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école Sainte-Marie à Saint-Chamond
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26 juillet 2018

Antoine PRORIOL

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Antoine PRORIOL

 

 

PRORIOL Antoine, fiche MPLF

 

 

Antoine Proriol est né le 11 octobre 1895 à Saint-Étienne (Loire). Il est mort le 23 septembre 1917 à l'ambulance 9/2 de Senoncourt (Meuse).

Son père était frabricant de tissus. Avant la guerre, Antoine Proriol était clerc de notaire.

Il a été incorporé en décembre 1914 au 55e régiment d'infanterie. Puis est passé au 28e R.I. en juin 1915 et au 5e en octobre de la même année. En novembre 1916, il est affecté au 162e R.I. Il était sergent.

Antoine Proriol a été blessé le 12 avril 1916, dans la région de Douaumont (Verdun) : une «plaie pénétrante du thorax droit par éclat d'obus».

En 1917, il est été cité à l'ordre du régiment :

  • «Au cours de la contre-attaque du 5 avril 1917 au matin, a permis par son courage et son sang-froid la progression dans les boyaux et rtanchées de la position conquise par l'ennemi».

Le 14 septembre 1917, il est à nouveau blessé, à Verdun : «Séton de l'extrémité intérieur de la cuisse droite par éclat d'obus». Il est cité à l'ordre de l'armée :

  • «Pendant la période en secteur du régiment, a fait preuve d'un réel mépris du danger en toutes circonstances. Modèle de courage et de sang-froid. A été grièvement blessé le 14 septembre 1917». Croix de guerre.

 

 

 

acte de naissance d'Antoine Proriol

 

acte naissance Antoine Proriol
acte de naissance d'Antoine Proriol, 11 octobre 1895 à Saint-Étienne

 

 

 

fiche matricule d'Antoine Proriol

 

Antoine Proriol, fiche matricule (1)

Antoine Proriol, fiche matricule (2)

Antoine Proriol, fiche matricule (3)
fiche matricule d'Antoine Proriol, né le 11 octobre 1895

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Antoine Proriol
de Saint-Étienne

C’est au mois d’octobre 1906 qu’Antoine Proriol fit sa première entrée au collège Sainte-Marie. On peut dire qu’il fut jusqu’au terme de ses études le bon élève apprécié, aimé de tous ses maîtres et de tous ses condisciples.

Pour ceux qui l’ont connu, sa physionomie se détache en plein relief. Il avait avant tout le sentiment du devoir, l’accomplissant modestement, sans bruit, d’une façon toujours égale. À suivre la ligne droite, sans aucune défaillance, il se sentait heureux ; l’expression de son visage était celle d’une joie intime, facilement traduite par un bon sourire qui lui donnait quelque chose d’aimable et d’attirant. Aussi était-il attaché à son collège, et plus tard, même sur son lit d’agonie, il en parlera d’une façon émue : c’était pour lui un foyer dont le culte s’alliait et grandissait avec celui de la famille.

Sa vie militaire commença quatre mois après la déclaration de guerre, en décembre 1914. Incorporé au 55e d’infanterie, il passa à Pont-Saint-Esprit sa période de formation. Comme pour tant d’autres, elle fut nécessairement rapide. On avait un si grand besoin d’hommes ! Six mois à peine suffirent à en faire un excellent soldat.

Le voilà désormais lancé dans la vie active ou plutôt dans la mêlée ardente des batailles. Versé au 28e régiment, il parcourt successivement les fronts de l’Artois, à Mont-Saint-Éloi, de la Somme et de Verdun : c’est là qu’il reçoit une première blessure, au fort de Douaumont, le 13 avril 1916. Très grièvement atteint, on dut le transporter à l’arrière où il refit rapidement ses forces.

Le petit soldat avait hâte de reprendre son poste de dévouement. Il était de ceux qui, sous une apparence calme, nourrissaient les plus énergiques desseins. Pour la patrie, il fallait tenir ferme jusqu’au bout.

De nouveau saisi par le mouvement des opérations militaires, il est incorporé au 162e régiment d’infanterie et se bat vigoureusement dans l’Aisne, à Berry-au-Bac. Le 14 avril, pour sa belle conduite au front, il mérite, avec la croix de guerre, une citation à l’ordre du régiment : «Au cours de la contre-attaque du 5 avril 1917 au matin, a permis par son courage et son sang-froid la progression dans les boyaux et tranchées de la position conquise par l’ennemi».

Une fois encore, il était envoyé à Verdun, où il retrouvait la même intensité d’action militaire et participait à de terribles combats dans les secteurs de Bezonvaux et du Bois des Caurières. Pendant plus de six semaines, son régiment donna toute la mesure de sa valeur et mérita la fourragère pour sa superbe attitude au feu.

Mais cette gloire se paie cher ; les pertes sont sensibles ; le moment est donc venu d’aller chercher dans l’étape d’un repos si bien mérité une sève nouvelle. Se rajeunir, se refaire, puis recommencer, tel est le programme à remplir. Cette perspective si effrayante pour la nature, ne déconcerte point les braves. Antoine est de ceux-là.

Cependant, la mort devait le saisir au moment où il s’y attendait le moins. Lui qui avait échappé au feu le plus meurtrier est atteint par un éclat d’obus dans la cour même de la caserne de Miribel.

D’urgence on le transporte à l’ambulance de Maujouy. Il ne se croit pas blessé mortellement et avec sa délicatesse habituelle il tient à donner lui-même de ses nouvelles, pour rassurer sa famille. Mais soudain, le mal s’aggrave. L’obus dont il avait été frappé avait été empoisonné et l’infection la plus sérieuse se déclare au bout de quatre jours. Ce qu’il fut alors pendant les dernières heures de cette vie, si douloureusement tranchée, nous le savons exactement par l’infirmière même qui fut appelée à le soigner.

  • «Parmi tous les souvenirs de nos pauvres blessés, écrit-elle, celui de votre cher enfant reste le plus vivant dans ma mémoire. Je n’oublierai jamais son calme dans la souffrance, son sourire même chaque fois que je lui parlais et l’expression de son visage, où se lisait toute sa reconnaissance pour ceux qui le soignaient. Il me disait : "Même avec une jambe en moins, je serai toujours heureux auprès de mes parents" ; et il me racontait cependant combien, étant au collège, il était heureux de gambader avec ses camarades. À ce moment, il pensait rester estropié ; le terrible dénouement, survenu quelques jours plus tard, ne lui avait pas encore traversé l’esprit. Au reste, il ne souffrait pas lorsqu’il ne remuait pas ; ce n’est que les deux derniers jours, lorsque la fièvre a commencé à monter si rapidement, qu’il s’est plaint.
    Dès ce moment, sa résignation fut admirable, et son courage devant la mort, sublime. Il se mit à me parler de vous, de son père, et encore de son collège ; puis comme le soir tombait, il s’inquiétait de ce que M. l’abbé Paulet ne pouvait se rendre assez vite auprès de lui. Il me dit : "Nous avons un petit compte à régler ensemble, il ne faut pas tarder".
    Je les laissais seuls. Lorsque je revins auprès de lui, il semblait tout absorbé par une de ces pensées mystérieuses que nous avons appris à connaître dans les tristes devoirs que nous sommes appelées à remplir ici».

Il reçut les derniers sacrements avec une piété admirable, demanda de l’eau de Lourdes, et prononça ces dernières paroles : "Vive la Sainte Vierge !".

Quelques instants après, son regard se voilà un peu ; dans cette demi-obscurité, perdant petit à petit le sens de la réalité, il prit son infirmière sans doute pour sa mère, lui tendit ses deux bras, et s’éteignit doucement, la tête reposant sur l’épaule de celle qui l’avait entouré d’une sollicitude toute maternelle.

Sa mère, le Collège, Notre-Dame de Lourdes : dans ce triple souvenir, le jeune mourant évoquait ainsi, pour se réconforter, tout ce qu’il avait le plus aimé sur terre. Une mort semblable laisse après elle comme un parfum du ciel. C’est bien l’aube du jour qui se lève, dans les joies de la vraie patrie.

 

 

 

les derniers combats d'Antoine Proriol en septembre 1917, à Verdun

 

JMO 162e, 14 septembre 1917, légendé
extrait du JMO du 162e régiment d'infanterie :
à la date du 14 septembre 1917, on compte 38 blessés et 3 évacués

 

ravin de Helly, ravin des Vignes, légendé
secteur des combats de septembre 1917

 

de la caserne Miribel à Senoncourt
de la blessure à Verdun vers l'ambulance de Senoncourt

 

 

Antoine Proriol a été touché par un éclat d'obus

dans la cour de la caserne Miribel, à Verdun le 14 septembre 1917

 

Verdun, caserne Miribel, 1916
caserne Miribel, à Verdun, bombardée en septembre 1916

 

 

 

Antoine Proriol est mort à l'ambulance 9/2 de Senoncourt (Meuse),

le 23 septembre 1917

 

Senoncourt, grande rue, cavalier
Senoncourt (Meuse)

 

Senoncourt, ferme Maujouy, carte photo
Senoncourt, ferme Maujouy, carte photo

 

Senoncourt, ferme Maujouy, ambulance (1)
Senoncourt, ferme de Maujouy (Meuse), ambulance britannique (source)

 

Senoncourt, ferme Maujouy, ambulance (2)
Senoncourt, ferme de Maujouy (Meuse), ambulance britannique (source)

 

 

 

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