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école Sainte-Marie à Saint-Chamond

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23 septembre 2018

Jules DUPIN

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

Jules Dupin, deux portraits

 

 

Jules DUPIN

 

 

DUPIN Jules, fiche MPLF

 

 

Jules Dupin est né le 24 mai 1890 à Feurs (Loire). Il est mort le 26 juillet 1915 à Linge (Alsace). Il avait vingt-cinq ans.

Après avoir bénéficié de deux sursis, il renonce au troisième et entre dans les Chasseurs alpins en août 1913. C'est dans ce régiment, le 30e bataillon de Chasseurs alpins, qu'il effectue ensuite la guerre.

Jules Dupin était un poète, un esprit délicat, féru de littérature et d'arts. Il est entré au collège Sainte-Marie en classe de 3e, venant de Montbrison, et obtient le baccalauréat en 1907.

 

 

fiche matricule de Jules Dupin

 

Jules Dupin, fich matricule (1)

Jules Dupin, fiche matricule (2)

Jules Dupin, fiche matricule (3)
fiche matricule de Jules Dupin, né le 24 mai 1890

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Jules Dupin
de Montbrison

Nous empruntons à la Préface du Journal de Jules Dupin les lignes suivantes. Elles sont le meilleur résumé de sa vie avant la carrière militaire :

Jules Dupin est né à Feurs (Loire) le 24 mai 1890. Il passa sa première enfance à Montbrison où habitaient ses parents. Il fut d’abord placé par eux au collège de cette ville dont il suivit les études en qualité d’externe, jusqu’en 3e et où il fit sa première communion. Il entra ensuite comme pensionnaire au collège Sainte-Marie, à Saint-Chamond. Il passait l’époque des vacances, soit à Rambert-sur-Loire, dans une propriété appartenant à ses grands-parents maternels, soit en voyage.

Très jeune, il étonnait souvent son entourage par l’élévation de son âme, la vivacité de son imagination, le caractère personnel de ses idées, par son amour passionné du beau, et par la justesse de ses appréciations sur les œuvres qui le lui révélaient.

Les notes qu’il a laissées (elles forment un volume, édité par les soins de sa famille) permettent difficilement de mesurer l’étendue de ses connaissances qui plus tard devint remarquable. Ces connaissances, il ne cherchait pas à en faire étalage ; mais lorsqu’il se sentait compris, il parlait de toutes les choses qu’il aimait, littérature, musique, arts plastiques, voyages, avec un enthousiasme, une fougue, une flamme de jeunesse qui rendaient sa conversation charmante ; il savait être gai, malgré une mélancolie native qui confinait parfois à la tristesse et dont certains feuillets de son journal sont imprégnés.

Il nous semble qu’à mesure qu’on verra cette âme si ardemment éprise de beauté se découvrir dans l’adolescent, puis dans l’étudiant, enfin dans le soldat, on reconnaîtra qu’elle justifiait pleinement cette pensée d’un autre homme, mort également avant d’avoir pu réaliser les promesses qu’il portait en lui : Alfred Tonnellé :

«On éprouve un besoin d’être pur pour s’approcher du beau, et de rester pur après l’avoir contemplé».

Ces quelques lignes laissent deviner de suite que Jules Dupin appartint de bonne heure à une élite. Jusqu’à la fin, il se distingua, et en employant ce terme avec toute sa force significative, nous voulons dire qu’il tint à honneur d’éloigner de son âme tout ce qui pouvait paraître vulgaire.

 

Jules Dupin, 1905
Jules Dupin, en 1905

 

A - Le collégien

Dès sa jeunesse, Jules Dupin avait pris l’habitude de porter sur lui de petits carnets pour noter ou des pensées ou des poésies. Ceux de 1905 se rattachent à son année de seconde. De courts extraits suffiront à montrer ce qu’il était déjà ;

«Il est au collège une devise dont on ne peut se passer. Je la prends dans une chanson comique qu’on nous a dite aujourd’hui : Le devoir avant tout !»

«La joie est le salaire du travail. Je l’ai expérimenté. On est heureux d’avoir fait son devoir, pour être récompensé d’avoir fait plaisir à Dieu, d’avoir contenté ses parents, de s’être fait plaisir à soi».

La pente de ses réflexions le conduisait aisément vers Dieu et alors sa pensée se transformait en prière :

«Je demande à Dieu de l’aimer ; de faire et de souffrir ce que j’aurai à faire et à souffrir, en pensant à lui toujours, même dans les joies. Qu’il m’aide à faire toujours mon devoir».

À son année de Rhétorique, couronnée par de brillants succès, on pourrait donner comme exergue cette réflexion tracée au lendemain de son baccalauréat, sur la plage de Mimizan :

«De toute son âme ! Oh ! quelle devise pour un jeune homme : faire tout de toute son âme ; travailler, aimer, croire, espérer de toute son âme !» Ce programme, il l’avait réalisé d’une façon supérieure, et l’on sent, à ses diverses réflexions, qu’il apportait au travail de son Ascension morale, une vigueur peu commune : «J’ai l’ambition de me distinguer des autres ; cette idée m’enthousiasme ; pour elle, je vais travailler».

«Mon Dieu ! faites que je vous aime dans l’étude et le travail ; faites que vivant avec le monde, je n’aie pas la frivolité du monde, mais goûte la paix des âmes qui savent réfléchir».

Pendant son année de Philosophie (1906-1907), il semble qu’il ait cédé avec moins de résistance à cette mélancolie dont il savourait, au fond, les inspirations idéales : «Mon travail de philosophie me pèse et me fatigue, je sens que je ne suis pas fait pour ces études trop réalistes et ardues. Je ne cherche pas là mon idéal et je ne m’y intéresse pas. Pas de vie, des choses inanimés, rien qui touche à la corde sensible de l’âme…»

Ce qui ne l’empêcha pas d’être reçu bachelier en juillet avec la mention bien. Il avait alors 17 ans. Chacune de ses étapes scolaires s’était terminée par un succès solide, éclatant. En Seconde il avait remporté 12 prix, dont 11 premiers ; en Rhétorique, 15, dont 14 premiers ; en Philosophie, il obtint tous les premiers prix de sa classe et en outre le Grand prix d’honneur offert par l’association amicale des Anciens élèves.

Mais surtout il avait réalisé son programme, non point pour effacer les autres : il connaissait le prix de la bonté, lui qui écrivait alors cette belle réflexion : «Être bon, aimable, pour ceux qu’on aime, pour ceux qu’on n’aime pas, pour ceux qu’on déteste», mais pour se rapprocher d’un peu plus près de son suprême Idéal, Dieu !

 

B - L’étudiant

Suivant le désir de ses parents, il se rendit à Lyon, en novembre, afin de commencer son Droit. En même temps et pour satisfaire ses goûts personnels il préparait sa licence ès lettres (section de grammaire). Il était installé avec son frère aîné dans un petit appartement donnant sur la place Ollier, en face du Rhône et de Fourvière.

Là, comme autrefois au collège, il se plaît à consigner ses souvenirs dans son carnet. Les mêmes pensées l’inspirent et trahissent sa constante aspiration vers l’Idéal :

«J’ai la nostalgie de l’éternité… Maman me disait un jour que cette idée l’éternité lui faisait peur ! Oh ! moi, non, elle est ma vie !» Toujours saisi par la grande idée du devoir - «La science du bonheur consiste à aimer son devoir et à y trouver son plaisir » - il ne néglige rien de ses études obligatoires, mais il sait trouver le temps de lire, et de lire beaucoup. On devine où l’emportent ses prédilections, Maurice de Guérin, Laprade, Châteaubriand, Montalembert, Longfellow, Basin, de Maistre (Xavier), Perreyve, Tonnellé, ces noms se retrouvent souvent sous sa plume, et il parle avec émotion de ces lectures qui l’élèvent. Puis il goûte en artiste les nobles jouissances de l’art musical ; il se fait dans sa chambre un petit musée avec ses gravures : Vierge d’Hébert, Jeanne d’Arc de Chapu, l’Idéal sortant de la matière brute, Vierge chrétienne en prière, Anges de Raphaël, Vierge du Grand-Duc, et de ces gravures il peut dire : «Je les aime, elles me parlent et sont un peu de moi-même !»

Lorsque le travail mérite d’être interrompu pour qu’il ne se transforme point en fatigue, il va demander aux spectacles de la nature, dans de belles promenades, la détente dont il a besoin ; il la demande surtout à son cher Montbrison, à son foyer où il trouve de si chaudes affections, à cette mère qui le comprend si bien, dit-il, et pour laquelle il professe le culte d’Ozanam pour la sienne ! Aussi éprouve-t-il toujours la même peine à «dire adieu», ne serait-ce que pour quelques jours.

«Départ de Montbrison ! Oh ! ces départs si pleins de mélancolie ! Pourquoi partir ? Laissez-moi m’arrêter ! Oh ! jamais je ne jouirai bien que pendant mes longues vacances !»

On comprend, d’après toutes ces notes et ces souvenirs, que Jules Dupin fut toujours à Lyon l’étudiant sérieux, qui n’admet aucune transaction avec le mal. Après une communion, il songe, dit-il, à la beauté du jeune homme heureux de pourvoir se dire : «Mon cœur est pur, mon âme ne s’attache point aux vétilles de ce monde. Elle repousse avec horreur les grossièretés, les légèretés, les méchancetés, et les impuretés de ce monde… Soyons de ceux-là ! soyons des âmes vibrantes !»

Oui il était de ceux-là, parce qu’il voulut ressembler aux meilleurs, et avec eux «aimer le beau, le vrai, le bien follement».

Dans cette atmosphère de travail, de piété et de vertu, il assurait le succès de ses diverses études. En juillet 1908, il passa très brillamment ses examens de première année en droit, et fut reçu licencié ès lettres au mois de juin 1910.

Il donna alors une orientation nouvelle et définitive à ses études. Ses parents voyant que ces goûts l’attiraient d’une façon spéciale vers la carrière des lettres lui avaient permis d’abandonner ses études de droit. Il se consacra donc uniquement à la préparation du Diplôme d’études supérieures ; on sait que ce diplôme suppose une étude approfondie de littérature ou d’art, et Jules se mit à réunir les éléments nécessaires pour composer un mémoire sur les œuvres poétiques et dramatiques de Madame de Staël. Ce travail l’intéressa dans la mesure même de l’application exigée pour qu’il fût vraiment original. Comme toujours il le fit «de toute son âme !», et le succès fut la récompense de son travail.

Il fallait alors songer à monter encore. C’est pour se préparer à l’Agrégation qu’après les plus agréables vacances égrenées entre l’Italie, Mimizan et son cher Montbrison, il dut s’installer à Paris. On le vit donc arriver au 104 de la rue de Vaugirard, excellente maison de famille, où là aussi un directeur plein de zèle se donne pour mission de grouper une élite et y réussit pleinement : Jules Dupin apprécie de suite ce milieu distingué et intelligent : «Je suis vraiment très bien… Bibliothèque, salle de journaux, salle de bridge, bonne nourriture, camarades agréables, dont plusieurs fort intelligents».

Il y contracta les plus solides amitiés et se fit une place bien à lui dans ce groupement d’étudiants sérieux, surtout préoccupés de fonder leur avenir sur la vertu et la piété.

Paris le charma donc sans l’éblouir. Il apprit à en connaître et à en admirer les monuments ; il profita largement des circonstances, si facilement trouvées, d’entendre des écrivains de marque, de suivre d’illustres conférenciers, de faire la connaissance de ces Directeurs des Jeunes, à l’esprit assez hospitalier pour se mettre en contact avec les étudiants les plus avides de se perfectionner et de se donner un peu plus d’ouverture d’âme. À ce point de vue, la réunion du 104 est un centre des plus vivants. Ceux qui patronnent ce cercle - ce sont à Paris les plus illustres parmi les académiciens et les hommes d’œuvre - ne comptent ni avec leurs occupations, ni avec leur temps pour entrer en relations avec les jeunes. Jules Dupin sut profiter de ce patronage et se procurer ainsi d’utiles excitations pour travailler avec plus de profit et d’élan.

Puis, grâce à d’excellents camarades, il fonda un cercle littéraire, avec réunions intimes, travail en commun, revue à lancer. Désormais il écrit des articles, il fait des poésies pour les Intimités ! «Notre petite revue poétique s’annonce très bien». C’est un beau temps pour cette âme, heureuse de s’épanouir au souffle de toutes les grandes idées qui circulent autour d’elle. Aussi peut-il écrire en toute sincérité : «J’aime mes camarades, j’aime Paris, le mouvement, les jardins, les musées et surtout les églises de Paris : Saint-Germain-l’Auxerrois, Saint-Étienne-du-Mont, Saint-Séverin, Saint-Germain-des-Prés, Notre-Dame ! J’aime les merveilleuses perspectives de ses quais, de ses places, j’aime la vie qui se dégage de tout cela. Certes oui, je suis heureux, je vis ardemment, je me nourris de grandes et belles choses, et puis surtout je veux être heureux, c’est une énergique volonté chez moi».

Il aurait pu ajouter : j’aime aller à Dieu comme je me plais à courir vers toutes les manifestations de la vraie beauté. «Je viens de passer une belle nuit à la Basilique du Sacré-Cœur ! Nuit d’adoration et de calme ! J’étais heureux de me senti sans travail, sans pensée devant le Sacré-Cœur qui m’écoutait».

Il entre même dans le Tiers Ordre de Marie : «J’ai voulu entrer dans ce tiers ordre en souvenir de mon frère Charles… À dater de ce jour, 25 février 1913, je fais mon existence plus recueillie, plus pieuse, plus soucieuse de l’intégrale pureté morale, plus gaie, plus régulière en un mot, car c’est bien le propre du moine d’avoir une vie réglée.

«Les oiseaux chantent ! Le jour est levé ! Petit novice de la sainte vierge, chante, toi aussi, chante, petit poète… Tous les jours je veux écrire un quart d’heure ! Ce sera ma méditation prescrite par le Tiers Ordre».

Entre temps, il prépare des articles pour la Revue Montalembert, organe mensuel de la réunion des étudiants. Il rêve toute une œuvre qu’il voudrait appeler histoire d’âmes : Rosa Ferruci, Alfred Tonnellé, Albert de la Ferronays, Mgr d’Hulst, Maine de Biran… Ce travail l’attire, et il trouve ainsi l’occasion de monter avec ceux qu’il voudrait «de tout cœur imiter».

Enfin, il multiplie les occasions de se procurer les jouissances artistiques les plus vives, en allant visiter des sanctuaires célèbres, nos belles cathédrales du Moyen Âge ; Notre-Dame de Chartres en particulier devint pour lui une «patrie de rêve». C’est que désormais, au lieu de préparer l’agrégation ès lettres, trop contraire à ses goûts, il s’orient vers le doctorat. Pendant toute l’année 1913, il se donne avec passion à la composition de sa double thèse. Les sujets choisis expliquent ses visites aux monuments du Moyen Âge et ses lectures de prédilection. La première thèse a pour objet «Le catholicisme romantique, son histoire, son action, les hommes qui l’ont créé, défendu : Ozanam, Rio, Montalembert ; leur œuvre». La deuxième thèse sera sur «La représentation de la Vierge Mère en France dans la sculpture, du XIIe siècle au Concile de Trente, 1563».

De cette période si active, recueillons encore deux souvenirs. Le premier est celui d’un petit volume de poésies, avec ce titre significatif Ascension du Cœur, auquel il consacra le meilleur de son âme. Il lui fallait bien donner une forme vivante à tant d’aspirations vers tout ce qui est beau, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable. Avec un peu d’enthousiasme, il appelle son manuscrit «sa chère œuvre», et il en donne le sens :

Infatigable, il faut par les chemins perdus
Pleurer, gémir, crier, mais parvenir au but.

«J’ai mis toute mon énergie à l’atteindre, ce but merveilleux, me donnant à moi-même l’image de la vie, de la lutte pour la beauté».

Le second souvenir se rattache à ses retraites annuelles à Clamart. À la fin de chaque étape scolaire, les meilleurs d’entre les étudiants du 104, le plus grand nombre va se recueillir dans la villa Manrèze. Qui a passé trois jours dans cette atmosphère de paix et de vie surnaturelle ne saurait oublier les émotions ressenties. Jules Dupin ouvre toute son âme à ces influences divines. C’est là qu’il trace ces lignes vibrantes, sous forme de programme : «Pour que ma conduite soit plus irréprochable, il me faut être chrétien sans restriction, sûr de la beauté, de la légitimité de ma mission… Mon Dieu, je vous consacre mes forces, ma vie, mon temps, mes membres pour travailler à vous conquérir des âmes par l’art et par la poésie, cet art bien compris, cette poésie qui vient de nous et qui nous mène à vous».

Mais l’âme du chrétien, du poète doit apercevoir le calice de la souffrance, et ne point repousser d’instinct cette coupe où il devine l’amertume. Le retraitant y songe en priant :

Mon Dieu
Donnez à votre enfant repentant de vous plaire,
Donnez-lui de savoir en Vous s’abandonner,
Pour que, quand il sera meurtri par la misère,
Il soit heureux, alors, pour avoir tant prié.

Et nous arrivons à cette heure de la souffrance, du sacrifice. Heureux l’étudiant qui a fait près de l’autel sa veillée d’armes pour être prêt à toutes les immolations.

 

Jules Dupin, en uniforme

 

C - Le soldat

Il est donc parti pour le service militaire. «Poussé, nous dit son meilleur confident, par son amour de la montagne. Jules s’était brusquement décidé à devancer de deux mois l’époque du service militaire, pour avoir la faculté d’entrer dans les chasseurs alpins. Il espérait pouvoir poursuivre au régiment ses études de doctorat alors fort avancées et les terminer dès son retour à la vie civile».

Cette première année se passe sans incident notable. Il aime son uniforme : «Je suis fier d’être alpin», il se heurte sans doute et souvent aux réalités de la caserne ; mais son capitaine est charmant, mais on le félicite sur son énergie à l’exercice, mais il revient souvent se retremper à la bienfaisante influence du foyer, dans son cher Forez, mais il songe beaucoup à ses fiançailles, à son avenir ensoleillé, et il se fait dire, sous un pseudonyme facile à déchiffrer, cet appel à l’espérance :

Prie et lutte et le jour de l’éternel revoir,
Nous serons plus heureux et meilleurs l’un par l’autre ;

mais il sent qu’il peut faire du bien autour de lui, et au bout de quatre mois, il confie à son cahier cette note révélatrice : «Que dire de mon service ? J’y ai trouvé des joies et des tristesses, des gaîtés factices et des abattements terribles. Que dire ! sinon que je n’ai pas changé, que j’ai toujours gardé la même âme, celle que dépeint mon cahier depuis 1908 !»

Pour un fils aussi attaché à la vie familiale, on comprend ce que la séparation imposée par la guerre eut de déchirant. Il ne craint pas de le dire, mais il jette au-dessus des paroles de tristesse son cri «espoir et confiance», et désormais il ira en avant dans la rude montée des batailles comme il est toujours allé plus haut dans les ascensions du cœur.

Jules Dupin partit donc pour les Vosges, avec son bataillon, le 10 du mois d’août. Il avait le titre de caporal-fourrier. Le 25 septembre, il était nommé sergent. Choisi comme agent de liaison auprès de son commandant, il voit la mort de bien près : «J’ai reçu, dit-il, une quantité si grande d’obus au Col du Bonhomme que je suis étonné de vivre encore». En décembre, il est dans la tranchée, à la Tête de Faux, à 1200 mètres d’altitude, «plus près de Dieu, dit-il», et ainsi veut-il «élever son âme !» Sursum !

Dans la nuit de Noël, il prit part à un violent combat, et sa brillante conduite lui mérita d’être cité à l’ordre du jour de sa division et nommé sergent-major chef de section.

En avril, il change de secteur. Vivre dans les boyaux lui avait paru spécialement dur, à lui si avide de larges et hauts horizons : «Pensez donc, vivre en dehors de la vie civilisée, depuis si longtemps ! J’ai des nostalgies de poésie, des nostalgies d’art, de beauté, de religion». Aussi quelle sorte d’ivresse, lorsqu’il doit s’installer dans les bois : «Je suis dans une forêt remplie de chants d’oiseaux et de murmure du vent… Envoyez-moi des articles sur la musique, la peinture, la sculpture, des fragments de poème ; tout me fait plaisir». Il s’organise donc une cagna, comme un petit palais… Sur sa table, il installe ses livres : «Il y a le livre de bon papa, le livré de Prénat (1), Intimités, les Ascensions du Cœur, les Cent meilleurs poèmes, Verlaine, Péguy, etc.» C’est l’idéal toujours rêvé qu’il rapproche le plus possible de la réalité.

Le 6 juin, il est nommé sous-lieutenant : sa vie devient plus active ; il trouve même parfois que la besogne est bien lourde pour lui. Mais ce qui le délasse, ce sont des conversations élevées avec un jeune chasseur, de vingt ans, simple soldat, en qui il retrouvait ce que «le Sillon lui avait fréquemment montré», désir d’apostolat, amour de la famille et vocation pour le service militaire. L’officier était content d’apporter à son soldat l’encouragement, les bonnes paroles «qui disent de croire» malgré tout.

Vers la mi-juillet, il attend, dans une surexcitation fébrile, les opérations annoncées. La première phase de la «grande tourmente» se déroule selon ses prévisions, et elle est terrible. Presque tous les officiers de son bataillon sont tués ou blessés ; il a perdu dans sa section un sergent et deux caporaux. «Le soleil est de trop, prétend-il, sur cette vision d tristesse… Mon Dieu, Mon Dieu, pitié !»

Ces mots sont les derniers qu’il ait écrits. Le lendemain, 26 juillet, il tombait frappé à la tête. Il avait enlevé avec sa section la crête du Lingekopf et payait de sa vie cette ascension vers une cime d’Alsace !

Selon le récit de son chef de bataillon, la 6e compagnie était en tête de l’attaque. Elle surprit l’ennemi par l’impétuosité de son élan, dépassa la crête et s’arrêta de l’autre côté.

Pour organiser la conquête, il fallut s’exposer. «Le sous-lieutenant Dupin faisait tout son devoir sans hésiter. Une balle le tua net. Ainsi se terminait à peine éclose une carrière d’officier. La noblesse de cœur, l’élévation de ses pensées s’imposèrent à mes réflexions et je saluais respectueusement ce jeune héros».

Noblesse de cœur, élévation de pensées : il est impossible de ne point souscrire à cet éloge. Jusqu’à la fin, comme on l’a fort bien dit, «il eut le souci d’être au premier rang partout, d’être excellent toujours, le plus ponctuel, le plus laborieux, le plus aimable» et, devant la mort elle-même, le plus vaillant pour mériter mieux le bonheur qui ne doit pas finir.

La mémoire du jeune poète mérita bientôt d’être consacrée par des strophes, jaillies du cœur d’un ami. Ces vers seront le cadre où nous aimons à fixer, en terminant cette belle physionomie de jeune homme, ancien de Sainte-Marie :

À l’assaut, l’arme au poing, en guerrier il est mort ;
Et c’était un poète, et c’était un artiste,
Fin, délicat, songeur et mystique, un peu triste,
Comme s’il pressentait un coup haineux du sort.

Un doux rêve, discret, demi-voilé, mais fort,
Dans cet âge où nul cœur à l’amour ne résiste,
Enlaçait chastement son âme d’humaniste,
Bercé par elle ainsi qu’un bel enfant qui dort.

Il tomba transpercé du front jusqu’à la nuque,
Sa courte vie, hélas ! hâtivement caduque,
Eut pour derniers concerts les fracas du canon.

Pour le saisir la mort bondit sur sa pensée,
Broyant et dévorant en sa fleur, l’insensé,
Un esprit magnifique et peut-être un grand nom.

Poète qui craignis de n’offrir au Seigneur
Que «les fruits sans éclat qu’on ramasse par terre»
Et qui, tout pénétré d’un amour salutaire,
Étais toujours resté sans reproche et sans peur ;

Toi qui portais dans le combat ton âme pure
Ainsi qu’un talisman d force et de bonheur,
Quand le vent de la mort effleura ta figure
Et que Dieu vint frapper aux portes de ton cœur,

Tu pus répondre : Me voici, je viens, mon Maître ;
L’espérance et la joie habitaient ma maison,
Je vous donne les fruits que je n’ai pu connaître,
Je vous donne les fleurs de ma jeune maison.

 

1 - Ce jeune Prénat, l’un des fils si regretté de M. Auguste Prénat, de Saint-Étienne, était son meilleur ami. Sa mort l’avait atterré. «Pauvre ami, disait-il, que j’aimais profondément. Il y avait entre nous une chrétienne union, comme on ne saurait en rencontrer que rarement ici-bas».

 

Jules Dupin, Les asecnsions du cœur, couv     Jules Dupin, Journal, 1905-1915, couv

 

 

 

 

la mort du sous-lieutenant Dupin dans le J.M.O.

 

JMO 30e BCA, 26 juillet 1915 (1)

JMO 30e BCA, 26 juillet 1915 (2)
extrait du J.M.O. (journal des marches et opérations)
du 30e Bataillon de chasseurs alpins, à la date du 16 juillet 1915

 

 

 

 

à la mémoire de Jules Dupin

 

les élites sacrifiées (4)

 

les élites sacrifiées (1)

les élites sacrifiées (2)

les élites sacrifiées (3)
Les Fleurs d'or : revue mensuelle, dir. Maurice Rocher, octobre 1915

 

 


 

 

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22 septembre 2018

Francisque DUPRÉ

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Francisque DUPRÉ

 

 

Francisque Dupré est né le 29 mars 1875 à Panissières (Loire). Il est mort le 13 septembre 1914 à Panissières.

Bien que son nom figure sur le monument aux morts de la commune de Panissières, il ne semble pas qu'il soit "mort pour la France". Le fichier des morts pour la France du site Mémoire des hommes ne compte aucune fiche à son nom.

Sa fiche matricule indique la date de décès, moins d'un mois après être arrivé dans son régiment, le 16 août 1914.

Francisque Dupré était notaire, et fils de notaire. En 1914, il est maire de Panissières.

 

 

acte de naissance de Francisque Dupré

 

acte naissance Dupré Francisque
acte de naissance de Francisque Dupré, né le 29 mars 1875

 

 

fiche matricule de Francisque Dupré

 

Dupré Francisque, fiche matricule (1)

Dupré Francisque, fiche matricule (2)
fiche matricule de Francisque Dupré, né le 29 mars 1875

 

 

 

recensement de 1911, commune de Panissières (Loire)

 

extrait recensement Panissières, 1911
la famille Dupré sur le recensement de 1911 à Panissières (rue de la Liberté)

 

Sur le recensement de 1911, on voit :

  • Benoît Dupré, né en 1845 à Saint-Galmier, notaire honoraire
  • son épouse : Marie Louise, née en 1854 à Saint-Étienne
  • Francisque Dupré, né à Panissières
  • son épouse : Marie, née en 1883 à Grand-Croix
  • leur enfant : Benoît Maurice, né en 1910

 

 

 

Panissières, rue de la Liberté

Francisque Dupré habitaite rue de la Liberté à Panissières.

 

Panissières, rue de la Liberté
Panissières, rue de la Liberté

 

 

Panissières, rue de la République, mairie

 En 1914, Francisque Dupré est maire de la commune de Panissières.

 

Panissières, rue de la République, mairie
Panissières, rue de la République, mairie

 

 

 

 

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21 septembre 2018

(Charles) Paul DURAND

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

(Charles) Paul DURAND

 

 

DURAND Paul, fiche MPLF

 

  • Il s'agit en réalité de Paul (et non Charles) Durand, comme le prouve la notice qui lui est consacrée dans le Livre d'or.

Paul Durand est né le 11 juin 1897 à Lyon (5e arr.). Il est mort le 8 décembre 1915 à Beaumetz-les-Loges (Pas-de-Calais) à l'ambulance 11/XVIII. Il avait dix-huit ans.

Il a été incorporé comme engagé volontaire au 26e régiment de Dragons le 6 septembre 1914.

Il est passé au groupe cycliste de la 1ère Division de cavalerie (ce groupe est rattaché au 26e bataillon de chasseurs à pied) le 26 novembre 1915. Il a été blessé sur le champ de bataille (l'endroit n'est pas mentionné dans les documents) et est mort dans l'ambulance (poste médical) 11/XVIII situé à l'arrière de la zone de combat.

 

 

fiche matricule de Paul Durand

 

Paul Durand, fiche matricule (1)

Paul Durand, fiche matricule (2)
fiche matricule de Paul Durand, né le 11 juin 1897

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Paul Durand
de Lyon

Paul Durand s’engagea à dix-sept ans, et fut tué à dix-huit. Mortellement blessé, il eut autant de courage pour accepter la mort en chrétien qu’il en avait eu pour la braver. Sorti jeune de notre maison, il nous laisse pour toujours le souvenir de son âme affectueuse et franche.

Paul Durand s’était engagé au 26e Dragons, au retour d’un voyage en Angleterre. Après avoir tenu les tranchées pendant dix mois, il passa à un groupe cycliste et c’est à ce groupe qu’il fut cité de la manière la plus élogieuse pour lui.

Il s’exposait au danger avec une bravoure superbe, lorsqu’il fut frappé dans une tranchée à Beaumetz-les-Loges (Pas-de-Calais) le 8 décembre 1915 (1). Il se rendit compte de la gravité de son état, reçut les derniers sacrements avec beaucoup de piété, fit noblement son sacrifice.

Son corps repose dans le cimetière de Beaumetz-les-Loges.

1 - Cette affirmation ne semble pas très sure. En effet, Beaumetz-les-Loges n'était pas immédiatement sur le front, il n'y avait pas de tranchées de première ligne ; celles-ci sont plus au nord-est, autour d'Arras ou un peu au sud, à Bailleulval où se trouve la 1ère division de cavalerie. Beaumetz est le lieu où était installée l'ambulance, mais Paul Durand a été blessé ailleurs.

 

 

 

de septembre 1914 à novembre 1915, Paul Durand est au 26e Dragons

 

Dijon, caserne 26e Dragons
Dijon, caserne du 26e régiment de Dragons

 

un dragon du 26e
un dragon du 26e régiment

 

soldats du 26e Dragons dans les tranchées
soldats du 26e Dragons dans les tranchées

 

 

 

Paul Durand appartenait au groupe cycliste de la 1ère Division de cavalerie

Le 26 novembre 1915, il quitte le 26e Dragons pour le 1er groupe cycliste.

 

chasseur cycliste et sa pliante
chasseur cycliste et sa bicyclette pliante "Gérard"

 

cycliste sur le front, août 1915
cycliste sur le front, août 1915

 

2e bataillon de cyclistes
soldats du 2e bataillon de cyclistes (source : site chtimiste.com)

 

Raoul Dutacq, 1er groupe cycliste, 1915
soldat du 1er groupe de chasseurs cyclistes,
26e BCP, 1ère Division de cavalerie, en 1915 (source)

 

 

 

où Paul Durand a-t-il été blessé ?

On connaît le lieu de sa mort, à l'ambulance 11/18 de Beaumetz-les-Loges (Pas-de-Calais) mais on ignore le secteur de combat où il a été frappé.

En fonction des informations partielles tirées, d'une part de la localisation de l'ambulance et, d'autre part, du groupe cycliste auquel il appartenait, deux hypothèses peuvent être étayées.

 

Première hypothèse

Début décembre 1915, l'ambulance 11/18 est attachée à la 34e division d'infanterie. On peut donc supposer que Paul Durand relevait de l'un de ses régiments ou d'un service divsionnaire proprement dit (agent de liaison ?).

Depuis plusieurs semaines, la 34e D.I. est positionnée au nord d'Arras, entre les communes d'Anzin-Saint-Aubin, Sainte-Catherine, Saint-Nicolas et Roclincourt.

 

34e DI, nord d'Arras, sept 1915, légendé
troisième bataille d'Artois, préparation, 25 septembre 1915 (carte AFGG)

 

Est-ce là que Paul Durand a été blessé ? C'est une hypothèse probable.

Le J.M.O. (journal des marches et opérations) de la 34e D.I. fait état de bombardements sur son secteur. Par exemple le 7 décembre : «L'artillerie ennemie s'est montrée assez active (77 et 105) notamment sur le sous-secteur nord» ; et le 8 décembre : «Rafales intermittentes de l'artillerie ennemie». Paul Durand en a peut-être été la victime.

  • On lit dans ce J.M.O. le mention d'un lieu appelé «Maheas» ou «centre Maheas». Ce n'est pas une appelation géographique mais une dénomination faisant référence au colonel Maheas, du 88e R.I., tué en juin 1915 à Roclincourt.

 

JMO 34e DI, déc 1915 (1)

JMO 34e DI, déc 1915 (2)
J.M.O. de la 34e division d'infanterie, décembre 1915

 

 

Deuxième hypothèse

Paul Durand fait partie du groupe cycliste de la 1ère division de cavalerie. Or celle-ci se trouve à proximité de Beaumetz-les-Loges, à Bailleulval, zone de tranchées comme l'indique le J.M.O. de cette grande unité.

 

Diapositive1
zone occupée par la 1ère Division de cavalerie en décembre 1915, à proximité de Beaumetz-les-Loges

 

Paul Durand était-il alors affecté aux opérations de combat se déroulant dans ce secteur ? Dans ce cas, étant blessé il a été transporté à l'ambulance la plus proche, celle de Beaumetz-les-Loges.

Cette hypothèse est également envisageable, même si les indices pouvant la corroborer ne sont pas très nombreux. Parmi ceux-ci figure la mention d'un groupe cycliste dans le J.M.O. de la 1ère Division de cavalerie.

 

JMO 1ère div cavalerie, déc 1915, légendé
un groupe cycliste fait partie des éléments de la 1ère Division de cavalerie
à proximité de Beaumetz-les-Loges ; J.M.O., 18 novembre 1915

 

 

 

Paul Durand est mort à Beaumetz-les-Loges

En décembre 1915, la commune de Beaumetz-les-Loges n'est pas une zone de combat. Elle est située un peu en arrière et accueille l'ambulance 11/18.

 

Beaumetz, gare bombardée
Beaumetz-les-Loges, la gare bombardée

 

Beaumetz, rue des Loges
Beaumetz-les-Loges, carte envoyée par un soldat en 1915

 

Beaumetz, rue des Loges (2)
Beaumetz-les-Loges (Pas-de-Calais), rue des Loges

 

 

l'ambulance 11/XVIII de Beaumetz-les-Loges

Une ambulance ne désigne pas un véhicule (sauf si c'est une ambulance automobile) mais une unité médicale chargée de soigner les blessés et de les évacuer vers l'arrière. Elle peut changer fréquemment d'emplacement.

La numérotation des ambulances relevait d'un système logique au début de la guerre mais elle a été bouleversée au cours du temps.

Ainsi l'ambulance 11/XVIII, ou 11/18, signifiait qu'elle était la 11e ambulance du XVIIIe (18e) corps d'armée. Mais, en 1915, elle semble relever, un temps, du 17e corps d'armée puisqu'elle est mentionnée dans le J.M.O. de cette grande unité.

On apprend, par exemple, que le 11 octobre 1915, elle quitte son emplacement de Bavincourt pour s'installer à Beaumetz-les-Loges, plus près d'Arras (J.M.O. du service de santé du 17e corps d'armée, 7-11 octobre 1915).

C'est là que Paul Durand, probablement mortellement touché, a succombé à ses blessures. Mais il avait été atteint dans un secteur combattant du front, peut-être devant Arras.

 

ambulance 11-18 à Beaumetz
J.M.O. du service de santé du 17e corps d'armée, 7-11 octobre 1915

 

L'ambulance 11/18 quitte le 17e corps d'armée à la date du 1er janvier 1916, suite à une réorganisation des Divisions ordonnée par le Grand Quartier général. Elle relève désormais de la 88e division d'infanterie territoriale comme nous l'apprend le J.M.O de cette unité, en date du 9 novembre 1915 : «le XVIIe corps d'armée en nous quittant nous a laissé l'ambulance XI/XVIII, de sorte que nous possédons 2 ambulances, etc...».

Mais cela n'intéressait plus Paul Durand...

 

ambulance 11-18 quitte le 17e CA, 1er janv 1916
J.M.O. du service de santé du 17e corps d'armée, 1er janvier 1916

 

Diapositive1
autour d'Arras, 11 octobre 1915 (carte AFGG)

 

 

 

 

en 1915, Paul Durand a été enterré à Beaumetz-les-Loges

Beaumetz-les-Loges se trouve au sud-ouest d'Arras. Paul Durand y a été enterré en 1915. Sa dépouille est-elle restée dans ce cimetière ? Ou bien a-t-elle été réinhumée ailleurs ? Nous n'en savons rien.

 

Beaumetz, cimetière
le cimetière de Beaumetz-les-Loges (Pas-de-Calais)

 

cimetière de Beaumetz-les-Loges
cimetière de Beaumetz-les-Loges, avril 2013

 

Beaumetz, carte IGN 1950, légendé
Beaumetz-les-Loges (Pas-de-Calais), carte IGN 1950

 

 

 

 

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20 septembre 2018

Joseph ESCOFFIER

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Joseph ESCOFFIER

 

 

ESCOFFIER Joseph, fiche MPLF

 

 

Joseph Escoffier est né le 16 juin 1886 à Ecully (Rhône). Il est mort le 28 janvier 1915 à la Grande-Dune, dans la région de Nieuport (Flandre occidentale, Belgique).

Il s'est engagé pour trois ans, en octobre 1906 au 2e régiment de Dragons dans lequel il a franchi toutes les grades de sous-officier. Puis il renouvelle son engagement deux années de suite. Et en 1910 il est admis à l'école de Cavalerie comme aspirant. Il en sort sous-lieutenant (nommé en septembre 1911), affecté au 30e régiment de Dragons.

Lieutenant en octobre 1913, il part au front le 31 juillet 1914 (!).

Il est inhumé à Nieuport-Bains.

 

 

fiche matricule de Joseph Escoffier

 

Joseph Escoffier, fiche matricule (1) jpg

Joseph Escoffier, fiche matricule (2)

Joseph Escoffier, fiche matricule (3)
fiche matricule de Joseph Escoffier, né le 16 juin 1886

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Joseph Escoffier
de Lyon

Voici en quels termes le colonel du 30e Dragons saluait la dépouille mortelle de Joseph Escoffier, tué le 28 janvier 1915, à la Grande-Dune, près de Nieuport :

  • «Le colonel a la douleur de faire part au régiment de la mort glorieuse du lieutenant Escoffier. Tout le monde du 30e Dragons pleurera cet officier d’élite qui n’a cessé d’être un exemple pour tous par le souci qu’il avait de son devoir et de ses hommes. Félicité maintes fois pour sa bravoure, cité à l’ordre du jour de la division et à l’ordre du corps de cavalerie pour actions d’éclat et services rendus, il a terminé sa courte et glorieuse carrière le 28 janvier, tué par un éclat d’obus pendant qu’il commandait sa section devant l’ennemi. Le régiment perd en lui un officier qui sera à jamais regretté».

Joseph Escoffier se trouvait à Sedan en août 1914 et commandait déjà une section de mitrailleuses. Le 19 août, il gagnait une première citation à la bataille de Neufchâteau (Belgique) ; une seconde pendant la retraite de la Marne ; trois autres s’y ajoutèrent ensuite.

Au milieu de décembre, son régiment passa en Belgique pour occuper les tranchées de Nieuport. C’est là que fixé pendant de longues semaines au poste le plus périlleux, «éperdument brave», il vit la mort en face et l’attendit avec le courage d’un Français et la résignation d’un chrétien.

On peut même dire qu’il la défia, car au moment de partir pour l’assaut de la Grande-Dune, il dit à un de ses camarades : «Si nous avons le bonheur de nous porter en avant, je parie d’installer le premier mes mitrailleuses derrière le premier rang de tirailleurs».

Les témoignages que les chefs et les pairs du jeune officier rendirent de lui sont de ceux qui confèrent à un nom la gloire la plus pure et peuvent laisser à la famille la plus haute fierté.

Dès avant la guerre, le caractère simplement et franchement chrétien de Joseph Escoffier avait inspiré à son égard la plus grande et la plus réelle admiration. S’intéressant au bien matériel et moral de ses hommes, il en était adoré, ce qui ne trompe pas sur la valeur d’un chef. Pour aider un de ses sous-officiers dans son avancement, il se fit chaque jour, pendant longtemps, son professeur. Même avant la guerre, nous dit un de ses camarades, «il fut parfois simplement héroïque».

«C’était, nous dit-on encore, une âme chevaleresque et désintéressée, et en même temps aimable, ouverte aux sentiments délicats et bons. J’appréciais en lui un cœur d’or, un caractère magnifique de loyauté et de franchise. C’était le type d’officier de France».

 

 

 

Joseph Escoffier, mentionné dans l'Historique du 30e Dragons

 

Historique 30e Dragons (1)
Historique du 30e Dragons, à la date du 20 août 1914

 

Historique 30e Dragons (2)
Historique du 30e Dragons, à la date du 5 septembre 1914

 

Historique 30e Dragons (3)
Historique du 30e Dragons, à la date du 28 janvier 1915

 

 

 

Joseph Escoffier est mort à la Grande-Dune, région de Nieuport

 

Nieuport, avant-poste, 1914
Nieuport, un avant-poste en 1914

 

tranchées à l'est de Nieupor1
1914-1915 : tranchée allemande abandonnée, à l'est de Nieuport

 

Nieuport, route détruite par obus de 75
Nieuport, 1914-1915, route cimentée détruite par un obus de 75

 

Nieuport, les tanks
Nieuport, les tanks (réservoirs) détruits par les obus

 

 

 

Joseph Escoffier est  inhumé à Nieuport-Bains

 

Nieuport, cimetière dans les dunes
Nieuport-Bains, cimetière dans les dunes

 

Nieuport, cimetière des Alliés (1)
Nieuport-Bains, cimetière des Alliés

 

Nieuport, cimetière militaires, soldats
Nieuport-Bains, cimetière militaire

 

 

 

 

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19 septembre 2018

Georges EYMARD

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Georges EYMARD

 

 

EYMARD Georges, fiche MPLF

 

 

Georges Eymard est né le 13 octobre 1894 à Lyon (Rhône). Il est mort le 22 juillet 1915 à l'ambulance 12/1 d'Aubigny-en-Artois (Pas-de-Calais) des suites e blssures reçus à Souchez.

Il est arrivé au 61e régiment d'infanterie le 15 décembre 1914, puis est passé au 159e d'infanterie le 3 juin 1915.

 

 

fiche matricule de Georges Eymard

 

Eymard Georges, fiche matricule (1) jpg

Eymard Georges, fiche matricule (2)
fiche matricule de Georges Eymard, né le 13 octobre 1894

 

 

 

Georges Eymard a été mortellement blessé à Souchez (Pas-de-Calais)

 

route de Souchez, maisons bombardées
route de Souchez, maisons bombardées, 1915

 

route de Souchez, soldats
route de Souchez, soldats, 1915

 

gare de Souchez, trois soldats
gare de Souchez, trois soldats, 1915

 

 

 

Georges Eymard est mort dans l'ambulance d'Aubigny-en-Artois

 

Aubigny-en-Artois, église transformée en ambulance, 1915
Aubigny-en-Artois, église transformée en ambulance, 1915

 

 

 

Georges Eymard est inhumé dans le cimetière militaire d'Aubigny-en-Artois

 

cimetière militaire Aubigny-en-Artois (1)
cimetière militaire d'Aubigny-en-Artois (source)

 

cimetière militaire Aubigny-en-Artois (2)
cimetière militaire d'Aubigny-en-Artois (source)

 

cimetière militaire Aubigny-en-Artois (3)
cimetière militaire d'Aubigny-en-Artois (source)

 

tombe de Georges Eymard à Aubigny-en-Artois
tombe de Georges Eymard à Aubigny-en-Artois (source)

 

 

 

 

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18 septembre 2018

Paul FAVIER

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Paul FAVIER

 

 

FAVIER Paul, fiche MPLF

 

Paul Favier est né le 12 janvier 1891 à Saint-Étienne. Il est mort le 5 octobre 1916 à l'hôpital temporaire n° 4 de Mayenne (Mayenne). Il avait vingt-cinq ans.

Il appartenait à la 13e section d'infirmiers militaires. La 13e section est attachée à la 13e région militaire de Clermont-Ferrand et son siège de carnison est à Vichy. Comme les autres sections, elle constitue une base arrière, en Z.I. (zone de l'intérieur) pour fournir des personnels au Service de santé des armées sur le front ou à l'arrière.

Paul Favier a dû se rendre à Vichy lors de son incorporation en mars 1915. Il a ensuite été affecté, selon la notice du Livre d'or, à Clermont puis à Aubervilliers.

En 1911, lors du recensement, il était "étudiant ecclésiastique"... mais selon le Livre d'or, il était devenu ingénieur aux usines Fives-Lille à Givors.

 

 

fiche matricule de Paul Favier

 

Paul Favier, fiche matricule
fiche matricule de Paul Favier, né le 12 janvier 1891

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Paul Favier
de Saint-Étienne

Ceux qui ont connu Paul Favier n’ont point oublié la physionomie de ce jeune ancien. Âme délicate et timide, il ne cherchait point au collège à attirer les regards. Il semblait même se plaire à rester dans un rôle de modestie habituelle. Cependant ses maîtres savaient qu’ils avaient en lui un disciple consciencieux, très attaché à son devoir ; ses camarades appréciaient la bonté de son caractère et pour tous, il était le bon élève de Sainte-Marie.

Lui-même professait pour son collège un attachement profond, et quand il se trouvait au milieu de ses maîtres, il était facile de voir, à l’expression de sa physionomie et à l’éclat de son regard, combien il lui était aisé d’être l’enfant de la famille.

Lorsque la guerre éclata, il se trouvait à Givors, ingénieur des usines Fives-Lille. D’une constitution peu robuste, il avait été complètement réformé. Cependant cette situation ne pouvait convenir à la générosité de son caractère. Il ambitionnait sa part de service et de dévouement patriotique. C’est donc sur sa demande qu’il fut pris et versé dans l’auxiliaire.

Fixé d’abord à Vichy, dans l’hôpital 75, où l’on traitait les typhiques, il fut envoyé successivement à Clermont et à Aubervilliers. C’est là qu’il fut pris d’une crise d’appendicite, pour laquelle une opération fut jugée nécessaire.

Transporté à Mayenne, il subit cette opération, sans complication apparente. Elle s’était faite dans les meilleures conditions ; tout semblait annoncer la guérison prochaine. À sa mère, venue pour entourer de son affection son cher enfant, les docteurs prodiguaient les paroles de réconfort, lorsque soudain une hémorragie interne se déclara : le mal était désormais sans remède et la mort apparaissait imminente.

Sa pauvre mère, prévenue de suite, eut la douleur et la consolation tout à la fois d’assister à cette courte agonie. Elle perdait en lui son unique joie et le meilleur des fils. «Paul, a-t-elle pu dire avec une absolue vérité, ne m’avait donné que de la satisfaction».

Sans doute, cette fin brusquée, sur un pauvre petit lit d’hôpital, n’a rien de glorieux, au regard des hommes. Il n’est point mort sur un champ de bataille. Mais malgré tout, n’avons-nous pas le droit de dire qu’il est mort en brave ? Il a voulu servir la France ; pour elle il a supporté des fatigues excessives, vu la délicatesse de son tempérament, et le Bon Dieu l’a pris en pleine activité de service, à son poste, petit soldat, humble et modeste jusqu’au bout. Aux yeux de la foi, ce cadre a une véritable grandeur.

 

 

 

en 1914, Paul Favier était ingénieur aux usines Fives-Lille, à Givors (Rhône)

 

Givors, sortie usines Fives-Lille (1)
sortie des usines Fives-Lille, à Givors, avant 1914

 

Givors, sortie usines Fives-Lille (2)
sortie des usines Fives-Lille, à Givors, avant 1914

 

 

 

en 1915, Paul Favier dépend de la 13e section d'infirmiers à Vichy

 

hôpital militaire Vichy
Vichy, siège de la 13e section d'infirmiers militaires

 

Vichy, hôpital militaire, cour intérieure
Vichy, siège de la 13e section d'infirmiers militaires

 

 

 

Paul Favier est mort à Mayenne, hôpital n° 4, en octobre 1916

 

Mayenne, école supérieure de jeunes filles, hôp n° 4
l'hôpital n° 4 était située dans l'école supérieure de jeunes filles

 

 

 

 

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17 septembre 2018

Marc FINAZ

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Marc FINAZ

 

 

FINAZ Marc, fiche MPLF

 

 

Marc Finaz est né le 15 juin 1883 à Saint-Chamond. Il est mort le 12 novembre 1914 à Confrécourt (Aisne). Il avait trente-et-un ans.

Il a été blessé une première fois lors de la bataille de la Marne, puis était revenu au front.

Son père, Louis Antoine Marie, était notaire à Saint-Chamond. Lors du recensement, Marc Finaz était étudiant, il est devenu licencié ès lettres slon sa fiche matricule ; mais aussi licencié en droit et diplômé de sciences politiques selon le Livre d'or de l'école.

 

 

acte de naissance de Marc Finaz

 

acte naissance Marc Finaz
acte de naissance de Marc Finaz, 15 juin 1883 à Saint-Chamond

 

 

 

fiche matricule de Marc Finaz

 

Marc Finaz, fiche matricule (1)

Marc Finaz, fiche matricule (2)

Marc Finaz, fiche matricule (3)
fiche matricule de Marc Finaz, né le 15 juin 1883

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Marc Finaz
de Saint-Chamond

Marc Finaz appartenait à une ancienne famille de Saint-Chamond, où il naquit le 15 juin 1883. Son grand-oncle, le R. P. jésuite Marc Finaz, fut un des premiers missionnaires de Madagascar, où il passa trente ans de sa vie et où il mourut, à Tananarive, en 1881.

Après de brillantes études à l’institution Sainte-Marie, à Saint-Chamond, puis à la faculté des Lettres de Lyon, à la faculté de Droit de Paris et à l’École des sciences politiques, licencié en droit et diplômé de sciences politiques, il vint s’établir à Saint-Étienne et devint gérant de la Banque Ramel, Finaz et Cie.

D’une exquise délicatesse, cachant sous une grande douceur une réelle fermeté de caractère, il eut bientôt conquis l’estime de tous et de très sures amitiés. Les œuvres catholiques ne tardèrent à éprouver qu’on ne faisait jamais en vain appel à son dévouement et à sa charité.

Profondément royaliste comme tous les membres de sa famille, et convaincu que seule la monarchie pourrait rendre à notre cher pays les institutions religieuses et sociales qui avaient fait autrefois sa grandeur et sa force, il devint un fervent ami de l’Action française, dont il était abonné et actionnaire, et il faisait autour de lui une propagande discrète pour son cher journal. Lors de son départ pour le front, il avait eu soin de recommander à sa chère femme de lui mettre soigneusement de côté tous les numéros pour les lire à son retour.

Marié depuis le 10 juillet 1907 à sa cousine Marguerite de Villaine, le seule chose qui manquait à son bonheur, un enfant, lui avait été donné en 1913.

Il était donc parfaitement heureux lorsque la guerre éclata.

Lieutenant de réserve au 238e de ligne, il partit presque aussitôt pour le front. Ses chefs lui proposèrent d’être le porte-drapeau du régiment, mais il préféra rester à la tête de sa compagnie.

Son régiment fut d’abord envoyé en Alsace  où il séjourna tout le mois d’août, mais sans qu’il eût l’occasion de prendre part à aucun combat. Cependant il était admirablement prêt à faire tout son devoir. «Notre tour viendra bientôt, écrivait-il ; j’ai fait le sacrifice de ma vie : je suis entre mains de Dieu ; que sa volonté se fasse !»

À la fin du mois d’août, il partit pour le Nord et à peine arrivé aux environs d’Amiens, son régiment fut obligé de se replier sur Paris, à la suite de la retraite provoquée par la bataille de Charleroi.

Les 6 et 7 septembre, il part à la bataille de l’Ourcq et fut blessé, le soir du 7 septembre, d’une balle au bras, en menant sa compagnie à l’assaut des positions ennemies. Des témoins qui l’ont vu entraîner ses hommes sous les balles et la mitraille ont rapporté qu’il fit très brillamment son devoir et qu’il contribua à ramener au feu un bataillon d’un régiment voisin.

Sa blessure à peu près guérie, il est rentré au dépôt de son régiment, à Saint-Étienne, et sur l’avis du [médecin] major [médecin] ne devait retourner sur le front que dans le courant de novembre.

Mais son colonel réclamait des officiers et aussitôt le lieutenant Finaz demanda à aller reprendre son poste de combat.

Reparti le 28 octobre, il est tombé au champ d’honneur, le 13 novembre, dans les tranchées de Confrécourt (Aisne), frappé d’une balle à la tête.

Voici la lettre que le lieutenant de sa compagnie écrivit à sa pauvre mère pour lui donner des détails sur cette mort glorieuse :

  • «Je suis arrivé au 238e, le 24 septembre, avec un détachement de renfort, fourni par mon régiment. La compagnie dont je pris le commandement et que votre fils avait lui-même brillamment commandée avant sa première blessure, était bien réduite, et cependant tout le monde se mit à me parler du lieutenant Finaz. C’est à qui me vanterait sa distinction, sa délicatesse, son sang-froid, son courage.
    Vous pouvez dire, Madame, que votre fils avait fait naître chez tous ses hommes l’amour et la confiance.
    Lorsqu’il revint au régiment et que je lui remis le commandement de sa compagnie, il eut l’extrême délicatesse de me faire comprendre qu’il entendait me traiter en camarade et en collaborateur et non en inférieur.
    Nous avons travaillé douze jours ensemble et j’ai pu apprécier ses nombreuses qualités de cœur et d’esprit, ainsi que sa bravoure, son sang-froid, son énergie. Joignez à cela un souci constant d’épargner à ses hommes les fatigues et les risques, dans la mesure du possible, et de leur donner le maximum de bien-être, et vous saurez pourquoi nous l’aimions tous.
    Le 12 novembre, nous reçûmes l’ordre d’attaquer les positions allemandes, vis-à-vis de nous. Nous étions en contact depuis deux mois et, pas à pas, nous nous étions approchés, à moins de cent mètre, de leurs tranchées.
    Ce jour-là, la compagnie devait marcher en deuxième ligne ; mais pour des raisons que je ne peux ni ne veux développer ici, les deux attaques tentées par la première ligne échouèrent complètement, et nous eûmes à déplorer des pertes sensibles.
    Le 13, au matin, la 23 compagnie reçut l’ordre de se porter en première ligne et de recommencer l’attaque.
    Les premiers éclaireurs qui tentèrent de sortir de notre tranchée furent accueillis par un feu terrible. Ceux qui ne furent pas touchés durent se tapir dans un trou d’obus, entre les deux lignes, et une dangereuse hésitation passa dans toute la compagnie.
    Le commandant de bataillon qui se trouvait à nos côtés reçut l’ordre de continuer l’attaque coûte que coûte.
    Le lieutenant Finaz sentit bien que ses hommes marcheraient mal, parce qu’ils se rendaient compte, aussi bien que nous d’ailleurs, que cette attaque était vouée à un échec certain. Il sentit que ses éclaireurs qui devaient partir en avant sous la conduite d’un sergent ne feraient pas un pas de plus.
    Mais l’ordre était là ! Il dit au commandant : "J’y vais moi-même". Avant que le commandant et moi ayant pu l’arrêter - car nous savions que son sacrifice serait inutile - il partit pour commander lui-même ses éclaireurs.
    À peine sa tête émergeait-elle du parapet qu’une balle le tuait net.
    La nouvelle de sa mort se répandit comme une traînée de poudre, et bien que les balles et les obus fissent rage à ce moment, j’ai vu pleurer plus d’un homme et plus d’un officier… Nous l’aimions tant !»

De son côté, son beau-frère le lieutenant de Villaine (1), du 14e Dragons, dont l’escadron appartenait à la même division, écrivit :

  • «Je l’ai vu quelques instants après, entouré de ses hommes en larmes, calme et tranquille. Il dormait paisiblement son glorieux sommeil. Ô mon Dieu, réservez-moi une mort aussi belle !»

Ses obsèques furent célébrées avec une simplicité impressionnante, sous la mitraille, dans une église jusque là épargnée. Les dragons du peloton de M. de V. assurèrent les chants, puis le portèrent au cimetière dans une bière faite de morceaux de bois, provenant des tranchées. Ils avaient voulu la confectionner eux-mêmes et, suivant le témoignage de M. le curé d’A., c’est une merveille d’agencement aussi bien qu’un témoignage de l’amour des soldats pour leur chef.

Trois jours avant sa fin glorieuse, sachant que son régiment allait donner et qu’il avait de grandes chances, lui-même, de ne pas revenir, Marc Finaz fit ses adieux à sa femme et lui écrivit, le 10 novembre :

  • «Ce soir, nous attaquons les tranchées allemandes. Ce sera terrible. Dieu et Notre-Dame de Lourdes me protègent, et puis mon amour pour toi, et mon baby chéri dont l’image est sur mon cœur… Vous me manquez tant tous deux. Élève-le bien, ce petit bonhomme. Fais-en un bon chrétien. La religion et les bons principes, c’est tout dans la vie… Voici une petite violette cueillie dans le jardinet d’une maison démolie».

Il n’y a rien à ajouter à ces lignes si simples et si belles.

Marc Finaz qui savait qu’il marchait à la mort s’est offert volontairement pour la Patrie au suprême sacrifice. Il a donné sa vie, une vie où tout lui souriait, avec une résolution inébranlable et une pleine conscience du péril, sans aucune arrière-pensée d’avancement ni de gloire terrestre.

1 - François de Villaine, lieutenant de cavalerie est mort pour la France le 2 mai 1917. Son propre frère, Louis de Villaine était déjà tombé, mort la France, le 19 octobre 1914. Cf. Le Figaro, 19 juin 1917.

 

 

Marc Finaz est mort à Confrécourt (Aisne)

 

Confrécourt (1)
ruines de la ferme de Confrécourt (Aisne), 1916

 

Confrécourt (2)
ruines de la ferme de Confrécourt (Aisne), 1917

 

 

 

 

 

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16 septembre 2018

Maurice FOUCHÈRE

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Maurice FOUCHÈRE

 

 

FOUCHÈRE Maurice, fiche MPLF

 

 

 

Maurice Fouchère est né le 26 novembre 1892 à Lorette (Loire). Il fut blessé le 1er septembre au col des Journaux (Gérardmer, Vosges) et est mort le 13 septembre 1914 à l'hôpital d'évacuation de Gérardmer. Il avait vingt-et-un ans.

Maurice Fouchère était licencié en droit. Il appartenait au 28e bataillon de Chasseurs alpins.

Le lieu d'inhumation de Maurice Fouchère n'est pas identifié.

 

 

acte de naissance de Maurice Fouchère

 

acte naissance Maurice Fouchère
acte de naissance de Maurice Fouchère, 26 novembre 1892

 

 

 

fiche matricule de Maurice Fouchère

 

Maurice Fouchère, fiche matricul
fiche matricule de Maurice Fouchère, né le 26 novembre 1892

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Maurice Fouchère
de Lorette

De tous les témoignages rendus sur Maurice Fouchère, caporal au 28e bataillon de Chasseurs alpins, il ressort qu’il fut un brave apprécié de tous ses chefs et de tous ses compagnons d’armes.

L’un de ces derniers raconte avec émotion comment le 2 septembre, dans les bois de la Chapelle, il sut rallier une section désemparée. Trente hommes, privés de la direction de leur jeune sous-lieutenant, passèrent en désordre à côté du caporal Fouchère et de ses éclaireurs. De suite, il comprit qu’ils allaient au-devant de la mort, sans s’en douter. Virilement, il prit le commandement de ces fugitifs, et pendant que son détachement contenait l’ennemi, il les ramena tous sains et saufs à leur capitaine. On s’explique la reconnaissance de ces hommes qu’un acte de vigueur avait sauvés.

C’est le 6 septembre que Maurice envoyé en patrouille fut blessé, mais peu grièvement, à l’épaule et à la cuisse. Seulement il était resté au milieu des lignes ennemies. Les Allemands se contentèrent de calmer sa soif, sans chercher à le panser davantage. Puis ils le transportèrent dans un grenier. C’est là qu’il reçut les soins d’une brave femme, et cette vaillante Française, privée de son mari, presque sans ressources elle-même, lui prodigua toutes les attentions du plus délicat dévouement.

Quelques jours plus tard, les Allemands s’étant retirés, Maurice fut recueilli par des soldats français et transporté enfin à l’hôpital de Gérardmer. Son état s’était aggravé ; la gangrène venait de se déclarer, et le brave caporal comprit qu’il fallait songer à la préparation suprême.

Il se confessa, avec les sentiments d’une profonde piété, reçut l’extrême-onction, l’indulgence plénière et fit à l’abbé qui l’assistait ses dernières recommandations. Comme il avait un peu d’argent dans son porte-monnaie, il demanda des messes pour le repos de son âme, et vers deux heures du matin, le dimanche 13 septembre, il rendit son dernier soupir.

Ainsi sa mort fut celle du parfait chrétien, et par son attitude pleine de courage et d’énergie, il avait mérité cet éloge de son capitaine : «Maurice Fouchère était un de mes meilleurs soldats, parce qu’il avait la conscience du devoir à remplir».

 

 

 

Maurice Fouchère fut blessé au col des Journaux (Vosges)

 

col des Journaux, panorama
col des Journaux, dans les Vosges

 

 

 

Maurice Fouchère est mort à l'hôpital d'évacuation de Gérardmer

 

hôpital Gérardmer, Dr Claudius Regaud
au centre, le Dr Claudius Regaud à l'hôpital d'évacuation de Gérardmer

 

 

 

où Maurice Fouchère est-il enterré ?

 

Gérardmer, tombes de soldats
Maurice Fouchère a probablement été enterré, dans un premier temps, à Gérardmer

 

 

 

 

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15 septembre 2018

Jacques FOUJOLS

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Jacques FOUJOLS

 

 

FOUJOLS Jacques, fiche MPLF

 

 

Jacques Foujols est né le 14 octobre 1886 à Saint-Julien-en-Jarez (Loire). Il est mort de la fièvre typhoïde contractée dans les tranchées, le 4 octobre 1914 à l'hôpital militaire Villemin (1) de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Il avait vingt-sept ans.

1 - L'hospice civil Villemin était en construction en 1914. En vue de la guerre annoncée, les travaux sont arrêtés, des aménagements effectués et 150 lits militaires installés. Ne pas le confondre avec l'hôpital militaire de Nancy.

 

 

fiche matricule de Jacques Foujols

 

Jacques Foujols, fiche matricule
fiche matricule de Jacques Foujols, né le 14 octobre 1886

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Jacques Foujols
de Saint-Étienne

Le nom de Foujols a été pendant de longues années inscrit au catalogue des élèves du Collège. C’est dire que notre cher ancien appartenait à une de ces familles admirables de la région stéphanoise, où l’on se fait un honneur et un devoir de donner à la France de nombreux défenseurs.

Jacques était donc l’un des fils d M. Louis Foujols.

Parti dès le début de la mobilisation, comme caporal réserviste au 339e d’infanterie en garnison à Aurillac, il fut envoyé de suite à Gap. Il s’agissait alors de défendre la frontière italienne, puisqu’on ne savait pas encore si nos voisins resteraient nos ennemis ou deviendraient nos alliés.

Dès que la question de l’attitude de l’Italie fut réglée, le régiment de Jacques fut dirigé sur Épinal et de là vers le Grand-Couronné. Pendant tout le mois de septembre, le brave fantassin et ses compagnons d’armes, sous la conduite du général de Castelnau, furent les héroïques adversaires des Allemands : on sait comment cette vaillance déjoua tous les rêves de l’ambitieux Kaiser.

C’est durant cette période de luttes ardentes, toujours renouvelées, que Jacques contracta les germes de la fièvre typhoïde. Condamné à boire une eau contaminée par les cadavres des hommes et des chevaux, il tomba trop gravement malade pour rester davantage dans sa tranchée, et dut être transporté à l’hôpital militaire de Nancy.

Sans doute, ce n’est point sur un champ de bataille qu’il est tombé, mais il n’en est pas moins l’une des glorieuses victimes du devoir militaire. Il mourut pour la France, le 4 octobre, laissant à la sœur infirmière de son hôpital le souvenir d’un pieux et excellent soldat : «Il était heureux, se plaisait-il à dire, d’avoir fait tout son devoir. Il donnait sa vie pour le salut de la France. Vous écrirez à mes parents, ajoutait-il, que ma dernière pensée a été pour eux. Qu’on ne pleure pas sur moi, car je vais jouir d’un bonheur éternel».

Rien de plus grand que ces morts de nos jeunes héros. Ils disent adieu à la vie, avec la simplicité des âmes réconfortées par les assurances de la foi… Comme ils réalisent bien la parole de nos saints livres : « Moria mur in simplicitate, nostra !»

 

 

transcription de l'acte de décès de Jacques Foujols

 

transcription acte décès de Jacques Foujols
état civil de Saint-Étienne ; transcription de l'acte de décès de Jacques Foujols

 

 

 

l'hospice Villemin transformé en hôpital militaire

 

hospice militaire Villemin
l'hospice Villemin transformée en hôpital militaire en 1914 : Jacques Foujols y est mort

 

 

 

 

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14 septembre 2018

Pierre de FRAIX de FIGON

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Pierre de FRAIX de FIGON

 

 

FRAIX de Figon Joseph, fiche MPLF

 

 

Pierre de Fraix de Figon est né le 5 octobre 1884 à Saint-Chamond. Il meurt le 10 novembre 1914 à Brest (Finistère). Il avait trente ans.

Lors du recensement, il était étudiant en droit. Il est devenu ensuite avocat, à Moulins (Allier). Il a aussi dépendu du barreau de Riom et son nom est gravé sur la plaque commémorative du palais de justice à Riom (Puy-de-Dôme).

Il a effectué son service militaire de novembre 1904 à septembre 1905. Nommé caporal le 25 septembre 1905. Nommé sergent le 25 mars 1906.

Il est mobilisé en 1914 dans le 98e régiment d'Infanterie.

Blessé à Canny-sur-Matz (1), dans l'Oise, aux alentours des 22-24 septembre 1914 lors de la bataille de la Marne, il succombe à ses blessures le 10 novembre suivant à l'hôpital principal de Brest (Finistère).

Les obsèques de Pierre de Fraix de Figon ont eu lieu le 16 novembre 1914, à Moulins (Allier).

Pierre de Fraix de Figon est inhumé dans le cimetière communal d'Isserpent, dans l'Allier.

  • Médaille militaire, par décret du 11 avril 1920 : «Sous-officier brave et courageux, est tombé glorieusement au champ d'honneur le 24 septembre 1914 à Canny-sur-Matz».
  • Croix de guerre avec étoile de bronze.

1 - D'après le Journal des marches et opérations du 98e régiment d'Infanterie, du 2 août 1914 au 6 septembre 1919, colonel Gaube, Roanne Souchier imprimeur, 1924, p. 316-317.

 

 

 acte de naissance de Pierre de Fraix de Figon

 

acte de naissance Fraix de Figon
acte de naissance de Pierre de Fraix de Figon, 5 octobre 1884

 

 

la famille de Fraix de Figon dans le recensement de 1886

 

de Fraix, recensement 1886 (1)

de Fraix, recensement 1886 (2)
recensement de 1886, Saint-Chamond, Grande Rue (act. rue de la République)

 

En 1886, la famille de Fraix de Figon habitait au n° 35 de la Grande Rue à Saint-Chamond, dans la maison Thiollière.  Joseph de Fraix (rentier) et son épouse, Jeanne Thiollière, ont alors neuf enfants ; il y a deux domestiques au service de cette famille.

 

 

 

fiche matricule de Pierre de Fraix de Figon

 

FRAIX de FIGON de, Pierre, fiche matricule (1)

FRAIX de FIGON de, Pierre, fiche matricule (2)

FRAIX de FIGON de, Pierre, fiche matricule (3)
fiche matricule de Pierre de Fraix de Figon, né le 5 octobre 1884

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Pierre de Fraix n’est pas resté longtemps à l’Institution Sainte-Marie. Mais il y a terminé ses études et son souvenir reste vivant parmi ses maîtres et ses anciens condisciples.

Il y fut toujours l’élève foncièrement attaché à tout son devoir. Lui-même d’ailleurs parlait avec joie et reconnaissance de son passé de collégien, et ce témoignage, pour ceux qui connaissent l’âme des jeunes gens, est un de ceux qui attestent avec le plus de force la noblesse des sentiments et la loyauté du caractère.

Ce fut à Lassigny, le 22 septembre 1914, que Pierre de Fraix fut mortellement blessé d’une balle à la tête, au moment où il commandait une section du 98e régiment d’Infanterie.

Évacué à l’hôpital maritime de Brest, où il fut trépané deux fois, il mourut de cette blessure, le 10 novembre. Il avait 30 ans. C’est dans les bras de son père et de mère, qu’il rendit le dernier soupir, avec les sentiments d’une piété et d’une résignation admirables. Après avoir reçu les derniers sacrements, en pleine connaissance, il offrit sa vie à Dieu pour le salut de la France coupable et lui demanda de le prendre pour épargner ses cinq frères, tous au feu.

Nous empruntons à la Semaine religieuse de Moulins le récit de ses funérailles :

«La cérémonie des obsèques de M. Pierre de Fraix de Figon eut lieu le 16 novembre 1914, présidée par M. le vicaire général Caillot, directeur diocésain de l’Enseignement libre, qui représentait en la circonstance Mgr l’évêque et le Comité des Écoles dont M. P. de Fraix était membre trésorier. Malgré le mauvais temps les gens étaient venus nombreux de tous les villages de la paroisse et des environs. Le cortège qui s’était formé au château de Beauplan pour la levée du corps, grossit le long du parcours et quand on arriva à l’église, celle-ci ne se trouva pas assez grande pour contenir tout le monde. Beaucoup durent assister à la cérémonie, du dehors, sous la pluie.

Tant d’empressement s’explique par l’estime et la sympathie dont la famille de Fraix-Thiollière est entourée dans toute la région. Puis c’était le premier enterrement dans la paroisse d’un enfant du pays victime de la guerre.

C’est ce que fit ressortir M. le vicaire général au début de son allocution, après la messe. La famille de Fraix, déjà au premier rang ici par le nom, les vertus chrétiennes et la bienfaisance, avait été la première par l’étendue du sacrifice en donnant à la patrie tous ses fils, sept frères à la fois sous les drapeaux ; et voilà qu’elle est frappée la première, la première en deuil. Mais d’être à sa place dans l’épreuve, pour l’ancien zouave pontifical, du soldat de Loigny, c’est la rançon de la gloire ; et si la mort d’un des leurs pouvait être la rançon de la vie pour les autres, les de Fraix, avec leur grand esprit de foi en verraient une suffisante compensation à leur sacrifice.

Cependant, le sacrifice est grand, quand on songe à celui est l’objet de tant de larmes, de tant de regrets. Par les dons de la nature, par les qualités de son éducation, par la délicatesse de ses sentiments religieux, Pierre de Fraix était le parfait modèle du jeune homme accompli. Aussi ne comptait-il que des amis et des admirateurs. Tous aujourd’hui éprouvent un véritable chagrin de le voir disparaître si prématurément. Sa perte sera particulièrement ressentie au Comité des Écoles, dont il ne faisait partie que depuis deux ans, mais où déjà il s’était montré l’un des membres les plus actifs par l’intérêt qu’il prenait aux questions scolaires, au travail des élèves et des maîtres, par tout le dévouement qu’il donnait à l’œuvre, sans mesurer son temps ni sa peine.

Élève de la Faculté catholique de Lyon, docteur en droit, jeune avocat d’avenir, catholique convaincu, il faisait concevoir de belles espérances ; il eût pu rendre de grands services à son pays et à l’Église. Dieu en a décidé autrement, puisqu’il nous l’a pris. Dieu choisit bien ceux qu’il prend ! La fin du soldat a été le digne couronnement de la vie du chrétien».

 

 

l'attaque de Lassigny : 22 septembre 1914

Le régiment de Pierre de Fraix de Figon a reçu l'ordre avec d'autres unités, notamment le 16e régiment d'infanterie et la 4e Brigade marocaine (composée de tirailleurs sénégalais et de tirailleurs algériens), d'enlever le village de Lassigny, le 22 septembre 1914.

Il est rendu compte de cette attaque dans les J.M.O. (journal de marches d'opérations) du 13e corps d'armée, de la 26e division d'infanterie et de la 50e brigade d'infanterie (grandes unités dont relève le 98e régiment d'infanterie).

L'attaque doit s'effectuer par le nord.

 

dispositif des grandes unités, Lassigny, 20 sept 1914
dispositif des grandes unités, Lassigny (Oise), 20 septembre 1914 au soir

 

JMO 50e brigade, 22 sept 1914 (1)

JMO 50e brigade, 22 sept 1914 (2)

JMO 50e brigade, 22 sept 1914 (3)
J.M.O. de la 50e brigade d'infanterie, 22 septembre 1914

 

lieux attaque Lassigny, légendé
localisation et mouvements des troupes, attaque de Lassigny, 22 septembre 1914
(on ne retrouve pas les points cotés du récit fourni par le J.M.O. ; la mesure de la cote a dû changer)

 

Canny et Lassigny, 26 sept 1914, légendé
au lendemain de l'échec sur Lassigny, 26 septembre 1914 (carte AFGG)

 

 

 

Pierre de Fraix de Figon est gravement blessé à Canny-sur-Matz (Oise)

La fiche matricule indique Canny-sur-Matz comme lieu de blessure ; mais la notice du Livre d'or évoque Lassigny. Cette distinction peut se résoudre en concevant que la notice fait référence à la bataille de Lassigny et la fiche matricule au territoire sur lequel se trouvait Pierre de Fraix de Figon quand il a été touché.

 

Canny-sur-Matz, aujourd'hui
Canny-sur-Matz (Oise), aujourd'hui, juillet 2013

 

 

 

hôpital principal (ou : maritime) de Brest

Pierre de Fraix de Figon est mort dans cet hôpital du Finistère le 10 novembre 1914, sept semaines après avoir été blessé dans l'Oise.

 

hôpital principal de Brest, 1914-1918 (1)
hôpital principal de Brest : marins blessés et soignés

 

hôpital principal de Brest, 1914-1918 (2)
hôpital principal de Brest : soldats convalescents

 

 

 

Pierre de Fraix de Figon est enterré à Isserpent (Allier)

 

Isserpent, vue aérienne, légendé
Isserpent est une petite commune de l'Allier où habitait la famille de Fraix de Figon

 

Isserpent, de Fraix, recensement 1911
Isserpent, recensement 1911

Sur ce recensement, Pierre est appelé Jean Pierre ; et sa profession d'avocat n'est pas mentionnée, contrairement à celle de son frère Jean, lui aussi avocat.

 

 

 

 

 

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