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école Sainte-Marie à Saint-Chamond

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22 août 2018

Joseph KLOTZ

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Joseph KLOTZ

 

 

KLOTZ Joseph, fiche MPLF

 

Joseph Klotz est né le 6 octobre 1893 [erreur sur la fiche] au Chesnay (Yvelines, anc. Seine-et-Oise). Il est mort (disparu) le 14 mars 1915 à Beauséjour (Marne).

 

 

fiche matricule de Joseph Klotz

 

KLOTZ Joseph, fiche matricule (1)

KLOTZ Joseph, fiche matricule (2)
fiche matricule de Joseph Klotz, né le 6 octobre 1893

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Joseph Klotz
de Saint-Chamond
caporal au 22 régiment d’Infanterie

Article de L’Avenir de la Loire, mai 1915

Le caporal Joseph Klotz, du 122e régiment d’Infanterie, est tombé glorieusement en Champagne, à l’assaut de Beauséjour, le 14 mars 1915, âgé de 21 ans !

Son grand-père paternel, Gustave Klotz, de vieille souche alsacienne était en 1870 architecte de la cathédrale de Strasbourg. Doué de remarquables aptitudes pour le dessin, Joseph Klotz préparait, lorsque la guerre éclata, l’examen d’entrée à l’école des Beaux-Arts.

Il fut incorporé au 98e régiment à Roanne. C’est avec une véritable joie et un enthousiasme patriotique qu’il y fit l’école du soldat, tant il lui tardait de combattre pour que l’Alsace bien-aimé, où son père était né et où chaque année il faisait lui-même un séjour de cinq à six semaines, fût enfin rendue à la mère patrie.

Au commencement de janvier 1915, il écrivit à l’un de ses proches une lettre qui nous est communiquée et dont nous extrayons les lignes suivantes :

  • «À la caserne ils sont rares les moments où l’on peut se recueillir ! Pourtant le 31 décembre, au soir dans mon lit, j’ai pu réfléchir, malgré le bruit infernal de la chambrée. Pendant quelques heures j’ai revécu toute cette triste année et tout de suite ma pensé s’est tourné vers ce cher F…, cet ami qui m’aidait tant de ses bons conseils et que la mort nous a ravis. Je le revoyais, parti il y a un an, avec l’uniforme que je porte aujourd’hui. En le revoyant si vivant devant mes yeux, je l’ai supplié d’avoir pitié de la France et de toutes les familles sans m’oublier ! Et j’ai confiance que, quand dans quelques jours je partirai au feu, il me guidera, me soutiendra dans ma fatigue et me ramènera sain et sauf, à moins qu’il ne juge préférable pour mon âme de m’emmener avec lui vers Dieu ! Car bientôt je vais partir : une dépêche peut arriver d’une minute à l’autre et nous envoyer au front, à notre plus grande joie. Il me tarde plus qu’à tout autre d’aller combattre ces Allemands et de reconquérir par la force des armes la belle Alsace. Il arrive enfin cet instant solennel où, quittant toutes nos plus chères affections, nous allons nous sacrifier pour la France !»

C’est dans ces sentiments qu’il quitta Roanne pour être versé au 122e régiment d’Infanterie et aller au feu. Lorsque l’ordre fut donné à la compagnie, où il était caporal, de sortir de la tranchée pour attaquer la tranchée allemande, que défendaient des mitrailleuses et des canons-revolvers, il n’hésita pas et courut bravement à la mort.

Voici ce qu’écrivait à son sujet un sergent de la compagnie, son camarade, à un autre sergent qui était aussi son ami : «À chaque instant, je songe à ce pauvre Klotz resté là-bas… Je me rappelle les derniers mots qu’il m’a dits, quelques minutes avant l’assaut : cette fois nous allons montrer au 122e que les types du 98e n’ont pas peur !»

Il n’eut pas peur en effet et tomba sans avoir tremblé !

De tels sacrifices, prévus et consentis par ceux qui en sont les victimes, peuvent humainement rester obscurs, sans gloire et même sans utilité apparente ; ils sont d’un prix infini aux yeux de Dieu. «C’est par l’effusion de ce sang généreux que la France se purifie et que s’achève l’intervention souveraine qui lui donnera la victoire».

 

 

Joseph Klotz a effectué sa formation militaire au 98e RI, à Roanne

 

Roanne, caserne du 98e
caserne Werlé à Roanne, dépôt du 98e régiment d'Infanterie

 

 

Joseph Klotz est mort à la ferme Beauséjour (Marne)

 

Beauséjour (1)
ruines de la ferme Beauséjour, en Champagne (Marne)

 

 

Gusatve Klotz, grand-père de Joseph, fut l'architecte de la cathédrale de Strasbourg

 

Gustave Klotz, statue
statue de l'architecte Gustave Klotz (source)

 

Gustave Klotz, photo
Gustave Klotz (1810-1880), grand-père paternel de Joseph Klotz

 

 

 

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21 août 2018

Alphonse LAMBERT

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Alphonse LAMBERT

 

 

LAMBERT Alphonse, fiche MPLF

 

Alphonse Lambert est né le 29 août 1891 à Charenton (Val-de-Marne, anc. Seine). Il est mort le 30 juin 1915 à Vienne-le-Château (Marne) et non le 4 juillet comme indiqué sur la fiche ci-dessus [voir ci-dessous la lettre de son capitaine]. Il avait vingt-trois ans.

Sa fiche matricule nous apprend qu'il avait perdu ses parents et vivait avec un tuteur, Charles Rey, domicilié à Annonay (Ardèche).

On retrouve la trace des parents dans l'état civil de Charenton :

  • la mère d'Alphonse, Marie Thérèse Gardon, est morte le 7 septembre 1891, une semaine après l'accouchement ; elle était née à Annonay. L'enfant nourrisson a donc probablement été confié à un membre de sa famille ou à un proche dans cette ville de l'Ardèche ;
  • le père (également prénommé Alphonse) apparaît, seul, dans le recensement de Charenton en 1901, au n° 68 de la rue des Carrières qui est le domicile déjà indiqué dans l'acte de naissance de son enfant ; mais pas de mention de son fils. Le père n'est pas mort à Charenton.

 

acte de naissance d'Alphonse Lambert

 

acte naissance d'Alphonse Lambert
acte de naissance d'Alphonse Lambert, né le 29 août 1891

 

 

acte de décès de Marie Thérèse Gardon, mère d'Alphonse Lambert 

 

acte décès Marie Thérèse Gardon, mère d'Alphonse Lambert
acte de décès de la mère d'Alphonse Lambert, 7 septembre 1891

 

 

fiche matricule d'Alphonse Lambert

 

LAMBERT Alphonse, fiche matricule (1)

LAMBERT Alphonse, fiche matricule (2)

LAMBERT Alphonse, fiche matricule (3)
fiche matricule d'Alphonse Lambert, né le 29 août 1891

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Alphonse Lambert
d’Annonay

Il a passé bien peu de temps au collège, le jeune aspirant d’Annonay. Mais au foyer de la famille, on ne reste indifférent pour aucun de ceux qui viennent s’y asseoir. Les fils de la dernière heure ont toujours droit à un souvenir de chaude affection.

Voici au sujet de sa mort, la lettre adressée par son capitaine à l’un des membres de sa famille :

Monsieur,

En réponse à votre lettre du 10 courant, j’ai le regret de vous faire connaître que l’aspirant Lambert a été tué à l’ennemi dans la journée du 30 juin en donnant à tous un bel exemple d’énergie et de dévouement.

Le 10 juin, Lambert indisposé et au repos à Vienne-le-Château, remontait spontanément aux tranchées, reprendre le commandement de sa section, le régiment ayant eu à subir, ce jour-là, une violente attaque ennemie. Il continue à exercer le commandement pendant les journées suivantes, au cours desquelles la compagnie fut très éprouvée.

Le 30, une nouvelle attaque allemande se produit, précédée d’un bombardement d’une extrême intensité. C’est au cours de ce bombardement que Lambert fut atteint à son poste par un obus tombé en pleine tranchée.

Immédiatement relevé par les brancardiers, il expirait quelques minutes après d’une blessure occasionnée par un éclat qu’il avait reçu dans la région abdominale. Il n’avait pas d’autre blessure apparente.

Je l’ai proposé pour une citation qu’il ne dépend pas de moi de lui accorder, avec la mention suivante :

  • «Indisposé et au repos au poste de secours, a rejoint sa section dès le début d’une violente attaque ennemie. S’est soutenu par son énergie dans les journées suivantes et a continué à exercer le commandement de sa section jusqu’au moment où il a été mortellement frappé».

Il était déjà proposé pour le grade de sous-lieutenant.

Son corps a été transporté à Vienne-le-Château, et inhumé par les soins du service de santé. Les honneurs militaires lui ont été rendus. Il repose au cimetière militaire.

Que la pensée de votre jeune parent est mort bravement en faisant son devoir puisse adoucir votre chagrin.

13 juillet 1915

 

 

la dépouille d'Alphonse Lambert a été transportée à Vienne-le-Château...

 

Vienne-le-Château, soldats
Vienne-le-Château, pendant la guerre

 

 

...et enterrée dans le cimetière militaire (en 1915)

 

les onze cimetières militaires de Vienne-le-Château
cimetière militaire à Vienne-le-Château

 

Argonne, Vienne-le-Château, cimetière national
cimetière militaire à Vienne-le-Château

 

 

 

 

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20 août 2018

Aimé LAMY

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Aimé LAMY

 

 

LAMY Aimé, fiche MPLF

 

Aimé Lamy est né le 15 novembre 1897 à Morez (Jura). Il est mort le 25 avril 1917 au sud du territoire communal de Courtecon (auj. Pancy-Courtecon), à proximité de Cerny-en Laonnois (Aisne) lors de l'offensive du Chemin des Dames. Il avait dix-neuf ans.

Il était caporal au 116e bataillon de Chasseurs.

 

 

fiche matricule d'Aimé Lamy

 

LAMY Aimé, fiche matricule (1)

LAMY Aimé, fiche matricule (2)
fiche matricule d'Aimé Lamy, né le 15 novembre 1897

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

André Lamy
de Morez

Engagé volontaire de la classe 17, Aimé Lamy avait été reçu à l’école Saint-Maixent, le premier de son groupe, sur 250 candidats.

Le jour même où l’on proclamait les résultats des examens, il tombait gravement malade, et était évacué à l’hôpital du Sacré-Cœur à Chambéry.

Une fois guéri de sa fluxion de poitrine, il rejoignit son bataillon en août 1916, et demanda à être dirigé sur l’école Saint-Maixent. Il lui fut répondu que ses camarades ayant déjà deux mois d’école, il ne pourrait rattraper ce retard, qu’il irait à Saint-Maixent au mois de novembre et qu’il y resterait jusqu’en mai 1917.

Aimé Lamy qui brûlait du désir de servir son pays n’accepta pas ; car il pensait qu’au mois de mai 1917, la guerre serait terminée.

Il demanda donc à partir sur le front (il était alors au 12e bataillon de Chasseurs alpins) ; sa demande ne fut pont agréée, sous prétexte que le 12 bataillon était alors au repos.

Mais quelques jours après, on demanda des renforts pour le 116e bataillon alpin, qui avait été décimé à Verdun.

Aimé s’offrit aussitôt et rejoignit le 116e à Verdun même. Pour l’offensive du 16 avril, il se trouvait au Chemin des Dames. C’est là que la mort vint le prendre. Il tombait le 25 avril, à 19 ans, à l’ouest de Cerny. On l’inhuma dans la tranchée du «Paradis».

 

 

le Chemin des Dames (Aisne) 

 

le Chemin des Dames, vu de Cerny
le Chemin des Dames est une voie de 25 km de long entre Aizy-Jouy et Corbeny

 

explosion grenade, 1917, Pancy-Courtecon
explosion d'une grenade à Pancy-Courtecon, 1917, photo allemande

 

 

Aimé Lamy est mort dans la tranchée du Paradis, à côté de Cerny

 

ruines sucrerie de Cerny, Chemin des Dames
ruines de la sucrerie de Cerny ; Aimé Lamy est mort à quelques centaines de mètres

 

Bois du Paradis, sucrerie de Cerny, vue aérienne
le Bois du Paradis, vue aérienne (source)

 

 

Aimé Lamy a été enterré dans la tranchée du "Paradis"

 

bois du Paradis, carte
Bois du Paradis (source) ; la tranchée de Fuleta a vu la murinerie du 321e R.I.

 

recherches tombes isolées, Cerny
cimetière du Chemin des Dames, à Cerny : recherche de tombes isolées ;
celle d'Aimé Lamy n'a probablement pas été retrouvée

 

le plateau vers Cerny, vu de Chivy
le plateau vers Cerny, vu depuis Chivy (source)

 

 

 

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19 août 2018

Paul LANGERON

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Paul LANGERON

 

 

LANGERON Paul, fiche MPLF

 

Paul Langeron est né le 3 mai 1894 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire). Il est mort le 22 août 1914 à l'aérodrome de Longvic (Côte d'Or).

 

 

acte de naissance de Paul Langeron

 

acte naissance Paul Langeron
acte de naissance de Paul Marie Philippe Langeron, 3 mai 1894

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Paul Langeron
de Montceau

Paul Langeron était né à Montceau-les-Mines, le 3 mai 1894. Il n’avait donc que 20 ans lorsque la guerre éclata, et cependant comme il s’était engagé fort jeune, il était libéré de tout service militaire, et depuis le 14 juin 1914 il avait été versé dans les services auxiliaires.

Avec son tempérament ardent et la fougue de son patriotisme, il ne pouvait accepter un poste de repos. Aussi, dès le 1er août, faisait-il démarches sur démarches pour entrer dans l’aviation. C’était là qu’il espérait pouvoir rendre le plus de services à son pays.

La nouvelle de son départ lui causa un bonheur immense. Jamais on ne le vit aussi rayonnant de joie que lorsqu’il put dire à sa famille : «Enfin, je pars !» C’était la joie et le cri du patriote.

Envoyé d’abord à Belfort, il survola Mulhouse et l’on devine quel ton prit alors sa correspondance. Il écrivit des cartes enthousiastes ; l’entrain semblait toujours grandir.

De Belfort, il fut nommé au centre d’aviation de Longvic, près de Dijon, comme pilote de la 2e réserve. Là, il s’exerçait et devait emmener un avion à la frontière. Il annonçait son prochain départ pour Toul. Ses lettres respiraient la même satisfaction ; l’ardeur joyeuse du début ne s’était point ralentie, et cependant il prenait de plus en plus le sentiment des périls réservés à l’aviateur. Dans une lettre écrite deux jours avant sa mort, il écrivait : «Notre métier est particulièrement dangereux. Outre les balles prussiennes, il y a les vols par eux-mêmes. J’espère bien cependant ne pas laisser ma peau cette année… mais, si je meurs, j’aurai fait mon devoir, tout mon devoir, et je serai mort en chrétien». Avait-il le pressentiment de sa fin prochaine ?

Toujours est-il que le 22 août il partait à 5 heures du soir, après un violent orage qui semblait à terre entièrement calmé. Il montait alors un Maurice Farman, comme observateur, avec un jeune pilote des plus renommés, au dire des officiers.

Que s’est-il passé ? On ne put le savoir. Lorsque l’appareil se fut élevé à 800 Mètres, on le vit lutter, se débattre, pris dans des remous terribles et tomber enfin, en feuille morte, pour venir s’écraser sur le sol. La mort de Paul Langeron fut instantanée. Il avait été écrasé sous le moteur.

Des accidents de cette nature, en pleine guerre, loin des lignes ennemies, laissent toujours un regret plus amer : ce n’est point là la mort à laquelle on veut songer. Et cependant, là, comme sur la tranchée, on tombe au poste du devoir. Paul Langeron avait exprimé ce sentiment dans la lettre que nous avons citée. Les regrets doivent donc être tempérés par l’assurance que laissent au cœur cette parole et ce souvenir.

 

 

Paul Langeron était aviateur

 

biplan Maurice Farman, Orléans - 1
un biplan Maurice Farman

 

biplan Maurice Farman, 1912
biplan Maurice Farman, 1912

 

appareil Henri Farman
un appareil Henri Farman ; Paul Langeron était sur un Maurice Farman

 

Longvic, départ d'un biplan, 1914
un biplan Bréguet à Longvic (Dijon), image de 1914

 

vue prise d'un aéroplane Maurice Farman
vue prise d'un aéroplane Maurice Farman

 

Bréguet tombé, 1924
un Bréguet tombé, 1924

 

 

 

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18 août 2018

Jean LAURENT

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Jean LAURENT

 

 

LAURENT Jean, fiche MPLF

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

 

Notre jeune ancien a été bien peu de temps l’élève de Sainte-Marie : mais cependant on y conservera fidèlement sa mémoire. Dès la première heure, il s’était classé parmi les plus vaillants au travail et surtout il se distinguait par la franchise de son regard, expression très vivante de la droiture de son caractère. C’était donc un «beau jeune homme» dans toute la force du terme.

Engagé volontaire, le 23 décembre 1914, il partit avant ses dix-huit ans. La générosité de sa nature l’avait incliné de suite à s’offrir comme jeune recrue pour travailler, avec les plus ardents, au salut de la France.

Il passa six mois au 4e régiment d’Artillerie à Besançon où il gagna rapidement ses premiers galons.

C’est alors qu’on l’envoya sur le front, au mois d’août de la même année. Nommé aspirant au 31e d’Artillerie, il eut la bonne fortune de rejoindre son frère aîné, juste à l’époque des attaques de Champagne, en septembre 1915.

Dès cette époque, au début même de sa carrière, il se montra vraiment passionné pour le métier des armes. Ses chefs surent apprécier de suite son intelligence, son esprit de sacrifice et sa large initiative. De ses hommes aussi il fut particulièrement aimé et l’on subissait aisément son prestige parce qu’il savait donner l’exemple du courage, en poussant le mépris du danger même jusqu’à l’imprudence.

Sa première citation date de janvier 1916, et dans cette même année il en obtint deux autres, à l’époque précise où, à sa plus grande joie, il fut nommé sous-lieutenant.

C’est en Champagne, au mois de mai 1917, qu’il trouva la mort. Il y revenait ainsi une seconde fois après avoir été à Verdun en août 1916. Ce fut le 20 mai 1917, qu’il prit part à une attaque d’infanterie ; lui, il se «donna tout entier» avec l’élan de son caractère déjà réfléchi, faisant ainsi plus que son devoir, et courant les plus grands dangers. De tout cela il parle avec une parfaite simplicité dans sa dernière lettre. Pour lui, c’est le d’armes le plus intéressant de ses deux années de guerre.

Pouvait-il penser alors qu’il en avait fini avec la vie militaire ? Le 25 mai, il fut blessé mortellement, par un obus qui lui coupa les deux jambes. On était à Moronvilliers…

C’est alors que sa riche nature se révéla tout entière. Plein de courage jusqu’au bout, absorbé par la pensée de ses hommes qu’il aimait profondément il comprit le sacrifice qu’il avait à faire. Généreusement il le fit pour la France et mourut en parfait chrétien, soutenu par un prêtre qu’il avait fait appeler de suite, en se rendant compte de la gravité de son état. Il repose aujourd’hui près de ses compagnons d’armes, dans le cimetière de Mourmelon-le-Grand.

 

Jean Laurent passa six mois d'instruction au 4e régiment d'Artillerie de Besançon,

la première moitié de l'année 1915...

 

4e Rég Artillerie, Besançon (1)
le 4e régiment d'Artillerie à Besançon, vers 1900-1905

 

4e Rég Artillerie, Besançon (2)
le 4e régiment d'Artillerie à Besançon, vers 1900-1905

 

4e Rég Artillerie, Besançon (3)
le 4e régiment d'Artillerie à Besançon, vers 1900-1905

 

 

...puis il combattit au sein du 31 régiment d'Artillerie

 

31e Rég Artillerie (1)
le 31e régiment d'Artillerie, avant 1914

 

31e Rég Artillerie (2)
le 31e régiment d'Artillerie, avant 1914

 

31e Rég Artillerie (3)
le 31e régiment d'Artillerie, avant 1914

 

 

 

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17 août 2018

Paul de LESTRAC

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

Paul de Lestrac, photo

 

 

Paul de LESTRAC

 

 

DE LESTRAC Paul, fiche MPLF

 

 

Paul Lestrac est né le 25 avril 1886 à Bourg-en-Bresse (Ain). Il est mort le 28 août 1914 (et non en 1917 comme l'indique la liste de la brochure), à La Fosse-à-l'Eau (Ardennes).

Il était officier de carrière, entré à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr et promu sous-lieutenant en septembre 1909.

En 1914, il était lieutenant et appartenait au 6e régiment de Marche de tirailleurs algériens. Ce régiment fut dissous en septembre 1914, suite aux pertes subies aux cours des semaines précédentes.

Citation : «Excellent officier plein d'allant et d'énergie. Le 28 août 1914, commandant sa section de mitrailleuses, a appuyé son bataillon, se portant à l'attaque de positions allemandes, en se portant lui-même en avant sous un feu violent d'artillerie et de mitrailleuses avec une audace et un sang-froid remarquables. Tombé mortellement frappé en abordant l'ennemi».

 

 

fiche matricule de Paul de Lestrac

 

DE LESTRAC Paul, fiche matricule (1)

DE LESTRAC Paul, fiche matricule (2)
fiche matricule de Paul de Lestrac, né le 25 avril 1886

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Paul de Lestrac
de Saint-Étienne

Soldat dans l’âme, Paul de Lestrac s’était destiné sans hésitation à la carrière militaire, pour continuer d brillantes traditions de famille.

En sortant de l’école de Saint-Cyr, il avait été attaché comme sous-lieutenant, puis comme lieutenant au 158e d’infanterie alpine. Après diverses stations à Lyon et dans les montagnes de Savoie, il partit pour le Maroc, et se trouvait à Debdou (Maroc oriental) lorsque la guerre éclata. On l’envoya de suite avec une division de troupes marocaines pour prendre part aux hostilités.

Ce rôle actif, au milieu des dangers de la guerre, au service de la France, répondait à toutes ses aspirations. Il fut chargé de commander une section de mitrailleuses au 3e bataillon du 6e tirailleurs algériens. Mais hélas ! sa campagne ne fut point longue. À ce poste périlleux, il devait tomber parmi les premières victimes. Son dévouement et son courage lui méritèrent d’être cité à l’ordre de la 6e armée dans les termes suivants :

  • «Excellent officier plein d'allant et d'énergie. Le 28 août 1914, commandant sa section de mitrailleuses, a appuyé son bataillon, se portant à l'attaque de positions allemandes, en se portant lui-même en avant sous un feu violent d'artillerie et de mitrailleuses avec une audace et un sang-froid remarquables. Tombé mortellement frappé en abordant l'ennemi».

 

 

 

le combat de Fosse-à-l'Eau

«Ce fut le 28 août 1914 à la Fosse-à-l'Eau. L'ennemi débouchait de la forêt de Signy-l'Abbaye ; ordre fut donné à la Division d'arrêter sa marche. Alors zouaves et tirailleurs - en larges culottes blanches, ceinture bleue ou rouge, chéchia écarlate, - chargèrent l'ennemi, comme ils avaient l'habitude de le faire au Maroc, loyalement à découvert, les officiers en tête. Et si impétueux fut leur élan, si héroïque leur charge que l'ennemi plia et que la première rencontre fut une première victoire.

Lorsque dans la nuit, sur ordre, la Division quitta la Fosse-à-l'Eau, l'ennemi n'osa pas la poursuivre et ce n'est que le lendemain, tard dans la matinée, que les Allemands lancèrent leurs colonnes d'assaut sur les ruines du village de Launoy.

Le choc avait été rude, sabre à la main, chargeant héroïquement à la tête de leurs bataillons, les commandants Clerc, Britsch, Mignerot et Sauvageot étaient tombés. Le capitaine Muller, mortellement atteint, passe à un tirailleur les papiers de sa compagnie ; celui-ci tend la main droite, une balle lui brise le poignet ; alors tranquillement le tirailleur prend de la main gauche les papiers précieux, et va les porter à son lieutenant avant de songer à se faire panser.
L'artillerie avait pris à la lutte une part active ; jusque sur les crêtes de la Fosse-à-l'Eau, ses batteries étaient venues se mettre en position, presque mêlées aux premières lignes d'infanterie».

Extrait de Pages de gloire de la Division marocaine, 1914-1918, éd. 1919.

 

 

 

Paul de Lestrac est mort à La Fosse-à-l'Eau (Ardennes)

 

JMO Division marociane, carte Fosse-à-l'Eau
carte extraite du J.M.O. de la 1e Division marocaine, 28 août 1914

 

 

 

 

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16 août 2018

Joseph LEVRAULT

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Joseph LEVRAULT

 

 

LEVRAULT Joseph, fiche MPLF

 

 

Joseph Levrault est né le 10 septembre 1890 à Valence (Drôme). Il est mort des suites de maladie le 11 novembre 1917 à l'hôpital temporaire central n° 39 de Bar-le-Duc (Meuse). Il avait vingt-sept ans.

Son père, Xavier Levrault, était inspecteur général des Eaux et Forêts.

Il a effectué son service militaire au 97e régiment d'infanterie, d'octobre 1911 à octobre 1913. Lors du recensement (1910), Joseph Levrault était étudiant ecclésiastique, élève au Grand Séminaire Saint-Sulpice d'Issy-les-Moulineaux. Il est devenu ensuite sous-diacre.

En 1914, il est au 8e régiment d'infanterie coloniale, dans un bureau à Toulon. Puis il passe au 71e bataillon de Tirailleurs sénégalais début mai 1915 et part aux Dardanelles (armée d'Orient). Il combat ensuite dans la Somme (1916), l'Aisne (avril 1917) et à Verdun. Il était infirmier brancardier.

Joseph Levrault meurt des suites d'une intoxication par les gaz, ayant refusé de se faire évacuer pour ne pas s'éloigner des blessés qu'il secourait.

  • Joseph Levrault avait un frère : Louis Levrault, mort lui aussi à la guerre.

 

 

fiche matricule de Joseph Levrault

 

Joseph Levrault, fiche matricule (1)

Joseph Levrault, fiche matricule (2)
fiche matricule de Joseph Levrault, né le 10 septembre 1890

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Joseph Levrault
d’Aubenas

Comme son frère Louis, Joseph fut vraiment «l’enfant» de Sainte-Marie. D’un caractère doux et facile, d’une piété sérieuse et très persévérante, il se distingua toujours par sa fidélité au devoir. Et cependant il était de ceux qui aiment à vivre sans bruit, sans attirer l’attention. Cette modestie l’avait au contraire signalé à ses maîtres ; on savait qu’on pouvait compter sur lui, et le titre de sacristain ne fut que la consécration légitime de son mérite, apprécié de tous.

Faut-il ajouter que la sympathie générale allait d’elle-même à cet élève consciencieux qui prêchait surtout par l’exemple et n’aimait point à s’imposer aux autres. On se plaisait à voir son bon sourire et sa physionomie était vraiment le reflet d’une âme élevée et délicate, toujours maîtresse d’elle-même, et toujours inclinée vers les interprétations charitables des hommes et des choses.

Avec cet ensemble de qualités sérieuses, on ne fut point surpris qu’il songeât au sacerdoce. La nouvelle de sa vocation n’étonna personne ; il était si naturel que le sacristain de la veille devînt le séminariste du lendemain ! Joseph Levrault entra donc au Séminaire de Saint-Sulpice. Il le fit avec le calme habituel qu’il apportait à toutes choses et cette vie de régularité parfaite, de piété et de travail devait répondre à ses plus intimes aspirations.

Lorsque nous le revîmes, au Collège, avec sa soutane, il nous semblait que nous l’avions toujours connu ainsi, tant il mettait de naturel et de simplicité à préparer son sacerdoce, à s’acheminer doucement vers l’autel de sa première messe. Mais cette consolation ne lui fut pas accordée. Dieu lui demanda un autre sacrifice, à l’aube même de sa carrière sacerdotale. Le jeune lévite l’accomplit avec une sérénité parfaite. Là encore, il avait conscience de se donner pleinement à Dieu, en s’immolant pour sauver son pays.

Comme il était d’une santé délicate, surtout à la suite d’une fluxion de poitrine assez grave, c’est dans le service auxiliaire qu’il fut mobilisé en 1914 et incorporé au 8e d’infanterie coloniale à Toulon. Il fut placé au bureau du trésorier où il resta jusqu’en mars 1915.

C’est à cette époque qu’on forma à Toulon même des bataillons sénégalais. Or, chose qui peut paraître étrange, notre cher soldat, d’humeur si pacifique, demanda à être incorporé à l’un d’eux, et il devint de suite infirmier au 71e. Au fond, les demandes de cette nature n’ont rien qui doivent surprendre beaucoup. L’aspirant au sacerdoce nourrissait le désir intense de se dévouer. En entrant au 71e, il savait qu’il pourrait satisfaire cette soif de se dépenser au service des autres.

Réuni au 58e colonial, le 71e sénégalais fut désigné pour se rendre aux Dardanelles. On partit de Toulon le 2 mai.

À peine débarqué, le régiment eut à soutenir de très vifs combats. Joseph recevait ainsi le baptême du feu dans des conditions vraiment dramatiques. Nous aimerions à connaître ses impressions, et c’est un regret pour nous d’être réduit à interpréter d’arides nomenclatures de dates et de chiffres.

Après avoir été ramené durant l’hiver, dans l’île de Mytilène, le 71e revint en France, au printemps de 1916 et fut bientôt versé dans l’armée qui préparait l’offensive de la Somme. On sait qu’elle commença aux premiers jours de juillet.

Là encore, Joseph dut connaître touts les péripéties des plus rudes combats. Son bataillon subit d’horribles pertes, si bien qu’il fut envoyé, pour se reformer, dans un secteur plus calme de la Lorraine.

Mais ce repos ne pouvait être qu’une halte, en attendant de nouveaux engagements. En effet, au printemps de 1917, le 71e se retrouve à l’offensive d’avril, au Chemin des Dames. C’est là que notre cher infirmier reçoit sa première citation. Le dévouement a beau être modeste ; la gloire, un jour, l’arrache à l’ombre même dont il s’enveloppe et lui donne un rayonnement d’honneur !

De nouveau très éprouvé, le bataillon sénégalais est ramené dans un secteur tranquille, jusqu’au mois de septembre. À ce moment, on le relance dans le feu de la mêlée, à Verdun, et on lui assigne un secteur, violemment bombardé. Les obus à gaz font au milieu de ces braves de terribles ravages et l’on comprend sans peine que le service de l’infirmier ait pu être spécialement chargé. Lui-même se trouve intoxiqué et pendant que son bataillon est relevé, il tombe malade, le 9 octobre.

Promptement le mal s’aggrave. Favorisée par l’intoxication dont se plaignait le pauvre infirmier, la diphtérie, la redoutable diphtérie se déclare. Transporté d’urgence à l’hôpital de Bar-le-Duc, Joseph reprend un moment bon espoir. La guérison s’accentue ; le malade entre en convalescence. Il se croit sauvé, lorsque soudain la mort le saisit. C’est fini. Il n’a plus de comptes à rendre qu’à Dieu.

N’est-il point permis de croire que l’infirmier trouva grâce de suite devant le Juste Rémunérateur des mérites de chacun ?

Ses chefs s’empressèrent de lui donner une dernière citation, suprême hommage rendu à son zèle et à son courage. Dieu s’était chargé de lui préparer l’entrée plus triomphale encore, dans la patrie qui ne meurt pas. Enfin ses compagnons d’armes tinrent à lui témoigner toute leur sympathie. Il recevait ainsi la récompense de sa charité. Une très belle couronne fut envoyée en leur nom sur sa tombe, et ses restes mortels reposent aujourd’hui au cimetière de Bar-le-Duc !

Cher Joseph ! Il aurait désiré se présenter à Dieu avec la couronne du sacerdoce. Plusieurs fois, au cours de ses permissions, le jeune sous-diacre avait cherché le moyen de faire une retraite au Séminaire d’Issy : ce désir ne put être exaucé. Il mourut humble séminariste, doucement, comme il avait vécu, mais avec le signe des prédestinés : sa dévotion à la Très Sainte Vierge avait souvent attiré l’attention de ses intimes, comme elle put constamment épanouir son âme et soutenir son courage. Est-il téméraire de dire qu’il avait alimenté surtout cette flamme de piété, dans le sanctuaire de Notre-Dame de Valbenoite, tout près de son autel ? Le jeune sacristain de Sainte-Marie ne se doutait point que sa veillée d’armes, au collège, le préparait ainsi aux chevaleresques émotions du lendemain.

 

 

élève au Grand Séminaire Saint-Sulpice d'Issy-les-Moulineaux

 

Séminaire Saint-Sulpice, Issy (1)
Séminaire Saint-Sulpice, Issy-les-Moulineaux

 

Séminaire Saint-Sulpice, Issy (2)
Séminaire Saint-Sulpice, Issy-les-Moulineaux ; Lorette, le vestibule

 

Séminaire Saint-Sulpice, Issy (3)
Séminaire Saint-Sulpice, Issy-les-Moulineaux

 

 

 

Joseph Levrault a fait son service militaire au 97e R.I.

 

Chambéry, caserne du 97e RI
caserne du 97e régiment d'infanterie, à Chambéry (Savoie)

 

soldats du 97e RI
soldats du 97e régiment d'infanterie, Chambéry

 

soldats du 97e RI, tenue de campagne
Chambéry, soldats du 97e régiment d'infanterie en tenue de campagne

 

 

Joseph Levrault est incorporé au 8e Colonial en août 1914

De santé fragile, Joseph Levrault est affecté au service auxiliaire en 1914 et incorporé au 8e régiment d’infanterie coloniale à Toulon. Il est placé au bureau du trésorier où il reste jusqu’en mars 1915.

 

Toulon, entrée du 8 Colonial
Toulon, entrée de la caserne du 8e régiment d'infanterie coloniale (début du XXe s.)

 

 

 

en mars-mai 1915, à Toulon, il devient infirmier-brancardier

au 71e bataillon de tirailleurs sénégalais

 

brancardier, 1915 en Champagne Pouilleuse
infirmier-brancardier, en Champagne Pouilleuse, 1915

 

infirmier-brancardier dans une tranchée
infirmier-brancardier dans une tranchée

 

infirmier-brancardier devant un bâtiment
infirmier-brancardier du 243e régiment d'infanterie

 

 

 

en mai 1915, il part en campagne avec le 71e bataillon de sénégalais

C'est avec le 71e bataillon de tirailleurs sénégalais que Joseph Levrault part aux Dardanelles (début mai 1915) puis fait toutes les campagnes en France : la Somme (1916), le Chemin des Dames (avril 1917), Verdun (1917).

 

irailleurs sénégalais débarquant aux Dardanelles
tirailleurs sénégalais débarquant aux Dardanelles (Turquie), 1915

 

Sénégalais soigné à Creil, Oise, 1915
médecin et infirmier soignant un tirailleur sénégalais à Creil (Oise) en 1915

 

irailleurs sénégalais à Coudun, Oise, 2 juin 1916
tirailleurs sénégalais à Coudun (Oise) en 1916

 

Sénégalais, bois de la Houssaye, Remaugies, Somme 2 juin 1916
tirailleurs sénégalais, bois de la Houssaye, Remaugies (Somme), 2 juin 1916


tirailleurs énégalais, photo couleurs, sans date ni lieu
tirailleurs sénégalais, Saint-Ulrich (Haut-Rhin), 16 juin 1917 (phot. Pail Castelnau)

 

 

 

Joseph Levrault est mort à l'hôpital central le-Bar-le-Duc

 

hôpital central Bar-le-Duc, concert, 1915
hôpital central de Bar-le-Duc, 1915

 

hôpital Bar-le-Duc, guerre
blessés de guerre à l'hôpital de Bar-le-Duc

 

 

 

Joseph Levrault a été enterré au cimetière de Bar-le-Duc

Mais lequel ? Le cimetière militaire ou le cimetière civil ? Son nom n'apparaît pas dans le liste des tombes de la nécropole de Bar-le-Duc (Meuse).

 

Bar-le-Duc, cimetière militaire
cimetière militaire de Bar-le-Duc, peu après la guerre

 

 

 

 

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15 août 2018

Louis LEVRAULT

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Louis LEVRAULT

 

 

LEVRAULT Louis, fiche MPLF

 

Louis Levrault est né le 28 octobre 1883 à Aubenas (Ardèche). Il est mort le 4 septembre 1914 à La Salle (Vosges). Il avait trente ans.

Il a effectué son service militaire de novembre 1904 à septembre 1905.

Louis Levrault était directeur de banque à la Société Générale. Il s'était marié le 24 juin 1912 à Clermont-l'Hérault (Hérault) avec Geneviève Fraisse (1884-1940).

En 1914, il était sergent au 52e régiment d'infanterie.

  • Louis Levrault avait un frère : Joseph Levrault, mort lui aussi à la guerre.

 

 

acte de naissance de Louis Levrault

 

acte naissance Louis Levrault
acte de naissance de Louis Levrault (Aubenas)

 

 

 

fiche matricule de Louis Levrault

 

Louis Levrault, fiche matricule (1)

Louis Levrault, fiche matricule (2)

Louis Levrault, fiche matricule (3)
fiche matricule de Louis Levrault, né le 28 octobre 1883

 

 

 

 

le combat du 4 septembre, au village de La Salle (Vosges)

Dans le J.M.O. du 52 e régiment, on trouve cette relation, à la date du 4 septembre 1914.

3 septembre - (...) Les Allemands s'installent dans des tranchées à 100 m au nord. Le village est barricadé et les maisons crénelées pendant la nuit.

4 septembre - L'ordre est donné de tenir La Salle le plus longtemps possible. Le 14e Bataillon de Chasseurs doit tenir les Jumeaux et, avec une compagnie, l'intervalle La Salle/les Jumeaux. Mais le 14e Chasseurs abandonne les Jumeaux et la compagnie qui devait tenir l'intervalle La Salle/les Jumeaux s'est installée à la Bourgonce. L'ennemi enveloppe la partie nord-est du village. La 3e compagnie qui occupe cette partie du village est cernée et perd d'un coup son capitaine et 30 hommes.

 

La Salle, La Bourgonce, les Jumeaux, carte
la commune de La Salle, les Jumeaux, La Bourgonce (Google maps)

 

Les Jumeaux, photo
Les Jumeaux, vus des Roches de Thoné (source)

 

La Salle, La Bourgonce, Les Jumeaux, mapcarta légendé
La Salle, les Jumeaux, La Bourgonce (Mapcarta)

 

route entre La Salle et La Bourgonce (les Jumeaux)
la route entre La Salle et La Bourgonce, au fond les Jumeaux

 

 

 

 

Louis Levrault est mort au village de La Salle (Vosges)

 

La Salle, entrée du village
La Salle (Vosges), entrée du village avant la guerre

 

La Salle, maisons détruites, août 1914
La Salle (Vosges), maisons détruites, août 1914

 

La Salle, village détruit, août et septembre 1914
La Salle (Vosges), village presque entièrement détruit, août et septembre 1914

 

 

 

 

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14 août 2018

Georges MAILLARD

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Georges MAILLARD

 

 

MAILLARD Georges, fiche MPLF

 

 

  • La fiche "mort pour la France" de Georges Maillard, sur le site Mémoire des hommes, est très lacunaire. J'ai recherché, à partir des indications fournies par le Livre d'or, dans l'état civil de Rive-de-Gier puis dans les registres matricules, et pu reconstituer les données suivantes sur la famille Maillard.

M.R.

Georges Maillard est né le 8 juin 1885 à Rive-de-Gier, jumeau de Camille Maillard né le premier.

Leur père était ingénieur et leur mère sans profession spéciale. Un premier fils était né en 1880, Louis, qui est cité dans le Livre d'or mais sans mention de son prénom.

Les deux jumeaux Maillard (Georges et Camille) ont fréquenté le collège Sainte-Marie de 1896 à 1903.

En 1914, Georges Maillard terminait ses études d'architecte à l'École des Beaux-Arts de Paris.

Il est mort le 27 août 1914 à Saint-Dié (Vosges). Il avait vingt-neuf ans.

Il appartenanit au 51e bataillon de chasseurs, avec le grade sergent.

  • Léon Bordet, du même régiment, du même grade de sergent, est mort le même jour et au même endroit que Georges Maillard.

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Georges Maillard
de Rive-de-Gier
sergent au 51e bataillon de chasseurs

Les élèves du collège qui ont fait leurs études de 1896 à 1903 ne sauraient oublier Georges et Camille Maillard. «C’étaient les deux jumeaux !» Ils l’étaient certes, dans toute la force du terme, par leur caractère, leurs aptitudes, leur mutuelle affection, par la ressemblance frappante de leurs physionomies : on avait grand’peine à les distinguer l’un de l’autre, au milieu de la cour de récréation.

Ensemble, ils poursuivirent le cours de leurs études, avec les mêmes vicissitudes de joie et de difficulté. Certes, ils n’avaient rien de l’élève pacifique et endormi. Mais aussi, comme on aimait la vivacité de leur tempérament, la franchise de leur allure, la générosité constante de leur cœur !

En sortant du collège, ils avaient envisagé ensemble la même vocation. Leur préparation s’était faite dans une union toute fraternelle, en vue de la carrière d’architecte. Ils allaient donc mettre en commun leurs aptitudes, leur temps, leur vie tout entière ; de cette vie ils pouvaient avec entrain saluer à l’avance l’engageante perspective. Être travailleurs ensemble, êtres artistes ensemble, quelle joie, quel avenir !

Hélas ! la mort guettait l’un des deux frères et c’est Georges qui allait succomber au service de la France.

Mobilisé avec son cher Camille, comme sergent au 51e bataillon de Chasseurs alpins, il passa les deux premières semaines de la guerre en attente, sur la frontière italienne. Son bataillon arrivait, le 25 août, dans les Vosges, au secours de la première armée qui battait en retraite, sur tout le front des Vosges et de Lorraine. Il entra dans la bataille, le 26.

Le 27 août, le 51e reçut pour mission de couvrir la retraite et de retarder à tout prix l’avance sur Saint-Dié. C’était une mission de sacrifice ; le bataillon en fut considérablement éprouvé, à tel point qu’il n’a jamais été retrouvé de chasseurs de la section de Georges.

Le lendemain, les Allemands entraient dans Saint-Dié qu’ils abandonnaient à leur tour, quinze jours plus tard. C’est pendant l’occupation allemande de Saint-Dié et sous la direction de nos ennemis que furent ensevelis les chasseurs du 51e bataillon.

La fermière du champ où était tombé Georges, rentrant chez elle quelques jours après la bataille du 27 août, assista à son ensevelissement. Puis elle recueillit, pour les envoyer à sa famille, son portefeuille, son livret militaire et une médaille de Notre-Dame de Lourdes, cousue à son béret.

Ainsi disparaissait ce vaillant chasseur, dès le début de la campagne, sans que personne ait jamais pu donner des précisions sur les conditions de sa blessure et ses derniers instants.

  • «Le 15 septembre 1914, raconte son frère aîné (1), lui-même officier d’artillerie, les hasards de la campagne me faisaient rencontrer dans les Vosges les débris du 51e bataillon, alors réunis au 11e. J’eus alors la joie d’embrasser Camille, mais j’emportai de sombres pressentiments sur le sort de Georges que tous voulaient croire prisonnier seulement. Les officiers du bataillon me dirent quel vide laissait sa disparition. L’autorité dont il jouissait sur ses hommes, son entrain, son activité avaient fait de lui un des plus précieux auxiliaires de ses chefs, soit au cours de la constitution de ce bataillon de réserve, soit dans les deux journées de combats les 26 et 27 août».

Au moment de la mobilisation, Georges achevait ses études d’architecte à l’École des Beaux-Arts de Paris. Il devait prendre son diplôme au cours de cette même année. Ses grandes qualités de cœur lui avaient valu dans sa famille, comme parmi ses camarades, des amitiés et des attachements profonds. Le dévouement était la grande satisfaction de son âme.

1 - Il s'agit de Louis Maillard, né le 21 février 1880 à Saint-Julien-en-Jarez, ancien élève de l'École polytechnique et officier de réserve. En 1914, il est mobilisé au 5e régiment d'Artillerie lourde puis détaché à l'usine Girod, Compagnie des Forges et aciéries électriques, à Ugine (Savoie) comme sous-directeur.

 

 

actes de naissance des jumeaux Camille et Georges Maillard

 

MAILLARD Camille, acte de naissance
acte de naissance de Camille Maillard, 8 juin 1885, à Rive-de-Gier

 

MAILLARD Georges, acte de naissance
acte de naissance de Georges Maillard, 8 juin 1885, à Rive-de-Gier

 

 

la famille Maillard dans le recensement de 1886, Rive-de-Gier

 

MAILLARD recensement Rive-de-Gier, 1886
extrait du recensement de 1886, Rive-de-Gier

 

 

fiche matricule de Louis Maillard, né en 1880 (un frère de Georges)

 

MAILLARD Louis, fiche matricule (1)

MAILLARD Louis, fiche matricule (2)
fiche matricule de Louis Maillard, né en 1880

 

Aciéries électriques d'Ugine (1)
les Aciéries électriques d'Ugine où Louis Maillard était directeur pendant la guerre

 

Aciéries électriques d'Ugine (2)
les Aciéries électriques d'Ugine où Louis Maillard était directeur pendant la guerre

 

Aciéries électriques d'Ugine (3)
les Aciéries électriques d'Ugine où Louis Maillard était directeur pendant la guerre

 

 

 

fiche matricule de Camille Maillard, né en 1885, l'aîné des jumeaux

 

MAILLARD Camille, fiche matricule (1)

MAILLARD Camille, fiche matricule (2)

MAILLARD Camille, fiche matricule (3)
fiche matricule de Camille Maillard, né en 1885

 

 

fiche matricule de Georges Maillard, né en 1885, mort pour la France

 

MAILLARD Georges, fiche matricule (1)

MAILLARD Georges, fiche matricule (2)
fiche matricule de Georges Maillard, né en 1885, mort pour la France

 

 

les lieux des derniers instants de Georges Maillard, en août 1914

 

Saint-Dié et Dijon, carte IGN 1950, légendé
les lieux des combats du 27 août 1914

 

Saint-Dié, 1914 (1)
Saint-Dié fut occupé par les Allemands du 27 août au 10 septembre 1914

 

Saint-Dié, 1914 (2)
officiers allemands à Saint-Dié, septembre 1914

 

Saint-Dié, 1914 (3)
destructions allemandes du 27 août 1914 à Saint-Dié : jour de la mort de Georges Maillard

 

Saint-Dié, 1914 (4)
destructions allemandes du 27 août 1914 à Saint-Dié : jour de la mort de Georges Maillard

 

Saint-Dié, 1914 (5)
tombes de chasseurs alpins morts le 27 août 1914 à Saint-Dié

 

Saint-Dié, 1914 (6)
tombes de chasseurs alpins morts le 27 août 1914 à Saint-Dié : celle de Georges Maillard devait ressembler à ça

 

 

 

 

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13 août 2018

Pierre MANHÈS

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

Pierre Manhès, en unifiorme, debout
Pierre Manhès, 18e régiment d'Artillerie (source)

 

 

Pierre MANHÈS

 

 

MANHÈS Pierre, fiche MPLF

 

 

Pierre Manhès est né le 10 mai 1897 à Lyon (Rhône). Il est mort le 1er juillet 1916 à La Carrière de l'Éclusier (Somme), le premier jour de la grande offensive de la Somme. Il avait dix-neuf ans.

Il s'engage et arrive au 16e régiment d'artillerie à Issoire (Puy-de-Dôme) le 27 mars 1915.

En octobre 1915, il était artilleur au 18e régiment d'artillerie, à la 111e batterie de tranchée équipée de mortiers de 240 ; cette batterie n'opérait pas avec son régiment d'origine mais était mise à disposition de la VIe Armée (source).

  • «Le 1er juillet à 13h, dans le petit boyau d’accès à la position (Carrière de l’Éclusier) un obus lacrymogène qu’on n’entendit pas venir éclata à proximité, tuant le brigadier Manhès, le maréchal des Logis Bais et le sous-lieutenant Claise. Le brigadier portait des blessures au visage, au bas ventre et aux jambes causées par des éclats, il succomba de la suite de ses blessures et peut être de la commotion produite par l’obus».
    Extrait de la lettre du 14 juillet 1916 adressée par le capitaine Vernier commandant la batterie à la mère de Pierre Manhès.

Le 2 juillet, il a été enterré au cimetière du Verger à Cappy, dans la Somme. Puis sa dépouille a été transférée au cimetière de Loyasse (Lyon) dans le caveau familial.

 

 

 

fiche matricule de Pierre Manhès

 

Pierre Manhès, fiche matricule (1)

Pierre Manhès, fiche matricule (2)

Pierre Manhès, fiche matricule (3)
fiche matricule de Pierre Manhès, né le 10 mai 1897

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Pierre Manhès
de Lyon

Pierre Manhès arriva au Collège de Saint-Chamond à la rentrée d’octobre 1912. Élève de Seconde, dans la division des grands, il ne fit rien pour se faire remarquer ; c’était un modeste et un silencieux, mais des habitudes de piété très arrêtées, une application au travail toujours égale et inlassable le classèrent bien vite parmi les bons élèves.

Ses maîtres qui le connaissaient davantage constatèrent avec plaisir que chez lui le caractère était déjà formé ; mais il ne connurent pas tout de suite ce qui était comme le secret de cette âme : un sentiment très fort et très cultivé avait mis dans ce jeune homme une décision unique et fixe qui immobilisait toute sa vie intérieure dans la même direction et sur une seule voie ; ce sentiment c’était le patriotisme : question d’hérédité sans doute (il y avait eu des officiers de grande valeur dans sa famille), autant que du tempérament ; le fait est que, grâce à un patriotisme ardent, le sacrifice à la patrie était le rêve intime et caressé par ce jeune homme plutôt fermé qu’exubérant.

Ce patriotisme était davantage une flamme intérieure qu’un besoin d’activité extérieure. Qui s’en doutait parmi ses maîtres et ses condisciples ? Et si quelques paroles trahissaient ce rêve, qui les prenait au sérieux et leur attachait plus d’importance qu’à des pensées familières aux jeunes gens ? C’était cependant un cas très spécial ; cet élève qui à cause de son sérieux, de sa régularité et de son habitude d’agir beaucoup, vite et sans bruit, fut dès cette première année au Collège de Saint-Chamond choisi comme sacristain.

Ce jeune homme avait plusieurs cahiers où il recopiait des passages d’ouvrages patriotiques, tout ce qui avait trait aux sacrifices et aux dévouements à la patrie ; les cahiers ne parlaient que de la patrie, du bonheur de s’offrir et de mourir pour elle.

On a trouvé dans ses papiers d’autres petits cahiers où il notait les faits les plus intéressants de la vie de collège ; il y donne une place à part aux congés, surtout aux sorties de la fanfare. La fanfare faisait vibrer toute ses aspirations militaires. La fanfare dans un collège joue un rôle comme la fanfare dans un régiment. Sait-on ce qu’elle éveille dans l’âme des jeunes gens ? Celui qui écrit ces lignes se souvient de ne s’être jamais réveillé au collège, le jeudi, sans penser : aujourd’hui, c’est jeudi, il y a «fanfare» ; pourtant il ne faisait pas partie des musiciens. Grâce à la fanfare, le jeune Manhès se croyait déjà soldat et son âme un peu concentrée prenait son essor sur les pas bien marqués d’un morceau exécuté pendant les promenades des congés.

Voilà le jeune homme que la déclaration de guerre trouva à la fin de sa rhétorique. Ces vacances 1914, il les passa tout entières à se dévouer en montant la garde la nuit sur les ponts ou sur les routes, en accompagnant des officiers, en se mettant à la disposition des services de la mairie. Que la rentrée scolaire dut lui coûter !

Cependant on ne s’en aperçut ni dans son travail ni dans sa conduite ; mais sa vocation si prononcée était trop exigeante pour qu’on ne fût pas obligé d’y céder et à peine eut-il l’âge de s’engager, rien ne put le retenir.

Il fut tout de suite soldat et soldat modèle ; car ce n’était pas seulement la haine de l’ennemi qui lui faisait accepter les durs sacrifices de la vie de caserne au dépôt, et de la vie au front, c’était aussi l’amour du métier ; il aimait tout dans la vie du soldat, la discipline et les travaux, tout ce qui la caractérise, et prenant le plus largement possible sa part des fatigues et des tâches ingrates et difficiles il conquit l’estime de ses chefs et l’affection de ses camarades. Ses chefs s’accordent tous pour signaler sa conduite toujours satisfaisante, son ardeur même un peu téméraire, son patriotisme poussé jusqu’à l’extrême.

Ses camarades de régiment, ces humbles dont le cœur voit parfois si juste l’aimaient beaucoup. Plusieurs écrivent encore à la mère du jeune Manhès. Les deux lieutenants qui commandèrent la batterie où il se trouvait eurent pour lui une affection réelle, mêlée d’estime ; l’un a été tué à côté de lui par le même obus ; l’autre, le capitaine Vernier, facilita aux deux pauvres mères atteintes le même jour le pèlerinage aux chères tombes de leurs enfants.

Pierre Manhès avait été proposé pour deux citations. Dans l’une, à l’ordre de la Division, le capitaine avait mis :

  • «Nature d’élite ; toujours volontaire pour des missions périlleuses, s’est dévoué plusieurs fois pour assurer les liaisons téléphoniques sous de violents bombardements».

Pierre Manhès avait demandé à passer dans l’infanterie, trouvant que dans les crapouillots on n’était pas assez exposé (et cependant il l’était) ; il aurait trop voulu monter à l’assaut, entraîner ses hommes… Ses chefs ne permirent pas que sa demande fût acceptée. Il était désigné pour aller à l’école d’aspirants artillerie ; mais le bon Dieu lui a donné son galon d’or au ciel afin que la récompense fût plus belle. Il désirait vivement le galon et disait qu’il le mettrait à Notre-Dame de Valbenoite dont il avait été le sacristain.

Il semble que Notre-Dame de Valbenoite n’oublia pas l’élève qui se donnait tant de peine pour orner son autel ou préparer les illuminations de sa statue pendant la neuvaine préparatoire au 10 juillet. Elle recueillit son âme sur le champ de bataille le 1er juillet 1916, un samedi, pour le faire assister du haut du ciel à sa neuvaine glorieuse.

Ce fut pendant cette neuvaine qu’on apprit au collège la mort de Pierre Manhès, et le 10 juillet, au sermon du soir, le P. Directeur, rappelant à propos du miracle de Valbenoite la tendre dévotion des premiers élèves de Sainte-Marie, put ajouter que cette dévotion se maintenait toujours ; il cita deux exemples d’élèves de générations plus récentes, celui d’un civil, père de famille, qui voyageant en chemin de fer et reconnaissant des élèves de Sainte-Marie, lui avait dit cette parole significative : «Au collège de Saint-Chamond, j’ai appris à aimer la Sainte Vierge» ; et celui d’un militaire : ce soldat c’était Pierre Manhès, type magnifique du soldat français ; le Père Directeur rappela, les élèves d’ailleurs ne l’avaient pas oublié, sa piété envers Notre-Dame-de-Valbenoite, piété que la Sainte Vierge récompensait en ce moment dans le ciel.

La mort était pour lui une récompense ; il avait tant désiré donner sa vie pour la patrie : ce martyre le hantait comme le martyre pour la foi a été la hantise de certains apôtres et missionnaires.

Sa famille connaissait son aspiration ardente pour ce genre de mort. Il pensait ce que Guynemer disait à son père : «Tant qu’on n’a pas tout donné, on n’a rien donné». Il en parlait bien simplement ; au moment du départ, il disait : «Maman, vous savez mon rêve, toujours le même : tomber pour la France, une balle au front, en un jour de victoire».

Dieu l’a exaucé ; il est tombé en preux, face à l’ennemi, beau soldat, fier chrétien, en un jour de victoire, peu de temps après avoir fait ses dévotions à Notre-Dame-de-Fourvière et avoir offert formellement à Dieu le sacrifice de sa vie pour la France.

Nous avons dit qu’il fut vivement admiré et regretté de ses camarades, de ses chefs et de tous ceux qui ont connu son âme ardente et pure. Voici quelques extraits des lettres du capitaine Vernier :

  • «Manhès était une belle figure de soldat français ; c’était un garçon d’élite et d’un dévouement extrême. Ses services à la batterie dépassaient de beaucoup ceux d’un homme de son âge et de son grade ; il eut fait un excellent officier.
    Nous ressentons douloureusement la perte de ce jeune homme, si allant, si bon camarade, dont la carrière militaire s’ouvrait pleine de promesses. La conduite de Manhès peut être donnée en exemple pour la conception du devoir, la bravoure et l’entrain. Il était très attaché à la batterie qu’il n’eut quittée, disait-il le matin de sa mort, que pour suivre à l’assaut la première vague d’infanterie, car il était fort brave.
    Nous le regrettons tous. Sa personnalité marquante et sa fin si prématurée le gravent à jamais dans notre souvenir à une place d’honneur. Tous ceux qui l’ont connu ne l’oublieront pas».

 

 

 

Pierre Manhès était au 16e d'Artillerie, de fin mars à fin septembre 1915

 

16e d'Artillerie
16e régiment d'Artillerie

 

Pierre Manhès, fusil en mains, à Issoire
Pierre Manhès au 16e R.A.C., à Issoire,v1915 (source)

 

 

 

Pierre Manhès est passé au 18e régiment d'artillerie le 1er octobre 1915

 

Pierre Manhès, photo de groupe
18e régiment d'artillerie, 111e batterie, 2e pièce, à Bourges : Pierre Manhès, assis à gauche (source)

 

 

 

Pierre Manhès est mort sur la position de tir de la carrière de l'Éclusier

 

Diapositive1
fond de carte tiré de : Les armées françaises dans la Grande Guerre, tome IV, 2e vol., cartes

 

position de l'Éclusier, un départ, sept 1916
position de l'Éclusier, septembre 1916, un départ (source)

 

Carrière de l'Éclusier, sept 1916
Carrière de l'Éclusier (Somme), septembre 1916 (source)

 

 

 

lettre de la famille au supérieur du Collège

 

lettre famille Pierre Manhès (1)

lettre famille Pierre Manhès (2
lettre de la famille de Pierre Manhès au supérieur du Collège (arch. mun.)

 

 

 

Pierre Manhès  a été enterré au cimetière du Verger, à Cappy (Somme)

 

Cappy, cimetière militaire
Cappy (Somme), cimetière militaire

 

Cappy, cimetière militaire du Verger, 11 fév 1918
Cappy (Somme), cimetière militaire du Verger, 11 février 1918 (source)

 

 

 

 

la tombe de Pierre Manhès

 

tombe de Pierre Manhès à Cappy
la tombe provisoire de Pierre Manhès, à Cappy (source) 

 

tombe du brigadier Manhès
la tombe du brigadier Manhès (source)

 

Lyon, cimetière Loyasse
Lyon, cimetière Loyasse où repose désormais Pierre Manhès

 

Poerre Manhès, nom gravé sur place caveau familie
nom gravé de Pierre Manhès sur la stèle de la tombe familiale, 3 juillet 2919

 

tombe famililale Mahnès, cimetière de la Joyasse à Lyon (1)
la stèle de la tombe familiale Manhès, cimetière d le Loyasse, 3 juillet 2019

 

tombe famililale Mahnès, cimetière de la Joyasse à Lyon (2)
la stèle de la tombe familiale Manhès, cimetière de la Loyasse, 3 juillet 2019

 

Pierre Manhès repose dans une tombe qui est une concession perpétuelle acquise le 24 août 1948 par Jacques Ravinet-Maisonnial.

 

 

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