Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
école Sainte-Marie à Saint-Chamond
école Sainte-Marie à Saint-Chamond
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
30 juin 2018

Étienne CHILLET

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Étienne CHILLET

 

 

CHILLET Étienne, fiche MPLF

 

 

Étienne Chillet est né le 8 mai 1898 à  Saint-Étienne (1). Il est mort le 16 octobre 1918 à l'hôpital militaire de Saint-Parize-le-Châtel (Nièvre) des suites de blessures de guerre. Il avait vingt ans.

Il est incoporé au 84e régiment d'artillerie lourde le 18 avril 1917. Puis est affecté au 289e régiment d'artillerie lourde le 18 décembre 1917, date à laquelle ce régiment vient de se constituer.

Le 16 septembre 1918, le 289e est mis à la disposition de la 1ère armée américaine dans la région de Verdun.

Étienne Chillet était alors brigadier à la 22e batterie. Son régiment est engagé dans la grande bataille américaine, commencée le 26 septembre, sur Montfaucon-d'Argonne (Meuse). Il est mortellement touché le 4 octobre 1918 et s'éteint douze jours plus tard.

Il avait pu échapper à la grippe espagnole qui faisait des ravages dans son unité, mais l'obus de 150 mm lancé par les Allemands a eu raison de lui.

 

1 - La fiche MPLF (mort pour la France) écrit par erreur : 8 mars. Il s'agit bien du 8 mai.

 

 

acte de naissance d'Étienne Chillet

 

acte de naissance Étienne Chillet
acte de naissance d'Étienne Chillet, 8 mai 1898

 

 

fiche matricule d'Étienne Chillet

 

Étienne Chillet, fich matricule
fiche matricule d'Étienne Chillet, né le 8 mars 1898

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Étienne Chillet
de Saint-Étienne
Brigadier au 289e d’artillerie

Lorsqu’on prend en mains l’image mortuaire d’Étienne Chillet et qu’on examine un instant sa photographie, deux pensées surgissent immédiatement à l’esprit. Comme il devait avoir l’âme douce et tendre, ce jeune brigadier au regard si transparent ! Mais vraiment, comment pouvait-il avoir le caractère d’un guerrier, celui dont la physionomie est si juvénile !

Ce contraste s’est plus d’une fois présenté à propos de nos chers anciens, et cependant, rarement il nous est apparu avec un tel relief.

Oui, il eut l’âme d’un vaillant, puisqu’au lendemain de sa mort, son capitaine l’appelait un soldat parfait et regrettait de perdre ainsi un fidèle et précieux compagnon d’armes.

Mais il avait, ce qui est encore plus précieux, un cœur d’or, lui qui s’était fait aimer au régiment au point que les hommes de sa batterie, avec une admirable spontanéité, s’entendirent pour envoyer de suite sur sa tombe le gage de leur fraternelle sympathie.

Il était en effet d’une rare délicatesse, toujours heureux, au foyer de sa famille, de témoigner son affection par quelque procédé ingénieux, par un dévouement actif, par quelques-unes de ces paroles dont le cœur seul a le secret. Il faisait bon vivre à côté de lui et dans le bureau où il ne travaillait point seul, il savait par de pieuses et fermes excitations, relever le courage, donner de l’entrain et même élever les âmes bien haut au-dessus de la besogne quotidienne.

Étienne était bien jeune encore au début de la guerre. Il n’appartenait qu’à la classe 18 et débuta comme artilleur dans un fort de Lyon. Puis, on le versa d’office dans les tracteurs.

Après un stage de quelques mois à Paris, il dut partir pour le front et pendant l’hiver 1917-1918 participa aux différentes attaques de cette période, avec le 289e d’artillerie lourde.

Lorsqu’enfin survint la grande offensive qui devait aboutir à la victoire, il avait les galons de brigadier et fut affecté avec son régiment à l’armée américaine.

De juillet à octobre, sa vie militaire fut intense, jusqu’au jour où, près de Montfaucon, il fut gravement atteint par un obus.

Hélas ! la blessure est affreuse ! Le pauvre brigadier est évacué au bout de quelques jours dans l’hôpital américain de Nevers, où il se trouve presque seul Français, impuissant à se faire comprendre, sans aucune des consolations religieuses que doit désirer le soldat chrétien, toujours fidèle jusqu’à cette heure aux pratiques d’une ardente piété. L’Eucharistie qu’il aimait à recevoir chaque dimanche à Paris, qui l’avait fortifié si souvent à Fourvière, ne serait donc point son viatique de la dernière heure !

Pauvre petit soldat ! On vient de l’amputer d’une jambe ; il songe à tous les siens. Il appelle sa mère ; or par une attention de la Providence, toujours maternelle, même dans ses coups les plus douloureux, sa mère qui a dû se heurter à tant d’obstacles insurmontables, lui apparaît soudain à cette heure décisive, l’entoure de son immense tendresse, et se trouve là - consolation suprême - pour recevoir son dernier soupir…

 

 

 

l'attaque américaine sur Montfaucon-en-Argonne, 26 septembre 1918

 

attaque Montfaucon, 26 sept 1918 (1)
grande rue de Montfaucon-en-Argonne, après l'attaque américaine

 

attaque Montfaucon, 26 sept 1918 (2)
Montfaucon-en-Argonne, après l'attaque américaine

 

armée US, fin sept-nov 1918, légendé
l'offensive américaine de l'automne 1918, le 289e y a participé

 

 

 

Étienne Chillet a été atteint lors de la bataille de Montfaucon (Meuse)

 

JMO 22e batterie, sept-oct 1918

JMO 22e batterie, 4 oct 1918, légendé
J.M.O. du 289e R.A.L., 22e batterie, sept.-octobre 1918

 

 

 

Étienne Chillet est mort à l'hôpital militaire de Saint-Parize-le-Châtel (Nièvre)

Il s'agit de l'hôpital américain. Les morts étaient enterrés dans le cimetière au lieu-dit La Plaine (transféré à Nevers). La dépouille d'Étienne Chillet a-t-elle connu le même sort ?

 

Saint-Parize-le-Châtel, hôpital américain (1)
hôpital américain de Saint-Parize-le-Châtel (Nièvre)

 

Mars-sur-Allier, hôpital américain
l'hôpital américain s'étendait en partie sur la commune de Mars-sur-Allier

 

 

 

 

- retour à l'accueil

Publicité
Publicité
29 juin 2018

Paul EYMARD

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

Paul Eymard, portrait

 

 

Paul EYMARD

 

 

EYMARD Paul, fiche MPLF

 

Paul Eymard est né le 27 février 1897 à Lyon 3e (Rhône). Il est mort le 29 octobre 1918 à Banogne (Ardennes). Il avait vingt-et-un ans.

Il est entré au collège Sainte-Marie à la rentrée de 1907.

Il est arrivé au noviciat de Santa Fede (province de Turin, en Italie) en septembre 1914 et y resta jusqu'en décembre 1915.

Paul Eymard fut ensuite incorporé au 97e régiment d'infanterie à Chambéry à partir du 7 janvier 1916. Puis passa au 401e régiment d'infanterie le 30 avril 1917.

Il est tombé dans les combats au sud-ouest de Saint-Fergeux, sur la route de Banogne-Recouvrance à Condé-les-Herpy (Ardennes).

Inhumé d'abord au cimetière militaire de Saint-Germainmont (Ardennes), tombe 48, secteur Château-Porcien (notifié le 16 avril 1921), puis transféré au cimetière national de Rethel (Ardennes), section 1, division 4, rangée 4.

 

 

fiche matricule de Paul Eymard

 

Paul Eymard, fiche matricule (1)

Paul Eymard, fiche matricule (2)

Paul Eymard, fiche matricule (3)
fiche matricule de Paul Eymard, né le 27 février 1897

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Paul Eymard
de Lyon
Souvenir d’un ami

I - Au Collège

D’une famille lyonnaise, Paul Eymard entra à Sainte-Marie, en octobre 1907. C’est en sixième et dans la division des petits qu’il fit ses premières armes au collège. On remarqua de suite sur la physionomie du jeune collégien un air de gravité, vraiment étonnante pour son âge. Peut-être faut-il expliquer ce sérieux précoce par les deuils, déjà nombreux, qui avaient attristé pour lui le foyer familial. Il était orphelin de père et de mère et désormais son éducation était confiée à une grand-mère, pour laquelle il eut toujours une profonde vénération : elle était si bien justifiée !

Élève, il se fit remarquer dès la première heure pour son esprit de discipline et son application au travail.

  • «Je me rappelle, nous écrit un de ses condisciples, qu’à la fin de l’année, pour je ne sais quelle cause il s’attira une légère réprimande. C’était la première et la chose parut si extraordinaire que tout le monde, en étude, fut en émoi».

Sa conduite d’ailleurs ne se démentit jamais ; régulier, silencieux, de caractère doux et pacifique, il avait su se faire une véritable autorité. Ses condisciples l’avaient en vénération et le rayonnement de ses vertus était pour eux une prédication constante. On put en juger par les deux faits suivants, dont l’un de ses meilleurs amis nous a rappelé le souvenir.

  • «Un élève, également pieux, faisait tous les soirs une prière au pied de son lit. La chose n’était pas commune ; l’acte était courageux et je m’empressais de l’en féliciter. Il me répondit très simplement : c’est Eymard qui m’a donné l’exemple ; chez les petits, il était mon voisin, il faisait ainsi, j’ai voulu faire de même, et depuis cette époque je n’y ai jamais manqué».
  • «Un autre élève était pour Paul l’ami de la première heure ; il ne tarissait pas d’éloges sur son camarade de seconde : c’est notre petit saint, me disait-il. Si je suis premier cette semaine, je lui donnerai deux francs pour sa caisse des pauvres».

Malheureusement, le cher collégien, si estimé de ses maîtres et de ses condisciples, fut interrompu dans ses études. Pendant deux ans, une crise d’anémie l’obligea à rester à Lyon et à recevoir des soins particuliers dans sa famille. Mais rien ne fut changé de sa vie d’apostolat. Le jeudi il consacra ses soirées au patronage de sa paroisse, et continua par sa correspondance son action féconde sur ses anciens camarades de Sainte-Marie.

Qu’on ne croie pas qu’il ait cherché à s’entourer uniquement de ceux qu’on appelle «les perfections». Apôtre avant tout, il exerçait son zèle auprès de ceux qui avaient le plus besoin de ses conseils. Pour tel condisciple, en particulier, d’un caractère inégal et assez difficile, il fut un mentor de tous les instants ; hélas, lorsque le mentor dut s’absenter, le pauvre camarade n’eut point la raison de se conduire tout seul, comme le demandait la discipline du collège ; ce dernier dut donc partir, le cœur brisé, regrettant, trop tard, les inégalités de son tempérament ; mais plus vive encore fut la douleur de Paul Eymard et longtemps après, il demandait toujours des prières instantes pour cette âme qui lui était chère.

Une autre souffrance, plus profonde et plus vive lui était réservée. En octobre 1913, il perdait sa grand-mère, son dernier soutien sur cette terre, et se trouvait ainsi privé des meilleures affections de sa vie.

Lorsqu’il rentra à Sainte-Marie, ce fut pour redoubler sa classe de première. Il revenait donc, le cœur meurtri, plus grave, plus grave, plus réservé que jamais. Pendant son absence, ses amis de classe s’étaient dispersés, et il eut le sentiment d’une solitude nouvelle, qui ne devait point l’empêcher de reprendre son apostolat du passé.

C’était toujours le même élève irréprochable, appliqué, d’une piété exemplaire. Cette piété l’inclinait vers tout  ce qui appartenait au culte de la Très Sainte Vierge : il se plaisait à préparer son trône pour le mois de Marie dans l’Étude des grands, il était empressé à lui procurer une belle décoration de fleurs, et ne craignait point d’acheter de son propre argent une plante verte dont il était tout heureux de lui faire hommage ; ces attentions étaient celles d’une âme délicate, orientée déjà vers la Société de Marie, et il rêvait d’être l’apôtre de la Très Sainte Vierge comme missionnaire en Océanie.

Aussi s’empressa-t-il, dès cette époque, de se faire affilier à son Tiers-Ordre et d’en réaliser l’idéal, au milieu de ses occupations d’écolier. Chaque matin, d’ailleurs, dans sa communion, il faisait sa provision d’esprit surnaturel et la renouvelait le soir, à la récréation de 4 heures, en se rendant à la chapelle, pour faire une visite au Très Saint Sacrement, suivant une coutume qui resta longtemps en honneur dans la division des grands.

Son année de première s’acheva ainsi sans incident notable. Le mois de juillet arriva et, avec juillet, la période et les émotions des examens. Paul avait travaillé en toute conscience ; il avait le droit d’escompter le succès de ses efforts et tous, maîtres et élèves, le désiraient ardemment.

Cependant, il eut la grosse déception d’éprouver un second échec.

  • «Je revois encore cette scène émouvante, écrit le confident de sa vie de collège. C’était un lundi matin ; la prière venait de s’achever : on avait entendu, par les fenêtres ouvertes de l’étude, passer le premier train du matin : c’était ce train qui devait apporter le Journal de Lyon et, par conséquent, les nouvelles impatiemment attendues. Tous les candidats étaient dans les transes.
    Enfin, le Père supérieur ouvre la porte et il faut avouer qu’il était aussi ému que nous. La lecture des noms des admissibles commence, lentement, par ordre de sections ; des visages s’épanouissent radieux, d’autres s’attristent et des yeux se remplissent de larmes.
    C’est fini ; le Père supérieur replie le journal et un tonnerre d’applaudissements éclate en l’honneur des heureux candidats. Paul était devant moi, collé ; mais il applaudissait plus fort que les autres et l’on voyait sur sa physionomie comme une empreinte de joie surnaturelle, la joie puisée dans la souffrance et le sacrifice. Il semblait heureux de souffrir.
    Dès que le Père préfet eut donné Deo Gratias pour permettre aux nerfs de se détendre, il vint me trouver et me dit : Maintenant, c’est bien certain, je partirai au noviciat dès cette année. Je vais prendre le train pour Lyon de matin, et je ferai ma demande immédiatement».

Ainsi, au milieu de la joie et de la peine des autres, au milieu de sa propre tristesse, il ne songeait qu’à une chose, se donner à Dieu !

Il le fit en priant les premiers supérieurs des Maristes de le recevoir dans cette Société qu’il aimait déjà ardemment. Attiré par le nom de la Très Sainte Vierge, il réalisait enfin la devise qu’on trouvait déjà inscrite en tête de tous ses cahiers : «Aller à Jésus par Marie».

 

II - Paul Eymard au noviciat

C’était donc décidé, Paul serait mariste. Avec plusieurs jeunes gens de la région lyonnaise, il devait partir pour Santa Fede (1), le 14 septembre. Il était tout à la joie des préparatifs de départ ; la soutane était faite ; au mois d’août, il irait à Lourdes, et ensuite il gagnerait l’Italie.

Mais survient le décret général de mobilisation. Allait-il pouvoir réaliser son projet ? Certes, il était trop jeune encore pour songer à prendre une part active à la guerre ; le plus sage était de se rendre à l’appel de Dieu et de partir au noviciat. On devine cependant qu’au milieu de telles circonstances la séparation apparaissait plus douloureuse, plus crucifiante pour la nature. Il lui fallait, en particulier, dire adieu à une sœur tendrement aimée, qui depuis quinze jours ne savait rien sur le sort de son jeune mari, parti dès la première heure au front de l’armée.

  • «Malgré cela, je le trouvais calme, extérieurement impassible. Il avait revêtu la soutane. Je le voyais pour la première fois dans le costume ecclésiastique. D’une taille au-dessus de la moyenne, très maigre, la figure allongée, il semblait concentrer toute sa vie dans ses yeux très grands et très noirs. On y lisait tout son désir de se donner pleinement à Dieu et il voulait se donner par l’amour et la douleur. Telle sera désormais sa devise : il allait la vivre tout entière dès son entrée au noviciat».

Et ce n’était point en vain qu’il formulait déjà cette belle prière : «Mon Dieu ! je n’ai d’autres âmes à vous offrir que la mienne. Burinez-la, travaillez-la, brisez-la, broyez-la, pourvu que vous soyez aimé… Me sacrifier en silence, souffrir, inconnu du monde, souffrir pour les âmes sans qu’elles le sachent…»

Il y avait à peine deux jours qu’il était à Santa Fede, lorsqu’une lettre vint lui apporter la nouvelle de la mort de son beau-frère, décédé à Lunéville des suites de ses blessures. Il est probable qu’il fit alors de suite ce qu’il disait un jour dans un pieuse confidence : «Lorsque le Bon Dieu me donne un croix, je cours vite le remercier».

Avec de telles dispositions, il gagna vite au milieu de ses jeunes confrères l’ascendant qui s’attache toujours à la vertu. Frère Eymard fut de suite considéré comme un modèle. À côté de lui on avait le sentiment de se trouver auprès d’une âme peu ordinaire. Parfois cependant on aurait pu lui reprocher son excessive gravité. Alors que la gaieté et même le rire sont la caractéristique habituelle des jeunes novices et même des meilleurs, il avait de la peine, en maintes circonstances, à partager l’hilarité commune. Il le savait d’ailleurs et cherchait à combattre cette tendance avec une réelle énergie, puisqu’elle constituait à ses yeux un véritable défaut et un défaut susceptible parfois d’altérer la perfection de la charité.

Cette charité cependant, alimentée par une piété des plus ardentes, faisait l’édification de tous. Frère Eymard aimait à se dépenser pour les autres ; on le voyait toujours prêt à accompagner les confrères invalides, à accepter toutes les corvées, à prendre pour lui les charges qui plaisaient moins aux autres, à saisir les occasions de rendre service. Tout cela, il le faisait avec une telle délicatesse qu’il était difficile de résister à ses avances. Il avait l’art de parler au cœur plus par ses procédés que par son langage. C’est le secret des âmes saintes et pures de s’insinuer doucement par ces industries que la délicatesse suggère, avec un sens exquis des caractères et des circonstances.

Parfois aussi il laissait échapper le trop plein de son cœur, mais c’était toujours pour provoquer à une nouvelle ascension de l’âme, et à un redoublement d’amour de Dieu.

  • «Pendant les vacances, nous écrit son jeune confrère, le jeudi matin, nous partions ensemble pour une promenade plus longue. Nous emportions la vie d’un saint et notre matinée passait bien vite, sur les hauteurs ensoleillées de Montferrat, occupés que nous étions à parler du Bon Dieu et du bonheur goûté à son service».

Mais une nouvelle épreuve permit encore d’apprécier toute sa vertu, tout son amour vraiment héroïque du sacrifice. C’était le lendemain de sainte Anne. Une lettre venue de France lui apprenait que son frère avait été grièvement blessé. Un sac de grenades avait éclaté entre ses mains ; celles-ci avaient été emportées ; il était aveugle et son corps n’était qu’une plaie. Les nouvelles données par l’aumônier étaient des plus pessimistes.

Paul cependant, avec une force de volonté peu ordinaire, dissimula son grand chagrin. Pendant tout le congé qui eut lieu ce jour-là, il conserva son attitude habituelle, et s’il ne parut point très gai, du moins se montra-t-il toujours aimable, empressé, sans rien perdre de sa sérénité, alors que les plus vives appréhensions torturaient son âme.

Le lendemain, avant la messe, le P. Maître lui apporta une lettre de sa sœur arrivée la veille. Tout autre que lui aurait déchiré fiévreusement l’enveloppe pour connaître les nouvelles. Mais il jugea qu’il était bon de dominer ce mouvement de la nature. Après avoir attendu un long moment, maître enfin de son émotion, il se décida à l’ouvrir. Elle lui apportait une lueur d’espoir. Son frère Georges était mieux. Les organes essentiels n’avaient pas été atteints  on espérait le sauver.

Paul put donc descendre au Saint Sacrifice, le cœur tout réconforté. À la récréation, il fit part à ses confrères de cette heureuse nouvelle, et chacun s’en réjouit avec lui. On désirait tant qu’il ne fût point encore éprouvé par un nouveau deuil.

  • «Mais vers dix heures, nous raconte son jeune confrère, je me dirigeais vers la chapelle. Qu’est-ce que je vois, près de la porte, agenouillé vers la septième station du Chemin de la Croix ? Mon pauvre Frère Eymard. À ma vue, il se lève, les yeux remplis de larmes, les traits décomposés, il me dit simplement : il est mort ! Priez pour lui.
    Que dire en face d’une si profonde douleur ? Je me mis à prier à mon tour. Son frère Georges était mort pour la France, horriblement mutilé, mais réconforté jusqu’à la fin par les secours de la religion : il les avait reçus avec une foi admirable».

Quant à Paul, le premier cri de son cœur avait été le Magnificat, mais après il put pleurer et comme il pleura ! Sa douleur faisait peine à voir. Cependant, comme le soir de cette triste journée il y avait eu promenade et que son chagrin l’avait absorbé tout entier, il demanda pardon à ses confrères d’avoir été un compagnon importun et cette excuse sur ses lèvres était l’expression d’un sentiment sincère.

Ainsi, à partir de ce jour, Paul se trouvait presque le seul survivant de sa famille, tous les siens, sauf sa sœur aînée, avaient disparu. Désormais, il pouvait regarder le ciel avec de plus vives aspirations et y attacher plus fortement son âme ardente.

Cependant, dès cette époque même, il sembla moins rêver de sacerdoce et d’Océanie et songea davantage au sacrifice de la vie militaire, vers laquelle le portèrent, avec une insistance visible, les désirs de son cœur.

C’est alors qu’il passa le conseil de révision de la classe 1917 ; et tandis que l’on espérait, vu son état maladif, le garder encore au noviciat, il fut déclaré bon pour le service. Toutefois il resta à Santa Fede jusqu’en décembre 1915 et à cette époque seulement il rentra en France.

Pendant un mois il partagea son temps entre sa famille et ses confrères. On le revit à Sainte-Marie pour la fête du 8 décembre. Il était heureux de revoir ses anciens maîtres, de retrouver ses anciens condisciples. Qui aurait pu penser alors qu’il ne reverrait plus son collège ? Ses diverses permissions ne l’autorisèrent point à revenir à Saint-Chamond, et quand il fit ses adieux en 1915, c’était pour toujours.

 

III - L’armée

Avec une âme aussi délicate et sensible que la sienne, Paul Eymard eut à souffrir de son premier contact avec la caserne. Il faut avouer d’ailleurs que pour ses débuts il était mal tombé. Dans sa chambrée, au 97e à Chambéry, deux de ses camarades étaient condamnés à la prison comme déserteurs ; un troisième essayait de s’empoisonner. Joignez à cela, la privation des offices et de la messe, même le dimanche, dans les premières semaines de son installation.

En faut-il davantage pour faire comprendre les souffrances du «jeune conscrit» ? Aussi comme elles étaient impatiemment attendues les heures où, libre de tout service, il pouvait se rendre à l’église. Là, dans l’ombre pleine de mystère d’un coin de la tribune, il s’armait d’une force toute surnaturelle pour remplir en toute conscience et avec un scrupule minutieux chacune des obligations de sa vie nouvelle.

Cette conception du devoir lui permit de garder entière sa ferveur de novice mariste. Ses lettres semblent même accuser une ascension progressive de piété et de détachement. D’ailleurs, à chacune de ses permissions, il aimait à se retremper dans l’esprit religieux soit à Lyon, à l’ombre du sanctuaire de Notre-Dame de Fourvière, soit même en Italie où il était heureux de retrouver le berceau même de sa vie religieuse, les impressions fortifiantes du passé et tous les éléments d’une provision renouvelée de vie surnaturelle.

Après avoir achevé son instruction militaire, à Châteauneuf-du-Rhône, il fut dirigé vers le front de Lorraine d’abord et de la Somme ensuite. Petit à petit, il se rapprochait des tranchées et c’est en plein front de bataille que nous le trouvons, au mois d’août 1917. À voir ce jeune soldat, presque fier de son uniforme, avec une certaine allure martiale de vrai combattant, qui pourrait soupçonner qu’il a devant lui un religieux - avec l’âme fraîche et délicate du novice - consciencieux jusqu’au scrupule pour traduire dans chacun de ses actes un idéal de céleste perfection ?

Il était à peine arrivé dans la tranchée qu’il fut lancé à un assaut à la baïonnette et couché par une balle sur le champ de bataille à Hurtebise. La blessure était grave sans être mortelle. On le relève immédiatement pour le diriger sur un centre sanitaire.

C’était la nuit ; les blessés s’alignaient de plus en plus nombreux ; devant eux passaient et repassaient les infirmiers, préoccupés de découvrir les plus malades, lorsque par une aimable attention de la Providence, il voit s’arrêter devant lui un de ses confrères, le P. Poncet, un ancien de Sainte-Marie, lui aussi tout heureux de pouvoir prodiguer ses soins et son affection à ce cher blessé. Conduit immédiatement à la salle d’opération, il est pansé avec la plus entière sollicitude ; la balle, en l’atteignant, avait brisé une côte, mais sans toucher à d’autres organes. On put donc, après quelques jours de repos, le diriger sur une ambulance de l’arrière, à Chartres.

Là encore il s’estimait l’heureux privilégié de la Très Sainte Vierge. N’était-il pas installé à la maîtrise même de la cathédrale, tout près de la résidence de confrères maristes qui lui prodiguèrent leurs attentions vraiment maternelles ? Autour de lui, on n’eut point de peine à découvrir l’âme d’élite du «petit blessé» et des témoignages d’admiration arrivèrent jusqu’à ses premiers supérieurs. «Comme on vous envie un pareil sujet !» disait-on pour traduire ce sentiment d’estime, si bien justifié.

Lorsque la convalescence fut achevée, on l’envoya rejoindre son dépôt en Bretagne d’abord, à Rennes ensuite, puis à Saint-Aubin-du-Cormier. Sur cette terre si franchement chrétienne, il trouva un meilleur milieu et goûta quelques semaines de bonne tranquillité, rendues plus agréables encore par des pèlerinages multipliés à Notre-Dame d’Espérance de Saint-Brieuc ou à Notre-Dame de Pontmain.

Vint enfin le moment où il fut envoyé au camp du Ruchard, en Touraine, pour y suivre les cours des élèves chefs de section, et de là, au front, dans un secteur plutôt tranquille ; son régiment était alors au repos dans l’Oise ; il le suivit en Lorraine puis dans les Ardennes.

Désigné de suite à l'attention et à la confiance de ses chefs, il dut remplir les fonctions de caporal-fourrier. De ce fait, nous le considérions comme désormais plus à l’abri des accidents de la guerre. C’était l’époque où les Allemands étaient refoulés sur toute la ligne ; nos armées avançaient pleinement victorieuses, lorsqu’un jour, le 28 octobre, une attaque imprévue des Allemands l’obligea à laisser ses livres de comptes et à prendre un fusil. Il marchait vaillamment à côté de son lieutenant ; mais il n’eut pas le temps d’aller bien loin. Une balle vint le frapper en plein cœur. Paul tomba, inerte ; il était mort, sans bruit, comme il avait vécu, au poste du devoir.

L’aumônier du 410e R.I. donne sur sa fin les détails suivants :

  • «La compagnie progressait lentement sous le feu de l’ennemi. Les mitrailleuses battaient une route que le petit groupe dut traverser. Un soldat tomba d’abord, blessé à la jambe. Paul se porta à son secours pour lui enlever son sac et l’alléger de ce poids inutile. C’est à ce moment qu’il fut à son tour atteint d’une balle en pleine poitrine. Il dit à son lieutenant : «Je suis touché» et s’affaissa. Des camarades prirent son corps pour l’abriter derrière le remblai de la route et lui faire un pansement, mais il avait déjà cessé de vivre, et sa belle âme toute angélique était montée au ciel. Il est mort en accomplissant un acte de charité, et deux jours avant l’attaque, il m’avait demandé l’absolution et s’était confessé, comme il le faisait toujours, avec une piété profonde et les sentiments de la plus absolue confiance en Dieu.
    Ce triste événement s’est produit le 29 octobre, sur la route qui conduit de Recouvrances à Condé-les-Herpy (Ardennes).
    Son corps a été inhumé en terre bénite, à Saint-Germainmont, dans le cimetière militaire, situé à 300 mètres de la Sucrerie. Les soldats de sa compagnie, comme ses chefs, qui professèrent pour lui une estime respectueuse, ont été profondément attristés par la mort de ce pauvre enfant. On me fit prévenir aussitôt. Je me rendis en hâte auprès de son corps pour réciter un De profundis et un Memorare, car la Sainte Vierge, pour qui Paul avait une si tendre dévotion, était certainement venue déjà reprendre l’âme de son fidèle serviteur pour l’introduire auprès de son Divin Fils.
    J’ai perdu en lui non seulement un précieux auxiliaire, mais un véritable ami avec qui il était si doux et tout naturel de parler des choses de Dieu. J’espérais tant que le Bon Dieu nous le laisserait, car il nous faudra de saints prêtres après la guerre, pour combler les vides et travailler hardiment à l’évangélisation de notre cher pays. Sa bonté et sa sagesse en ont jugé autrement, en le réservant pour être du nombre des dernières victimes, de celles qui devaient descendre achever notre rédemption et nous mériter la victoire. Fiat !»

En achevant cette esquisse, nous nous rappelons la belle image de Louis Veuillot sur la guerre : «La grande charrue du Bon Dieu a passé à travers le monde en creusant, en tous sens, d’innombrables sillons pour le grain éternel», et nous nous prenons à souhaiter de toute notre âme que d’autres ouvriers se préparent pour la moisson toujours prête à lever. Nos glorieux morts demandent à être remplacés par des âmes aussi vaillantes, aussi généreuses. C’est aux jeunes d’aujourd’hui qu’il appartient d’écouter cette voix d’outre-tombe, cette voix du ciel.

 

1 - Santa Fede est une abbaye située près du village de Cavagnolo dans le Piémont (province de Turin, Italie).

 

 

Paul Eymard, brochure, page titre

 

 

 

 

Paul Eymard a été novice à Santa Fede (Piémont, Italie)

 

Sante Fede, Cavagnolo
noviciat de Santa Fede, Cavagnolo, province de Turin

 

Santa Fede, Cavagnolo (2)
noviciat de Santa Fede, Cavagnolo, province de Turin

 

convitto Sante Fede, Cavagnolo
convitto (internat) de Santa Fede

 

Santa Fede (1)
convitto de Santa Fede (source)

 

Santa Fede (2)
abbaye de Santa Fede (source)

 

 

 

Paul Eymard a été blessé à Hurtebise (Aisne) le 27 août 1917

La ferme d'Hurtebise se trouve à l’extrémité est du plateau du Chemin des Dames, dans l'Aisne. C'est un point stratégique très disputé au cours de la guerre. Elle est située sur le territoire de la commune de Bouconville-Vauclair.

Paul Eymard y a été blessé le 27 août 1917, touché par une balle. Les circonstances précises ne sont pas établies, son régiment n'ayant pas laissé de J.M.O. pour cette période.

 

ferme d'Hurtebise, avant la guerre
la ferme d'Hurtebise, avant la guerre

 

Ferme d'Hurtebise, ruines, juin 1915
ruines de la Ferme d'Hurtebise, juin 1915, photo allemande

 

ferme d'Hurtebise, Chemin des Dames
champ de bataille à Hurtebise

 

Bouconville, juin 1917, photo allemande
explosion à Bouconville, juin 1917, photo allemande

 

ferme d'Hurtebise, carte IGN 1950, légendé (1)
localisation de la Ferme d'Hurtebise par rapport au Chemin des Dames (carte IGN 1950, Géoportail)

 

ferme d'Hurtebise, carte IGN 1950, légendé (2)
la Ferme d'Hurtebise, à l'ouest de Craonne (carte IGN 1950, Géoportail)

 

ferme d'Hurtebise, juillet 2012
la ferme d'Hurtebise aujourd'hui (juillet 2012) ; elle a été reconstruite à l'identique après la guerre

 

Ferme d'Hurtebise, mai 2013
la ferme d'Hurtebise, mai 2013

 

 

 

il est ensuite envoyé à Chartres

La notice du Livre d'or relate qu'après avoir été soigné, Paul Eymard fut envoyé à l'arrière : «On put donc, après quelques jours de repos, le diriger sur une ambulance de l’arrière, à Chartres. Là encore il s’estimait l’heureux privilégié de la Très Sainte Vierge. N’était-il pas installé à la maîtrise même de la cathédrale, tout près de la résidence de confrères maristes qui lui prodiguèrent leurs attentions vraiment maternelles ?»

 

Chartes, maîtrise de la cathédrale
Chartes, maîtrise de la cathédrale ; carte postée le 31 décembre 1917

 

 

 

après sa convalescence, il fut envoyé au camp de Saint-Aubin-du-Cormier

(Finistère)

 

Saint-Aubin-du-Cormier (1)
le camp de la lande d'Ouée à Saint-Aubin-du-Cormier (Finistère) ;
l'image date d'avant la guerre mais la carte a été postée en juin 1915

 

Saint-Aubin-du-Cormier (3)
le camp de la lande d'Ouée à Saint-Aubin-du-Cormier : les baraquements, avant la guerre

 

Saint-Aubin-du-Cormier (4)
le camp de la lande d'Ouée à Saint-Aubin-du-Cormier ; carte postée en novembre 1914

 

Saint-Aubin-du-Cormier (2)
le grand étang d'Ouée près du camp militaire

 

 

 

Paul Eymard est mort sur la route de Banogne à Condé-les-Herpy (Ardennes)

 

Diapositive1
offensive de Champagne, deuxième quinzaine d'octobre 1918 (carte AFGG)

 

mort de Paul Eymard, carte
le lieu de la mort de Paul Eymard le 29 octobre 1918 (carte AFGG)

 

route de Banogne au hameau de Recouvrance (1)
route de Banogne au hameau de Recouvrance, août 2012

 

route de Banogne au hameau de Recouvrance (2)
route de Banogne au hameau de Recouvrance, août 2012

 

 

 

 

Paul Eymard est enterré dans la nécropole de Rethel

 

nécropole de Rethel (3)
nécropole nationale de Rethel (Ardennes)

 

nécropole de Rethel (1)
nécropole nationale de Rethel (Ardennes)

 

nécropole de Rethel (2)
nécropole nationale de Rethel (Ardennes)

 

 

 

 

- retour à l'accueil

28 juin 2018

Léon GUILLAUMOND

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Léon GUILLAUMOND

 

 

 

MPLF page accueil Mémoire des hommes

Léon Joseph Adrien Guillaumond n'a pas de fiche MPLF (mort pour la France).

 

 

Léon Guillaumond est né le 10 août 1883 à Fay-le-Froid, auj. Fay-sur-Lignon (Haute-Loire). Il est mort le 25 octobre 1918 à Lor (Aisne). Il avait trente-cinq ans.

Il a probablement quitté le collège Sainte-Marie en juillet 1900.

Lors de son recensement, il était étudiant en médecine.

En septembre 1914, il est nommé médecin aide-major de 2e classe de réserve pour la durée de la guerre. Mis à la disposition du directeur du service de Santé de la 14e région (Lyon), puis réintégré dans la subdivision du Puy le 5 octobre 1914. Promu médecin aide-major de 1ère classe de réserve à dater du 17 septembre 1916.

En 1918, il était médecin à la 43e Division d'infanterie. Le 25 octobre, il se trouvait dans le secteur de Le Thour et Béthancourt où il fut mortellement touché.

 

 

fiche matricule de Léon Guillaumond

 

Léon Guillaumond, fiche matricule (1)

Léon Guillaumond, fiche matricule (2)

Léon Guillaumond, fiche matricule (3)
fiche matricule de Léon Guillaumond, né le 10 août 1883

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Léon Guillaumond
de Montfaucon
médecin militaire

Léon Guillaumond, parti le 2 août 1914 et affecté comme médecin traitant à Vienne, ne voulut point rester à l’intérieur.

Sur sa demande, il fut envoyé aux armées et le 29 novembre de cette première année de guerre, il fut incorporé au 108e territorial de marche.

Une maladie l’obligea à suspendre ses services et après sa guérison on l’attacha à la place de Lyon, où il occupa différents postes, tantôt à l’hôpital complémentaire 21, tantôt à la poudrerie de Saint-Fons.

Désigné de nouveau pour être dirigé vers la 43e D.I. (1) bataillon de marche, il passa successivement à l’ambulance 7/21 et au G.B.D./43 (2). C’est dans la dernière campagne, à la veille de la victoire, le 25 octobre 1918, qu’il trouva une mort glorieuse.

Elle était glorieuse en effet pour le cher major puisqu’il tombait «à son poste en soignant ses blessés» : rien de peut être plus expressif que cette phrase de sa citation posthume.

1 - D.I. : division d'infanterie.
2 - G.B.D. : groupe des brancardiers divisionnaires.

 

 

une ambulance chirurgicale

 

ambulance chirurgicale 21, Villers-Bretonneux
ambulance chirurgicale 21, à Villers-Bretonneux (Somme)

 

 

le 25 octobre 1918, Étienne Guillaumond accompagne l'attaque

 

JMO service Santé 43e Div, couv
J.M.O. du service Santé de la 43e Division d'infanterie, 1917-1918

 

JMO service Santé 43e Div, 25 octobre 1918
J.M.O. du service Santé de la 43e Division d'infanterie, 25 octobre 1918

 

25 octobre

La 43e Division attaque le 25 au matin. Deux groupements. Groupement de droite en liaison avec la 169e Division, 1er bataillon de Chasseurs à pied et 149e régiment d'infanterie. Poste de santé à Le Thour. Groupement de gauche en liaison avec la 170e Division d'infanterie, 31e bataillon de Chasseurs à pied et 158e régiment d'infanterie. Poste de santé sur la route de Le Thour à Béthancourt.

 

 

 

la mort du médecin Guillaumond, le 25 octobre 1918

 

JMO 43e Division, mort Guillaumond, 25 octobre 1918
extrait du J.M.O. du service de Santé de la 43e Division d'infanterie

 

Lor sur carte actuelle, légendé
Lor est juste à la limite entre l'Aisne et les Ardennes

 

 

Lor, en venant de Le Thour, aujourd'hui

 

Lor, août 2012 (1)
entrée de Lor, en venant de Le Thour (août 2012)

 

Lor, août 2012 (2)
mairie-école de Lor (Aisne), août 2012

 

 

 

 

 

- retour à l'accueil

27 juin 2018

Paul HYVERNAT

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Paul HYVERNAT

 

 

HYVERNAT Paul, fiche MPLF

 

Paul Hyvernat est né le 24 mai 1894 à Rive-de-Gier (Loire). Il est mort (disparu) le 18 avril 1918 près de Rouvrel (Somme). Il avait vingt-trois ans.

Son père était médecin à Rive-de-Gier.

Paul Hyvernat est entré au collge Sainte-Marie en octobre 1903 et en est sorti en juillet 1910. Lors de son recensement, il était étudiant en commerce.

Après une première incorporation au 121e régiment en décembre 1914, il passe au 66e régiment d'infanterie le 1er juillet 1915. Nommé caporal le 27 mars 1916 et sergent le 25 janvier 1918. Il appartenait à la 1ère compagnie de ce régiment.

Paul Hyvernat meurt au cours de l'attaque sur Rouvrel (Somme) le 18 avril 1918, sous le feu des mitrailleuses et la pluie d'obus.

 

 

fiche matricule de Paul Hyvernat

 

Paul Hyvernat, fiche matricule (1)

Paul Hyvernat, fiche matricule (2)
fiche matricule de Paul Hyvernat, né le 24 mai 1894

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Paul Hyvernat
de Rive-de-Gier

Fils du docteur Hyvernat de Rive-de-Gier, Paul resta de longues années au collège. Entré au mois d’octobre 1903, il n’en sortit qu’en 1910, après avoir été, durant cette longue étape, l’élève facile et consciencieux qui gagne toujours l’affection de ses maîtres. Longue fut aussi son étape militaire, puisqu’il fit quarante-et-un mois de campagne et resta trente-cinq mois au front.

Parti le 16 décembre 1914, il eut six mois de préparation au 121e de ligne et le 29 juin 1915, il partait avec le 66e dans la zone des armées. Depuis cette époque, il parcourut un peu tous les fronts : Artois, Verdun, Champagne, Aisne, Somme, Chemin des Dames, ce sont là les diverses stations de sa vie guerrière. Il était sous-officier lorsque les ordres de ses chefs le ramenèrent à Rouvrel, dans la Somme.

Le 18 avril 1918, à 4 heures et demi du matin, son régiment reçut l’ordre d’engager l’attaque. Paul partit à la tête de sa demi-section et s’avança jusqu’aux tranchées ennemies : ce devait être le terme de sa marche en avant. Depuis cette heure, il disparut laissant uniquement le souvenir de son courage, pour lequel il fut cité, sur le champ de bataille même, à l’ordre de la brigade : «Hyvernat Paul, sergent, 1ère compagnie, le 18 avril 1918, a entraîné sa demi-section à l’assaut sous un feu violent avec le plus grand courage ; s’est toujours distingué».

Rien n’est impressionnant comme le silence qui se fait soudain sur ces vaillants soldats. Sont-ils blessés ? Sont-ils morts de suite ? Ont-ils souffert ? Leur agonie a-t-elle été longue ? Que de questions angoissantes pour ceux qui aiment ! Pauvre Paul ! son mérite, sans rayonnement de gloire peut-être sur cette terre, se trouve du moins résumé dans cette parole expressive : «S’est toujours distingué !».

Ce témoignage ne surprendra aucun de ses parents ou amis. Quand on l’a connu, on souscrit de plein cœur à la réalité de cet éloge.

 

 

en 1915, Paul Hyvernat a passé six mois au 121e R.I.

 

121e RI à Montluçon
le 121e régiment d'infanterie (R.I.), à Montluçon

 

121e, soldats
soldats du 121e régiment d'infanterie de ligne, peu avant 1914

 

 

 

en juillet 1915, il passe au 66e régiment d'infanterie

 

66e, un soldat
un soldat du 66e R.I., peu avant la guerre

 

 

 

le combat du 18 avril 1918, à Rouvrel (Somme)

 

JMO 66e RI, 18 avril 1918 (1)

JMO 66e RI, 18 avril 1918 (2)
extrait du J.M.O. du 66e régiment d'infanterie, 18 avril 1918

 

Rouvrel sur carte au 200 000e, 15 avril 1918, légendé
à mi-distance entre Amiens et Montdidier (Somme), Rouvrel sur la ligne de front le 15 avril 1918

 

 

 

Rouvrel (Somme) : ruines

 

Rouvrel (Somme), ruines
Rouvrel (Somme), au lendemain de la guerre

 

 

 

le Bois Carré, Rouvrel (Somme)

 

Bois Carré, lisière nord Rouvrel
le Bois Carré, en lisière nord de la commune de Rouvrel (Somme)

 

 

 

 

- retour à l'accueil

26 juin 2018

Michel LEBLANC

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Michel LEBLANC

 

 

LEBLANC_Michel__fiche_MPLF

 

 

Michel Leblanc est né le 15 avril 1893 à Limoges (Haute-Vienne). il est mort le 14 avril 1918 à l'hôpital mixte de Châteauroux (Indre). À un jour près, il avait vingt-cinq ans.

En 1914, il est incorporé au 90e régiment d'infanterie. Nommé caporal le 21 octobre de la même année. Le 6 janvier 1915, il passe au 68e régiment d'infanterie. Il devient d'aspirant (premier grade d'officier avant celui de sous-lieutenant puis de lieutenant) le 25 décembre 1914 (sa fiche matricule indique par erreur l'année 1915).

Michel Leblanc est promu sous-lieutenant, à titre temporaire, le 5 juin 1915. D'après le J.M.O. (journal des marches et opérations) de son régiment, il est blessé le 18 juin 1915. Cette date correspond à la fin de la deuxième bataille de l'Artois (mai-juin 1915).

Très grièvement touché (fracture temporale), il entre dans les hôpitaux, selon sa fiche matricule, le 21 octobre (1) 1915 pour «plaie à la tête par balle, trépanation, hernie cérébrale, ptosis gauche et dilatation pupillaire».

Michel Leblanc passe d'hôpital en hôpital et de congé de convalescence en congé de convalescence jusqu'à sa mort.

1 - Cette mention de date (21 octobre) semble erronée puisque Michel Leblanc est blessé le 18 juin. Sans doute s'agit-il du 21 juin, soit trois jours après la blessure. La fiche matricule comporte au moins deux erreurs chronologiques...

 

 

 

fiche matricule de Michel Leblanc

 

Michel Leblanc, fiche matricule (1)

Michel Leblanc, fiche matricule (2)
fiche matricule de Michel Leblanc, né le 15 avril 1893

 

 

 

en 1914, Michel Leblanc est incorporé au 90e de ligne

 

Châteauroux, 90e, vers 1905
le 90e régiment d'infanterie de ligne, Châteauroux, vers 1905

 

90e rgt de ligne, 1912
soldats du 90e régiment d'infanterie de ligne, 1912

 

 

en 1915, il passe au 68e régiment d'infanterie

 

68e RI, groupe à l'instruction, 1915
68e régiment d'infanterie, groupe à l'instruction, 1915

 

 

 

l'attaque du 18 juin 1915, JMO du 68e R.I.

 

batailles d'Artois 1915
les batailles d'Artois, 1915 (source)

 

autour de La Targette, mai 1915
autour de La Targette, mai 1915 (source)

 

ferme de Berthonval, mai 1915, carte légendée
le secteur Ferme de Berthonval et La Targette a été l'objet de nombreux combats

 

JMO 68e, attaque du 18 juin 1915
extrait du Journal des Marches et Opérations du 68e régiment d'infanterie, 18 juin 1915

 

 

 

le sous-lieutenant Michel Leblanc est blessé le 18 juin 1915, en Artois

 

JMO 68e, 18 juin 1915, légendé
extrait du Journal des Marches et Opérations (JMO) du 68e régiment d'infanterie

 

ferme de Berthonval, mai 1915 (1)
ferme de Berthonval, mai 1915 (source)

 

ferme de Berthonval, mai 1915 (2)
ferme de Berthonval, mai 1915 (source)

 

 

 

Michel Leblanc est passé à l'hôpital auxiliaire n° 288...

Cet hôpital était installé dans une institution privée à Vitry-sur-Seine (circonscription du Gouvernement militaire de Paris), rue Vilmorin. Peut-être l'institution Quijoux... ?

 

institution Quijoux, Vitry
Vitry-sur-Seine, institution Quijoux : peut-être l'hôpital auxiliaire n° 288

 

 

 

...puis à l'hôpital auxiliaire n° 505, à Morainvilliers (Yvelines)...

Cet hôpital était installé dans le château de Bénainvillers appartenant à la famille Bedel, sur le territoire de la commune de Morainvilliers.

 

Morainvilliers, château de Bénainvilliers
château de Bénainvillers, à Morainvilliers : hôpital auxiliaire n° 505

 

 

 

...puis à l'hôpital auxiliaire n° 228 à Paris Ier, hôtel Meurice...

Le "petit" hôtel Meurice, au n° 15 de la rue du Mont-Thabor dans le 1er arrondissement, abritait l'hôpital auxiliaire n° 228.

 

hôtel Meurice, 15 rue du Mont-Thabor, Paris 1er
façade actuelle de l'hôtel Meurice qui accueillait l'hôpital auxiliaire n° 228

 

 

 

...et, enfin, à l'hôpital dépôt des convalescents de Clignancourt (Paris)

Les hôpitaux dépôts de convalescents (HD) ont été créés par la circulaire du 15 octobre 1914 afin de stopper les abus dans les congés de convalescence et de libérer les hôpitaux surchargés de blessés qui sont à peu près rétablis. Après un court séjour (15 jours environ), les militaires guéris sont renvoyés au front ou en congé de convalescence à leur domicile.

Michel Leblanc a connu celui de Clignancourt, dans la caserne du boulevard Ney, à Paris.

Les graves lésions dont il souffrait ont dû lui faire octroyer trois congés de convalescence de trois mois et un de quarante-cinq jours, de mai 1916 à août 1917. À cette date, il est rentré au dépôt à Chateauroux.

 

caserne bd Ney (1)
caserne du boulevard Ney, hôpital dépôt de convalescents

 

caserne bd Ney (2)
caserne Ney, hôpital dépôt de convalescents ; carte envoyée par un malade en août 1916

 

 

 

Michel Leblanc est mort à l'hôpital mixte de Châteauroux (Indre)

 

Châteauroux, hôp mixte (3)
hôpital mixte (civil et militaire) de Châteauroux

 

Châteauroux, hôp mixte (1)
hôpital mixte (civil et militaire) de Châteauroux

 

Châteauroux, hôp mixte (2)
hôpital mixte (civil et militaire) de Châteauroux

 

 

 

 

- retour à l'accueil

Publicité
Publicité
25 juin 2018

Marc LERICHE

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

LERICHE Marc, photo

 

 

Marc LERICHE

 

  • Marc Leriche n'est pas "mort pour la France" puisque décédé après sa démobilisation. Il n'a donc pas de fiche MPLF. Sculpteur célèbre. Voir sa page Wikipédia.

Paul Marie Marc Leriche est né le 1er décembre 1885 à Roanne (Loire). Il est mort le 15 octobre 1918, à Lyon. Il avait trente-deux ans.

Il a fréquenté le collège Sainte-Marie de 1898 à 1902.

Il a effectué un an de service militaire, d'octobre 1905 à septembre 1906, comme ouvrier d'art à la mairie de Saint-Genis-Laval. Il est nommé caporal au 158e régiment d'infanterie le 20 juillet 1906.

Marc Leriche a été mobilisé le 5 août 1914 au 159e régiment d'infanterie. En fait, il sert dans le 359e (régiment de réserve du 159e) avec le grade de sergent.

Le 7 mai 1915, il a été blessé : « Contusions lombaires, légère commotion médulaire».

Il a reçu une citation à l'ordre de la brigade (3 mai 1915) pour une action en avril lors d'une attaque sur la cote 830 du Sillacker-Wasen : «Sous une grêle de balles, a réussi à porter sa section à proximité de la tranchée allemande et a fusillé un soldat allemand à bout portant».

 

 

fiche matricule de Marc Leriche

 

Marc Leriche, fiche matricule (1)

Marc Leriche, fiche matricule (2)

Marc Leriche, fiche matricule (3)

Marc Leriche, fiche matricule (4)
fiche matricule de Marc Leriche, né le 1er décembre 1885

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Marc Leriche
de Roanne

Brillant élève du collège, lauréat de toutes les distributions de prix, comme ses frères, pendant la période de sa vie scolaire, Marc Leriche avait tout une âme d’artiste. On se rappelle encore dans sa famille avec quelle originalité il illustrait, dès son jeune âge, ses cahiers, ses livres, voire même ses lettres hebdomadaires. Pour rendre sa phrase plus expressive, surtout à l’approche ou au retour des vacances, il savait trouver dans sa jeune imagination des lignes et des figures d’une expression prenante : c’était pour lui comme un second alphabet et il savait s’en servir avec une ingéniosité vraiment expressive.

On conserve de lui certaines éditions de Virgile et de Sophocle où le texte - trop archaïque - est illustré de dessins fort modernes. Il est facile de deviner que le côté comique des choses - événements et personnes - n’est point laissé dans l’ombre : il aimait le relief qui fait sourire, et sa plaisanterie se présentait toujours sous une forma d’excellent aloi !

Aux amis et condisciples de Marc Leriche ces détails, en apparence puérils, ne paraîtront pas étranges. Est-ce qu’ils ne sont pas la première révélation de son talent d’artiste ? Or chacun sait avec quel charme on aime à retrouver ces origines d’une vocation précise.

Oui, pour notre cher ancien, c’était une vocation que ce goût du dessin. Elle s’affirma de la façon la plus nette, au lendemain de ses études et le conduisit de suite à l’École des Beaux-Arts de Lyon. Là, dès la première heure les succès furent complets, pour se poursuivre sans discontinuer, et à la fin de cette première période de formation artistique il remportait le Prix de Paris. Cette distinction, déjà éclatante, lui procurait certains avantages pour entrer aux Beaux-Arts de la capitale. Il n’y avait donc pas à hésiter. C’est à Paris qu’il ira conquérir, et la place de premier est la juste récompense de son travail et de son talent.

À partir de cette époque, il semble qu’il soit maître de son avenir. Son horizon se dégage ; il peut entrevoir une carrière toute de gloire, d’honneur, de jouissances élevées. Aussi avec quelle ardeur, avec quelle passion pour son art il poursuit ses études ! Tout lui sourit. Dans le cadre d’une vie strictement sérieuse, suivant le beau sens du mot, il a d’excellents amis, il se délasse dans leur commerce de ses fatigues quotidiennes. L’art est un sommet vers lequel il monte toujours. Il remporte prix sur prix dans les concours ; au Salon des artistes français il obtient une médaille d’or. Bientôt il songe à d’autres cimes ; les obstacles ne font que stimuler son ardeur.

En 1914, il se présente au Concours de Rome. C’est la première fois qu’il abord cette redoutable épreuve. Chose inattendue, il est admis à monter en loge, et enfin, le 24 juillet, le jeune artiste est proclamé premier Grand Prix [de sculpture] ! Quel triomphe ! Quelle ivresse ! Son rêve - celui de son enfance et de sa jeunesse - est pleinement réalisé, au-delà même de ses espérances. Ce magnifique résultat lui donne comme une consécration officielle de son talent. Il est arrivé, il a donc bien eu raison de croire à sa vocation : toutes les saines ambitions lui sont permises.

Hélas ! le réveil devait être dur, bien dur pour lui. C’est au moment où il goûte cette satisfaction suprême, au moment où ses maîtres et ses rivaux le proclament vainqueur, qu’il est saisi par le décret de mobilisation et mis en face des cruelles réalités de la guerre. Encore une fois, quelle épreuve, quel sacrifice pour cette âme éprise de toutes les beautés de la terre - et n’aspirant qu’à respirer une atmosphère de douceur et de paix !

Cependant, dans ce domaine d’une existence si différente de la première, il n’hésite point à faire passer avant tout l’amour du devoir - ce culte qui se confond avec le culte de son pays. Rude sera sa campagne en Alsace : quatorze fois il lui faudra faire l’assaut à la baïonnette ; à force d’endurer le froid, de rester dans la neige, il aura les pieds gelés, avec d’autres compagnons de souffrance, et s’il supporte avec vaillance cette dure étape, c’est qu’il a su se faire des amis, d’excellents amis. Dans ce groupe d’élite, il trouve le secret de conserver sa bonne humeur - un artiste ne doit pas être mélancolique. Pourquoi les péripéties de la guerre l’empêcheraient-elles de rester fidèle à cette tradition ?

Les péripéties de la guerre ! Comme cette expression traduit bien les vicissitudes de son existence militaire !

À peine remis de sa douloureuse fatigue, en 1915, après un brillant fait d’armes dans un assaut du Reicherkopf (1), après avoir ainsi mérité une fort belle citation avec la croix de guerre (avril 1915), il tombe cette fois terrassé par un obus. On le ramasse à demi-mort ! La commotion a été si forte qu’il reste paralysé pendant plusieurs mois. Que de pénibles réflexions durent lui suggérer cette impuissance à se mouvoir !

Quel sera désormais son avenir ? S’il allait être brisé. Cruelles angoisses pour le pauvre artiste, luttant contre son mal avec l’énergie que donnent un grand espoir et une noble passion. Heureusement sa constitution est vigoureuse. Fort bien soigné, sous la direction d’un médecin chef habile, Marc peut enfin se croire guéri et sort de l’hôpital où il a séjourné deux ans.

Déclaré impropre à tout service militaire, il lui est permis d’envisager des jours meilleurs. Il a même la grande joie, au printemps 1918, de fonder un foyer. En songeant à tout ce passé - à sa gloire naissante d’artiste, à sa vaillance militaire, à son héroïsme dans l’assaut du Reicherkopf, à sa brillante citation, à sa croix de guerre - sa jeune femme avait bien le droit d’être fière de lui, elle qu’une éducation parfaite allait rendre désormais non seulement la compagne de sa vie, mais encore la confidente de ses jouissances d’art.

Tout ce rayonnement de sa double carrière allait embellir pour longtemps, semblait-il, leur existence. Quelles actions de grâces pouvaient traduire avec assez de force la certitude, la réalité d’un semblable bonheur ?

Pauvre bonheur humain ! Ce jour de grande, d’immense joie eut un lendemain cruel. Au moment même où il est décidé avec le directeur de la Villa Médicis que Marc sera appelé à Rome vers le début de l’hiver ; à la veille de la victoire ardemment désirée par le patriote ; à l’heure où tous ses vœux étaient accomplis ; brusquement il est saisi par la grippe. Son tempérament si robuste autrefois, maintenant affaibli par ses blessures, n’a plus le ressort suffisant pour résister à ce terrible mal. Désormais plus d’illusion possible. Il faut dire adieu à tout ce qu’il aime sur la terre. C’est muni des sacrements de l’Église, entouré  des tendresses et des prières de toute une famille dont il est la joie et l’orgueil que Marc fait son sacrifice et rend son âme, sa belle âme à Dieu.

Le jeune artiste est mort le 15 octobre, à 32 ans : les beautés de la terre avaient ravi son cœur pendant un jour. Celles du ciel n’auront pas de déclin.

1 - Il s'agit en fait du Reichsackerkopf, sommet du sud des Vosges.

 

 

dessins de Marc Leriche, collégien de Sainte-Marie (1898-1902)

 

dessins de Marc Leriche et bio
dessins et biographie résumée de Marc Leriche,
arch. mun. de Saint-Chamond, fonds institution Sainte-Marie

 

le capitaine Cook, dessin Marc Leriche
dessin de Marc Leriche, arch. mun. de Saint-Chamond, fonds institution Sainte-Marie.
"Le prof : Le capitaine Cook a fait trois voyages ; dans lequel est-il mort ?
Toute la classe : J'sais pas M'sieur"

 

 

 

Marc Leriche appartenait au 359e régiment d'infanterie

 

soldats du 359e, 1914-1918
soldats du 359e R.I. pendant la guerre

 

 

 

Marc Leriche dans les Vosges, 1915

 

bataille du Reichsackerkopf, relief
carte du relief autour du Reichsackerkopf, mai-juillet 1915 (source)
le Sillacker-Wasen n'apparaît pas sur cette image, il est sur la gauche, au-delà du Mertzeral

 

 

 

l'attaque du Sillacker-Wasen, 5, 6 et 7 mai 1915

Entre le 2 et le 4 mai 1915, le 359e régiment d’infanterie quitte Gérardmer et monte à Gaschney. Certains en autobus jusqu’au Collet, le reste par chemin de fer jusqu’au Honeck.

Le 5 mai, le 6e bataillon prend les tranchées au Sillacker-Wasen ; le 5e bataillon est en réserve. Le premier appuie l’attaque de l’Éperon 830 (cote 830) par le 357e régiment.

Le 6 mai, le 5e bataillon relève dans ses tranchées le 357e régiment.

Le 7 mai, la cote 830 est attaquée par le 359e à 16 h 57. Les 17e, 20e et 19e compagnies se portent résolument en avant malgré le feu des mitrailleuses de flanc et un bombardement très sérieux, pendant que la 28e compagnie progresse vers le sud dans le prolongement de la 21e qui, elle, reste dans ses tranchées.

C’est à l’attaque de cette cote 830 que Marc Leriche a été blessé.

 

de Gérardmer au Sillacker-Wasen, légendé
le trajet du 359e régiment d'infanterie dans les Vosges, début mai 1915

 

JMO 359e RI, 2-7mai 1915
J.M.O. du 359e régiment d'infanterie, 2 au 7 mai 1915

 

JMO 47e Division, 7 mai 1915 (1)

JMO 47e Division, 7 mai 1915 (2)
l'élan des soldats du 359e et la violence de la riposte allemande lors de l'attaque de la cote 830 ;
J.M.O. de la 47e Division à laquelle appartient le 359e, journée du 7 mai 1915

 

Sillackerwasen, AFGG, tome 3, légendé
Les Armées françaises dans la Grande Guerre, tome 3, annexes, 1er volume, 1923-1926, p. 238

 

Cote830vueMillet
la cote 830 sur le Sillacker-Wasen (source)

 

Sillackerwasen, IGN Géoportail, légendé
la cote 830 du Sillackerwasen, sur la carte IGN de Géoportail

 

 

 

Marc Leriche, blessé le 7 mai 1915

 

JMO 359e RI, état des pertes, mai 1915, légendé
la blessure de Marc (Paul) Leriche, dans le J.M.O. (journal des marches et opérations)

 

 

 

la mort de Marc Leriche

 

Le Figaro, 18 oct 1918
Le Figaro, 18 octobre 1918

 

Le Gaulois, 18 oct 1918
Le Gaulois, 18 octobre 1918

 

 

 

 

- retour à l'accueil

24 juin 2018

François MONIER

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

François Monier, portrait

 

 

 

François MONIER

 

 

MONIER François, photo

 

 

François Monier est né le 23 janvier 1896 à Saint-Julien-en-Jarez (Loire). Il est mort le 15 octobre 1918 à l'hôpital militaire thermal de Vichy (Allier). Il avait vingt-deux ans.

Il a d'abord été incorporé au 1er régiment d'artillerie de montagne à Grenoble, le 9 avril 1915. Puis est passé au 84e régiment d'artillerie lourde le 21 décembre 1915.

* la fiche MPLF (ci-dessus) comporte une erreur : il ne s'agit pas du 86e régiment d'artillerie lourde mais du 84e.

 

 

fiche matricule de François Monier

 

François Monier, fiche matricule (1)

François Monier, fiche matricule (2)

François Monier, fiche matricule (3)
fiche matricule de François Monier, né le 23 janvier 1896

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

François Monier
de Saint-Chamond

C’est à l’ombre du collège, on peut le dire en toute réalité, que s’éleva et grandit François Monier. Aussi avait-il un attachement profond pour sa chère maison de Sainte-Marie, pour sa chère madone, Notre-Dame-de-Valbenoite. Cet attachement, ses maîtres étaient heureux de le lui rendre. On savait apprécier la richesse de sa nature, et malgré une certaine apparence de timidité et de réserve, il n’avait point de peine à gagner toutes les sympathies. Il était si facile de comprendre qu’il avait un cœur d’or !

Aussi avait-on du plaisir à recevoir ses bonnes visites au collège, toutes les fois qu’une permission le ramenait auprès des siens. Quand on apercevait le jeune et grand artilleur, on avant vite fait de lui tendre la main et de lui prouver par ce geste d’affection qu’il avait bien toujours sa place au collège.

Ce fut à Grenoble, au 1er régiment d’artillerie de montagne qu’il débuta dans la vie militaire. Il pouvait lui être plus pénible qu’à un autre de partir. La pensée de laisser sa mère toute seule à son foyer, aux prises avec les difficultés d’une entreprise importante à diriger, son caractère doux et timide, tout devait contribuer à lui rendre un peu dur ce premier apprentissage, cette première séparation.

Mais il n’était point homme à se plaindre. Ses lettres sont pleines d’entrain. La perspective même d’un départ prochain sur le front excite son enthousiasme. Certes il n’oublie pas qu’il est fils, mais il tient à rappeler, avec la même force d’affection, qu’il est soldat français.

Sa vie active commença précisément en mars 1916. Avec le 84e d’artillerie lourde il fut envoyé à Verdun, et désormais le voilà inscrit dans cette chevalerie des «immortels poilus» dont le maréchal Foch lui-même ne parle qu’avec admiration. Ils ont été les véritables artisans de la victoire.

Faut-il désigner ses divers postes de combat ? Comme tant d’autres, il a été ballotté au hasard des circonstances : offensive sur la Somme, attaque de Reims, poursuite vers Saint-Quentin, nouvelle attaque sur la Somme, défense de Resson-sur-Matz, contre-attaque en Champagne. Ces diverses étapes le conduisent jusqu’en septembre 1918, à la veille même du triomphe définitif.

Dans ce va-et-vient de marches diverses, d’actions périlleuses, tous n’ont point accompli des actions d’éclat ; mais tous ont «tenu», et cette ténacité, si admirable, avec le caractère français, a permis de repousser enfin un ennemi épuisé et de lui infliger la plus écrasante défaite.

François Monier était donc jusqu’à la fin un de ces braves. Pourquoi faut-il que la maladie ait été pour lui plus inexorable que la guerre ? C’est le secret de Dieu. Les mères se posent ce problème avec une douleur angoissante ; les âmes chrétiennes s’inclinent avec résignation sous la main qui les frappe, et savent encore, dans leur immense tristesse, adorer et bénir.

Pris d’une soudaine attaque de grippe, François était évacué de sa batterie, le 6 octobre et transféré à Vichy. Malgré tous les soins qui lui furent prodigués, malgré la sollicitude d’une mère, déjà veuve et qui voulait l’arracher à la mort, la mort fut la plus forte. Il mourut le 15 du même mois, dans sa 22e année, après 32 mois de guerre.

Ce qu’il fut durant cette période, il est facile de le comprendre d’après les témoignages envoyés à sa famille, comme consolation suprême.

  • «Madame, écrivait le commandant de la 2e batterie, tous, chefs ou camarades, nous avons pu apprécier ses qualités, sa haute conception du devoir, son naturel bon et serviable. La citation à l’ordre de la brigade dont il a été l’objet, le 29 juillet dernier (1), a bien en relief la valeur de ce soldat modèle ; nulle récompense ne fut mieux méritée. Aussi espérais-je revoir bientôt Monier. Hélas ! la fatalité en a décidé autrement : si vous pleurez aujourd’hui un bon fils, nous, Madame, officiers et hommes de la batterie, nous regretterons à jamais un bon soldat, un bon camarade».

De la part de son chef d’escadron les assurances de sympathie et d’estime ont le même caractère :

  • «Madame, l’épreuve qui vous a frappée a été vivement ressentie dans le groupe où votre cher fils avait depuis longtemps su faire apprécier ses belles qualités, bien qu’au milieu d’elles fleurisse la modestie. C’était un brave soldat, en même temps qu’un bon camarade, et bien des fois, depuis près de deux ans, les circonstances ont voulu que je remarque l’attitude de ce valeureux jeune homme, attitude à laquelle apparaissait un courage tranquille et qui révélait une haute conscience de son devoir, une grande noblesse de sentiments.
    Aussi l’estime qu’il avait inspirée, par la seule manière de remplir son devoir a-t-elle rendu particulièrement pénible la douloureuse nouvelle que vous nous avez vous-même annoncée.
    Son souvenir sera conservé pieusement dans nos cœurs ; c’est le souvenir d’un vaillant dont la belle conduite est inscrite au Tableau d’honneur. La citation à l’ordre que votre brave enfant a si brillamment mérité, consacre l’honneur qui restera attaché à sa mémoire.
    Il a fallu qu’une funeste épidémie vienne ravir à votre affection maternelle ce fils tant aimé, dont vous entrevoyiez le retour, tout proche, au foyer familial et que le deuil le plus grand qui soit, vous frappe au moment où l’on voyait poindre la victoire, récompense de tant d’efforts et de tant de sacrifices… Cette épreuve est de celles qui ne peuvent être supportées avec résignation que par le courage qu’inspirent la religion et le patriotisme. Votre fils est mort pour la France. Dieu lui a réservé la récompense suprême, celle des élus, acquise par le sacrifice et la pratique des vertus chrétiennes».

Une dernière lettre que nous voulons citer encore, permettra de compléter l’étude de cette physionomie attachante. En nous révélant ce que le jeune soldat était dans l’intimité, elle nous fait comprendre à quelle source il puisait toute sa distinction morale.

  • «Hier, écrit l’un de ses amis intimes, en rentrant de permission, un servant du 84e que je chargeais de dire mes amitiés à François, m’apprend que le journal a annoncé son décès… Vous devinez ma douleur ! Pendant près de trois ans nous avions vécu ensemble. Dieu sait de quelle affection il m’a toujours entouré ! Avec quelle sollicitude il m’a assisté la nuit de ma blessure ! Je ne lui en serai jamais assez reconnaissant. Le Ciel n’a pas permis que je le revoie depuis… Nous n’aurions pas voulu être séparés et voici que la mort nous sépare à jamais… Par mes larmes et mes prières, je veux toujours vivre avec François ! Lui dont j’ai admiré la solidité des principes et cette éducation chrétienne qui fit sa force, n’est pas mort entièrement pour moi…
    Sur le sol de Champagne où il était en repos, nous discutions sur le choix d’une épitaphe ; tous deux nous avions choisi la même, celle de Louis Veuillot : "J’ai cru, je vois !" Lui qui a cru, qui a été un modèle : «Il voit !»
    Je n’ai jamais vu un enfant avoir plus de respectueuse déférence pour sa mère. Quelle reconnaissante tendresse filiale ! Quel admirable fils ! Quel bon frère et surtout quel exemple il fut ! La Providence l’a enlevé, mais seulement de corps, à ceux qui l’aimaient ; elle leur laisse son âme qui fut belle, pure et sainte : d’une délicatesse infinie elle lui donnait la force et le tranquille courage. Dieu l’a récompensé à cette heure d’une vie de vertu sans défaillance ; François a rejoint ce père dont il ne parlait jamais sans émotion et dont les enseignements l’avaient orienté dans la vie. Il prie maintenant pour sa famille désolée, particulièrement pour sa mère, et je sais que ce frère d’armes ne m’oublie pas auprès du divin Rédempteur…
    Ces jours derniers, alors que je récitais pour lui la prière des trépassés, je pensais au chagrin qu’il ressentait quand il entendait tenir des propos athées ou immoraux. Pauvre enfant ! Il ne pouvait changer les idées des hommes, les convertir de leurs sophismes aux saines réalités, il en était navré. Parmi nos camarades certains lui étaient sympathiques, mais à voir leur état d’esprit il souffrait et, vis-à-vis d’eux, il avait toujours une grande réserve. Jamais il n’eut de respect humain (2), ni forfanterie, ni médisance.
    Ce cher ami, comme il m’est doux de vivre avec son souvenir !
    Que ces impressions que j’ai pu retenir de notre vie intime et dont je fais hommage à sa mère affligée soient un peu le testament d’un fils chéri, d’un frère adoré, d’un ami sincère, à ceux qui l’ont tant aimé. Sa modestie lui eût interdit d’en révéler certains détails. Mon affectueuse amitié y aura suppléé. Ainsi, ils connaîtront mieux la beauté de son âme qui maintenant jouit de la récompense due à sa pureté ; je lui aurai rendu, moi-même aussi, le témoignage de ma franche amitié et de ma vive reconnaissance».

Écrite sous le coup de l’émotion, avec toute l’expansion de l’amitié, cette lettre prouve une fois de plus l’harmonie des vertus chrétiennes : le bon fils n’a point de peine à être un bon Français et un vaillant soldat. *

* Cette notice est extraite de l’Écho de la Grand’Grange, revue de l’Association amicale des anciens élèves des Frères.
1 - Il s’agit en fait du 19 juillet 1918 (et non du 29).
2 - Formule étrange… N'a-t-il pas voulu dire : …d’irrespect humain ?

 

 

 

François Monier a été incorporé au 1er régiment d'Artillerie de montagne

 

Grenoble, caserne du 1er RAM
caserne du 1er régiment d'Artillerie de montagne à Grenoble

 

Grenoble, quartier Hoche
Grenoble, quartier Hoche, caserne de l'artillerie de montagne

 

Grenoble, terrain manœuvre du 1er RAM
Grenoble, terrain de manœuvres du 1er régiment d'Artillerie de montagne

 

Grenoble, 1er RAM, exercices tir canon
le 1er régiment d'Artillerie de montagne, à l'exercice

 

pièce d'artillerie de montagne
une pièce d'artillerie de montagne

 

 

 

en décembre 1915, il passe au 84e régiment d'Artillerie lourde

 

historique 84e RAL, couv
Historique du 84e régiment d'artillerie lourde,
couverture

 

artillerie lourde, batterie de 155 court
artillerie lourde, batterie de 155 court, avant la guerre

 

artillerie lourde, pièce de 120 et tracteur
artillerie lourde : une pièce de 120 et son tracteur automobile

 

artillerie lourde, 155 long
artillerie lourde : mise en batterie d'un 155 long (1915)

 

 

 

citation reçue par François Monier

 

François Monier, citation

 

Le canon 155 G.P.F. (Grande Puissance Filloux) a été conçu par le lieutenant-colonel Filloux pendant la guerre. Il est devenu le canon lourd standard de l'armée française, de 1917 jusqu'à la fin en novembre 1918.

 

canon 155 long Filloux en batterie
canon de 155 long Filloux, en battarie

 

canon 155 GPF modèle 1917
canon 155 G.P.F. (modèle 1917)

 

 

 

François Monier est mort à l'hôpital militaire de Vichy

 

hôpital militaire Vichy
hôpital militaire de Vichy

 

Vichy, hôpital militaire, cour intérieure
hôpital militaire de Vichy : cour intérieure

 

 

 

au sujet du portrait de François Monier

 

François Monier, portrait
François Monier, 1896-1918

 

Nous avons trouvé cette image sur la page suivante : http://rinou.fr/Aieul1418p2.en.htm.

Il est étrange que figure sur le col de veste le n° 121, les deux seuls régiments connus pour avoir accueilli François Monier étant le 1er régiment d'artillerie de montagne et le 84e régiment d'artillerie lourde. Il n'y a pas de trace d'un passage au 121e (probablement d'infanterie)...

La solution de cette énigme nous a été fournie par Henri-Noël Ferraton, petit-neveu de François Monier :

  • «François Monier était le frère de ma grand-mère paternelle. Il est décédé de la grippe espagnole à Vichy, d’après la tradition familiale : "dans les bras de sa mère". La photo est bien celle de mon grand-oncle. Je l’ai vue chez mes grands-parents. Il existait également une image de livre de messe avec cette photo. François a toujours été artilleur. Cette veste portant l’inscription 121e n’était pas la sienne, mais celle fournie par le photographe qui lui a tiré le portrait. C'était assez courant». (28 février 2019)

Il n'y a donc pas de doute. Il s'agit bien du portrait de François Monier. Merci à Henri-Noël Ferraton.

 

 

 

 

- retour à l'accueil

23 juin 2018

Louis MOULIN

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Louis MOULIN

 

 

MOULIN Louis, fiche MPLF

 

 

Louis Moulin est né le 1er novembre 1880 à Saint-Chamond. Il est mort (disparu) le 28 septembre 1914 à Lihons (Somme). Il avait trente-trois ans.

Il a effectué trois annés de service militaire, de novembre 1901 à septembre 1904, au 16e régiment d'infanterie caserné à Montbrison (Loire).

Louis Moulin s'est marié le 13 février 1912, à Lyon, avec Stéphanie Marie Louise Joséphine Doz.

En 1914, il était caporal au 75e régiment d'infanterie.

 

 

acte de naissance de Louis Moulin

 

acte de naissance de Louis Moulin
acte de naissance de Louis Moulin, à Saint-Chamond

 

 

 

fiche matricule de Louis Moulin

 

Louis Moulin, fiche matricule (1)

Louis Moulin, fiche matricule (2)

Louis Moulin, fiche matricule (3)
fiche matricule de Louis Moulin, né le 1er novembre 1880

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Louis Moulin
de Saint-Chamond

Louis Moulin, l’un des nombreux fils de M. L. Moulin de Saint-Chamond, si justement apprécié dans notre industrielle cité, est tombé au début même de la guerre.

Caporal au 75e régiment d’infanterie, il est mort glorieusement pour la France, le 27 septembre 1914, dans sa 34e année.

Pendant quatre années de douloureux et fidèle espoir, il a été seulement considéré comme disparu. Mais des précisions données par un de ses compagnons d’armes, revenu de captivité, ne permettent plus de se faire illusion. Il est bien mort, au combat de Lihons.

Placé en sentinelle, dans un poste avancé, il a été frappé d’une balle au front, et le camarade qui l’a enseveli a pu préciser l’endroit où ce brave a été enterré.

Ceux qui l’ont approché savent la délicatesse affectueuse de son âme, le zèle désintéressé de son dévouement. Aucun labeur ne lui paraissait trop dur ni trop modeste, et l’on goûtait un plaisir ému à voir briller dans ses yeux francs la joie radieuse d’avoir fait des heureux.

Au Comité de la Croix de Saint-Chamond, on se rappelle en particulier avec quel entrain, avec quelle bonne humeur il se dépensait pour les œuvres dont ce journal franchement catholique avait l’initiative.

Il se donna surtout à l’organisation matérielle des colonies de vacances et fut un des premiers hommes d’œuvres à comprendre quelle était l’importance moralisatrice du Cinéma populaire : aussi contribua-t-il pour une très large part à la création de cette œuvre, sous la direction de la Croix.

Une foi profonde et active, un fervent et bel amour chrétien l’avaient transfiguré, épanoui. C’est en plein bonheur qu’il avait répondu à l’appel du pays, lui apportant sa vaillance souriante et généreuse ; et c’est pour Dieu et pour la Patrie, pour le doux foyer qu’il chérissait tant, qu’il fit héroïquement tout son devoir, jusqu’au suprême sacrifice.

 

 

Louis Moulin était caporal au 75e régiment

 

élèves caporaux du 75e RI, nov 1912
élèves caporaux au 75e R.I., novembre 1912

 

Poilu du 75e RI
un Poilu du 75e régiment d'infanterie

 

 

 

 

le 75e régiment à Lihons : 27 et 28 septembre 1914

 

Lihons sur carte actuelle, légendé
Lihons (Somme), à l'est d'Amiens

 

JMO 75e RI, 27 et 29 sept 1914
J.M.O. (journal des marches et opérations) du 75e régiment, 27 et 28 septembre 1914

 

transcription

Journée du 27 septembre
Après un violent bombardement, les Allemands prononcent une forte attaque sur le Ferme Lihu, qui est repoussée. À la suite, le régiment occupe les positions suivantes :
- 3e bataillon : tient le terrain à l’est du Petit Bois Lihu, aujourd’hui tranchée du Pommier, les talus de la route Lihons-Foucaucourt, se reliant au cimetière avec le 140e d’infanterie ; il a une compagnie en réserve sur le chemin Cimetière-Herleville.
- 2e bataillon : occupe le Grand Bois Lihu, les vergers au sud et au nord-ouest de la Ferme Lihu ; une compagnie [en] réserve à la Ferme.
- 1er bataillon : deux compagnies en réserve de Division vers la Cheminée-Signal ; deux compagnies mises dans l’après-midi à la disposition de la Brigade pour renforcer le 140e à Lihons.

Journée du 28 septembre
Le régiment s’organise sur ses positions de la veille.
Le 3e bataillon, face à l’ouest.
Le 2e bataillon face à l’ouest et au nord.
Le 1er bataillon reçoit l’ordre dans l’après-midi d’aller relever le 30e régiment d’infanterie à Herleville.

 

schéma opérations Lihons 24-28 sept 1914, JMO
J.M.O. du 75e : schéma des opérations à Lihons, 24-28 septembre 1914

 

ferme de Lihu bombardée
Lihons : la ferme de Lihu bombardée

 

Lihons, le Bois Étoilé
Lihons, le Bois Étoilé (Méharicourt se trouev au sud-ouest de Lihons)

 

 

 

Louis Moulin est mort à Lihons (Somme)

 

Lihons aujourd'hui, avril 2018
Lihons aujourd'hui (avril 2018)

 

 

 

 

- retour à l'accueil

22 juin 2018

Abel PRÉNAT

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

Abel Prénat, portrait

 

 

Abel PRÉNAT

 

 

PRÉNAT Abel, fiche MPLF

 

Abel Prénat est né le 15 juin 1883 à Bastia (Corse). Il est mort (disparu) le 22 mai 1915 à Sedd-ul-Bahr (péninsule de Gallipoli, Turquie). Il avait trente-et-un ans.

Il a quitté le collège Sainte-Marie en 1901. Lors de son recensement (1903), il est étudiant.

Il a effectué son service militaire de novembre 1904 à septembre 1905, au 38e régiment d'infanterie de Saint-Étienne.

De l'automne 1908 jusqu'à 1914, il vit en Tunisie à Gammarth (au nord-est de Tunis, municipalité de La Marsa) puis à la Goulette (port de Tunis). Il s'est marié le 9 novembre 1910, à Versailles, avec Madeleine Bibas (1888-1980).

À la mobilisation, il est incorporé au 4e régiment de Zouaves à Tunis. Il est nommé sergent le 19 octobre 1914, puis adjudant le 19 novembre de la même année.

  • Abel Prénat est le frère d'Henri Prénat, lui aussi ancien de Sainte-Marie mort pour la France.

 

 

Abel Prénat, à 13 ans, au collège Sainte-Marie

 

classe de 3e, 1896-1897
collège Sainte-Marie, classe de 3e, 1896-1897 ; au premier plan, en blanc : Abel Prénat

 

Abel Prénat, 1896-1897
Abel Prénat, à l'âge de 13 ans

 

 

 

fiche matricule d'Abel Prénat

 

PRÉNAT Abel, fiche matricule (1)

PRÉNAT Abel, fiche matricule (2)
fiche matricule d'Abel Prénat, né le 15 juin 1883

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Abel Prénat
de Saint-Martin-en-Coailleux
adjudant au 2e régiment de marche de zouaves (9e cie)

Abel Prénat fut l’aîné de cette nombreuse et belle génération des fils de notre cher compatriote, François Prénat, aujourd’hui à la Marsa, en Tunisie. Son nom se trouve inscrit sur les registres scolaires, pour la première fois en octobre 1890, et ne disparaît qu’en 1901, après une série d’années, qu’on a bien raison d’appeler la plus brillante du collège. Encore Abel laissait-il après lui ses autres frères auxquels il avait la voie des études et dont les registres de Sainte-Marie gardent le souvenir jusqu’en 1908. Cette fidélité fait de lui plus que de tout autre l’enfant de Notre-Dame-de-Valbenoite.

D’une nature ardente, primesautière, il était de ceux qui saisissent un peu «à la volée» l’enseignement de leurs maîtres. Les vieux classiques auraient pu se plaindre de ne pas voir leurs charmes appréciés comme l’exige l’admiration traditionnelle accordée à Virgile ou à Homère. Mais du moins, grâce à la noblesse et à la délicatesse de ses sentiments, si judicieusement cultivées au foyer de sa famille, son âme était largement ouverte aux inspirations généreuses. Il aimait qu’on lui parlât de zèle, d’ardeur au service de Dieu et de la patrie.

Il comprenait d’instinct la beauté de cette formation morale qui aboutit au sacrifice. Sans doute le sacrifice provoque, même chez les meilleurs, des soubresauts et des répugnances. Parfois le premier mouvement du caractère n’est point en harmonie avec la beauté de l’idéal qu’on propose. Mais combien l’éducateur se trouve récompensé de ses peines lorsqu’il s’aperçoit qu’en dépit des résistances instinctives, l’âme de l’enfant, du jeune homme s’ouvre de plus en plus aux grandes aspirations vers une vertu plus ferme, vers une piété plus solide, vers une énergie plus soutenue…

Abel Prénat était de ceux qui montent à mesure qu’ils grandissent. Tout faisait prévoir qu’il saurait maintenir avec honneur le lourd, mais glorieux fardeau des traditions familiales !

Il était déjà depuis plusieurs années en Tunisie lorsque vint le saisir l’ordre de la mobilisation. Adjudant au 2e régiment de marche de zouaves, il dut comprendre de suite que son rôle serait actif pendant la guerre. Pouvait-il pressentir qu’il serait de si courte durée ?

Bien rapide en effet fut la campagne de notre cher ancien.

On se rappelle le coup de main tenté sur les Dardanelles, dès le mois de novembre 1914. L’entreprise, conçue peut-être avec trop de précipitation, se heurtait à des difficultés vraiment insurmontables, et c’est à triompher de ces obstacles que fut destiné le régiment d’Abel Prénat. Un régiment de zouaves, un régiment de marche peut-il s’effrayer de ce qui est pour d’autres irréalisable ?

Notre adjudant arriva aux Dardanelles le 15 mai 1915. L’arrivée dans cette région si difficile à prendre devait être suivie immédiatement du combat. Impossible de tenir, à moins de marcher en avant.

Le 22, Abel occupait la tranchée avec vingt-deux hommes de sa section, en un point nommé redoute Bouchet, tout près du fameux ravin de Kerwis Déré (1). Voyant que la 2e compagnie de son bataillon qui chargeait à sa gauche allait être encerclée par les Turcs, il fit mettre baïonnette au canon, et avec sa petite troupe, à la tête de ses zouaves, le premier il bondit hors de la tranchée.

Il reçut une première blessure à la cuisse, mais n’on continua pas moins à entraîner ses hommes. Blessé une seconde fois il tomba, et depuis ce moment personne ne l’a revu. Abel et ses vingt-deux hommes ont tous été tués ou blessés ; mais, grâce à son initiative, la compagnie voisine fort en danger a pu échapper au péril.

Quel épisode que ce coup de main, avec cette conclusion : tous tués ou blessés ; mais les autres sont sauvés ! Il est difficile de réaliser d’une façon plus complète le sacrifice du soldat : mourir pour son pays, sur une terre étrangère, en délivrant des compagnons d’armes.

Honneur au brave qui sert d’entraîneur pour cette immolation ! N’est-ce point, dans un cœur chrétien, l’acte de l’amour parfait ? Les hommes ont raison de parler de sa sublimité. Dieu, le Bon Dieu, serait-il moins magnanime que les hommes ?

1 - Il s'agit plutôt de Kérévès Déré (le révin du haricot).

 

 

en 1914, Abel Prénat est incorporé au 4e Zouaves, en Tunisie

 

Tunis, caserne de Zouaves
groupe de zouaves devant une caserne, Tunis

 

Bizerte, caserne des Zouaves
Bizerte (Tunisie), caserne des zouaves

 

Bizerte, caserne des Zouaves (2)
Bizerte (Tunisie), caserne des zouaves (carte envoyée en 1915)

 

 

zouaves pendant la guerre de 1914-1918

 

4e Zouaves, 1914-1918
zouaves du 4e régiment, 1914-1918

 

Zouaves, à Noyon, 1918
zouaves à Noyon, autochrome de Fernand Cuville, 1917

 

 

 

Abel Prénat a débarqué à Sedd-ul-Bahr, dans les Dardanelles

 

Sedd-ul-Bahr cpa
Sedd-ul-Bahr (Turquie), juin 1915

 

Le Miroir, 16 mai 1915
les forces alliées dans la région des Dardanelles, Le Miroir, 16 mai 1915

 

Sedd-ul-Bahr, carte relief
Sedd-ul-Bahr, croquis

 

Sedd-ul-Bahr, fort détruit
la flotte alliée vue du fort détruit de Sedd-ul-Bahr

 

Sedd-ul-Bahr, château, canon
Sedd-ul-Bahr : château et canon

 

 

 

Abel Prénat est mort près du ravin de Kérévès Déré

 

Sedd-ul-Bahr, lignes 8 mai 1915, légendé
Abel Prénat est mort (disparu) à proximité du ravin de Kérévès Déré le 22 mai 1915

 

Kérévès Déré, vue aérienne, juillet 1915
région du ravin de Kérévès Déré, vue aérienne, juillet 1915 (AFGG)

 

Sedd-ul-Bahr, croquis perspectif
croquis perspectif pris à partir de Sedd-ul-Bahr

 

ravin de Kérévès Déré, croquis perspectif, extrait
croquis perspectif pris à partir de Sedd-ul-Bahr, extrait

 

Gallipoli, environs de Krithia
environs de Krithia, péninsule de Gallipoli, février 2015

 

 

 

 

- retour à l'accueil

21 juin 2018

Joseph COFFY

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Joseph COFFY

 

 

COFFY Joseph, fiche MPLF

 

 

Joseph Coffy est né le 16 mars 1896 à Saint-Chamond. Il est mort le 2 mai 1919 à l'hôpital n° 34 à Pau (Pyrénées-Atlantiques). Il avait vingt-trois ans.

Il était caporal pilote, dans le 1er Groupe d'Aviation.

Né à Saint-Chamond, il habitait Saint-Julien-en-Jarez, rue Hermitanière, et exerçait la profession d'employé de commerce dans l'usine de son père. Celui-ci s'appelait Antoine Marien Auguste Coffy, et sa mère Marie Marguerite Pierrette Dubouchet.

Lors du recensement de 1911, on relève la famille Coffy résidant rue Hermitanière. Elle est alors composée de : Auguste, le père, né le 29 avril 1863 à Saint-Chamond (décédé le 9 mai 1944), patron d'une usine de moulinage et tissage.

La mère, Marguerite, est née le 23 septembre 1871 (décédée le 2 février 1953 à Grenoble).

Les époux, mariés le 21 novembre 1890 à Saint-Julien-en-Jarez, ont sept enfants :

  • Jean, né en 1892 ;
  • Louis, né en 1895 ;
  • Joseph, né en 1896 ;
  • Marie Louise, née en 1897 ;
  • Jeanne, née en 1899 ;
  • Adèle, née en 1901 ;
  • Madeleine, née en 1903 ;
  • Antoinette, née en 1905.

Joseph Coffy mesurait 1 m 76, il avait les cheveux chatains et les yeux gris bleus, le front ordinaire, le nez rectiligne et gros, le visage long.

Joseph Coffy fut incorporé au 99e régiment d'Infanterie le 8 avril 1915. Il est passé au 1er Groupe d'aviation le 25 novembre 1917. Dirigé sur l'école d'Étampes le 10 décembre 1917, puis sur la célèbre école d'Avord le 1er mai 1918, et enfin sur l'école de Pau le 26 juin 1918.

Décédé le 2 mai 1919 des suites de ses blessures reçues en service, à l'hôpital complémentaire n° 34 à Pau dans les Pyrénées-Atlantiques (Basses-Pyrénées, à l'époque).

  • Décoration : "à l'ordre du régiment, n° 193 du 8 juin 1917. Très bon téléphoniste, s'est dépensé sans compter pour aller réparer des lignes téléphoniques sous les bombardements les plus violents, et en particulier pendant la période du 8 au 22 mai 1917. Croix de Guerre, étoile de bronze."

 

 

fiche matricule de Joseph Coffy

 

Joseph Coffy, fiche matricule (1)

Joseph Coffy, fiche matricule (2)

Joseph Coffy, fiche matricule (3)
fiche matricule de Joseph Coffy, né le 16 mars 1896

 

 

 

l'usine de tissage de la famille Coffy à Saint-Julien-en-Jarez

 

moulinage Coffy
usine de moulinage d'Auguste Coffy, père de Joseph, à Saint-Julien-en-Jarez avant 1914

 

tissage Coffy
usine de tissage d'Auguste Coffy, père de Joseph, à Saint-Julien-en-Jarez avant 1914

 

entrée usine Coffy
entrée de l'usine d'Auguste Coffy, père de Joseph, à Saint-Julien-en-Jarez avant 1914

 

 

 

l'école d'aviation d'Étampes
 

Coffy, aviation (1)
École militaire d'aviation d'Étampes où Joseph Coffy passa 5 mois entre décembre 1917 et mai 1918

 

Coffy, aviation (2)
École militaire d'aviation d'Étampes où Joseph Coffy passa 5 mois de décembre 1917 à mai 1918

 

Coffy, aviation (3)
École militaire d'aviation d'Étampes où Joseph Coffy passa 5 mois entre décembre 1917 et mai 1918

 

 

le centre militaire d'aviation d'Avord (Cher)

 

Coffy, aviation (4)
Centre militaire d'Aviation d'Avord (Cher) où Joseph Coffy passa en 1918 (photo avant 1914)
 

Coffy, aviation (5)
Centre militaire d'Aviation d'Avord (Cher) où Joseph Coffy passa en 1918 (photo avant 1914)

 

Coffy, aviation (6)
Centre militaire d'Aviation d'Avord (Cher) où Joseph Coffy passa en 1918 (photo avant 1914)

 

Coffy, aviation (7)
Centre militaire d'Aviation d'Avord (Cher) où Joseph Coffy passa en 1918 (photo avant 1914)

 

Coffy, aviation (8)
Centre militaire d'Aviation d'Avord (Cher) où Joseph Coffy passa en 1918 (photo avant 1914)

 

Coffy, aviation (9)
Centre militaire d'Aviation d'Avord (Cher) où Joseph Coffy passa en 1918 (photo avant 1914)

 

 

 

Joseph Coffy intègre l'école d'aviation de Pau fin juin 1918

 

Pau, école d'aviation, av guerre (1)
l'école d'aviation de Pau, avant la guerre

 

Pau, école d'aviation, av guerre (3)
l'école d'aviation de Pau, avant la guerre

 

Pau, école d'aviation, av guerre (2)
le roi d'Espagne et l'aviateur Wghrit à l'école d'aviation de Pau, en 1909

 

Pau, école d'aviation, pdt guerre (1)
l'école militaire d'aviation de Pau, pendant la guerre (source)

 

Pau, école d'aviation, pdt guerre (2)
l'école militaire d'aviation de Pau, 1917 : instruction sur le compas et la carte (source)

 

Pau, école d'aviation, pdt guerre (3)
l'école militaire d'aviation de Pau, pendant la guerre : station météo

 

 

 

 

Joseph Coffy est mort à l'hôpital, à Pau

Il est mort des suites de «blessures en service» ce qui signifie qu'il ne s'agit pas de «blessures de guerre» reçues au front. Mais on ignore les circonstances dans lesquelles il a été blessé.

 

Pau hôp compl 34
l'hôpital complémentaire n° 34 à Pau où est mort Joseph Coffy le 2 mai 1919

 

- lien : Avord première école d'aviation au monde pendant la Première Guerre mondiale

 

 

 

- retour à l'accueil

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Publicité