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école Sainte-Marie à Saint-Chamond

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12 août 2018

Joseph MATHIEU

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Joseph MATHIEU

 

 

MATHIEU Joseph, fiche MPLF

 

 

 

Joseph Mathieu est né le 25 février 1872 à Toulon (Var). Il est mort le 14 août 1914 à l'Écluse de Montreux-Jeune (Haut-Rhin, Alsace).

Son père était lieutenant de vaisseau, officier de la Légion d'honneur.

Joseph Mathieu est un officier de carrière, entré à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en octobre 1893. Il en sort sous-lieutenant, affecté au 42e régiment d'infanterie en octobre 1895. Deux ans plus tard, il est promu lieutenant.

Il passe au 89e R.I. en avril 1903. Est promu capitaine le 24 juin 1910. Il passe ensuite au 35e régiment d'infanterie.

En 1914, il était capitaine au 235e régiment d'infanterie et commandait la 17e compagnie.

 

 

 

acte de naissance de Joseph Mathieu

 

acte naissance Joseph Mathieu
acte de naissance de Joseph Mathieu, né le 25 février 1872

 

 

 

fiche matricule de Joseph Mathieu

 

Joseph Mathieu, fiche matricule (1)

Joseph Mathieu, fiche matricule (2)

Joseph Mathieu, fiche matricule (3)
fiche matricule de Joseph Mathieu, né le 25 février 1872

 

 

 

le capitaine Mathieu, parmi les officiers du 235e R.I. en août 1914

 

JMO 235e, ordre de bataille, août 1914
Journal des marches et opérations du 235e R.I.

 

 

 

le combat de Montreux-Jeune et le rôle du capitaine Mathieu, 13 août 1914

 

Historique 235e (1)

Historique 235e (2)

Historique 235e (3)
Historique du 235e régiment d'infanterie, 1920

 

moulin La Caille, 13 août 1914
Montreux-Jeune : le moulin "La Caille" incendié, 13 août 1914

 

 

 

sa fiche indique qu'il est mort à l'écluse de Montreux (Haut-Rhin)

 

Montreux, écluse sur canal
l'écluse se trouve sur le territoire de Montreux-Château et non Montreux-Jeune

 

Montreux, écluse sur canal, nov 2016, Google mpas
l'écluse de Montreux-Château (Google maps, novembre 2016)

 

Montreux-Jeune, mapcarta
Montreux-Jeune est à la limite entre le Haut-Rhin et le Territoire de Belfort

 

 

 

 

extrait du J.M.O. du 235e : pertes du 13 août 1914

 

JMO 235e, pertes 13 août 1914
Journal des marches et opérations du 235e : extrait des pertes du 13 août 1914

 

 

 

tombes de soldats français à Montreux-Jeune, août 1914

 

Montreux-Jeune, tombes du 235e
sépultures de soldats et officiers du 235e R.I. tombés le 13 août 1914

 

Montreux-Jeune, tombes soldats français
Montreux-Jeune, tombes de soldats français

 

tombes près de Montreux-Jeune
tombes près de Montreux-Jeune, bataille du 13 août 1914

 

Montreux-Jeune, tertre en bordure du bois
Montreux-Jeune, tombes en bordure du bois, combat du 13 août 1914

 

Montreux-Jeune, tertre en bordure du bois, avec soldats
Montreux-Jeune, tombes en bordure du bois, combat du 13 août 1914

 

Montreux-Jeune, tombes soldats français et allemands
Montreux-Jeune, tombes de soldats français et allemands, tombés le 13 août 1914

 

 

 

 

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11 août 2018

André MAYET

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

André MAYET

 

 

MAYET André, fiche MPLF

 

 

André Mayet est né le 1er novembre 1893 à Lyon (Rhône). Il est mort le 2 octobre 1914 à Chuignes (Somme) à l'issue du combat du bois de Fontaine-les-Cappy. Il avait vingt ans.

Son père était fabricant de soieries.

* erreur sur la fiche : le bureau de recrutement n'est pas "Lyon Central" mais "Lyon Sud".

André Mayet s'est engagé pour trois ans, le 31 janvier 1912. En 1914, il était artilleur au 54e régiment d'artillerie de campagne (1ère batterie), avec le grade de brigadier (caporal).

 

 

acte de naissance d'André Mayet

 

acte naissance André Mayet
acte de naissance d'André Mayet, 1er novembre 1893, Lyon 5e arr.

 

 

 

fiche matricule d'André Mayet

 

André Mayet, fiche matricule (1)

André Mayet, fiche matricule (2)
fiche matricule d'André Mayet, né le 1er novembre 1893

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

André Mayet
de Lyon

Encore un nom cher à la famille de Sainte-Marie ; il rappelle, bien que porté par un très jeune, de nombreux souvenirs du passé.

André Mayet avait déjà trois ans de service militaire au début des hostilités. Il appartenait comme brigadier au 54e d’artillerie.

Les troupes occupaient, le 2 octobre, à 15 kilomètres ouest de Péronne, un point jalonné par Cappy, Fontaine-lès-Cappy et Foucaucourt, sur la route de Péronne à Amiens. Les régiments assez éprouvés prenaient une ligne de tirailleurs assez peu dense et retranchée dans un chemin creux. La batterie d’André Mayet se trouvait assez avancée, un peu «en l’air», c’est-à-dire sans soutien immédiat d’infanterie. Pour la protéger, on envoya des éclaireurs en avant : le jeune brigadier fut de ce nombre.

Vers 6 heures et demi, une première attaque se produisit ; il y avait un brouillard assez dense qui la favorisait. Les Allemands s’aperçurent qu’il y avait un trou dans le front de leurs adversaires. Ils se glissèrent dans les lignes françaises et pendant qu’une partie arrivait jusqu’au 54e et était sur le point de l’envelopper, une autre prenait à revers les tranchées occupées par le 99e avec lequel se trouvait André Mayet. Les fractions se replièrent alors sur Fontaine-lès-Cappy et organisèrent la défense du village.

André voyant sa batterie menacée, n’hésite point à traverser un large espace découvert, en face du bois occupé par les Allemands, pour la prévenir du danger ! Il tombe sous les balles. Le soir, le terrain perdu est reconquis et l’on retrouve le corps du vaillant soldat. Il avait reçu cinq balles et portait à la cuisse un large coup de baïonnette.

Alors, raconte un maréchal des logis d’artillerie, lui-même ancien élève de Saint-Chamond :

  • «Nous l’avons transporté dans un petit village voisin ; on lui a fait un cercueil et, ce matin, à 6 heures, dans la petite église à moitié démolie par les obus, un aumônier militaire a célébré un messe pour le repos de son âme. C’est la première messe à laquelle j’ai pu assister depuis mon départ. Après la cérémonie, nous avons porté le cercueil sur nos épaules jusqu’au cimetière. Je précédais le prêtre et je portais la croix en bois que nous avions confectionnée et sur laquelle étaient inscrits le nom de ce brave et la date de sa mort. Au cimetière, un de nos camarades a prononcé une petite allocution. Après quoi tout le monde a repris son travail. Oh ! si je dois mourir bientôt, je demande à Dieu de mourir comme ce héros !»

Faut-il le dire ? Cette mort, ces funérailles dans un cadre tout à la fois si simple et si grandiose étaient le couronnement naturel d’une jeunesse spécialement vertueuse. Fidèle à ses traditions de famille, André Mayet, pendant ses années de caserne, avait mis sa vertu sous la sauvegarde d’une piété solide. Il aimait à prendre souvent l chemin de Fourvière. Là, à deux pas du foyer familial, il venait se retremper pour les luttes du lendemain. Que de fois on remarqua un jeune artilleur qui venait communier aux messes tardives de onze heures et de midi ! C’était lui ! Est-il étonnant qu’il ait puisé à cette source divine l’amour du sacrifice ?

 

 

Chuignes, Fontaine-les-Cappy (Somme)

 

Fontaines-les-Cappy, carte
Chuignes et Fontaine-les-Cappy sont deux localités limitrophes

 

Cappy, route vers l'Éclusier
Cappy, route vers l'Éclusier (après 1914)

 

 

le combat du 2 octobre 1914 dans le bois de Fontaine-les-Cappy (Somme)

 

JMP 54e RAC, 2 oct 1914 - 1
J.M.O. du 54e régiment d'artillerie, 2 octobre 1914 :
"vers 7 h 15, on entend une fusillade assez intense dans le bois de Fontaine-les-Cappy"

 

route de Chuignes vers Fontaine-les-Cappy
route de Chuignes vers Fontaine-les-Cappy ; à droite, le bois (Google maps)

 

 

 

la mort d'André Mayet, dans le J.M.O. de son régiment

 

JMP 54e RAC, tués le 2 oct 1914
Journal des marches et opérations du 54e R.A.C., 2 octobre 1914

 

 

 

selon sa famille en 1922, André Mayet a été enterré à Proyart (Somme)

 

cimetière militaire de Proyart (Somme)
cimetière militaire français de Proyart

 

cimetière militaire français de Proyart (Somme)
cimetière militaire français de Proyart

 

 

 

 

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10 août 2018

Bernardin MÉCHIN

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Bernardin MÉCHIN

 

 

MÉCHIN Barnardin, fiche MPLF

 

Bernardin Méchin est né le 17 août 1895 à Lyon. Il est mort le 12 mai 1916 à Fleury-Douaumont (Meuse).

Il était étudiant en droit. Arrivé dans son régiment le 15 décembre 1914, caporal le 2 décembre 1915.

 

 

fiche matricule de Bernardin Méchin

 

MÉCHIN Bernardin, fiche matricule (1)

MÉCHIN Bernardin, fiche matricule (2)
fiche matricule de Bernardin Méchin, né le 17 août 1895

 

 

les parents de Bernardin Méchin 

 

le père de Bernardin Méchin
son père : Élie Jean Baptiste Méchin, 1867-1941
(source)

 

la mère de Bernardin Méchin
sa mère : Marie François Alphonsine Chalmeton,
1874-1960 (source)

 

 

Bernardin Méchin est mort à Verdun

 

Fleury-devant-Douaumont, carte, JMO du 239e RI
Fleury-devant-Douaumont, JMO du 239e RI, juin 1916

 

 

 

Autres anciens de Sainte-Marie ayant appartenu au 22e régiment d'Infanterie

 

 

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9 août 2018

Julien MONTGOLFIER

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Julien MONTGOLFIER

 

 

MONTGOLFIER Julien, fiche MPLF

 

Julien Montgolfier est né le 6 juillet 1883 à Tournon (Ardèche). Il est blessé à Vassincourt le 10 septembre 1914. Il  meurt le 6 février 1915 à l'hôpital mixte d'Antibes (Alpes-Maritimes).

Après son service militaire, effectué de novembre 1904 à septembre 1905, il était parti en Tunisie. Il a fourni comme adresse à Tunis, la rue d'Italie au n° 25.

 

Tunis, rue d'Italie (1)
Julien Montgolfier a habité Tunis, rue d'Italie, en 1905-1906

 

Tunis, rue d'Italie (2)
Julien Montgolfier a habité Tunis, rue d'Italie, en 1905-1906

 

 

 

fiche matricule de Julien Montgolfier

 

MONTGOLFIER Julien, fiche matricule (1)

MONTGOLFIER Julien, fiche matricule (2)
fiche matricule de Julien Montgolfier, né le 19 juillet 1883

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

C’est un nom bien connu au collège que celui de Montgolfier. Julien a su l’honorer jusqu’à la fin par une mort, vraiment digne d’un ancien de Sainte-Marie.

Au début de la mobilisation, il avait été affecté au 111e d’Infanterie à Antibes. Après s’être mis de façon très spéciale sous la protection de la très Sainte Vierge, il partit pour le front, plein de vaillance et d’espoir, fut engagé de suite dans de nombreux combats, et put en sortir sain et sauf.

Mais le 10 septembre, à Vassincourt (Meuse), il reçoit deux blessures très profondes, pendant qu’il s’empresse de soigner son capitaine tombé non loin de lui. Durant 30 heures, il reste là, baigné dans son sang, impuissant à se mouvoir et attendant avec anxiété qu’on vienne le relever.

À côté de lui, son capitaine, mortellement blessé, est en proie à de violentes souffrances. La douleur du mourant est si vive qu’il supplie Julien de l’achever d’un coup de revolver. Avec de bonnes paroles, ce dernier ramène son chef à de meilleurs sentiments, et l’un et l’autre, résignés, en bons chrétiens, se confient à la garde de la Providence.

Enfin, après des heures de terrible agonie, les deux blessés sont relevés, et Julien est évacué sur Nice. Malgré l’état de sa blessure, grâce à la vigueur de son tempérament, et au dévouement de ses gardes, il triomphe du mal et entre en pleine convalescence.

Cependant l’inaction d’une vie peu occupée, au dépôt d’Antibes, ne saurait répondre à ses désirs. Il demande un poste plus actif et obtient d’être nommé instructeur de la classe 15, au début de janvier : ces fonctions lui permirent d’exercer un véritable apostolat patriotique ; il mit tout son cœur à former ces jeunes hommes, et bien souvent dépassa la nature de ses forces pour arriver à préparer à la France d’intrépides défenseurs.

C’est en remplissant cette mission qu’il contracta un refroidissement, bientôt compliqué de rougeole et de congestion pulmonaire. On le transporta à l’hôpital où il reçut des soins dévoués, mais hélas trop tardifs.

Le 5 février, il eut un éclair de joie, lorsqu’on lui proposa de recevoir les derniers sacrements. Il les reçut tous avec une foi, une piété qui émut jusqu’aux larmes l’aumônier de l’hôpital. Pleinement résigné, il fit à Dieu l’offrande de ses souffrances et de sa vie pour l’expiation de ses péchés et pour le salut de la France, et le 6 février il rendit à Dieu sa belle âme de soldat et de chrétien.

 

 

Julien Montgolfier a été blessé à Vassincourt, bataille de la Marne

 

Vassincourt (1)
Vassincourt, épisode de la bataille de la Marne, septembre 1914

 

Vassincourt (2)
Vassincourt, épisode de la bataille de la Marne, septembre 1914

 

Vassincourt (3)
Vassincourt, épisode de la bataille de la Marne, septembre 1914

 

Vassincourt (4)
Vassincourt, épisode de la bataille de la Marne, septembre 1914

 

 

Julien Montgolfier a été soigné à l'hôpital mixte d'Antibes

 

Antibes, 1915, soldats et infimières
militaires et infirmières à Antibes en 1915 ; est-ce l'hôpital mixte ?

 

 

 

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8 août 2018

Charles MOREL

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Charles MOREL

 

 

MOREL Charles, fiche MPLF

 

 

Charles Morel est né le 23 octobre 1883 à Montbrison (Loire). Il est mort (disparu) le 27 août 1914 à Pouilly-sur-Meuse, forêt de Jaulnay (Meuse).

Il a perdu ses parents étant encore enfant : sa mère meurt en août 1887 (il n'a pas encore quatre ans...) et son père en septembre 1896 (il n'a pas encore treize ans). Il est élevé ensuite par son oncle paternel, Élie Morel.

Il a été élève à Sainte-Marie d'octobre 1892 à juillet 1900.

Charles Morel était officier de carrière, ayant longtemps servi dans les troupes coloniales avant 1914.

Il est inhumé au cimetière de Brieulles-sur-Meuse.

 

fiche matricule de Charles Morel

 

MOREL Charles, fiche matricule (1)

MOREL Charles, fiche matricule (2)

MOREL Charles, fiche matricule (3)
fiche matricule de Charles Morel, né le 23 octobre 1883

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Charles Morel
de Montbrison
Lieutenant au 22e Colonial

Charles Morel entra au collège en octobre 1892 et ne quitta Sainte-Marie qu’en 1900. Aucun de ses condisciples n’a pu perdre le souvenir du «petit Morel». On le voyait arriver chaque matin, fidèlement accompagné, deux et trois fois par jour, jusqu’à sa Philosophie inclusivement par une tante, Mme Tamet. Ce n’est pas lui qui était tenté de trouver importune cette surveillance, exercée avec une inlassable sollicitude, sous l’inspiration d’un dévouement tout à fait maternel. Il y voyait au contraire une occasion de prolonger les bonnes causeries de la famille, et savait en témoigner sa reconnaissance : preuve évidente d’une nature délicate !

Que fut-il au collège pendant cette période scolaire ? Un élève consciencieux, appliqué à tout son devoir, très désireux de réussir et facilement joyeux lorsque le succès venait récompenser ses efforts. Rien au dehors ne semblait pourtant faire présager sa vocation militaire, à moins qu’on ne voulût voir un signe révélateur dans son goût prématuré pour le tambour.

Un observateur plus attentif aurait compris cependant que sa ténacité dans l’étude indiquait un caractère solidement trempé. L’énergie de l’âme, plus encore que des habitudes de vie remuante, convient au chef militaire. On conduit les hommes avec de la volonté et non point avec du mouvement.

Ce fut donc une véritable vocation que Charles put découvrir en lui, lorsqu’à l’époque de sa retraite à Sept-Fons, il étudia la grave question de son avenir. Prière, réflexion, conseil, tout fut mis en œuvre, avec une parfaite loyauté et un grand esprit de foi, pour entendre la voix de Dieu. Puis, dès qu’elle eut retenti nettement au sanctuaire de sa conscience, il voulut aller droit au but.

C’est alors qu’il commença, à l’École de Saint-Sigismond de Nancy, sa préparation au cours de Saint-Cyr. Cet apprentissage ne fut point toujours facile. Ses études précédentes, purement littéraires, ne l’avaient point préparé à celle des mathématiques ; ses huit années d’externat rendaient plus dur le sacrifice de la première séparation. Sans doute, il eut à souffrir de ce déracinement qui l’arrachait au cadre familial pour le transplanter au loin, en terre lorraine. Mais il n’était point homme à faiblir en face de l’obstacle. Il voulait arriver et coûte que coûte il arriva.

Le 29 octobre 1904, il entrait à l’École de Saint-Cyr d’où il sortit deux ans après, avec le grade de sous-lieutenant au 6e régiment d’infanterie coloniale, en garnison à Brest.

C’est en Afrique que s’écoula toute sa carrière d’officier avant la guerre. Elle fut des plus brillantes, marquée par un épisode devenu célèbre, sous le nom de la bataille d’Achorat. René Bazin en retrace les péripéties émouvantes, dans son livre de Douce France, avec le désir d’apprendre aux jeunes Français jusqu’où peut aller l’héroïsme de nos soldats. Cette page est trop glorieuse dans la vie de notre cher officier pour que nous ne soyons pas heureux de la citer tout entière. Quelle fière leçon d’énergie silencieuse et d’obscur dévouement !

Affecté au 4e [bataillon de tirailleurs] sénégalais, Charles part successivement dans le désert avec un troupeau de 400 chevaux et de 80 bœufs, puis pour Tati, où il doit remplir auprès de troupes noires les fonctions d’officier instructeur, enfin pour Bandiagara, avec mission de faire la carte du pays de Tombouctou à Djenné.

«Chaque année, lisons-nous dans la revue L’Afrique française, voit s’organiser de grandes caravanes trans-sahariennes, qui partent de Tombouctou, la reine du Soudan, la riche et mystérieuse cité, le grand entrepôt commercial situé à la limite des grasses vallées du Niger et de l’immense mer de sable qui déroule ses dunes arides jusqu’au Maroc, jusqu’aux oasis d’Algérie ou de Tunisie. Elles vont porter à ces régions, à travers quelque seize ou dix-huit cents kilomètres de désert brûlant, sur le dos de leur mille chameaux l’or, l’ivoire, l’encens, la gomme, tous les trésors de l’Afrique centrale, amenés par les flottilles nègres sur le Niger aux Arabes commerçants de Tombouctou».

[la suite du récit figure ici, plus bas, dans la transcription du texte de René Bazin]

On comprend qu’après cette action d’éclat, le lieutenant Morel ait été créé chevalier de la Légion d’honneur. Il faut lire le texte même du décret :

  • «Charles Morel, lieutenant au 2e2 bataillon de tirailleurs sénégalais, six ans de services, trois campagnes, services exceptionnels : le 29 novembre 1909, au combat d’Achorat a donné les plus belles preuves d’initiative et d’audace, lorsque la mort de son capitaine l’a appelé à prendre le commandement du détachement aux prises avec un ennemi très supérieur en nombre, bien armé et aguerri, qui a été obligé de battre en retraite ; a assuré ensuite le transport du corps de son capitaine et de nombreux blessés, à travers une zone déserte de 400 kilomètres».

C’est alors que le jeune chevalier vient prendre en France, un congé bien mérité. Il est alors rayonnant de joie. Sa carrière lui plaît. Il fait avec entrain l’éloge de ses hommes. Qui se souvient de l’avoir vu à cette époque ne peut oublier l’air radieux de sa physionomie. Certes, il ne cherche point à se mettre en évidence ; lui, ne sait pas ce que c’est que la vantardise ; mais quand on l’interroge, il parle de l’abondance du cœur et raconte, sans s’en douter, des exploits qui font tressaillir. Ah ! qu’il est bien dans sa vocation !

Au bout de trois semaines de congé, il est envoyé en garnison à Toulon et dès le début du printemps de l’année suivante, 1912, il repart pour les colonies.

Cette seconde campagne, en Mauritanie, au milieu des «méharistes», éprouve, plus que la première, sa patience et sa ténacité. Voué dans cette contrée insoumise à un ministère de dévouement obscur et à une existence pleine de dangers, il sent une certaine lassitude morale l’envahir.

Lorsqu’il revient en France pour son congé réglementaire, au printemps 1914, il n’est plus le même ; le contraste est frappant. Ce n’est plus l’officier alerte d’hier. Il porte au cœur ses blessures. On sent qu’il a été meurtri par des procédés indélicats, et lui - la loyauté même - ne peut se faire à cette idée que dans la vie militaire, pour réussir il faille autre chose que les aptitudes du métier. Est-ce donc là ce qu’il a toujours rêvé ? Ses amis souffrent de le voir souffrir et se demandent, eux aussi, ce qu’il faut conseiller de plus sage pour la prudente organisation de son avenir.

C’est dans ces dispositions morales qu’il est saisi par la déclaration de guerre et rejeté, en plein, au milieu des préoccupations purement militaires.

Dès le début des hostilités, il est envoyé sur la Meuse. On devine avec quelle ardeur il reprend ses chères fonctions. Une carte-lettre - la dernière, hélas ! reçue de lui - fait connaître toute son admiration, tout son enthousiasme pour l’ordre avec lequel s’opère la mobilisation de l’armée. Il est tout entier à l’espérance. Il est fier de commander à ses coloniaux. Il est heureux de combattre pour sa patrie.

Hélas ! pouvait-il s’attendre à tomber pour sa patrie, au début même de la guerre ?

D’après un récit d’un sergent-major du 22e colonial, le matin du 26 août, dans une forêt sur la Meuse, près de Beaumont[-en-Argonne], une violente bataille fut engagée. On demanda trois compagnies pour arrêter une forte troupe d’Allemands. Le lieutenant-colonel aurait dit au lieutenant Morel et à ses hommes : «Dans ce bois, il y a un bataillon entier, c’est-à-dire quatre fois plus d’Allemands que vous n’êtes. Pour des coloniaux, ce n’est rien. Allez !»

Charles partit à la tête de son détachement. Pendant de longues heures la compagnie tint bon et le soir, les survivants annonçaient aux autres que leur commandant, le lieutenant Morel était mort…

D’autres détails vinrent compléter ce premier récit.

Charles Morel, dans ce combat du 27 août aurait été blessé grièvement à la poitrine. Il venait d’exprimer à un sous-officier la souffrance très vive qu’il ressentait de sa blessure, lorsque le sous-lieutenant Amiel de la 1ère compagnie du 1er bataillon, s’approcha de lui, le questionna et ne put obtenir de réponse. Ce dernier lui promit de revenir à son secours dès qu’il le pourrait ; mais la suite du combat l’en empêcha. Les Français durent se replier et les Allemands s’établirent en vainqueur sur ce terrain…

Depuis cette époque, on n’a plus entendu parler du cher lieutenant, promu au grade de capitaine par une nomination posthume.

Il est donc un de ceux qu’on pleure sans avoir la consolation de rien savoir de certain ni sur ces derniers moments, ni sur le lieu de sa sépulture. Il ne recueille que la gloire anonyme, méritée par tant de victimes que le jeu des batailles a couchées dans l’ombre d’un fossé, dans un pli de terrain, dans un trou d’obus.

Le Dieu des combats et de toute justice sait du moins distribuer les palmes de la récompense selon le mérite réel. La vie et la mort du lieutenant Morel permettent de croire qu’il a déjà reçu une récompense de choix.

 

 

 

la carrière militaire de Charles Morel

Charles Morel est admis à l'École spéciale miltaire de Saint-Cyr en octobre 1904. Il y reste deux ans et en sort sous-lieutenant.

De 1906 à 1908, il sert au 6e régiment d'Infanterie coloniale. En 1908, il passe au 4e régiment de Tirailleurs sénégalais et l'année suivante (1909), il est affecté au 2e bataillon de Tombouctou (Niger). En janvier 1910, il intègre le 2e bataillon de Tirailleurs sénégalais. En mai 1911, il passe au 4e régiment d'Infanterie coloniale. Enfin, en juin 1914, il rejoint le 22e régiment d'Infanterie coloniale, à la 4e compagnie.

À la déclaration de guerre, il a donc une carrière militaire de dix ans derrière lui et des actions héroïques. Il meurt cependant le premier mois des combats.

 

Saint-Cyr, élèves-officiers, vers 1905
élèves officiers de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, vers 1906

 

Saint-Cyr, train spécial du dimanche
élèves officiers de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr

 

carte 2e RTS, 1900
les stationnements du 2e R.T.S. en Afrique occidentale française, 1900

 

 

 

le lieutenant Morel, héros de l'Achorat, 1909

Officier dans les troupes coloniales, Charles Morel s'est illustré au Soudan français (actuel Mali) lors du combat autour des puits de l'Achorat en novembre 1909. Dans le cadre de l'établissement de la paix française, il s'agissait de protéger les éléments d'une caravane de sel (azalay, ou : azalaï) contre le rezzou, c'est-à-dire l'attaque des pillards touaregs. Il existe plusieurs récits de cet événement, célébré dans la presse de l'époque, et dont le lieutenant Morel a rendu compte lui-même [en ligne].

En voici deux :

  • 1 : celui de l'écrivain René Bazin dans La Douce France (1911)
  • 2 : et celui d'un manuel militaire (1932).

Par ailleurs, l'historien africaniste, Pierre Boiley, a traité cet épisode et évoque le lieutenant Morel, du bataillon de Tombouctou, dans Les Touaregs Kel Adagh. Dépendances et révoltes : du Soudan français au Mali (éd. Karthala, 2012, p. 124-127) [extrait en ligne].

 

1 - René Bazin, La Douce France, 1911

 

La Douce France, montage couv et dessin
à droite dessin de J.-M. Breton : la mort du capitaine Grosdemange à Achourat

Le combat d’Achorat

Au mois de novembre 1909, la grande caravane annuelle pour le transport du sel, l’azalay, s’organisait dans la région d’Araouan, au nord de Tombouctou, et les pâturages, disséminés parmi ces grands espaces désertiques, étaient pleins de chameaux de bât et d’ânes, que des nomades de plusieurs tribus dirigeaient vers les mines de sel gemme de Taodéni. Autour des puits, on était presque sûr de trouver des campements ; l’eau rare, sans cesse puisée, remplissait les peaux de bouc pour la traversée des dunes ou des steppes, pour les longues étapes de la soif. Excellente occasion, offerte aux pillards arabes, maîtres très anciens du désert.

Mais, depuis quelques années, ainsi que je l’ai dit, la France commençait à protéger les gens de l’azalay, et, le 16 novembre, un détachement de tirailleurs méharistes partait d’Araouan pour Taodéni, afin de faire la police de cette grande foire. Il était commandé par le capitaine Grosdemange, commandant la première compagnie ; le lieutenant Morel commandait le peloton de reconnaissance ; ils avaient sous leurs ordres, trois sous-officiers européens, deux sous-officiers indigènes, dont le sergent très brave, et devenu légendaire, qui s’appelait Diara Fofana, cinq caporaux, un clairon et soixante-trois tirailleurs.

Force bien réduite et qui pouvait être exposée à de terribles rencontres. Avant son départ, le bruit avait déjà couru qu’un fort rezzou de nomades pillards avait été aperçu par des gardeurs de chameaux d’une tribu amie, qui s’étaient enfuis à son approche.

À peine la compagnie s’est-elle mise en marche qu’un courrier vient, à toute allure, annoncer qu’en effet, les pillards ont paru aux environs de Bou-Djébiha, et réclamer la protection des Français. Le capitaine décide de modifier l’itinéraire primitivement établi, et de faire une reconnaissance vers ce pays. Alors commence une chasse mouvementée. Il faut d’abord lever le gibier, puis le poursuivre, puis l’atteindre. Dans la journée du 16, on fait trente kilomètres. Le 17, on rencontre un homme, qui déclare que les gens du rezzou ont tiré sur lui et lui ont enlevé six chameaux. Le 18, la compagnie bivouaque en dehors du village de Bou-Djébiha.

Des renseignements arrivent de plusieurs côtés. Mais, comme toujours, ils ne sont pas très précis. Les éclaireurs ont relevé les traces d’un campement de méharistes au puits d’Anefis, mais, selon les uns, les pillards sont au nombre d’une centaine ; selon d’autres, ils ne sont pas plus de cinquante.

Le 20 novembre, la compagnie reprend la marche vers l’est. Elle se hâte. En un jour et demi, elle parcourt quatre-vingt-cinq kilomètres. En arrivant au puits d’Anefis, elle apprend que le rezzou, assurément bien renseigné, a déguerpi. On le suit à la trace, de puits en puits, pendant huit jours et pendant de longues heures de nuit. Il est insaisissable. Les Arabes accueillent nos troupes avec des démonstrations de joie, mais, par peur des vengeances, hésitent à servir de guides. À l’une des étapes, les hommes refusant de nous montrer la route, une femme s’écrie qu’elle guidera les Français, et quelques hommes alors viennent avec nous.

Le 27 novembre, des traces d’eau répandue autour d’un puits, quelques animaux de prise abandonnés, le sable partout fraîchement foulé, donnent au capitaine Grosdemange et aux tirailleurs la certitude que l’ennemi va être rejoint. Dans la nuit du 28 au 29, à deux heures du matin, pendant une marche, à huit cents mètres en avant, on aperçoit des feux. La flamme monte tout droit, et la fumée aussi. On voit, autour des feux, des silhouettes en mouvement. Il y a un petit renflement du sol, des bancs de cailloux : les guides reconnaissent le puits d’Achorat. Aussitôt, le capitaine divise son détachement en deux sections. Il laisse quelques hommes à la garde des chameaux de selle. D’autres déjà sont en arrière avec le convoi.

C’est une petite troupe de quarante-cinq tirailleurs, qui s’avancent au pas de charge, sur une ligne, baïonnette au canon, pour enlever le camp des nomades. Défense a été faite de tirer. Ils arrivent, surprennent l’ennemi ; mais, aux premiers cris des blessés, les pillards, couchés et dormant tout autour du puits, s’éveillent, et, s’abritant derrière les chameaux et les bagages amoncelés qui leur servent de rempart, se défendent à coups de fusil. Ils ne sont pas une cinquantaine, comme on l’assurait mais cent quatre-vingts, bien armés.

Les tirailleurs, en plusieurs endroits, tournent l’obstacle, pénètrent au milieu des bêtes affolées, se heurtent aux pillards qui ne reculent pas. On se bat corps à corps. Diara Fofana, deux fois blessé, continue à se battre. Le capitaine est en pleine mêlée. Il a la barbe brûlée par la poudre d’un coup de fusil tiré à bout portant ; une balle traverse son casque, une autre ses vêtements. L’adjudant Rossi est blessé, et un caporal sénégalais, chargeant le corps sur ses épaules, l’arrache aux ennemis et le porte à cent mètres en arrière. Plusieurs tirailleurs tombent morts.

À la lumière voilée de la lune, le capitaine aperçoit une troupe de guerriers touaregs qui se défilent hors du campement, et menacent de prendre à revers l’une des deux sections engagées. Il lance contre eux le lieutenant Morel et quelques tirailleurs, qui arrêtent l’ennemi. Puis il ordonne, car cette bataille de nuit devient par trop incertaine, qu’on se retire au-delà du terrain dénudé, jusqu’à de petites dunes pierreuses, plantées de maigres arbustes, et où il fait creuser des trous de tirailleurs.

Le jour n’est pas levé. Pendant une heure, les coups de fusil sont rares. On voit confusément, à cinq cents mètres en avant, des formes mouvantes, nombreuses, d’hommes et de chameaux autour du puits. Quelques-uns des bandits touaregs emplissent en hâte les peaux de bouc, afin de ne point mourir de soif dans le désert, si la bataille est perdue ; d’autres fortifient les abords du puits et chantent le chant de la mort des guerriers. Le jour se lève. La fusillade recommence. Des chameaux chargés d’eau et de sacs fuient vers le nord. Mais les tireurs ennemis, armés de fusils à tir rapide, embusqués derrière les replis de terrain ou derrière le retranchement qu’ils viennent de construire, tuent encore plusieurs de nos combattants.

Un autre contingent de nomades, campé dans les dunes lointaines, a répondu aux appels des guerriers. Ils arrivent en rampant, ouvrent le feu contre nous, avancent, nous débordent. Il ne s’en faut pas de cent mètres que nous ne soyons entièrement enveloppés par eux.

Le capitaine Grosdemange, «admirable de sang-froid, dirige le feu des tirailleurs» [rapport du lieutenant Morel]. Il n’a pas vingt hommes valides autour de lui. «Une balle lui fracasse le pied gauche… Il se couche la face en avant, sur le côté droit, et continue de commander». Une seconde balle lui brise les reins. Alors, dans cette pauvre brousse rocailleuse, tandis que le combat continue, un dialogue héroïque s’échange entre les deux officiers. Le capitaine se fait étendre à côté du lieutenant, et lui dit :
- Abandonnez-moi !
- Non, mon capitaine !
- Retirez-vous sur le convoi !
- Je ne puis vous laisser !

Un Sénégalais, qui entend cela, répète :
- Nous y a pas moyen laisser capitaine, nous y a tous morts ici !

Quelques secondes s’écoulent. Le capitaine a beaucoup pâli. Le lieutenant, penché vers lui, reprend :
- Quels sont vos ordres ?
- Abandonnez-moi !
- Jamais !
- C’est bien. Tenez encore un peu.

Le capitaine est couché sur le dos. Il ne se plaint pas. Il a même le courage de plaisanter de sa blessure. Mais tout à coup il sent venir la mort. Il regarde le lieutenant et lui dit :
- J’espère que mon corps reposera à Tombouctou, sous les pierres.

Alors la mort est venue, et elle a emporté l’âme du héros.

 

Diapositive1
le capitaine Grosdemange et une arrivée d'azalaï à Tombouctou

 

Ô mes enfants, écoutez ceci : le capitaine est mort, mais c’est au moment même où il a été frappé que les ennemis ont commencé à reculer. On dirait que le sacrifice du chef a sauvé les soldats. Le cercle est rompu. Devant quelques tirailleurs qui les chargent, les bandits, qui n’étaient plus qu’à cinquante mètres de nous, se mettent à fuir. Eux, sept fois plus nombreux que cette poignée d’hommes, eux qui viennent de voir tomber le chef blanc, eux qui n’ont pas manqué d’audace jusque-là, ils ont peur, ils courent, ils vont s’abriter derrière le puits fortifié. Il est dix heures du matin.

Mais le combat continue à distance. Entre le puits et la brousse, jusqu’à cinq heures du soir, la fusillade ne cesse pas. Ceux qui restent, combien sont-ils ? Le convoi, en arrière, a aussi été attaqué. Oh ! si l’ennemi pouvait compter nos soldats ! Nous avons 38 tués ou blessés. Les tirailleurs valides s’endorment de fatigue, sous les balles qui les cherchent, et qui fouillent le sol.

Au coucher du soleil, les derniers ennemis disparaissent cependant vers le nord. Ils abandonnent 200 chameaux, 300 bœufs, 275 ânes, volés aux caravaniers de la caravane du sel…

Le lendemain, les blessés qui peuvent se tenir en selle, remontent sur leur méhari ; le corps du capitaine Grosdemange est porté en travers, enveloppé dans un sac de cuir, sur le dos d’un chameau, et la retraite, bien ordonnée, se poursuit pendant onze jours. C’est le sergent Rolland qui panse les blessés, comme il peut, et il n’en perd pas un. C’est le lieutenant Morel qui veille à tout, ordonne les haltes et les départs, renouvelle la provision d’eau, place les sentinelles autour des bivouacs, maintient, par son exemple et par la confiance qu’il inspire, le courage de ces vainqueurs épuisés.

Le huitième jour, le sergent noir Diara Fofana succombe aux quatre blessures qu’il a reçues. Et le lieutenant décide que le corps de ce brave, comme celui du capitaine, sera porté jusqu’au pays où il y a des vivants qui habitent et qui se souviendront. Le 10 décembre, à onze heures, pavillon tricolore en tête, la colonne rentre à Bou-Djébiha.

Pendant qu’elle s’avançait ainsi vers le sud-ouest, l’immense troupeau repris aux pillards descendait plus au sud, conduit par deux guides indigènes. En faisant prendre cette route au troupeau, le lieutenant Morel espérait que les propriétaires détroussés, les marchands qui avaient loué des bêtes de charge, les pasteurs qui les menaient à l’azalay, pourraient retrouver leur bien. Car on savait que ces pauvres gens, que la peur maintenait à de grandes distances de la colonne, suivaient cependant notre marche, attendant de notre victoire, ou de notre défaite et de la confusion qui s’ensuivrait, quelque réparation du dommage dont ils avaient souffert.

Et voici qu’en effet, de pâturage en pâturage, le troupeau diminuait. Les Arabes venaient reconnaître les animaux portant leur marque ; ils emmenaient les chameaux et les chamelles, les bœufs, les ânes et les ânesses, disant :
- La France est juste, car elle ne garde pas le butin de guerre, et elle le rend aux malheureux.

Les nomades qui n’avaient souffert que de l’inquiétude et des récits qui couraient le désert, reprenaient leur lente caravane vers les mines de Taodéni. Ils chargeaient le sel, ils se dispersaient ensuite à travers toute l’Afrique, et partout ils disaient :
- La France est brave : nous n’avons pas été attaqués cette année, et nous avons fait en paix l’azalay, parce qu’elle a mis en fuite le rezzou.

Les tirailleurs, au camp de Bou-Djébiha, ayant rendu les honneurs militaires à leurs camarades disparus, causaient aussi de la France et ils disaient :
- La France est bonne. Elle a soigné les blessés aussi tendrement qu’elle a pu. Elle a honoré la bravoure de Diara Fofana, comme elle a fait pour le chef blanc, pour le capitaine dont le corps reposera à Tombouctou, sous les pierres, devant le désert où il a tant marché pour la justice.

René Bazin, La Douce France, 1911, p. 174-183.

 

combat Achorat, croquis du lieutenant Morel
le combat d'Achorat, croquis du lieutenant Morel [en ligne]
(Le combat d'Achorat. Rapport du lieutenant Morel,
in Renseignements coloniaux, Comité de l'Afrique française, juillet 1910)

 

 

2 - Manuel d’éducation morale à l’usage des militaires indigènes coloniaux,

ministère de la Défense nationale (guerre), Paris, impr. Nationale, 1932 [en ligne].

 

Manuel militaires indigènes coloniaux, couv     Manuel militaires indigènes coloniaux, titre

 

Chapitre : Faits d’armes des tirailleurs sénégalais.

Le combat d’Achorat (1909)

Le 27 novembre 1909, 45 tirailleurs, sous les ordres du capitaine Grosdemange, surprennent avant le lever du jour un rezzou d’une centaine de pillards sahariens aux puits d’Achorat. La première section (lieutenant Morel) cloue à la baïonnette un groupe de dix ennemis encore endormis. Mais deux autres groupes, abrités derrière leurs chameaux et leurs charges, ouvrent, à bout portant, le feu sur la section. Les tirailleurs foncent sur les flammes qui jaillissent de ces retranchements. Quatre sont tués, plusieurs blessés. Le lieutenant réussit à pénétrer par une brèche au milieu des ennemis, mais il est cerné. Le tirailleur Ali Bokou se précipite alors au côté de son chef, plonge sa baïonnette dans les poitrines, élargit le cercle des agresseurs, dégage son officier. Puis il se couche à ses pieds, lui tend son fusil et ses cartouches… il est blessé à mort.

L’autre section s’est heurtée elle aussi, à une ligne de chameaux et de charges et c’est à nouveau le corps à corps dans le tumulte du fer, des détonations, des cris de fureur et d’agonie. Son chef, l’adjudant Rossi, reçoit un coup de crosse en pleine poitrine. De son revolver il abat son adversaire. Mais une balle lui travers la cuisse et le jette à terre. À ses côtés, le caporal Moro Sidibe et six tirailleurs sont tués. Le caporal Suleyman Sissoko a le pied droit fracassé. L’adjudant essaye de se relever, mais en vain. Le caporal Bandiougou Sissoko le saisit dans ses bras et le transporte en arrière. Le sergent Diara Fofana avec la deuxième escouade couvre le caporal Bandiougou et deux fois enlève ses hommes à la baïonnette pour dégager ses camarades. Par deux fois, il est blessé. La deuxième section n’a plus un gradé.

À 3 heures du matin, le capitaine Grosdemange rassemble les débris des deux sections derrière une ligne d’arbres épineux à 500 mètres de l’ennemi. Sur 45 tirailleurs, 11 sont tués, 12 sont blessés ; mais le détachement ne renonce pas à la victoire et attend le lever du jour pour recommencer l’attaque. De leur côté, les Berabers ont reçu en renfort un nouveau rezzou et tiennent les puits avec l’énergie du désespoir ; sans ces puits ils seraient obligés d’accomplir une étape de 6 jours dans le désert pour trouver de l’eau. Les balles pleuvent autour des tirailleurs. Un d’eux s’écroule la tête transpercée ; deux autres tombent, puis un quatrième.

Avec le caporal Bandiougou et quelques hommes, le sergent Fadiala s’efforce d’arrêter la progression des ennemis. Une grave blessure le jette à terre. Près de lui, le clairon Moussa Sidibe s’affaisse. Mais Bandiougou tient bon. À gauche, le sergent Diara et trois homme se défendent avec énergie.

Mais les ennemis en rampant, ont réussi, grâce à leur nombre, à cerner en partie le détachement. Bandiougou et Diara se replient vers le centre. Les balles criblent les arbres et de nouveaux vides se creusent dans la ligne des chéchias rouges. Le capitaine dirige le feu. Une balle lui fracasse la cheville. Il se couche et continue de commander. Le sergent Diara Fofana est blessé une troisième fois ; le fusil lui échappe des mains. Le sergent Fadiala Keita arrive devant son chef, se met au port d’armes en disant «mon ventre y a crevé». Puis il tombe sans connaissance.

À son tour, le capitaine Grosdemange reçoit une deuxième balle qui lui brise la colonne vertébrale et ressort en dessous du cœur. Il se sent mourir, mais il continue à encourager ses hommes et demande qu’on lui recharge son revolver vide. Puis il agonise.

À ce moment, les Berabers ne sont plus qu’à cinquante mètres, et on entend dans le lointain des coups de feu. C’est le convoi du détachement commandé par le sergent Rolland qui est attaqué. Dans cette situation critique, les tirailleurs continuent à tenir bon. Le lieutenant Morel a pris un fusil, et à chaque coup abat son homme. Près de lui, le clairon Moussa Sidibe, jeté à terre par la première blessure, se redresse et insulte l’ennemi. Le lieutenant lui ordonne de se coucher : «Non, dit-il, eux croire moi y a peur». Une balle lui brise la cuisse. Il se relève. Il retombe, la jambe gauche cassée cette fois en trois endroits.

Sur 45 hommes, 16 sont tués, 12 blessés, il ne reste que 17 valides ; mais les Berabers desserrent leur étreinte. On les voit courir éperdus vers les puits. Ils ont échoué et subi de lourdes pertes en attaquant le convoi défendu par la poignée de braves commandés par le sergent Rolland. Ils craignent d’être cernés à leur tour. Ils emplissent leurs outres et s’enfuient à toute allure, abandonnant leurs prises : 200 chameaux, 300 bœufs et 275 ânes que les tirailleurs recueillent.

Le détachement se remet en route, après avoir rendu les honneurs militaires aux 16 vaillants soldats qui reposent sous les sables d’Achorat. Il emmène avec lui tous les blessés, dont deux devaient succomber : l’intrépide sergent Diara Fofana et le clairon Moussa Sidibe qui meurt en gardant dans sa main celle de son lieutenant, auquel il pouvait dire comme tous les héros d’Achorat : « Moi noir, mais comme toi y a cœur blanc». (p. 39-41)

 

Tombouctou, arrivée caravane azalaï
arrivée d'une caravane de sel (Azalaï) à Tombouctou

 

Diapositive1
le lieutenant Charles Morel fut chargé de protéger une azalaï

 

 

 

Charles Morel, lieutenant de la 4e compagnie

du 22e régiment d'Infanterie coloniale en août 1914

 

Historique 22e RIC
Historique du 22e R.I.C.

 

 

 

Charles Morel, parmi les tués du 27 août 1914

 

JMO 22e RIC, 27 août 1915, pertes, légendé
Journal des marches et opérations du 22e régiment d'infanterie coloniale, extrait

 

 

 

Charles Morel est mort au bois de Jaulnay, à Pouilly-sur-Meuse

 

Pouilly, Luzy, bois de Jaulnay, carte légendée
le bois de Jaulnay où est mort Charles Morel le 27 août 1914

 

Pouilly, la Meuse et le village
le village de Pouilly avant 1914 ; le pont sur la Meuse

 

forêt de Jaulnay, à Pouilly
la forêt de Jaulnay, à Pouilly (aujourd'hui)

 

 

Charles Morel est enterré à Brieulles-sur-Meuse

Charles Morel a d'abord été inhumé dans le cimetière franco-allemand de Luzy-Saint-Martin (Meuse) puis ensuite dans la nécropole de Brieulles-sur-Meuse : (relevé), (vidéo).

 

Brieulles-sur-Meuse, nécropole (1)
nécropole militaire de Brieulles-sur-Meuse

 

Brieulles-sur-Meuse, nécropole (2)
nécropole militaire de Brieulles-sur-Meuse

 

Brieulles, tombes des inconnus
à Brieulles se trouvent aussi des tombes de soldats inconnus

 

 

 

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7 août 2018

Alexandre (Louis Adolphe) MOURIER

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

Alexandre Mourier, portrait

 

 

Alexandre (Louis Adolphe) MOURIER

 

 

MOURIER Alexandre, fiche MPLF

 

 

Alexandre (Louis Adolphe) Mourier est né le 28 août 1882 à Saint-Bonnet-le-Froid (Haut-Loire). Il est mort le 2 juillet 1916 à Hardecourt-au Bois (Somme), au deuxième jour de la grande bataille de la Somme. Il avait trente-trois ans.

Il était marié, avait deux filles (nées en 1913 et 1914) ; habitait Bellay, dans l'Ain.

Au moment de son recensement, il est clerc de notaire. Il est plus tard devenu avoué.

Alexandre Mourier a effectué son service militaire d'août 1904 à septembre 1904. En 1914, il était sous-lieutenant au 156e régiment d'infanterie.

Citation à l'ordre de l'armée.

Alexandre Mourier a d'abord été inhumé à Maricourt (Somme) dans le cimetière militaire appelé "cimetière de la ferme Caudron" (devenu ensuite nécropole anglaise) puis son corps a été transféré au cimétière national à Albert, tombe 567, en 1922 ou 1923.

  • Nous n'avons pas éclairci le fait que Louis Adolphe Mourier soit prénommé Alexandre dans la liste du Collège.

 

 

fiche matricule d'Alexandre Mourier

 

Alexandre Mourier, fiche matricule (1)

Alexandre Mourier, fiche matricule (2)

Alexandre Mourier, fiche matricule (3)
fiche matricule d'Alexandre Mourier, né le 28 août 1882

 

 

 

la mort du sous-lieutenant Mourier, dans le J.M.O. du 156e R.I.

 

JMO 156e, 2 juillet 1916, légendé
Journal des marches et opérations du 156e R.I.

 

 

 

...dans l'Illustration

 

Alexandre Mourier, photo dans l'Illustration
hors-série de l'Illustration

 

 

 

Alexandre Mourier a d'abord été enterré au cimetière de la ferme Caudron,

à Maricourt (Somme)...

 

cimetière ferme Caudron à Maricourt
"ferme Caudron" : cimetière franco-anglais, à Maricourt

 

cimetière de la ferme Caudron, novembre 1917
cimetière de la ferme Caudron, à Maricourt, novembre 1917

 

cimetière anglais à Maricourt
cimetière anglais à Maricourt, sur le route départementale D938 :
ancien cimetière de la ferme Caudron

 

 

...puis son corps a été transféré à la nécropole nationale à Albert (Somme)

 

Albert, cimetière soldats français
Albert (Somme), cimetière des soldats français

 

Albert, cimetière, 1925
Albert (Somme), cimetière militaire français, 1925

 

Albert, cimetière militaire français
Albert (Somme), cimetière militaire français

 

Albert, cimetière militaire, cpsm
Albert (Somme), cimetière militaire français

 

Albert__ne_cropole__entre_e
Albert (Somme), nécropole nationale, entrée

 

Albert, nécropole
Albert (Somme), nécropole nationale

 

tombe d'Alexandre Mourier
tombe d'Alexandre Mourier à Albert (Somme)

 

 

 

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7 août 2018

Auguste NEYRAND

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Auguste NEYRAND

 

 

NEYRAND Auguste, fiche MPLF

 

 

Auguste Neyrand est né le 16 juillet 1884 à Saint-Chamond (Loire). Il est mort le 9 mai 1915 au Bois de Berthonval (Pas-de-Calais) au cours de la deuxième bataille d'Artois. Il avait trente ans.

Lors de son recensement, il était élève à l'École nationale des Mines de Paris. Il est devenu plus tard ingénieur civil des Mines.

A effectué son service militaire d'octobre 1905 à septembre 1906.

Il était marié avec Juliette Marcelot (1890-1969), le 12 juillet 1913 à Eurville (Haute-Marne). Il avait une fille : Marie Claire Neyrand.

Pendant la guerre, son régiment appartient à la 77e D.I. (division d'infanterie). Auguste Neyrand était sergent.

 

 

 

fiche matricule d'Auguste Neyrand

 

Auguste Neyrand, fiche matricule (1)

Auguste Neyrand, fiche matricule (2)

Auguste Neyrand, fiche matricule (3)
fiche matricule d'Auguste Neyrand, né le 16 juillet 1884

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Auguste Neyrand
de Saint-Chamond

Auguste Neyrand fut mobilisé comme sergent au 252e régiment d’infanterie [erreur ; il s’agit du 159e d’après sa fiche matricule] et envoyé de suite à l’armée de l’Est.

Après une longue suite de marches et de combats, le régiment se trouva le 29 septembre devant le village de Richecourt, alors occupé par les Allemands.

Il fallut attaquer et l’assaut fut des plus meurtriers. Auguste y reçut deux graves blessures, l’une au cou et l’autre à la cuisse.

Ces blessures furent longues à guérir et il boitait encore lorsqu’au mois de décembre il dut rejoindre son dépôt à Montélimar.

Au mois de janvier [1915], on demanda des renforts pour le 159e qui était dans les environs d’Arras. Auguste y fut envoyé. Ce fut ainsi que le 9 mai il prit part à la grande offensive de l’Artois. Il commandait une section à l’attaque de Souchez et c’est là qu’il reçut le coup mortel.

Certes la mort ne put le surprendre. Sa correspondance le montre toujours préoccupé de faire tout son devoir avec le secours de Dieu. Aussi ne manquait-il aucune occasion de renouveler sa force aux vraies sources de la vaillance chrétienne.

  • «Nous avons toujours, écrivait-il le 1er mai, toutes facilités au point de vue religieux, ce qui est le principal».

Au moment de l’attaque, sachant combien elle était dangereuse, il fut admirable de sang-froid et de tranquille bravoure. C’est le témoignage même de ses hommes. Pour ceux qui le connaissaient dans l’intimité, c’est dans sa foi et son esprit chrétien du devoir qu’il puisait ce courage.

Ce courage semblait même ne lui coûter aucun effort. Il était comme à son aise dans la pratique du sacrifice. Tant il est vrai qu’on est à la hauteur du plus héroïque devoir quand on a Dieu avec soi !

 

 

 

le Bois de Berthonval, sur le front en mai 1915

 

bois de Berthonval sur carte 9 mai 1915, légendé
le bois de Berthonval : un secteur du front en Artois, le jour de l'offensive

 

bois de Berthonval aujourd'hui
sur la route entre Mont-Saint-Éloy et Carency, le secteur appelé "Bois de Berthonval" (Google maps)

 

 

 

photos du Bois de Berthonval en 1915, après la mort d'Auguste Neyrand

 

bois de Berthonval (cap André) (5)
Bois de Berthonval, 23 mai 1915 (source)

 

bois de Berthonval (cap André) (6)
Bois de Berthonval, 23 mai 1915 (source)

 

bois de Berthonval (cap André) (1)
Bois de Berthonval, juillet 1915 (source)

 

bois de Berthonval (cap André) (2)
Bois de Berthonval, cadavres français août 1915 (source)

 

bois de Berthonval (cap André) (3)
Bois de Berthonval, cadavres français août 1915 (source)

 

bois de Berthonval (cap André) (4)
Bois de Berthonval, cadavres français août 1915 (source)

 

 

 

 

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6 août 2018

François NEYRAND

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

NEYRAND François, photo

 

 

François NEYRAND

 

 

NEYRAND François, fiche MPLF

 

NEYRAND François, lieutenant, 17e d'Artillerie puis escadrille V 113

François NEYRAND est né le 20 février 1890 à Saint-Chamond. Après l'école Sainte-Marie, il est élève de Sainte-Geneviève à Versailles, puis résussit l'entrée à la prestigieuse École Polytechnique.

Il fut notamment aviateur, l'année de guerre 1918, avec le grade de lieutenant dans l'Escadrille V 113, après avoir appartenu au 17e Régiment d'Artillerie.

Il est mort le 14 août 1918, d'une chute d'avion, à Plainval dans l'Oise.

 

 

 

fiche matricule de François Neyrand

 

François Neyrand, fiche matricule (1)

François Neyrand, fiche matricule (2)
fiche matricule de François Neyrand, né le 20 février 1890

 

 

 

chapelle funéraire des Neyrand
chapelle funéraire de la famille Neyrand, cimetière de Saint-Chamond (photo, 10 avril 2014)

 

plaque dans chapelle
plaque funéraire dans la chapelle (photo, 10 avril 2014)

 

 

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5 août 2018

Joseph NEYRON

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Joseph NEYRON

 

 

NEYRON Joseph, fiche MPLF

 

 

Joseph Neyron est né le 5 juin 1883 à La Talaudière (Loire). Il est mort le 22 septembre 1914 à Fontenoy (Oise).

Il a effectué son service militaire de septembre 1904 à septembre 1905, au 38e régiment d'infanterie à Saint-Étienne. Il était caporal. Au cours de périodes de réserve accomplies les années suivantes, il est nommé sergent de réserve, en mai 1909.

En 1914, il est rappelé à l'activité comme réserviste au 238e régiment d'infanterie. Il arrive à la caserne le 11 août, est affecté comme sergent le même jour, et meurt une semaine plus tard, au combat, dans l'Aisne.

Joseph Neyron était ingénieur agricole.

 

 

 

acte de naissance de Joseph Neyron

 

Joseph Neyron, acte de naissance
acte de naissance de Joseph Neyron, à La Talaudière (Loire)

 

 

 

fiche matricule de Joseph Neyron

 

Joseph Neyron, fiche matricule (1)

Joseph Neyron, fiche matricule (2)

Joseph Neyron, fiche matricule (3)
fiche matricule de Joeph Neyron, né le 5 juin 1883

 

 

 

Joseph Neyron est mort au combat de Fontenoy (Aisne), 22 septembre 1914

 

situation VIe armée, 20 septembre 1914, légendé
la ligne de front le 20 sptembre 1914, autour de Fontenoy (Aisne)

 

Fontenoy et Nouvron-Vingré
Fontenoy, Confrécourt et Nouvron-Vingré (Aisne)

 

Fontenoy, l'église et soldats
Fontenoy (Aisne), soldats devant l'église bombardée (après 1914)

 

Fontenoy, rue avec soldat et civil
une rue de Fontenoy pndant la guerre, après 1914

 

 

 

 

 

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4 août 2018

Henri NOYE

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Henri NOYE

 

 

NOYE Henri, fiche MPLF

 

Henri Noye est né le 8 juillet 1895 à Saint-Étienne. Il est mort le 11 octobre 1916 entre Vermandovillers et Ablaincourt (Somme) lors de la bataille de la Somme (juillet-novembre 1916). Il avait vingt-et-un ans.

Il était sergent au 38e régiment d'Infanterie.

Henri Noye était le frère cadet de Louis Noye, mort le 25 août 1914.

 

 

acte de naissance d'Henri Noye

 

acte naissance Henri Noye

 

 

fiche matricule d'Henri Noye

 

NOYE Henri, fiche matricule (1)

NOYE Henri, fiche matricule (2)
fiche matricule d'Henri Noye, né le 8 juillet 1895

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Henri Noye
de Saint-Étienne

C’est la seconde victime, choisie dans une famille d’élite de Saint-Étienne. Henri Noye est le frère de Louis, qui l’avait précédé d’un an dans cette voie douloureuse du sacrifice. Sans avoir l’ardeur primesautière de son aîné, il avait une égale fermeté d’âme. Comme c’est bien la volonté qui assure l’énergie, il avait lui aussi l’énergie, maîtresse d’elle-même, accomplissant dans un calme silencieux tout le programme du devoir.

Grâce à une relation intéressante, transmise par l’un de ses chefs, nous avons sur la mort de notre cher sergent du 38e des détails circonstanciés. Qu’il nous suffise de les transmettre aux anciens de Sainte-Marie :
«Henri Noye s’était fait remarquer pour ses qualités militaires, et depuis Verdun remplissait auprès de son chef les fonctions de sergent-observateur.

D’une bravoure admirable, il rendait au bataillon des services précieux ; sous les plus intenses bombardements, il restait sans broncher à son poste d’observation et continuait à observer et à renseigner le commandement avec un calme qui faisait l’admiration de tous.

Le 10 octobre dernier, le bataillon a attaqué et brillamment enlevé l’objectif qui lui était assigné. Henri Noye n’avait pas quitté son commandant pendant l’attaque, toujours actif et dévoué comme d’habitude. L’attaque n’avait pas été très coûteuse ; mais le lendemain, 11 octobre, on eut à subir sur la position conquise de durs bombardements qui causèrent des pertes sensibles.

Dans l’après-midi, vers 15 heures, Henri Noye qui n’avait cessé d’observer du parapet de la tranchée, fut blessé mortellement d’un éclat d’obus à la cuisse. La mort fut très rapide - quelques minutes à peine - en raison de la forte hémorragie qui s’était déclarée, et par suite peu douloureuse.

Dans la nuit du 11, le bataillon fut relevé et ramené en arrière : les tués de la journée, laissés sur place, n’avaient pas pu être encore ensevelis et devaient être enterrés à proximité de la première ligne, en raison des difficultés presque insurmontables de transporter des cadavres à plusieurs kilomètres en arrière sous le bombardement et à travers des boyaux bouleversés.
Il était triste d’abandonner ainsi le corps d’un brave comme Henri Noye ; mais le lendemain (et ceci montre à quel point il était aimé) on trouva au bataillon des volontaires qui, la nuit suivante, revinrent en première ligne et ramenèrent à l’arrière sa dépouille.

On put lui faire de dignes funérailles ; il repose aujourd’hui au cimetière de Framerville».

 

 

la bataille de la Somme

 

le front, 1914-1917
la bataille de la Somme sur la carte du front entre 1914 et 1917

 

fronts de la bataille de la Somme, 1916
les fronts de la bataille de la Somme en, juillet-novembre 1916 :
Vermandovillers et Ablaincourt sont au sud

 

Vermandovillers sur une carte
Vermandovillers et Ablaincourt sur la carte

 

Vermandovillers, 17 sept 1916, vue oblique
Vermandovillers, le 17 septembre 1916, vue aérienne

 

 

 le 11 octobre 1916, dans le JMO du 38e RI

 

JMO 38e RI, 11 oct 1916 (1)

JMO 38e RI, 11 oct 1916 (2)
J.M.O. du 38e régiment d'Infanterie, à la date du 11 octobre 1916

 

 

Henri Noye est mort entre Vermandovillers et Ablaincourt

 

champ de bataille d'Ablaincourt, cliché allemand
champ de bataille d'Ablaincourt, cliché allemand

 

Vermandovillers, ruines du village
Vermandovillers, ruines du village

 

Vermandovillers, blessés traversant le village
Vermandovillers, blessés traversant le village

 

 

 

en octobre 1916, Henri Noye a été enterré à Framerville

 

Framerville, cimetière
cimetière de Framerville (Somme)

 

 

 

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