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école Sainte-Marie à Saint-Chamond
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26 août 2018

Pierre JAUBERT

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Pierre JAUBERT

 

 

JAUBERT Pierre, fiche MPLF

 

 

Pierre Jaubert est né le 29 janvier 1878 à Lyon (7e arr.). Il est mort le 5 novembre 1914 à Villers-Bretonneux (Somme). Il avait trente-six ans.

Il était sergent au 52e régiment d'infanterie en 1914, selon la fiche MPLF (mort pour la France), mais au 111e régiment d'infanterie territoriale selon sa fiche matricule.

Or, le J.M.O. (Journal des marches et opérations) du 111e Territorial mentionne le nom des morts au jour le jour, et celui de Pierre Jaubert n'apparaît pas ; pas plus dans le bilan de toutes les victimes dressé à la fin de la guerre.

En réalité, Pierre Jaubert a bien combattu avec le 52e (10e compagnie) qui, le 4 octobre 1914, a reçu le renfort de 700 hommes provenant justement du 111e Territorial (cf. JMO du 52e).

Il a été été blessé à la bataille très meurtrière de la cote 101 à Lihons (Somme) qui a mis plus de 600 hommes du 52e hors de combat lors de la contre-offensive allemande sur ce village, les 30 et 31 octobre 1914.

Le J.M.O. mentionne la présence de la 10e compagnie (celle de Pierre Jaubert) dans les affrontements le long de la route de Chaulnes. Il est probable qu'il ait été touché en ce lieu plutôt qu'autour de la cote 101.

Pierre Jaubert avait effectué son service militaire au 75e régiment d'infanterie, à Romans, de novembre 1899 à septembre 1900.

Au moment de son recensement, à l'âge de 20 ans, il était étudiant en sciences. En 1914, il habitait Paris (6e arr.).

 

 

fiche matricule de Pierre Jaubert

 

Pierre Jaubert, fiche matricule (1)

Pierre Jaubert, fiche matricule (2)

Pierre Jaubert, fiche matricule (3)
fiche matricule de Pierre Jaubert, né le 29 janvier 1878

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Charles, René et Pierre Jaubert
de Lyon

Les trois frères Jaubert de Lyon furent élèves de Sainte-Marie de l’année 1889 à l’année 1897. C’est là une belle étape scolaire : cette durée, à elle seule, justifie l’attachement des maîtres pour leurs jeunes anciens. Ils sont vraiment fils de Sainte-Marie, ceux qui reçoivent jusqu’à la fin, sans interruption, la formation destinée à préparer leur avenir.

Hélas ! nous devons dire de suite que les trois frères sont tombés, à peu d’intervalle l’un de l’autre. Le dernier survivant, Charles n’a pu fournir que bien peu de détails sur René et Pierre ; et de lui-même, que pourrons-nous dire, sinon qu’il est mort à Lyon. Les vicissitudes de la guerre l’avaient promené des lignes du front où il fut très exposé, jusqu’à celles de l’arrière où il remplissait un rôle actif, avant de contracter la maladie qui a brisé ses forces.

René avait l’âme militaire et s’était donné à la carrière des armes. Officier au 29e Chasseurs, il commandait la 5e compagnie, avec le titre de capitaine, depuis Noël 1913.

Par quelle série d’actions a-t-il passé avant d’arriver à la bataille de la Marne ? Il ne nous est guère possible de le savoir. Toujours est-il que, le 9 septembre, il se trouvait au combat de La Vaux-Marie (Meuse), et fut tué, dans la nuit du 9 au 10, au moment où le communiqué français du maréchal Joffre allait pouvoir annoncer au pays la première grande victoire !

Le bulletin militaire de Pierre est plus bref encore. Sergent au 59e de ligne, il se trouvait dans la somme, à Villers-Bretonneux, le 1er novembre. Une balle, passée par le créneau, vint l’atteindre dans la tranchée, et le frapper à la tête, au moment où il visait. Ainsi est-il vrai de dire qu’il est mort sur la brèche, dans l’accomplissement de son devoir.

Quant à Charles, nous le trouvons déjà dans un hôpital en avril 1915. Il est à la veille de subir une nouvelle visite médicale, et se contente de dire, avec son flegme coutumier : «J’aime mieux retourner au front que de moisir dans un dépôt».

La grande voix de l’artillerie n’est pas faite pour l’effrayer. En psychologue, attentif aux secousses de son moi, très subtilement analysé, il nous dit simplement : «Le premier obus qui m’a passé devant le nez en renversant mon quart de thé et le second qui m’a envoyé de la terre par la figure m’ont un peu ému. Les suivants m’ont trouvé suffisamment calme. J’étais au 340e, dans les tranchées de la Wœvre».

Plus tard, il fut détaché au contrôle postal de Bellegarde et mourut le 7 mai 1917. Mais il est mort dans sa ville natale, près de «tous les souvenirs de sa famille». La protection de Notre-Dame de Fourvière s’est étendue sur son lit d’hôpital. Nous savons qu’il fut réconforté par tous les secours de la religion.

Cette existence qui ne fut pas sans vicissitudes, méritait d’être couronnée par une belle mort.

 

 

 

Pierre Jaubert a été grièvement blessé à Lihons (Somme)

et est mort à Villers-Bretonneux (Somme)

 

Lihons, carte schéma avec légende
le parcours des derniers instants de Pierre Jaubert

 

 

 

récit des combats des 30 et 31 octobre 1914, dans le J.M.O. du 52 régiment

JMO 52e, couv

JMO du 52e régiment d’infanterie
30-31 octobre 1914

30 octobre
Prise de la cote 101 par le 2e bataillon.

31 octobre. 1er et 2 novembre
À 6 heures, commence un violent bombardement qui dure jusqu’à 9 heures 15. Plus de 10 000 obus de tous calibres tombent sur le village de Lihons. Le feu des obusiers est dirigé sur la 2e ligne de défense, mais surtout sur le première ligne, et en particulier sur les tranchées occupées par la 5e et la 9e compagnies (tête de Chaulnes et au nord).

Les pertes subies sont considérables, les tranchées bouleversées. Immédiatement après la dernière rafale, l’infanterie attaque vivement et en masse sur tout le front.

L’assaut particulièrement violent sur la tête de Chaulnes et au nord réussit à crever la ligne et l’ennemi pénètre dans le village. Il est 9 heures 30.

Une mitrailleuse installée à la 2e ligne de défense sur affût improvisé, ouvre le feu et arrête net l’assaillant qui se jette dans les maisons à droite et à gauche et essaie ensuite de progresser par infiltration de maison en maison.

À 11 heures, la capitaine Martin lance la 11e compagnie en contre-attaque dans le village, une section par le nord, trois sections par le sud. La progression de l’ennemi qui est parvenu jusqu’à 150 mètres à l’est de la place est définitivement arrêtée.

Les Allemands s’installent dans les maisons et s’y organisent, et de là tirent sur les tranchées qu’ils prennent d’enfilade. Les hommes qui y sont restés y sont fusillés (lieutenant Salvini). Le capitaine Fau et le lieutenant Roux, pris sous un tas de cadavres, ne peuvent faire un mouvement, les Allemands tirant sur tout ce qu’ils voient remuer.

En même temps, deux sections de réserve de la 10e compagnie sont engagées et dirigées, l’une à droite de façon à s’appuyer à celles des tranchées de la 9e compagnie qui n’ont pas cédé et à se rabattre par les vergers sur les maisons du côté sud de la rue ; l’autre doit opérer le même mouvement à la gauche de la 11e compagnie sur les maisons du côté nord.

À 12 heures, la 12e compagnie, réserve de brigade au Bois-Carré, arrive ; elle est employée , une section derrière le centre de la 11e compagnie, deux sections restent en réserve à la 2e ligne de défense du village. La quatrième section est envoyée en renfort au 2e bataillon.

Vers 14 heures, arrive une compagnie et demi du 14e bataillon de Chasseurs qui est lancée en contre-attaque et appuye sa droite à la section de renfort de la 10e compagnie dont il est question plus haut et qui travaille dans les vergers de la route ; elle soude sa gauche à la 11e compagnie. Les efforts successifs réussissent à refouler l’ennemi de la partie sud de la rue de Chaulnes et permet de réoccuper une partie des tranchées.

À 15 heures, arrive une compagnie du 7e bataillon de Chasseurs ; elle est engagée au sud de la route de Chaulnes pour rendre décisif notre mouvement en avant. Son entrée en action ne marque aucun progrès de notre part.

À 17 heures, arrivent trois compagnies du 53e bataillon de Chasseurs. Les trois compagnies sont lancées, à la tombée de la nuit, dans la partie nord de la rue de Chaulnes. Elles s’échelonnent à gauche et progressent méthodiquement toute la nuit. Arrêtées par le feu d’un groupe occupant une maison isolée, une pièce de 75, amenée à bras, s’installe à 40 mètres de la maison et tire quelques obus. Les chasseurs occupent la maison où ils trouvent nombre de morts et de blessés. Au matin, la progression reprend lentement ; elle continue toute la journée maison par maison. On fait 21 prisonniers.

À 16 heures, la capitaine Martin, commandant le secteur, se jette, à la tête d’une patrouille de chasseurs, dans la dernière tranchée qui est immédiatement réoccupée.

À la cote 101, le 30 au soir, le 2e bataillon a fait un bond en avant et fait occuper la ferme brûlée par un peloton de la 7e. Des tranchées ont été établies à quelques mètres en avant des ruines.

Le 31 au matin, aussitôt après le bombardement, une colonne d’attaque marche sur la cote 101 ; elle est repoussée. Le peloton qui occupe les tranchées est renforcé d’un peloton de la 6e.

À 15 heures, l’ennemi revient à l’assaut et par enveloppement s’empare de la tranchée qui est défendue jusqu’au dernier moment ; quelques-uns seulement des hommes qui l’occupent, parviennent à s’échapper par le boyau de communication. À 17 heures 30, l’ennemi continue son attaque sur les tranchées en arrière en arrière de la cote 101 et arrive jusqu’au réseau de fil de fer ; deux sections sont lancées en contre-attaque à la baïonnette ; l’ennemi est refoulé ; le boyau de communication est comblé de cadavres.

Le lendemain, l’ennemi attaque encore mais est chaque fois repoussé.

Vers la voie ferrée, l’ennemi le 31 au matin est parvenu à enlever une tranchée avancée occupée par une section de la troisième, mais elle est reprise presque immédiatement par une contre-attaque à la baïonnette.

Pendant toutes ces attaques, il faut signaler la section de l’adjudant Cousson, 5e compagnie, qui occupait en poste avancé une tranchée sur le chemin Pressoir Nord. Cette section, noyée dans les attaques, résiste, à son poste, perd les ¾ de ses effectifs mais garde la tranchée où on la retrouve encore le lendemain toute la journée, aidée qu’elle a été alors par une escouade du 53e Chasseurs.

Le 2 novembre au soir, le régiment a repris toutes ses positions, sauf les tranchées de la cote 101 qui, d’ailleurs, n’avait été occupée que la veille au soir et n’était pas encore organisée solidement (tranchée encore insuffisante et avancée sans fil de fer).

D’après les numéros relevés sur les morts, nous avons eu affaire aux : 60e, 70e, 17e, 174e, 137e et 138e régiments.

Le régiment a perdu 610 hommes, 10 officiers.

 

Lihons, les deux endroits des combats
cote 101 et route de Chaulnes : les combats à Lihons fin octobre 1914

 

Lihons, route de Chaulnes
Lihons, route de Chaulnes : "à 200 mètres des Boches"

 

Diapositive1
position des lignes de front entre Lihons et Chilly

 

 

 

acte de décès de Pierre Jaubert

 

acte décès Pierre Jaubert
transcription de l'acte de décès d Pierre Jaubert (état civil, Paris, 6e arr.)

 

 

 

 

 

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