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école Sainte-Marie à Saint-Chamond
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12 octobre 2018

Paul DE LA CHAPELLE

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Paul DE LA CHAPELLE

 

 

DE LA CHAPELLE, Paul Passerat, fiche MPLF

 

Paul de la Chapelle est né le 26 mai 1894 à Pérouges (Ain). Il est mort le 16 mai 1917, à 4 heures 30 du matin, à la cote 1067 au nord de Monastir (Macédoine), sur le front de l'armée d'Orient (1). Il allait avoir 23 ans.

Il était arrivé au 10 Cuirassiers à Lyon, le 5 septembre 1914 ; brigadier le 9 novembre 1914.

Passé au 2e régiment de Dragons le 24 octobre 1915.

Passé au 4e régiment de Chasseurs d’Afrique, groupe léger de la Brigade d’Orient, le 19 octobre 1915 [date ?].

Passé au 13e Chasseurs à cheval, le 1er janvier 1916. Maréchal des logis, le 20 octobre 1916.

  • Si Paul de la Chapelle appartient bien au 13e Chasseurs à cheval, seuls quelques éléments de ce régiment sont présents dans l'armée française d'Orient et sont regroupés dans l'unité appelée : groupe léger du 13e Chasseurs à cheval, qui opérait en réalité à pied.

Il serait inhumé, selon un relevé établi à partir des informations détenues par l'Ambassade de France en Turquie, dans le cimetière de Seddul Bahr, à la pointe sud de la presqu'île de Gallipoli. Cette information est suprenante. Les soldats enterrés à Seddul-Bahr sont des combattants des Dardanelles tombés en 1915, soit sur la terre ferme (Turquie) soit en mer (Grèce) quand ils se trouvaient sur un navire hôpital par exemple.

Que Paul de la Chapelle repose en terre turque supposerait que sa dépouille ait été transportée depuis Monastir (Macédoine). Assez improbable. Et quand ? Pas en 1917, c'est sûr. Plus tard ? Mais par qui ? et pourquoi ? Comment son nom apparaît-il sur le relevé de Seddul-Bahr ? Peut-être une interpolation...

Il est plus vraisemblable que Paul Passerat de la Chapelle ait été enterré sur les lieux de sa mort, comme sur cette photo (voir en bas de la page).

1 - Voir la notice consacrée à Claude Courbon mort lui aussi en Macédoine, mais six mois plus tôt, le 6 octobre 1916

 

 

 

actes d'état civil

 

acte naissance Paul Passerat de la Chapelle
acte de naissance de Paul Passerat de la Chapelle, né le 26 mai 1894

 

transcription acte décès Paul Passerat de la Chapelle, horizontal
transcription de l'acte de décès (lire ci-dessous)

 

transcription acte décès Paul Passerat de la Chapelle
transcription de l'acte de décès de Paul Passerat de la Chapelle

 

Transcription acte décès de Paul Passerat de la Chapelle. Extrait :

«L’an 1917, le 18 mai à quatorze heures, étant à Monastir.

Acte de décès de Passerat de la Chapelle Paul Henri Marie Joseph, maréchal-des-logis à l’escadron de mitrailleuses (…) décédé à Monastir, avant-postes cote 1067, Serbie. Mort pour la France le 16 mai 1917 à quatre heures trente minutes du matin (…).

En raison des circonstances, l’officier d’état civil n’a pas s’assurer de la réalité du décès ; elle résulte de la déclaration des témoins si-après désignés.

Dressé par moi, Lemaire Henri Gustave, officier de détails (1), officier d’état civil, sur la déclaration de Chaléat Léon François Anatole, chasseur de deuxième class, n° matricule 076 et de Vernettes Étienne François, chasseur de deuxième classe, n° matricule 3226 ; témoins qui ont signé avec moi, après lecture

1 - L’officier des détails occupait des fonctions administratives de comptabilité à l’état-major d’un régiment ; ici, il a charge également de l’état civil.

 

 

fiche matricule de Paul Passerat de la Chapelle

 

Paul Passerat de la Chapelle, fiche matricule (1)

Paul Passerat de la Chapelle, fiche matricule (2)
fiche matricule de Paul Passerat de la Chapelle, né le 26 mai 1894

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Paul Passerat de la Chapelle,
de la Rouge

Né au château de la Rouge (Pérouges, Ain), le 26 mai 1894, Paul de la Chapelle avait puisé, près des siens, le culte de la famille. Âme droite, très virile et ne transigeant point avec le mal, il annonçait un caractère fortement trempé.

Au début de la guerre, grâce à un brevet d’aptitude militaire, il put choisir son régiment, et entra le 5 septembre au 10e Cuirassiers, à Lyon. Un mois et demi plus tard, il était nommé brigadier et allait partir pour la Belgique lorsqu’une fatigue passagère l’arrêta. Elle devait se compliquer dans la suite d’une pleurésie sérieuse et il fut obligé de rester deux mois à l’hôpital.

À peine rétabli, il revient au 10e Cuirassiers, et se refusa énergiquement à la réforme que proposait son major. «En temps de guerre, disait-il, on ne se fait pas réformer».

Cette pleurésie l’empêcha du moins de continuer son service comme cuirassier, et ne lui permit pas davantage d’être agréé en qualité de cycliste, comme il l’aurait voulu. C’est alors qu’il s’offrit au commandant du 10e qui demandait des volontaires mitrailleurs. On était en octobre 1915. Après un stage de trois semaines au camp de la Valbonne, il était désigné pour partir en Orient avec les chasseurs d’Afrique. Cette séparation devait coûter beaucoup à sa nature affectueuse, mais il accepta le sacrifice avec courage et se plut à inspirer les mêmes sentiments à tous les siens : «Que la volonté de Dieu soit faite !» Cette parole fut son adieu.

À peine débarqués, les mitrailleurs furent envoyés pour protéger la retraite de Serbie.

Pâques 1916 le trouva au repos à Topchin [ou Topsin (auj. Gephyra) en Macédoine, au nord-ouest de Salonique], heureux de pouvoir accomplir ses devoirs religieux. Lui-même servit cette messe de Pâques à 5 heures du matin et il avait la consolation de voir à ses côtés cinq autres de ses camarades que son exemple avait entraînés.

Après ce repos, ce fut un stationnement, en été, aux Monts Belès, à Poroï, puis l’acheminement vers Florina et ensuite vers Monastir où sa section fut la première à entrer sur la droite, ce dont il était justement fier.

Entre temps, il avait été nommé maréchal des logis au groupe léger du 13e Chasseurs à cheval et décoré de la croix de guerre avec citation : c’est dire que les occasions ne manquaient point de se signaler par une attitude énergique en face du danger, et Paul de la Chapelle savait prendre largement sa part au milieu du péril.

Après avoir vécu la vie des tranchées, en première ligne, jusqu’au 22 mars, il attendait son tour d’être rapatrié, puisqu’il avait 18 mois de séjour en Orient, lorsqu’on vint annoncer la nécessité d’une nouvelle attaque et sans renfort. L’action, dans de telles conditions, devait être périlleuse. Paul ne dissimula point la gravité de l’heure.

Le 10 mai, il écrivit donc, sous forme d’adieux à sa famille, une lettre qui fut trouvée sur lui. Elle commençait par quelques mots d’espérance : «J’ai prié Dieu et la Sainte-Vierge, tous les jours. J’ai confiance !» Puis, en face même de la mort bien pressentie, il ajoutait : «Que la volonté de Dieu soit faite ; je mourrai en pensant à Dieu… Au revoir au Ciel, un jour !… N’ayez pas trop de peine».

Le 16 mai en effet, nous dit sa mère, «Dieu lui donnait la paix du Ciel. Une balle ennemie l’atteignit à la tête et mit fin à cette vie qui promettait d’être une vie de fidélité au devoir. Les quelques survivants de son groupe s’accordent à dire qu’il était la bonté même, que sa section était une section modèle. Ses hommes l’aimaient, car il avait su les comprendre et ceux qui l’ont connu parlent de lui avec une profonde émotion».

 

 

Paul de la Chapelle a appartenu à des régiments de cavalerie

 

Lyon, 10e Cuirassiers, 1908
de septembre 1914 à octobre 1915, il a appartenu au 10e Cuirassiers, de Lyon (photo, 1908)

 

Lyon, 10e Cuirassiers, bivouac
le 10e Cuirassiers de Lyon dans lequel Paul de la Chapelle est entré en septembre 1914

 

2e Dragons, vers 1915
2e régiment de Dragons : Paul de la Chapelle y est resté un an (1914/1915)

 

un régiment de Dragons, escadon à pied, 1914-15
un escadron à pied d'un régiment de Dragons, 1914/1915

 

13e Chasseurs, vers 1913
13e Chasseurs, vers 1913 ; Paul de la Chapelle y est affecté à partir de janvier 1916

 

 

 

Paul de la Chapelle était à Monastir (actuelle Macédoine)

 

Monastir 1917, rue du Roi Pierre
Monastir en 1917, soldats français et alliés

 

Monastir, 8 mars 1917
Monastir le 8 mars 1917 : les Français y sont entrés le 19 novembre 1916

 

alentours de Monastir, 1917
alentours de Monastir en 1917

 

 

l'attaque du 16 mai 1917...

 

JMO service de santé, 57e Division, 16 mai 1917
JMO du service de santé de la 57e Division, 16 mai 1917 (transcrit ci-dessous)

 

  • Extrait du Journal des marches et opérations du service de santé de la 57e Division, à la date du 16 mai 1917 :

16 mai. Attaque menée par le groupe léger du 13e Chasseurs à cheval (escadron à pied) et le 34e R.I.C. Un bataillon en réserve. À 4 h du matin.
Le P.S. [poste de secours] du groupe léger est au-dessous de ?/17.
Le P.S. régimentaire du 34e RIC est à Chevassus [ravin Chevassus].
Les P.S. de bataillon, dans le ravin des A.
Les troupes d'attaque parties à 4 h réussissent d'abord à occuper les divers mamelons n° 1, 2, 3 et les (?). Puis des marmitages très sérieux et des contre-attaques les chassent. Les blessés arrivent dès 8 h du matin.
De 8 h à 20 heures, 231 blessés arrivent dont 4 officiers.
Il avait été entendu que les évacuations des malades transportés en cacolet (1) ou en litière ne se feraient pas pendant le jour. Cependant, les P.S. étant encombrés et réclamant à grands cris, on essaye de lancer quelques mulets vers Snegovo et jusqu'aux P.S. ; ils arrivent à passer mais bientôt repérés.

1 - Cacolet : bât constitué de deux sièges situés de part et d'autre du dos de l'animal porteur.

 

Après la prise de Monastir, le 19 novembre 1916, le front s'est stabilisé au nord de la ville pendant de longs mois. La cote 1067 a fait l'objet d'offensives en mars 1917 par le 242e RI, en vain. En mai, on trouve mention de l'attaque dans l'Historique du 371e RI : «Le 16 mai 1917, il appuyait et flanquait de deux de ss bataillons l'attaque des mamelons de 1067 exécutée par le 34e R.I.C. et le groupe léger. (...) L'opération n'ayant pas réussi...».

 

attaque cote 1248, mars 1917, 1ères lignes
Monastir, attaque cote 1248, mars 1917, 1ères lignes avant l'assaut (source)

 

attaque cote 1067, mars 1917, artilleurs
Monastir, attaque cote 1067, mars 1917, artilleurs (source)

 

 

 

...sur la cote 1067 où est mort Paul Passerat de la Chapelle

 

croquis du relief au nord de Monastir
le relief au nord de Monastir : en noir, les lignes de crête

 

cote 1067 sur carte légendée
la cote 1067, au nord de Monastir, zone disputée pendant des mois en 1017
(fond de carte : la planche Bitola de le relevé 1900-1912, éditée par l'université de Budapest)

 

 

 

où est inhumé Paul Passerat de la Chapelle ?

 

extrait relevé cimetière Seddul-Bahr, légendé
selon ce relevé, Paul Passerat de la Chapelle serait enterré en Turquie... Surprenant.

 

cimetière Seddul-Bahr, 2006
cimetière de Seddul-Bahr en Turquie, 2006 (source)

 

Monastir, 1917-1918, tombes
n'aurait-il pas plutôt été enterré dans ce genre de sépultures ? (Monastir 1917/1918)

 

 

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Commentaires
P
Je découvre ce site et suis impressionné par tous ces documents. <br /> <br /> Je suis un des nombreux petits-neveux de Paul de La Chapelle, et il est vrai que son lieu d'inhumation reste un mystère. Nous étions allés en famille en été 2010 en Macédoine et avions fait une pause à Bitola (l'ancienne Monastir) et fait un saut au cimetière où aucun registre ne mentionnait le nom de Paul... Puis l'été suivant en 2011, toujours en famille, nous sommes allés jusqu'au cimetière français de Gallipolli, superbe site qui domine le détroit des Dardanelles ... et sur ce lieu, une croix portait le nom de (Jacques - erreur de transcription semble-t-il - car il devrait s'agir de Paul) de La Chapelle. Un de mes cousins germains, officier, a tenté également de faire des recherches. Nous ne sommes pas plus avancés pour le moment...<br /> <br /> Bravo pour ce site !<br /> <br /> Philippe de La Chapelle
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