mère, «Dieu lui donnait la paix du Ciel. Une balle ennemie l’atteignit à la tête et mit fin à cette vie qui promettait d’être une vie de fidélité au devoir. Les quelques survivants de son groupe s’accordent à dire qu’il était la bonté même, que sa section était une section modèle. Ses hommes l’aimaient, car il avait su les comprendre et ceux qui l’ont connu parlent de lui avec une profonde émotion».

 

 

Paul de la Chapelle a appartenu à des régiments de cavalerie

 

Lyon, 10e Cuirassiers, 1908
de septembre 1914 à octobre 1915, il a appartenu au 10e Cuirassiers, de Lyon (photo, 1908)

 

Lyon, 10e Cuirassiers, bivouac
le 10e Cuirassiers de Lyon dans lequel Paul de la Chapelle est entré en septembre 1914

 

2e Dragons, vers 1915
2e régiment de Dragons : Paul de la Chapelle y est resté un an (1914/1915)

 

un régiment de Dragons, escadon à pied, 1914-15
un escadron à pied d'un régiment de Dragons, 1914/1915

 

13e Chasseurs, vers 1913
13e Chasseurs, vers 1913 ; Paul de la Chapelle y est affecté à partir de janvier 1916

 

 

 

Paul de la Chapelle était à Monastir (actuelle Macédoine)

 

Monastir 1917, rue du Roi Pierre
Monastir en 1917, soldats français et alliés

 

Monastir, 8 mars 1917
Monastir le 8 mars 1917 : les Français y sont entrés le 19 novembre 1916

 

alentours de Monastir, 1917
alentours de Monastir en 1917

 

 

l'attaque du 16 mai 1917...

 

JMO service de santé, 57e Division, 16 mai 1917
JMO du service de santé de la 57e Division, 16 mai 1917 (transcrit ci-dessous)

 

  • Extrait du Journal des marches et opérations du service de santé de la 57e Division, à la date du 16 mai 1917 :

16 mai. Attaque menée par le groupe léger du 13e Chasseurs à cheval (escadron à pied) et le 34e R.I.C. Un bataillon en réserve. À 4 h du matin.
Le P.S. [poste de secours] du groupe léger est au-dessous de ?/17.
Le P.S. régimentaire du 34e RIC est à Chevassus [ravin Chevassus].
Les P.S. de bataillon, dans le ravin des A.
Les troupes d'attaque parties à 4 h réussissent d'abord à occuper les divers mamelons n° 1, 2, 3 et les (?). Puis des marmitages très sérieux et des contre-attaques les chassent. Les blessés arrivent dès 8 h du matin.
De 8 h à 20 heures, 231 blessés arrivent dont 4 officiers.
Il avait été entendu que les évacuations des malades transportés en cacolet (1) ou en litière ne se feraient pas pendant le jour. Cependant, les P.S. étant encombrés et réclamant à grands cris, on essaye de lancer quelques mulets vers Snegovo et jusqu'aux P.S. ; ils arrivent à passer mais bientôt repérés.

1 - Cacolet : bât constitué de deux sièges situés de part et d'autre du dos de l'animal porteur.

 

Après la prise de Monastir, le 19 novembre 1916, le front s'est stabilisé au nord de la ville pendant de longs mois. La cote 1067 a fait l'objet d'offensives en mars 1917 par le 242e RI, en vain. En mai, on trouve mention de l'attaque dans l'Historique du 371e RI : «Le 16 mai 1917, il appuyait et flanquait de deux de ss bataillons l'attaque des mamelons de 1067 exécutée par le 34e R.I.C. et le groupe léger. (...) L'opération n'ayant pas réussi...».

 

attaque cote 1248, mars 1917, 1ères lignes
Monastir, attaque cote 1248, mars 1917, 1ères lignes avant l'assaut (source)

 

attaque cote 1067, mars 1917, artilleurs
Monastir, attaque cote 1067, mars 1917, artilleurs (source)

 

 

 

...sur la cote 1067 où est mort Paul Passerat de la Chapelle

 

croquis du relief au nord de Monastir
le relief au nord de Monastir : en noir, les lignes de crête

 

cote 1067 sur carte légendée
la cote 1067, au nord de Monastir, zone disputée pendant des mois en 1017
(fond de carte : la planche Bitola de le relevé 1900-1912, éditée par l'université de Budapest)

 

 

 

où est inhumé Paul Passerat de la Chapelle ?

 

extrait relevé cimetière Seddul-Bahr, légendé
selon ce relevé, Paul Passerat de la Chapelle serait enterré en Turquie... Surprenant.

 

cimetière Seddul-Bahr, 2006
cimetière de Seddul-Bahr en Turquie, 2006 (source)

 

Monastir, 1917-1918, tombes
n'aurait-il pas plutôt été enterré dans ce genre de sépultures ? (Monastir 1917/1918)

 

 

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11 octobre 2018

Antoine CHATAGNON

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

Antoine Chatagnon, portrait

 

 

Antoine CHATAGNON

 

 

CHATAGNON Antoine, fiche MPLF

 

 

Antoine Chatagnon est né le 30 octobre 1890 à Saint-Chamond. Il est mort le 24 août 1914 à Urbeis (Alsace). Il avait vingt-trois ans.

Antoine Chatagnon a été élève du collège Sainte-Marie d'octobre 1901 à juillet 1907.

Il a effctué son service militaire d'octobre 1911 à novembre 1913. Son temps de camagne en 1914 a duré tout juste trois semaines.

Il est inhumé dans la nécropole nationale de Villé (Bas-Rhin) ; n° de la sépulture : 64.

 

Antoine Chatagnon, bébé
Antoine Chatagnon, bébé (source)

 

Antoine Chatagnon, civil
Antoine Chatagnon à l'âge de 20/22 ans (source)

 

 

fiche matricule d'Antoine Chatagnon

 

Antoine Chatagnon, fiche matricule
fiche matricule d'Antoine Chatagnon, né le 30 octobre 1890

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Antoine Chatagnon
de Saint-Chamond

Comme son compatriote Louis Debard, Antoine Chatagnon appartenait au 22e d’infanterie et comme lui, il est tombé, victime anonyme, sans qu’on ait pu recueillir des détails précis sur la fin de sa vie militaire.

Entré au Collège en octobre 1901, il laissa le souvenir du bon condisciple, de caractère aimable, prêt à rendre service et à envisager les difficultés de la vie sous le jour le plus optimiste. N’est-ce pas un grande force pour exercer sur ses semblables la meilleure des influences ?

Il préludait donc à l’existence avec les garanties les plus sérieuses du bonheur et sous une direction bien faite pour affermir ses dispositions de solide vertu. La guerre vint interrompre le cours de ses légitimes espoirs et le précipiter, du jour au lendemain, dans la mêlée de tous les périls.

 

 

 

Antoine Chatagnon est mort au col d'Urbeis (Bas-Rhin)

 

col d'Urbeis, carte
le col d'Urbeis, à la jonction de la forêt des Vosges et de la plaine d'Alsace

 

col de Lubine (ou - Urbeis), avant guerre
col de Lubine (ou : d'Urbeis), avant la guerre

 

Urbeis et flancs montagneux
le village d'Urbeis et les flancs montagneux couverts de forêts

 

 

le J.M.O. du 22e RI, à la date du 24 août 1914

 

JMO 22e RI, 24 août 1914 (1)

JMO 22e RI, 24 août 1914 (2)
Journal des marches et opérations du 22e régiment d'Infanterie, 24 août 1914

 

col d'Urbeis, carte IGN 1950, légendé
l'attaque allemande sur le col d'Urbeis, 24 août 1914 (carte IGN 1950, Géoportail)

 

col d'Urbeis, Climont, Abbateux, carte légendée
mouvement des troupes le 24 août 1914

 

col d'Urbeis, paysage (1)
paysage du col d'Urbeis, aujourd'hui (source)

 

col d'Urbeis, paysage (2)
paysage du col d'Urbeis, aujourd'hui (source)

 

 

 

Souvenez-vous dans vos prières...

 

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la tombe d'Antoine Chatagnon, à Villé (Bas-Rhin)

 

tombe d'Antoine Chatagnon à Villé
tombe d'Antoine Chatagnon, nécropole de Villé (source)

 

nécropole militaire de Villé (Bas-Rhin)
nécropole nationale de Villé (Bas-Rhin) (source)

 

 

 

Autres anciens de Sainte-Marie ayant appartenu au 22e régiment d'Infanterie

 

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10 octobre 2018

Raymond (Jules) CHOMIENNE

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Raymond (Jules) CHOMIENNE

 

 

CHOMIENNE Raymond, fiche MPLF

 

  • Raymond Chomienne, sous ce prénom, ne figure pas dans le fichier des "morts pour la France" (MPLF). On y trouve Jules Chomienne.
    Avec le même lieu de naissance (Lorette), le même grade de caporal, le même lieu de décès et la même date (à deux jours près) de sa mort - toutes données fournies par l'école Sainte-Marie. Il s'agit donc de la même personne.
    Le prénom Raymond n'est pas une erreur de la liste établie par l'école Sainte-Marie puisqu'on le retrouve mentionné dans le bulletin de l'École centrale lyonnaise dont il avait été étudiant ; avec les mêmes caractéristiques. Là encore, cela correspond à la fiche MPLF.
    On ne sait pourquoi Jules Chomienne est prénommé Raymond, ce n'est pas un second prénom d'état civil : son acte de naissance n'enregistre qu'un seul prénom, Jules.
    Il faut supposer qu'il se faisait appeler Raymond, pour des raisons encore à éclaircir.

 

lettre juin 1948 sur généalogie Chomienne
lettre d'un membre de la famille Chomienne à l'institution Sainte-Marie, 30 juin 1948 :
on voit que Raymond et Jules sont la même personne (arch. mun. Saint-Chamond, fonds Sainte-Marie)

 

Raymond (Jules) Chomienne est né le 20 juillet 1889 à Lorette (Loire). Il est mort le 25 août 1914 à Baccarat (Meurthe-et-Moselle, à la limite des Vosges). Il avait vingt-cinq ans.

  • Le même jour, au même endroit, est mort Louis Noye, du même régiment que Jules Chomienne.

Après sa scolarité à Sainte-Marie, Raymond Chomienne intègre, en 1907, l'École centrale de Lyon dont il sort en 1910 (son père, déjà, était ingénieur). Il effectue ensuite son service militaire au 38e régiment d'Infanterie de Saint-Étienne (octobre 1910 à septembre 1912).

Il était administrateur de la Société des établissements de produits réfractaires Michallet-Chomienne, à Lorette (Loire) ; également administrateur de la société Anonima materiali refractari, à Vado, Ligurie (Italie). (source)

 

acte de naissance de Jules Chomienne

 

acte naissance de Jules Chomienne
acte de naissance de Jules Chomienne

 

 

fiche matricule de Jules (Raymond) Chomienne

 

Jules Chomienne, fiche matricule (1)

Jules Chomienne, fiche matricule (2)
fiche matricule de Jules Chomienne, né le 20 juillet 1889

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Raymond Chomienne
de Lorette

Raymond Chomienne a été tué au plateau de la Rape, à Baccarat, le 25 août 1914.

La 10e compagnie à laquelle il appartenait comme sergent mitrailleur avait été placé en arrière de Baccarat pour assurer la retraite. Elle fit si bien son devoir que, le soir, sur 250 hommes, 8 seulement répondaient à l’appel.

Hélas ! le sergent Chomienne était resté lui aussi, sur le champ de bataille. Voici ce qu’écrivait un de ses camarades de Saint-Étienne :

«Le hasard du combat me fit rencontrer Chomienne, le 24 août, vers midi, sur la route allant de Gélacourt à Baccarat. Il était avec sa section de mitrailleuses commandée par le lieutenant de Longevialle à la corne d’un bois ; le colonel Deleuze était aussi à cet endroit et nous tirions sur les Allemands, débouchant sur la crête. Je prêtais à Chomienne une jumelle pour voir plus facilement les mouvements de l’ennemi et nous restâmes près d’une heure ensemble. J’eus le temps de remarquer l’admirable sang-froid de mon camarade qui était d’un calme extraordinaire, bien qu’un servant de mitrailleuse fût tué, quelques instants auparavant, sur son affût, d’une balle au cou.

Lorsque deux heures plus tard nous battîmes en retraite, je vis pour la dernière fois Chomienne, avec sa section, marchant au pas sur la route, la carabine sur l’épaule, défilant au milieu de la panique, comme pour une revue».

Lui aussi est donc tombé, en accomplissant simplement son devoir. Sa mort a été obscure, mais elle reste précieuse devant Dieu et devant les hommes, puisqu’elle a été celle d’un vaillant soldat.

Sa dépouille exhumée quelques mois après, repose aujourd’hui dans le cimetière de Baccarat.

 

 

 

Raymond Chomienne, ancien de l'École centrale de Lyon

 

Raymond Chomienne, bulletin Tecnnica, n° 124, 1915
Technica, bulletin de l'École centrale lyonnaise, n° 124, avril 1915 (source)

 

Raymond Chomienne, bulletin Tecnnica, n° 126, 1916
Technica, bulletin de l'École centrale lyonnaise, n° 126, janvier 1916 (source)

 

 

 

Raymond (Jules) Chomienne est probablement mort au bois de la Rappe,

à Baccarat (Vosges, Meurthe-et-Moselle)

 

Baccarat, bois de la Rappe, carte légendée
Bois de la Rappe, à Baccarat (Meurthe-et-Moselle)

 

Baccarat, tombes bois Petite Rappe (1)
tombes de soldats, bois de la Petite Rappe, Baccarat

 

Baccarat, tombes bois Petite Rappe (2)
tombes de soldats, bois de la Petite Rappe, Baccarat

 

Baccarat, tombes bois Petite Rappe (3)
tombes de soldats, bois de la Petite Rappe, Baccarat

 

 

 

le monument aux morts au bois de la Rappe

 

Bois de la Rappe, monument (1)
le monument de la Rappe à Baccarat (source)

 

Bois de la Rappe, monument (2)
le monument de la Rappe à Baccarat (source)

 

 

 

 

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9 octobre 2018

Marcel COLIN

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Marcel COLIN

 

 

COLIN Marcel, fiche MPLF

 

 

Marcel Colin est né le 6 octobre 1884 à Lyon. Il est mort le 16 avril 1915, à Flirey (Meurthe-et-Moselle). Il avait trente ans.

Marcel Colin était diplômé de l'École supérieure de commerce de Lyon. Il a effectué son service militaire de novembre 1904 à septembre 1905 au 52e régiment d'Infanterie à Montélimar (Drôme).

Industriel établi à Lyon. Entre 1906 et 1912, il a effectué des séjours de plusieurs mois chaque fois, à Odessa (Russie, 1906), au Sénégal (juin 1910 à mai 1911), au Maroc (février-juillet 1912).

Il est inhumé à Bernécourt (Meurthe-et-Moselle), tombe 2.

  • Du même régiment, est mort également à Flirey, le 7 avril 1915, Jean Bajard.

 

 

acte de naissance de Marcel Colin

 

acte naissance Marcel Colin
acte de naissance de Marcel Colin, Lyon, 1er arr.

 

 

 

fiche matricule de Marcel Colin

 

Marcel Colin, fiche matricule (1)

Marcel Colin, fiche matricule (2)
fiche matricule de Marcel Colin, né le 6 octobre 1884

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Marcel Colin
de la Tour de Salvagny

Marcel Colin, agent de liaison au 157e régiment d’Infanterie fut tué, le 16 avril 1915, au nord de Flirey.

  • «Dévoué, courageux, écrivait son capitaine, il était toujours auprès de moi, m’aidant à soutenir le moral des hommes. Il a accompli son devoir jusqu’au bout, sans fléchir un seul instant. Il dort maintenant dans le cimetière de Bernécourt. Lorsque vous viendrez le chercher, peut-être serai-je moi-même auprès de lui et je vous demande de faire une prière sur ma tombe en souvenir de votre fils, qui faisait partie de ma petite famille pendant cette campagne».

Rien ne montre mieux combien Marcel Colin mérita cette extraordinaire estime et ce témoignage d’amitié que sa correspondance pendant la guerre. De cette correspondance nous parlerons bientôt.

Marcel Colin avait trente ans au début de la guerre. Appartenant à la sixième armée de réserve, il demande à partir de suite avec l’active et quitte Gap avec le 157e régiment d’infanterie, le 15 août 1914.

Le 19 août, il est aux charges à la baïonnette du combat de Walhein, près d’Altkirch ; le 26 août, il prend part à la grande bataille de Lorraine, où son régiment lutta six jours à Bru, près de Rambervillers, vers le col de la Chipotte. Le 28 septembre suivant, il était à l’assaut du plateau de Woëvre, assaut terrible, en terrain découvert.

Enfin du 5 au 9 avril 1915, il assista aux offensives de Flirey, à la suite desquelles il fut foudroyé le 15 avril, par un obus dans la première tranchée, en venant de porter, comme agent de liaison, un ordre à son capitaine.

Entre cette dernière attaque et la précédente, pendant une demi-année, Marcel Colin veille dans les tranchées de Flirey, bastion avancé de Toul. Il forme, comme il l’écrit, une partie de cette longue muraille humaine qui s’étend de l’Yser à l’Alsace. Cette vie nouvelle fait contraste avec les embarquements précipités, avec ces marches longues et pénibles, qui ont le combat pour grande halte, avec cette poursuite d’un ennemi qui débordait toujours plus au nord. Là, en retournant à la tranchée,

  • «chacun, dit-il encore, reprend le trou qu’il s’est fait dans la terre glaise, qu’il a couvert de porte arrachées aux maisons d’alentour, de branchages et de terre, de tout ce qui peut le dissimuler à la vue et l’abriter de la pluie et des éclats d’obus. Celui qu’on relève vous souhaite bonne chance et l’on s’étend sur la paille humide, le fusil à portée de la main, et en voilà pour quatre ou six jours, suivant les aléas. À l’arrière du retranchement, les croix marquent les tombes des camarades ; souvent il faut en planter quelques autres. Le soir, les brancardiers défilent en portant les blessés ; voilà notre vie. Dans cette guerre de forteresse que nous faisons, la victoire sera au plus résistant plutôt qu’au plus brave».

Toute cette correspondance offre cette même précision de trait, d’une concision frappante, où s’accuse la vigueur d’une pensé singulièrement haute, en même temps qu’une grande noblesse de cœur. Marcel Colin était un méditatif ; il aimait à s’isoler, aussi était-il moins connu qu’il ne méritait de l’être ; il est juste qu’il le soit maintenant davantage.

C’était aussi une âme d’artiste : l’habile dessinateur qu’il était inspire l’écrivain et donne à ses descriptions un relief saisissant : «Je me reconnais plus poète que militaire», dit-il en s’analysant lui-même ; et c’est le poète en même temps que le chrétien qui écrit : «J’ai vu bénir ce matin des bouquets de buis noués de rubans tricolores que quelques femmes et fillettes apportaient. Tout cela est bien touchant et élève l’âme au-dessus de nos quotidiennes misères».

  • «J’ai le plaisir de passer au village ce jour de Pâques. Je viens d’entendre la grand’messe que le curé d’ici a chantée dans les ruines de l’église incendiée. Il nous a dit que, puisque le toit manquait, nos prières ne monteraient que mieux au Ciel. L’assistance était nombreuse, les chants unanimes, et, dans les bois, on entendait gronder les canons».

Mais Marcel Colin était surtout philosophe. Il s’analyse lui-même, observe les hommes et les choses et médite profondément sur le grand sujet qu’il a devant lui. Quel ébranlement cette guerre aura causé chez des millions d’êtres, depuis ce mois d’août 1914, où, après les discussions de la Chambre sur la loi de trois ans, on partit en vacances et… en guerre !

Des lectures sérieuses alimentent cette méditation. Le soir, couché sur son fagot, la couverture sur les pieds, la bougie pendant à la fascine au bout d’un fil de fer, il fait une petite veillée de lecture pendant que les canons tonnent et que la fusillade continue le long des tranchées, à la lueur des fusées. Il a trouvé, dans un village, une édition populaire d’Alfred de Vigny, le soldat philosophe et poète, et cette lecture inspire à Marcel Colin les pensées suivantes :

  • «Nous défendons notre idéal national au prix du dernier sacrifice. Notre vie est dure mais si on la mène de bon cœur, c’est bien le triomphe de l’esprit, car c’est l’esprit seul qui nous mène. Le corps est las, les nerfs sont secoués : nous sommes des automates qui allons à la tranchée à notre tour, comme poussés machinalement ; quand les obus ronflent, les têtes se courbent sans y penser. Mais si on a un moment de repos qu’on puisse descendre en soi-même, et causer avec ses voisins, on se reconnaît un moral en bon état, car on est fier de ce qu’on a enduré, et ce qu’on souffre encore, on l’accepte d’avance».

Le souci qu’il a, en vrai penseur, de la vérité rigoureuse et précise, se révèle dans cette appréciation : «Je relisais avec plaisir la lettre du cardinal Mercier, car le patriotisme et la charité chrétienne, si difficiles à concilier en temps de guerre, y sont traités avec une mesure admirable par un témoin de la tragédie actuelle».

Sa pensée, toujours affectueuse pour les siens, monte de plus en plus détachée de ce monde vers l’au-delà ! «La nuit s’avance. Je ne serai peut-être pas dérangé. Je vais m’étendre sur mon fagot et je ne m’endormirai pas sans penser à mon pauvre frère disparu… Pour moi, ne vous tourmentez pas. Comme mon grand-père disait : "Prêt à partir, prêt à rester". Si je m’en tire, mon bonheur sera de vous revoir ; si j’y reste, c’est vous seul que je regretterai, vous qui m’avez fait la vie la plus douce possible. Il y a des saints qui furent soldats. Je mets ma vie sous la protection de Saint Maurice, et si la vie ne m’st pas accordée, j’ai toute confiance que Dieu ne me traitera pas en ennemi».

Nous sommes sûrs que cette confiance n’a pas été trompée.

 

 

 

Marcel Colin a appartenu au 52 régiment d'infanterie (Montélimar)

 

caserne du 52e RI, entrée
entrée des casernes du 52e RI à Montélimar (Drôme) ; carte envoyée quand Marcel Colin y était

 

casernes du 52e RI
entrée des casernes du 52e RI à Montélimar (Drôme)

 

caserne du 52e RI, vue intérieure
caserne du 52e RI à Montélimar (Drôme), vue intérieure

 

 

 

«À l’arrière du retranchement», Marcel Colin

 

carrières de Flirey
«À l’arrière du retranchement, les croix marquent les tombes des camarades ;
souvent il faut en planter quelques autres»

 

 

 

«dans les ruines de l'église incendiée», Marcel Colin

 

église de Berbécourt éventrée
église de Bernécourt (proche de Flirey), dévastée par les bombardements et l'incendie

 
«J’ai le plaisir de passer au village ce jour de Pâques. Je viens d’entendre la grand’messe que le curé d’ici a chantée dans les ruines de l’église incendiée. Il nous a dit que, puisque le toit manquait, nos prières ne monteraient que mieux au Ciel. L’assistance était nombreuse, les chants unanimes, et, dans les bois, on entendait gronder les canons», Marcel Colin

 

le village le plus proche de nos tranchées
carte anonyme écrite le 27 mars 1915 : Bernécourt, proche de Flirey et des tranchées

 

 

 

Marcel Colin mentionné dans le JMO du 157e RI

 

JMO 157e RI, tués 15 avril 1915 (extrait), légendé
extrait du JMO (Journal des marches et opérations) du 157e RI, 15 avril 1915

 

 

 

Marcel Colin est mort à Flirey (Meurthe-et-Moselle)

 

Flirey, ruines, soldats
Flirey (Meurthe-et-Moselle), le village en ruines

 

église de Flirey en ruine
Flirey (Meurthe-et-Moselle), les ruines de l'église

 

 

 

«Il dort maintenant dans le cimetière de Bernécourt»

 

Bernécourt, cimetière aux morts pour la Patrie
«Il dort maintenant dans le cimetière de Bernécourt», écrit le capitaine à la famille de Marcel Colin

 

 

 

le souvenir de Marcel Colin, inscriptions sur monuments

 

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monument paroissial, Lyon, 8e arr. (source)

 

MAM La Tour-de-Salvagny (Rhône)
monument aux morts de La Tour-de-Salvagny (Rhône) (source)

 

 

 

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8 octobre 2018

Émile CONVERS

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Émile CONVERS

 

 

 

Émile Convers est né le ... il est mort le...

 

* il n'a pas été possible d'identifer cette personne...

 

 

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7 octobre 2018

Jean-Baptiste COS

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Jean-Baptiste COS

 

 

COS Jean-Baptiste, fiche MPLF

 

Jean Baptiste Cos est né le 18 juin 1894 à Alger. Il meurt le 16 mars 1916 à l'ambulance 15/6 de Blercourt (Meuse) et non Belcourt comme indiqué sur la fiche ci-dessus. Il avait vingt-et-un ans.

Nommé caporal le 1er décembre 1914, il devient sergent à la fin du même mois puis est promu aspirant (officier) le 19 janvier 1915. Il appartenait, depuis janvier 1915, au Régiment de Marche du 1er Tirailleurs de la 38e D.I., devenu 9e régiment de Marche de tirailleurs en mars 1915.

Il a participé aux combats menés autour de Verdun, sur la rive gauche de la Meuse, lors des opérations sur Béthincourt, sur le Mort-Homme et sur le Bois des Corbeaux lancées par l'offensive allemande à partir du 6 mars 1916.

Jean-Baptiste Cos est gravement touché le 7 mars dans le Bois des Corbeaux.

Il a probalement été enterré à Blercourt. Mais son corps a-t-il été ensuite transféré ?

 

 

la fiche matricule de Jean-Baptiste Cos

 

COS Jean-Baptiste, fiche MPLF
fiche matricule de Jean-Baptiste Cos, né à Alger le 18 juin 1894

 

 

Jean-Baptiste Cos appartenait au 9e régiment de Tirailleurs

On peut suivre l'évocation des derniers combats auxquels a participé l'aspirant Jean-Baptiste Cos dans le J.M.O. de son régiment.

 

JMO, 9e RMT, mars à novembre 1916

 

 

Jean-Baptiste Cos a participé aux combats de la rive gauche de la Meuse,

à Verdun en mars 1916

 

front Verdun, 9 mars 1916
le front dans la zone de Verdun, en mars 1916

 

Béthincourt (1)
Béthincourt, au moment où Jean-Baptiste Cos a pu s'y trouver

 

Béthincourt (2)
Béthincourt, au moment où Jean-Baptiste Cos a pu s'y trouver

 

Béthincourt (3)
Béthincourt, abri dans le no man's land, photo anglaise

 

Mort-Homme et environs, vue cavalière
le Mort-Homme et environs, vue cavalière

 

 

Jean-Baptiste Cos est blessé dans le Bois des Corbeaux, le 7 mars 1916

 

Bois ds Corbeaux (1)
le Bois des Corbeaux, théâtre de violents bombardements et de combats entre le 6 et le 16 mars

 

Bois ds Corbeaux (2)
le Bois des Corbeaux fait partie de la forêt domnaiale du Mort-Homme

 

poste de secours au Mort-Homme, 8 mars 1916
poste de secours au Mort-Homme pendant l'action au Bois des Corbeaux, 8 mars 1916 (source)

 

le Bois des Corbeaux sur carte
le Bois des Corbeaux (point flèché en rouge)

 

 

Jean-Baptiste Cos est mort à l'ambulance de Blercourt, le 16 mars 1916

L'ambulance 15/6 relève de la 67e Division d'Infanterie et on trouve, dans son J.M.O., la mention d'une installation à Blercourt en mars 1916.

Durant la Première Guerre mondiale, une ambulance ne désigne pas, comme aujourd'hui, un véhicule aménagé pour le transport des malades ou des blessés mais un poste de santé installé soit dans une localité soit sur le terrain, à proximité relative du front. Il prend en charge les blessés, d'abord conduits au poste de secours soit par d'autres soldats soit par les G.B.D. (groupes de brancardiers divisionnaires), pour leur prodiguer des soins - ou constater leurs décès - et les diriger vers des hôpitaux militaires.

Ce poste compte quelques dizaines de personnes : médecin-major, aide-major, pharmacien et surtout infirmiers. Il dispose également de véhicules, les fourgons du service de santé. Une ambulance comprend une salle de pansements, une salle d'opération et des salles où des lits accueillent les blessés transportables ou non transportables. (description d'une ambulance)

 

JMO, 67e DI, service santé
JMO du service de santé de la 67e DI

 

JMO, 67e DI, service santé, Blercourt
JMO du service de santé de la 67e DI : à la date du 9 mars 1916, se trouve mentionnée l'installation à Blercourt

 

Blercourt, région de Verdun
Blercourt est une localité située au sud-ouest de Verdun

 

équipe sanitaire à Blercourt, 1917
équipe sanitaire à Blercourt, en 1917

 

cimetière militaire de Blercourt
cimetière militaire de Blercourt

 

vers le cimetière de Blercourt
vers le cimetière de Blercourt, mars 2011

 

 

 

la famille de Jean-Baptiste Cos

Son père s'appelait Joseph Marie Raymond COS, né le 26 mai 1868 à Commentry (Allier) ; il était "propriétaire". Sa mère s'appelait Angélique Lledo, née à Alger le 1er novembre 1869. Ils se sont mariés à Alger le 24 juin 1893.

 

acte mariage Cos et Lledo, 1893 (1)

acte mariage Cos et Lledo, 1893 (2)

acte mariage Cos et Lledo, 1893 (3)

acte mariage Cos et Lledo, 1893 (4)

 

Les archives de l'état civil d'Alger n'ont pas gardé les feuilles du registre à la date de naissance de Jean-Baptiste qui est l'aîné des enfants. Mais on trouve enregistrée la naissance de ses trois sœurs :

  • Angélique, née le 26 février 1899, à Mustapha, commune d'Alger.
  • Germaine, née le 10 septembre 1901, à Baba-Hassen, commune d'Alger.
  • Marcelle, née le 9 janvier 1904, à Baba-Hassen, commune d'Alger.

 

acte naissance Angélique Cos
acte de naissance d'Angélique Cos, le 26 février 1899

 

acte naissance Germaine Cos
acte de naissance de Germaine Cos, le 10 septembre 1901

 

acte naissance Marcelle Cos
acte de naissance de Marcelle Cos, le 9 janvier 1904

 

Angélique Cos, la première sœur de Jean-Baptiste est née à Mustapha, commune d'Alger, boulevard Bru dans une villa appelée "consulaire" (?).

 

Alger villas bd Bru
Alger, Mustapha Suéprieur, villas du boulevard Bru, début des années 1900

 

La famille COS habitait la commune de Baba-Hassen, à quelques kilomètres au sud-ouest d'Alger. C'est le cadre que Jean-Baptiste a connu dans son enfance.

 

Baba-Hassen, mairie
commune de Baba-Hassen, la mairie, vers 1900

 

Baba-Hassen, l'église
commune de Baba-Hassen, l'église, vers 1900

 

Baba-Hassen, la place
commune de Baba-Hassen, la mairie, vers 1900

 

 

 

 

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5 octobre 2018

Claude COURBON

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

Claude Courbon, né en 1895

 

 

Claude COURBON

 

 

COURBON Claude, fiche MPLF

 

Claude Courbon est né le 14 septembre 1895 à Saint-Étienne. Il est mort le 6 octobre 1916 à Kenali et a été enterré à Negocani, au sud de Monastir en Macédoine, territoire du royaume de Serbie en 1914 (1). Il avait vingt-et-un ans.

Il a fait campagne aux Dardanelles et sur le front de Macédoine. Il était télémétreur à la 2e compagnie de mitrailleurs du 1er régiment de Marche d'Afrique (RMA).

1 - Voir la notice consacrée à Paul Passerat de la Chapelle, mort le 16 mai 1917 à Monastir.

 

 

la fiche matricule de Claude Courbon

 

COURBON Claude, fiche MPLF (1)

COURBON Claude, fiche MPLF (2)
fiche matricule de Claude Courbon, né le 14 septembre 1895

 

Claude Courbon est arrivé  dans son régiment, le 58e d'Infanterie, le 14 décembre 1914. Il passe au 175e régiment d'Infanterie le 21 mai 1915 puis au 4e Zouaves le 25 mai... 1915 ou 1916 ? La fiche commet une erreur en écrivant : 25 mai 1917, puisque Claude Courbon est mort en octobre 1916.

La fiche matricule note le 4e Zouaves alors que la fiche MPLF enregistre le 1er régiment de Marche d'Afrique. En réalité, ce dernier fut créé le 1er février 1915 et composé de divers éléments dont le bataillon C du 4e Zouaves.

Curiosité : on apprend qu'il a été condamné par le tribunal de Saint-Étienne le 10 septembre 1914 à 50 francs d'amende "pour chasse en temps prohibé". Il a été amnistié, post mortem, en 1919...

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Claude Courbon était le plus jeune des trois frères qui passèrent successivement à Sainte-Marie, depuis l’année 1905 jusqu’à l’année 1912. Comme ses aînés, il eut les qualité du bon Stéphanois, franc, généreux, toujours disposé à rendre service et à écouter pour rester fidèle au devoir, les observations dictées par le cœur. L’œuvre des maîtres était d’ailleurs si heureusement secondée par l’excellente direction de la famille ! La pensée des joies ou des peines causées à un père et à une mère tendrement aimés fut toujours le plus puissant des motifs pour déterminer un effort et faire accepter un sacrifice.

Claude appartenait à la classe 15 et dut partir en Avignon le 16 décembre 1914. À la suite d’une demande de recrutement en artilleurs et en dragons, il a un moment l’espoir d’être versé dans l’artillerie ; mais malgré ses instances, c’est au régiment des dragons qu’il est inscrit. Lui aussi désirait la vie militante au front ; il ne voulait point rester en arrière, au moment où ses frères étaient au poste de combat.

Une nouvelle déception l’attendait. On le retint au dépôt pour lui faire préparer l’examen d’élève officier.

Cependant ce n’est point en France qu’il est appelé à dépenser toute l’ardeur de son patriotisme. Ses chefs le désignent pour l’expédition des Dardanelles, et c’est dans l’armée d’Orient qu’il doit accomplir toute sa carrière militaire.

Peu d’incidents d’ailleurs à signaler dans cette carrière. Toute l’énergie doit se dépenser à supporter tantôt les fatigues lassantes de l’inaction, tantôt la dureté d’un climat, rude et inégal, tantôt enfin les coups de feu à échanger dans quelques attaques partielles et toujours sanglantes.

Mais à défaut de l’intérêt de curiosité qu’on trouve difficilement dans le récit de ses marches et contremarches, quelle émotion l’on éprouve à parcourir ses notes et sa correspondance ! Avant tout, il se montre plein de cœur, débordant d’affection au souvenir mille fois répété de tous les siens, sans que cette délicatesse de sentiments atténue ou paralyse le moins du monde l’énergie de son âme de soldat.

La pensée de ses frères l’accompagne sans cesse. Avant son départ pour les Dardanelles, il écrit à ses parents :

  • «Ma pensée suit continuellement mes deux frères et jamais je n’avais autant ressenti l’affection fraternelle que depuis que je les sens éloignés de moi et exposés à des dangers incessants. Je dois dire qu’ils me rendent bien cette affection, par tout l’intérêt qu’ils me portent et leurs attentions délicates».

Les mêmes termes reviennent comme un refrain favori dans la plupart de ses lettres.

Quelques heures même avant sa mort, comme s’il avait eu le pressentiment d’évoquer un dernier souvenir, il eut la vision suprême de tous ceux qu’il aimait.

  • «J’ai vu ce tableau de famille dans le superbe box-vindow de la Bertrandière, ce brave Vital à qui je pense souvent, et Charles, plein d’embonpoint et de gaieté, et vous tous, vers qui va mon affection».

Vous tous ! C’est bien de lui qu’on peut dire qu’il avait le culte de tous les siens, mais surtout de son père et de sa mère. Il leur devait tant, et il paraissait si soucieux de leur exprimer, en toute circonstance, sa reconnaissance la plus affectueuse !

  • «Rien, écrivait-il avant de s’embarquer, rien ne pourra me faire oublier l’éducation que j’ai reçue, les principes qui doivent diriger ma vie. Je vivrai du souvenir de votre affection. Je ne serai point seul, je saurai que vous aussi vous partagez mes peines et mes souffrances, que vous vous associerez à mes joies comme à mes déboires. Je puis donc partir content, non sans vous remercier de toute votre affection. Si je vous ai fait de la peine, eh bien, je vous demande pardon…»

Un autre jour, le 15 août, il écrivait avec la même délicatesse :

  • «Ces lignes, bien chère maman, seront l’expression de tout ce que mon cœur contient de sincérité et de tendre affection. Maintenant que l’âge et l’expérience nous ont donné un peu de maturité d’esprit, je viens vous dire que ma pensée la première est celle de la reconnaissance pour tous les bienfaits dont j’ai été si souvent l’objet ; les conseils, les tendresses d’une mère ne s’oublient point».

Avec ce cœur, si largement ouvert aux affections de la famille, il devait être aussi le meilleur des amis. L’une de ses grandes tristesses, en arrivant sur la presqu’île de Gallipoli, lui fut causé par la mort du meilleur de ses compagnons d’armes, Dominique Chabuel, de Lyon, lui aussi ancien élève de Sainte-Marie et tombé mortellement frappé, en plein cœur.

«Bien chers parents, écrit-il le 23 juillet 1915, c’est le cœur rempli d’une profonde tristesse que je vous griffonne ces quelques mots. Cette journée du 23 juillet, la première journée de front aux Dardanelles, a été marquée par la mort d’un de mes meilleurs amis, Dominique Chabuel ! (1)

Il est mort ! C’est la parole qui revient à chaque instant sur mes lèvres. J’en suis encore stupéfait et je me refuse à le croire, tant mon émotion a été grande. C’est une des natures que j’ai le plus ardemment aimées. Il était essentiellement bon, le cœur sur la main. Dites bien à ses parents que j’irai voir souvent sa tombe, et y réciter quelques prières comme si c’était mon propre frère».

Détail touchant ! En débarquant sur la presqu’île, les deux amis avaient dû se diriger de suite vers leur tranchée. Pour y arriver, il s’agissait de traverser un passage repéré par l’ennemi et extrêmement dangereux.

À ce moment se présente sur leur route un capitaine qui était prêtre. Avec une spontanéité vraiment admirable, Claude et son camarade lui demandent d’entendre leur confession, et fortifiés par ces quelques minutes d’entretiens intimes, ils s’engagent dans la zone si périlleuse. Quelques instants après, la mort, la terrible mort avait fait son œuvre.

À ce détail, il est facile de comprendre quelle était la foi, la piété du jeune soldat. Ses sentiments religieux étaient son plus ferme soutien et il aimait à en parler à sa mère, sachant combien cette assurance serait capable de soutenir son courage de vaillante chrétienne.

  • «Vous me recommandez de ne pas oublier la foi de mes parents. Oh ! n’ayez aucune crainte. Elle est bien comme une espèce d’auréole qui m’enveloppe. Je sais bien que ma destinée est entre les mains de Dieu ; chaque jour je l’invoque et le prie d’exaucer mes supplications».

Lorsque pour la dernière fois après une permission de détente, il reprit le chemin de l’Orient, il songea à se mettre sous la protection de Notre-Dame de la Garde.

«C’est là, disait-il, que j’irai frapper à la porte du cœur du Tout-Puissant». Aussi pouvait-il ajouter sans forfanterie :

«La mort ne me fait pas peur. Je suis allé faire mes dévotions, car la protection divine est bien le meilleur bouclier du soldat». Cette parole revient souvent sur ses lèvres. Ainsi, allait-il à Dieu avec l’allure franche et décidée du combattant.

À cette source, toujours ouverte pour lui, il n’avait aucune peine de puiser sa provision de courage. Elle ne fut jamais tarie. Cependant, cette campagne des Dardanelles avait été excessivement dure ; oui «j’ai souffert», disait-il à son frère. «Je puis te l’avouer, à toi qui connais la vie du fantassin». L’année suivante, envoyé sur la frontière gréco-serbe, il est versé dans une compagnie de mitrailleurs, et le service ne cesse point d’imposer à nos braves soldats les plus rudes sacrifices.

  • «Marches pénibles et forcées à travers les montagnes ; mal ravitaillés… Il n’y a pas de routes ; l’on suit de petits sentiers à travers champs… Je n’en pouvais plus ; mes pieds étaient blessés et il fallait marcher quand même».

Au milieu de ces souffrances, il pouvait cependant se rendre le témoignage de n’avoir jamais faibli.

  • «J’y ai mis - il s’agissait de son devoir - toute mon énergie et tout mon cœur… Il est évident, ajoute-t-il ailleurs, que le soleil d’Orient me tanne la peau, que les fatigues sont parfois dures ; mais j’ai de l’énergie, du cœur au ventre comme l’on dit vulgairement. Toutes ces souffrances, je les supporte et les offre au Bon Dieu. Je lui demande de te protéger, mon bon Charlot, au milieu de tous les dangers que tu cours sur la terre de France».

Puis ce qui double son courage, c’est la perspective du triomphe. «Malgré tout, santé et moral excellents… on aperçoit l’aube de la victoire ! Encore quelques coups de collier et la Bulgarie sera réduite à merci ».

Cette consolation ne devait point lui être accordée.

Parti pour l’expédition des Dardanelles, revenu en France pour se guérir d’une fièvre typhoïde, heureusement conjurée, affecté de nouveau à l’armée d’Orient, pour la campagne de Serbie, Claude Courbon est incorporé à titre de télémétreur dans un régiment mixte de tirailleurs et de zouaves. «Me voici coiffé de la chéchia, écrit-il, je t’assure que si tu me voyais, tu rirais».

Quelques succès, partiels, remportés en septembre et en octobre, le remplissent de joie. Son âme de patriote est toute vibrante de fierté : «Monastir n’est pas loin ; encore une petite avance et les Bulgares obligés de battre en retraite connaîtront peut-être l’heure du châtiment !»

Que n’a-t-il pu assister à leur écrasement, préparé par tous les sacrifices, tous les héroïsmes qui ont rendu possible la victoire de 1918 !

C’est le 6 octobre qu’il tombe mortellement frappé, en pleine poitrine.

En écrivant sa dernière lettre, le jour même de sa mort, il disait à ses parents en formule d’adieu : «Je vous quitte, l’heure n’est plus aux paroles, elle est à l’action … nous partons de l’avant…»

En avant ! En haut ! Ces mots sont ceux auxquels on aime à s’arrêter pour parler une dernière fois de lui ! En avant, vers le sacrifice, vaillamment accepté ! En haut vers la récompense, sûrement réservée au soldat chrétien.

1 - Voir la notice consacrée à Dominique Chabuel.

 

 

enterrement en Macédoine
enterrement d'un soldat français sur le front de Macédoine, 1916-1918 (source)

 

 

la mort de Claude Courbon, racontée par son lieutenant
 

Le lieutenant Péfourque, commandant la 2e compagnie de mitrailleuses du 2e RMA, a écrit à Marc Courbon pour lui annoncer la mort de son fils et les conditions de son inhumation :

«Aux Armés, le 12 octobre 1916,

Cher Monsieur,

Il est bien pénible pour moi de venir vous annoncer un grand malheur irréparable : ma lettre du 6 octobre ne vous disant pas malheureusement l’entière vérité.

Votre enfant n’a pas souffert : frappé à mes côtés, d’un éclat d’obus au côté gauche, il s’est affaissé en disant : "Oh les gars, j’ai mal au ventre" et a perdu immédiatement connaissance. Un pansement lui a été fait sur place et il a été aussitôt transporté au poste de secours. Il rendit, hélas ! son dernier soupir en y arrivant. Son visage a pâli mais a gardé une douce expression.

Au nom de sa famille éplorée, de ses amis, de ses chefs et de ses camarades, je lui ai dit : «Adieu !». Il dort de son dernier sommeil dans le village de Négocani, en territoire serbe, à 20 mètres à l’est de la route Florina-Monastir, devant la première maison de droite, à côté de quelques camarades morts également pour la France.

Une croix avec inscription au couteau passée à l’encre, plaque d’identité clouée, a été placée sur sa tombe, sur laquelle ses amis ont disposé une couronne en fleur du pays. Le petit drapeau tricolore du Sacré-cœur de Jésus trouvé dans son portefeuille, a été placé sur la tombe».

Claude Courbon, 1895-1916, imprimerie Théolier, Saint-Étienne, 204 p., non daté.

 

 

Claude Courbon a été enterré à Negocani (auj. Niki)

 

Negocani, plaque de verre (1)
Negocani, 1917 (plaque de verre)

 

Necogani, plaque de verre (2)
Negocani, 1917 (plaque de verre)

 

Negocani carte
Negocani, au sud de Monastir (Macédoine)

 

 

 

 

en 1915 et 1916, Claude Courbon appartenait au 1er R.M.A.

 

Historique du 1er régiment de Marche d'Afrique, couverture
                   Historique du 1er R.M.A.

 

 

en 1916, il était télémétreur à la compagnie de mitrailleurs

 

section mitrailleuse et télémétreur
une section de mitrailleurs et son télémétreur (debout, au centre)

 

mitrailleurs alpins, avec télémétreur
une section de mitrailleurs alpins et son télémétreur (au centre, à genoux)

 

4e section mitrailleurs du 37e RI, télémétreur
la 4e section de mitrailleurs du 17 RI ; au premier plan, le télémétreur

 

les servants d'une mitrailleuse, dont le télémétreur
les servants d'une mitrailleuse ; à gauche, le télémétreur

 

télémétreur à l'observation
mitrailleurs à l'exercice, avec télémétreur à l'observation

 

télémétreur en action
un télémétreur en action, à côté de la mitrailleuse

 

télémétreur 1912    Règlement sur les sections de mitrailleuses, 1916
le télémètre expliqué dans le Réglement sur les sections de mitrailleuses (source)

 

 

Claude Courbon est mort à Kenali en Macédoine (Serbie)

Claude Courbon est mort à Kenali (auj. Kremenitsa) en Macédoine alors partie du royaume de Serbie. Son régiment est engagé devant Medzidli (auj. Medjitliya) les 5 et 6 octobre 1916, comme le raconte l'Historique du 1er RMA, et ses effectifs ont été très "éprouvés".

 

Historique 1er RMA, extraits, oct 1916
extrait de l'Historique du 1er RMA ; il y a une erreur :
en haut de la page 52, il faut lire "6 octobre" et non "6 novembre"

 

 

Diapositive1
Medzidli, auj. Medjitliya, en Macédoine (alors Serbie)

 

Medzidli carte (entre Monastir et Florina)
les engagements du 1er R.M.A. les 5 et 6 octobre 1916 (source)

 

Medzidli aujourd'hui
carte actuelle, au sud de Bitola (Monastir en 1914)

 

Diapositive1
les noms anciens (1915) et les noms actuels

 

 

le paysage des derniers instants de Claude Courbon

 

Negocani (1)
Negocani (auj. Niki, en Grèce)

 

Negocani (2)
Negocani (auj. Niki, en Grèce)

 

 

 

 

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4 octobre 2018

Marcel COUVERT

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

Marcel Couvert, photo

 

 

Marcel COUVERT

 

 

COUVERT Marcel, fiche MPLF

 

Marcel Couvert est né le 22 novembre 1879 à Lyon. Il est mort le 20 mai 1917 à l'ambulance 2/14 installée à Œuilly (Aisne). Il avait trente-sept ans.

 

 

la fiche matricule de Marcel Couvert

 

COUVERT Marcel, fiche matricule (1)

COUVERT Marcel, fiche matricule (2)

COUVERT Marcel, fiche matricule (3)
fiche matricule de Marcel Couvert, né le 22 novembre 1879

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Marcel Couvert partit le second jour de la mobilisation au 109e Territorial de Vienne.

Versé en septembre au 99e d’Infanterie, il participa aux batailles qui se livrèrent en Champagne, sur la Souque et à Verdun jusqu’en 1917.

Parti d’abord comme caporal, il fit volontairement la remise de ses galons pour être incorporé en 1916 dans la compagnie hors-rangs.

Lors de l’avance de Roye, Ham, etc., on le remit de nouveau dans les tranchées, mais sans lui rendre son titre de caporal : il est mort en simple soldat.

Mais ce soldat était un vaillant. Le témoignage de son capitaine est des plus expressifs sur son courage.

  • «Le soldat Couvert, écrivait-il à sa femme, vient d’être blessé sérieusement. C’est un des meilleurs soldats de ma compagnie. Je fais des vœux pour que cet excellent patriote soit conservé à la France et à sa famille».

C’était en même temps un excellent chrétien, fidèle aux traditions de Sainte-Marie, toujours empressé à saisir les occasions pour témoigner de sa foi et de sa piété par une réception fervente des Sacrements.

Évacué, après sa blessure, dans une ambulance du front, il y fut trépané. Cette grave opération ne le sauva point, et l’aumônier dut annoncer sa mort en ces termes

  • «Votre frère s’en est allé dans les meilleurs sentiments, après avoir reçu en pleine connaissance, sur se demande, tous les sacrements de l’Église. Sa fin a été très calme, presque sans souffrance. N’était la pensée des siens qui l’a obsédé jusqu’à la dernière minute, il s’en serait allé très heureux et très fier de faire pour son pays le sacrifice de sa vie. Impossible de vous dire plus nettement qu’il nous a laissé à tous l’impression d’une belle âme et d’un riche caractère».

Précieux témoignage qui résume avec force une belle vie. Parents et amis aiment à recueillir de telles paroles : elles remplissent de fierté et sont une source de consolation. 

 

 

Marcel Couvert appartenait au 99e régiment d'Infanterie

 

99e d'Infantere, Vienne (carte postée en 1910)
soldats du 99e régiment d'Infanterie, à Vienne (carte postée en 1910)

 

 

Marcel Couvert est mort à l'ambulance 2/14, à Œuilly (Aisne)

 

Œuilly, carte
Œuilly, au sud du célèbre Chemin des Dames

 

 

  • source de la photo de Marcel Couvert : ici

 

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