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école Sainte-Marie à Saint-Chamond
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20 octobre 2018

Irénée BRUN

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Irénée BRUN

 

 

BRUN Irénée, fiche MPLF

 

Irénée Brun est né le 6 septembre 1890 à Saint-Chamond. Il est mort le 26 juillet 1918 à l'école d'aviation du Crotoy (Somme). Il avait vingt-sept ans.

Sa carrière militaire l'a conduit à vivre des expériences diverses : cavalerie, artillerie, aviation.

Incorporé au 30e régiment de Dragons en octobre 1911, il devient brigadier en décembre 1912 et termine son service en octobre 1913.

Rappelé à l’activité par la mobilisation d’août 1914, il est affecté au 14e régiment de Dragons. En juin 1916, il passe au 54e régiment d’Artillerie (RA), puis en août de la même année au 122e RA. Un an plus tard, il passe au 250e régiment d’Artillerie de campagne, le 1er octobre 1917.

Le 12 février 1918, il arrive à la 2e compagnie de l’École d’aviation à Istres (Bouches-du-Rhône) ; il passe à la 4e compagnie le 27 avril.

Il meurt d'une chute d'avion sur la piste de l'école d'aviation du Crotoy (Somme).

Médaille militaire à titre posthume : «Sous-officier dévoué et énergique ayant toujours montré les plus belles qualités militaires tant dans la cavalerie que dans l'artillerie et dans l'aviation. Mort accidentellement pour la France le 26 juillet 1918 d'une chute d'avion en service commandé».

Il est enterré dans le cimetière de Saint-Chamond.

 

 

fiche matricule d'Irénée Brun

 

Irénée Brun, fiche matricule (1)

Irénée Brun, fiche matricule (2)

Irénée Brun, fiche matricule (3)
fiche matricule d'Irénée Brun, né le 6 septembre 1890

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Irénée Brun
de Saint-Chamond

Lorsqu’on apprit, l’an dernier, à pareille époque (26 juillet 1918) la mort d’Irénée Brun, ce fut une véritable stupeur dans le cercle de ses nombreux parents et amis. On voulait à peine se rendre à cette triste réalité. Il semble qu’il y ait des morts plus difficiles à accepter que d’autres, tant elles paraissent détruire tous les rêves d’espérance !

D’où venait donc cette universelle émotion ? Sans doute de l’imprévu de la nouvelle elle-même ; mais beaucoup aussi du caractère de notre cher ancien. Irénée Brun ! Il n’était point nécessaire de rester longtemps avec lui pour apprécier tout ce qu’il y avait d’attirant et de sympathique dans sa nature. C’était le meilleur des amis comme le plus affectueux des fils.

Nous ne croyons pas enfreindre les règles de la plus sage discrétion en rappelant le charme de son caractère, au milieu de tous les siens. Par l’expansion affectueuse de ses sentiments, par sa franchise pleine de rondeur, il se faisait aimer de tous, et ce n’est un secret pour personne que l’ensemble de ces qualités le rendait particulièrement agréable au foyer de la famille.

En s’adressant à son cœur, on était sûr de tout obtenir. «Pour faire plaisir à sa mère», il sut, tout jeune enfant, refréner les élans de sa vivacité naturelle, comme il sut, plus tard encore et devenu jeune homme, modifier ses goûts et demeurer toujours le fils soumis qu’on aime et qui fait le charme du foyer.

Ce témoignage, ainsi exprimé par une plume délicate, n’est-il pas des plus éloquents ? Heureux les fils qui sont forts parce qu’ils aiment leur mère ! Heureuses les mères qui ont ainsi le secret de diriger leurs enfants !

Ce fils, si affectueux et si tendre, était dans la même masure un vaillant soldat, un fier patriote. Qu’elle fut belle sa carrière militaire !

Mobilisé le 31 juillet 1914, au 14e Dragons, il part le lendemain même avec son régiment. Désormais, il va être de toutes les attaques, on dirait presque de toutes les fêtes, tant sa nature pleine d’entrain se plie aisément à cette vie de dangers et de surprises.

Sarrebourg, Gerbéviller, la poursuite de la Marne, les Flandres, Ypres, voilà les noms qui jalonnent de 1914. Blessé sur l’Yser, au mois d’octobre, il est évacué quelque temps sur Baugé et ne tarde point à rejoindre son régiment. C’est sur sa demande qu’il obtient de regagner le front, sans attendre davantage. Pouvait-il rester inactif lorsque «les autres étaient à la peine !»

1915. C’est une nouvelle série de marches et de contre-marches. L’Alsace, l’Artois, les Vosges, la Champagne… dans toutes ces régions, qu’il parcourt successivement, il reste le même, alerte, décidé, vaillant, toujours avec la même simplicité, comme s’il menait une vie ordinaire, sans trop de soucier des obus et de la mitraille. Aussi le 4 octobre, à Massiges, il mérite une fort belle citation. Sa plus grande joie sans doute fut de l’envoyer à sa famille. Qu’il lui était bon d’associer à cette première visite de la gloire ceux qu’il aimait tant à son foyer de l’Ollagnière !

Une seconde fois, cependant, il est blessé dans les environs de Lunéville, en 1916. Mais comme la blessure n’est point grave, il ne cherchera point à passer à son dépôt, et puisqu’il y a toujours du «travail», il rejoint son régiment avec la même impatience que l’année précédente.

C’est alors, en juillet 1916, qu’il est envoyé, comme volontaire dans l’artillerie de tranchée. Il est attaché à une batterie d’attaque et participe aux batailles de la Somme : Chaulnes, Ressoire, Ablaincourt ; il est là, sur ces différents théâtres qui rappellent aux combattants de si dramatiques souvenirs ; il est là, sans rien perdre de sa vaillante et bonne humeur, entouré d’une sympathie facile à comprendre. N’a-t-il point l’attrait qui se dégage toujours du spectacle d’un courage simple et sans forfanterie ?

Pendant l’année 1917, nous le retrouvons à Noyon, à Maronvilliers, en Alsace : ce mouvement perpétuel est conforme à sa goût. Ce n’est pas lui qui rêvait encore de repos. À la fin de cette même année, sa batterie devient batterie de secteur et il prend part aux attaques de la Forêt d’Apremont et du Bois-le-Prêtre.

On croira peut-être que le cher artilleur était fait pour cette vie et se plaisait à côté de ses canons ? Cependant d’autres aspirations attiraient son âme ardente. Depuis longtemps, même depuis le début de la guerre, il regardait plus haut. L’aviation exerçait sur lui comme une fascination étrange, et il rêvait d’aéroplanes et de moteurs.

S’il n’avait pas encore fait de démarches pour être admis dans ce corps d’élite, c’est que les sentiments du fils étaient en conflit avec les aspirations du patriote. Il voulait ménager l’affection de son père et de sa mère. Sans doute, on ne voulait point s’opposer à ce noble dessein, l’amour véritable sait agrandir le cœur en le fortifiant ; il était impossible de ne point ressentir une certaine fierté à constater d’aussi nobles sentiments, et dès lors, il ne pouvait être question d’une opposition formelle. Mais comme il était légitime de songer aux périls «des combats du ciel» ! comme il était sage d’en évoquer la pensée pour mettre en garde un fils bien cher contre un entraînement passager !

Toutefois, dès que cette résolution parut bien affermie, dès que l’épreuve du temps eut fait briller la sincérité de cette vocation, l’autorisation familiale fut accordée. Irénée passa donc dans l’aviation, en janvier 1918.

S’il y eut quelqu’un d’heureux pendant les derniers mois de sa vie, nous écrit-on, ce fut bien de cher aviateur ! Son entrain, sa gaieté, joints à la prudence avec laquelle il agissait, son sang-froid dans toutes les manœuvres avaient fini par rassurer tous les membres de sa famille. Il avait subi les épreuves de pilote avec succès. Pourquoi craindre davantage ? Pourquoi s’effrayer toujours ? Hélas ! cette quiétude relative devait être renversée par le plus cruel des réveils.

Le 26 juillet, au camp du Crotoy où il avait été envoyé, alors même qu’il venait de passer moniteur, il fait une chute mortelle. Le pauvre Irénée, en pleine activité de service au poste du devoir, tombe victime d’un de ses accidents qui déconcertent les prévisions des plus habiles. La mort, cette mort glorieuse de l’aviateur toujours aux prises avec le danger, l’avait saisi en plein vol, en plein rêve de gloire. Il avait rêvé de faire la guerre avec plus de péril. Il avait rêvé de contribuer au triomphe de la France en suivant le sillage des Guynemer et de ses glorieux émules.

Cette gloire lui a été refusée ; mais il emporte celle que rien ni personne ne peuvent ravir : la gloire d’avoir été vaillant jusqu’au bout. Cet héroïsme dans une âme de jeune chrétien justifie toutes les espérances.

 

 

 

Irénée Brun a été "cité" le 4 octobre 1915, combat de Massiges


Massiges, sept 1915
épisode du combat de Massiges (Marne), sept.oct. 1915

 

JMO 14e Dragons, 4 oct 1915
JMO du 14e Dragons : le 4 octobre 1915, il combat à Massiges, secteur de l'Arbre aux Vaches

 

Massiges, sept 1915, légendé
Massiges se trouve dans le Marne ; offensive de Champagne, septembre 1915 (carte AFGG)

 

 

 

en février 1918, Irénée Brun est affecté à la base aérienne d'Istres

 

chambrée à la base d'Istres, 1917
une chambrée à la base d'Istres en 1917 (source)

 

moniteur à la base d'Istres, 1917
un moniteur à la base d'Istres en 1917
(source)

 

un Gaudron G3 de l'école de pilotage d'Istres, 1917
un Gaudron G3 de l'école de pilotage d'Istres en 1917 (source)

 

 

 

Irénée Brun meurt le 26 juillet 1918 sur le terrain d'aviation du Crotoy

 

Le Crotoy, vers l'école d'aviation, 1917
Le Crotoy (Somme), vers l'école d'aviation, carte postée en 1917

 

Le Crotoy, école d'aviation
Le Crotoy, école d'aviation

 

Le Crotoy, un aviateur
un aviateur (Dangoise) à l'école du Crotoy

 

Le Crotoy, école d'aviation, escadrille volante
Le Crotoy, l'escadrille volante, vers 1920

 

 

la tombe de la famille Brun, cimetière de Saint-Chamond

 

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tombeau de la famille Brun, cimetière de Saint-Chamond (source)

 

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épitaphe, tombeau de la famille Brun, cimetière de Saint-Chamond (photo, 6 avril 2018) (source)

 

 

 

 

 

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