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école Sainte-Marie à Saint-Chamond
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17 septembre 2018

Marc FINAZ

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Marc FINAZ

 

 

FINAZ Marc, fiche MPLF

 

 

Marc Finaz est né le 15 juin 1883 à Saint-Chamond. Il est mort le 12 novembre 1914 à Confrécourt (Aisne). Il avait trente-et-un ans.

Il a été blessé une première fois lors de la bataille de la Marne, puis était revenu au front.

Son père, Louis Antoine Marie, était notaire à Saint-Chamond. Lors du recensement, Marc Finaz était étudiant, il est devenu licencié ès lettres slon sa fiche matricule ; mais aussi licencié en droit et diplômé de sciences politiques selon le Livre d'or de l'école.

 

 

acte de naissance de Marc Finaz

 

acte naissance Marc Finaz
acte de naissance de Marc Finaz, 15 juin 1883 à Saint-Chamond

 

 

 

fiche matricule de Marc Finaz

 

Marc Finaz, fiche matricule (1)

Marc Finaz, fiche matricule (2)

Marc Finaz, fiche matricule (3)
fiche matricule de Marc Finaz, né le 15 juin 1883

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Marc Finaz
de Saint-Chamond

Marc Finaz appartenait à une ancienne famille de Saint-Chamond, où il naquit le 15 juin 1883. Son grand-oncle, le R. P. jésuite Marc Finaz, fut un des premiers missionnaires de Madagascar, où il passa trente ans de sa vie et où il mourut, à Tananarive, en 1881.

Après de brillantes études à l’institution Sainte-Marie, à Saint-Chamond, puis à la faculté des Lettres de Lyon, à la faculté de Droit de Paris et à l’École des sciences politiques, licencié en droit et diplômé de sciences politiques, il vint s’établir à Saint-Étienne et devint gérant de la Banque Ramel, Finaz et Cie.

D’une exquise délicatesse, cachant sous une grande douceur une réelle fermeté de caractère, il eut bientôt conquis l’estime de tous et de très sures amitiés. Les œuvres catholiques ne tardèrent à éprouver qu’on ne faisait jamais en vain appel à son dévouement et à sa charité.

Profondément royaliste comme tous les membres de sa famille, et convaincu que seule la monarchie pourrait rendre à notre cher pays les institutions religieuses et sociales qui avaient fait autrefois sa grandeur et sa force, il devint un fervent ami de l’Action française, dont il était abonné et actionnaire, et il faisait autour de lui une propagande discrète pour son cher journal. Lors de son départ pour le front, il avait eu soin de recommander à sa chère femme de lui mettre soigneusement de côté tous les numéros pour les lire à son retour.

Marié depuis le 10 juillet 1907 à sa cousine Marguerite de Villaine, le seule chose qui manquait à son bonheur, un enfant, lui avait été donné en 1913.

Il était donc parfaitement heureux lorsque la guerre éclata.

Lieutenant de réserve au 238e de ligne, il partit presque aussitôt pour le front. Ses chefs lui proposèrent d’être le porte-drapeau du régiment, mais il préféra rester à la tête de sa compagnie.

Son régiment fut d’abord envoyé en Alsace  où il séjourna tout le mois d’août, mais sans qu’il eût l’occasion de prendre part à aucun combat. Cependant il était admirablement prêt à faire tout son devoir. «Notre tour viendra bientôt, écrivait-il ; j’ai fait le sacrifice de ma vie : je suis entre mains de Dieu ; que sa volonté se fasse !»

À la fin du mois d’août, il partit pour le Nord et à peine arrivé aux environs d’Amiens, son régiment fut obligé de se replier sur Paris, à la suite de la retraite provoquée par la bataille de Charleroi.

Les 6 et 7 septembre, il part à la bataille de l’Ourcq et fut blessé, le soir du 7 septembre, d’une balle au bras, en menant sa compagnie à l’assaut des positions ennemies. Des témoins qui l’ont vu entraîner ses hommes sous les balles et la mitraille ont rapporté qu’il fit très brillamment son devoir et qu’il contribua à ramener au feu un bataillon d’un régiment voisin.

Sa blessure à peu près guérie, il est rentré au dépôt de son régiment, à Saint-Étienne, et sur l’avis du [médecin] major [médecin] ne devait retourner sur le front que dans le courant de novembre.

Mais son colonel réclamait des officiers et aussitôt le lieutenant Finaz demanda à aller reprendre son poste de combat.

Reparti le 28 octobre, il est tombé au champ d’honneur, le 13 novembre, dans les tranchées de Confrécourt (Aisne), frappé d’une balle à la tête.

Voici la lettre que le lieutenant de sa compagnie écrivit à sa pauvre mère pour lui donner des détails sur cette mort glorieuse :

  • «Je suis arrivé au 238e, le 24 septembre, avec un détachement de renfort, fourni par mon régiment. La compagnie dont je pris le commandement et que votre fils avait lui-même brillamment commandée avant sa première blessure, était bien réduite, et cependant tout le monde se mit à me parler du lieutenant Finaz. C’est à qui me vanterait sa distinction, sa délicatesse, son sang-froid, son courage.
    Vous pouvez dire, Madame, que votre fils avait fait naître chez tous ses hommes l’amour et la confiance.
    Lorsqu’il revint au régiment et que je lui remis le commandement de sa compagnie, il eut l’extrême délicatesse de me faire comprendre qu’il entendait me traiter en camarade et en collaborateur et non en inférieur.
    Nous avons travaillé douze jours ensemble et j’ai pu apprécier ses nombreuses qualités de cœur et d’esprit, ainsi que sa bravoure, son sang-froid, son énergie. Joignez à cela un souci constant d’épargner à ses hommes les fatigues et les risques, dans la mesure du possible, et de leur donner le maximum de bien-être, et vous saurez pourquoi nous l’aimions tous.
    Le 12 novembre, nous reçûmes l’ordre d’attaquer les positions allemandes, vis-à-vis de nous. Nous étions en contact depuis deux mois et, pas à pas, nous nous étions approchés, à moins de cent mètre, de leurs tranchées.
    Ce jour-là, la compagnie devait marcher en deuxième ligne ; mais pour des raisons que je ne peux ni ne veux développer ici, les deux attaques tentées par la première ligne échouèrent complètement, et nous eûmes à déplorer des pertes sensibles.
    Le 13, au matin, la 23 compagnie reçut l’ordre de se porter en première ligne et de recommencer l’attaque.
    Les premiers éclaireurs qui tentèrent de sortir de notre tranchée furent accueillis par un feu terrible. Ceux qui ne furent pas touchés durent se tapir dans un trou d’obus, entre les deux lignes, et une dangereuse hésitation passa dans toute la compagnie.
    Le commandant de bataillon qui se trouvait à nos côtés reçut l’ordre de continuer l’attaque coûte que coûte.
    Le lieutenant Finaz sentit bien que ses hommes marcheraient mal, parce qu’ils se rendaient compte, aussi bien que nous d’ailleurs, que cette attaque était vouée à un échec certain. Il sentit que ses éclaireurs qui devaient partir en avant sous la conduite d’un sergent ne feraient pas un pas de plus.
    Mais l’ordre était là ! Il dit au commandant : "J’y vais moi-même". Avant que le commandant et moi ayant pu l’arrêter - car nous savions que son sacrifice serait inutile - il partit pour commander lui-même ses éclaireurs.
    À peine sa tête émergeait-elle du parapet qu’une balle le tuait net.
    La nouvelle de sa mort se répandit comme une traînée de poudre, et bien que les balles et les obus fissent rage à ce moment, j’ai vu pleurer plus d’un homme et plus d’un officier… Nous l’aimions tant !»

De son côté, son beau-frère le lieutenant de Villaine (1), du 14e Dragons, dont l’escadron appartenait à la même division, écrivit :

  • «Je l’ai vu quelques instants après, entouré de ses hommes en larmes, calme et tranquille. Il dormait paisiblement son glorieux sommeil. Ô mon Dieu, réservez-moi une mort aussi belle !»

Ses obsèques furent célébrées avec une simplicité impressionnante, sous la mitraille, dans une église jusque là épargnée. Les dragons du peloton de M. de V. assurèrent les chants, puis le portèrent au cimetière dans une bière faite de morceaux de bois, provenant des tranchées. Ils avaient voulu la confectionner eux-mêmes et, suivant le témoignage de M. le curé d’A., c’est une merveille d’agencement aussi bien qu’un témoignage de l’amour des soldats pour leur chef.

Trois jours avant sa fin glorieuse, sachant que son régiment allait donner et qu’il avait de grandes chances, lui-même, de ne pas revenir, Marc Finaz fit ses adieux à sa femme et lui écrivit, le 10 novembre :

  • «Ce soir, nous attaquons les tranchées allemandes. Ce sera terrible. Dieu et Notre-Dame de Lourdes me protègent, et puis mon amour pour toi, et mon baby chéri dont l’image est sur mon cœur… Vous me manquez tant tous deux. Élève-le bien, ce petit bonhomme. Fais-en un bon chrétien. La religion et les bons principes, c’est tout dans la vie… Voici une petite violette cueillie dans le jardinet d’une maison démolie».

Il n’y a rien à ajouter à ces lignes si simples et si belles.

Marc Finaz qui savait qu’il marchait à la mort s’est offert volontairement pour la Patrie au suprême sacrifice. Il a donné sa vie, une vie où tout lui souriait, avec une résolution inébranlable et une pleine conscience du péril, sans aucune arrière-pensée d’avancement ni de gloire terrestre.

1 - François de Villaine, lieutenant de cavalerie est mort pour la France le 2 mai 1917. Son propre frère, Louis de Villaine était déjà tombé, mort la France, le 19 octobre 1914. Cf. Le Figaro, 19 juin 1917.

 

 

Marc Finaz est mort à Confrécourt (Aisne)

 

Confrécourt (1)
ruines de la ferme de Confrécourt (Aisne), 1916

 

Confrécourt (2)
ruines de la ferme de Confrécourt (Aisne), 1917

 

 

 

 

 

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