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école Sainte-Marie à Saint-Chamond
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11 octobre 2018

Antoine CHATAGNON

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

Antoine Chatagnon, portrait

 

 

Antoine CHATAGNON

 

 

CHATAGNON Antoine, fiche MPLF

 

 

Antoine Chatagnon est né le 30 octobre 1890 à Saint-Chamond. Il est mort le 24 août 1914 à Urbeis (Alsace). Il avait vingt-trois ans.

Antoine Chatagnon a été élève du collège Sainte-Marie d'octobre 1901 à juillet 1907.

Il a effctué son service militaire d'octobre 1911 à novembre 1913. Son temps de camagne en 1914 a duré tout juste trois semaines.

Il est inhumé dans la nécropole nationale de Villé (Bas-Rhin) ; n° de la sépulture : 64.

 

Antoine Chatagnon, bébé
Antoine Chatagnon, bébé (source)

 

Antoine Chatagnon, civil
Antoine Chatagnon à l'âge de 20/22 ans (source)

 

 

fiche matricule d'Antoine Chatagnon

 

Antoine Chatagnon, fiche matricule
fiche matricule d'Antoine Chatagnon, né le 30 octobre 1890

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Antoine Chatagnon
de Saint-Chamond

Comme son compatriote Louis Debard, Antoine Chatagnon appartenait au 22e d’infanterie et comme lui, il est tombé, victime anonyme, sans qu’on ait pu recueillir des détails précis sur la fin de sa vie militaire.

Entré au Collège en octobre 1901, il laissa le souvenir du bon condisciple, de caractère aimable, prêt à rendre service et à envisager les difficultés de la vie sous le jour le plus optimiste. N’est-ce pas un grande force pour exercer sur ses semblables la meilleure des influences ?

Il préludait donc à l’existence avec les garanties les plus sérieuses du bonheur et sous une direction bien faite pour affermir ses dispositions de solide vertu. La guerre vint interrompre le cours de ses légitimes espoirs et le précipiter, du jour au lendemain, dans la mêlée de tous les périls.

 

 

 

Antoine Chatagnon est mort au col d'Urbeis (Bas-Rhin)

 

col d'Urbeis, carte
le col d'Urbeis, à la jonction de la forêt des Vosges et de la plaine d'Alsace

 

col de Lubine (ou - Urbeis), avant guerre
col de Lubine (ou : d'Urbeis), avant la guerre

 

Urbeis et flancs montagneux
le village d'Urbeis et les flancs montagneux couverts de forêts

 

 

le J.M.O. du 22e RI, à la date du 24 août 1914

 

JMO 22e RI, 24 août 1914 (1)

JMO 22e RI, 24 août 1914 (2)
Journal des marches et opérations du 22e régiment d'Infanterie, 24 août 1914

 

col d'Urbeis, carte IGN 1950, légendé
l'attaque allemande sur le col d'Urbeis, 24 août 1914 (carte IGN 1950, Géoportail)

 

col d'Urbeis, Climont, Abbateux, carte légendée
mouvement des troupes le 24 août 1914

 

col d'Urbeis, paysage (1)
paysage du col d'Urbeis, aujourd'hui (source)

 

col d'Urbeis, paysage (2)
paysage du col d'Urbeis, aujourd'hui (source)

 

 

 

Souvenez-vous dans vos prières...

 

102669430_o

 

 

 

la tombe d'Antoine Chatagnon, à Villé (Bas-Rhin)

 

tombe d'Antoine Chatagnon à Villé
tombe d'Antoine Chatagnon, nécropole de Villé (source)

 

nécropole militaire de Villé (Bas-Rhin)
nécropole nationale de Villé (Bas-Rhin) (source)

 

 

 

Autres anciens de Sainte-Marie ayant appartenu au 22e régiment d'Infanterie

 

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10 octobre 2018

Raymond (Jules) CHOMIENNE

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Raymond (Jules) CHOMIENNE

 

 

CHOMIENNE Raymond, fiche MPLF

 

  • Raymond Chomienne, sous ce prénom, ne figure pas dans le fichier des "morts pour la France" (MPLF). On y trouve Jules Chomienne.
    Avec le même lieu de naissance (Lorette), le même grade de caporal, le même lieu de décès et la même date (à deux jours près) de sa mort - toutes données fournies par l'école Sainte-Marie. Il s'agit donc de la même personne.
    Le prénom Raymond n'est pas une erreur de la liste établie par l'école Sainte-Marie puisqu'on le retrouve mentionné dans le bulletin de l'École centrale lyonnaise dont il avait été étudiant ; avec les mêmes caractéristiques. Là encore, cela correspond à la fiche MPLF.
    On ne sait pourquoi Jules Chomienne est prénommé Raymond, ce n'est pas un second prénom d'état civil : son acte de naissance n'enregistre qu'un seul prénom, Jules.
    Il faut supposer qu'il se faisait appeler Raymond, pour des raisons encore à éclaircir.

 

lettre juin 1948 sur généalogie Chomienne
lettre d'un membre de la famille Chomienne à l'institution Sainte-Marie, 30 juin 1948 :
on voit que Raymond et Jules sont la même personne (arch. mun. Saint-Chamond, fonds Sainte-Marie)

 

Raymond (Jules) Chomienne est né le 20 juillet 1889 à Lorette (Loire). Il est mort le 25 août 1914 à Baccarat (Meurthe-et-Moselle, à la limite des Vosges). Il avait vingt-cinq ans.

  • Le même jour, au même endroit, est mort Louis Noye, du même régiment que Jules Chomienne.

Après sa scolarité à Sainte-Marie, Raymond Chomienne intègre, en 1907, l'École centrale de Lyon dont il sort en 1910 (son père, déjà, était ingénieur). Il effectue ensuite son service militaire au 38e régiment d'Infanterie de Saint-Étienne (octobre 1910 à septembre 1912).

Il était administrateur de la Société des établissements de produits réfractaires Michallet-Chomienne, à Lorette (Loire) ; également administrateur de la société Anonima materiali refractari, à Vado, Ligurie (Italie). (source)

 

acte de naissance de Jules Chomienne

 

acte naissance de Jules Chomienne
acte de naissance de Jules Chomienne

 

 

fiche matricule de Jules (Raymond) Chomienne

 

Jules Chomienne, fiche matricule (1)

Jules Chomienne, fiche matricule (2)
fiche matricule de Jules Chomienne, né le 20 juillet 1889

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Raymond Chomienne
de Lorette

Raymond Chomienne a été tué au plateau de la Rape, à Baccarat, le 25 août 1914.

La 10e compagnie à laquelle il appartenait comme sergent mitrailleur avait été placé en arrière de Baccarat pour assurer la retraite. Elle fit si bien son devoir que, le soir, sur 250 hommes, 8 seulement répondaient à l’appel.

Hélas ! le sergent Chomienne était resté lui aussi, sur le champ de bataille. Voici ce qu’écrivait un de ses camarades de Saint-Étienne :

«Le hasard du combat me fit rencontrer Chomienne, le 24 août, vers midi, sur la route allant de Gélacourt à Baccarat. Il était avec sa section de mitrailleuses commandée par le lieutenant de Longevialle à la corne d’un bois ; le colonel Deleuze était aussi à cet endroit et nous tirions sur les Allemands, débouchant sur la crête. Je prêtais à Chomienne une jumelle pour voir plus facilement les mouvements de l’ennemi et nous restâmes près d’une heure ensemble. J’eus le temps de remarquer l’admirable sang-froid de mon camarade qui était d’un calme extraordinaire, bien qu’un servant de mitrailleuse fût tué, quelques instants auparavant, sur son affût, d’une balle au cou.

Lorsque deux heures plus tard nous battîmes en retraite, je vis pour la dernière fois Chomienne, avec sa section, marchant au pas sur la route, la carabine sur l’épaule, défilant au milieu de la panique, comme pour une revue».

Lui aussi est donc tombé, en accomplissant simplement son devoir. Sa mort a été obscure, mais elle reste précieuse devant Dieu et devant les hommes, puisqu’elle a été celle d’un vaillant soldat.

Sa dépouille exhumée quelques mois après, repose aujourd’hui dans le cimetière de Baccarat.

 

 

 

Raymond Chomienne, ancien de l'École centrale de Lyon

 

Raymond Chomienne, bulletin Tecnnica, n° 124, 1915
Technica, bulletin de l'École centrale lyonnaise, n° 124, avril 1915 (source)

 

Raymond Chomienne, bulletin Tecnnica, n° 126, 1916
Technica, bulletin de l'École centrale lyonnaise, n° 126, janvier 1916 (source)

 

 

 

Raymond (Jules) Chomienne est probablement mort au bois de la Rappe,

à Baccarat (Vosges, Meurthe-et-Moselle)

 

Baccarat, bois de la Rappe, carte légendée
Bois de la Rappe, à Baccarat (Meurthe-et-Moselle)

 

Baccarat, tombes bois Petite Rappe (1)
tombes de soldats, bois de la Petite Rappe, Baccarat

 

Baccarat, tombes bois Petite Rappe (2)
tombes de soldats, bois de la Petite Rappe, Baccarat

 

Baccarat, tombes bois Petite Rappe (3)
tombes de soldats, bois de la Petite Rappe, Baccarat

 

 

 

le monument aux morts au bois de la Rappe

 

Bois de la Rappe, monument (1)
le monument de la Rappe à Baccarat (source)

 

Bois de la Rappe, monument (2)
le monument de la Rappe à Baccarat (source)

 

 

 

 

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9 octobre 2018

Marcel COLIN

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Marcel COLIN

 

 

COLIN Marcel, fiche MPLF

 

 

Marcel Colin est né le 6 octobre 1884 à Lyon. Il est mort le 16 avril 1915, à Flirey (Meurthe-et-Moselle). Il avait trente ans.

Marcel Colin était diplômé de l'École supérieure de commerce de Lyon. Il a effectué son service militaire de novembre 1904 à septembre 1905 au 52e régiment d'Infanterie à Montélimar (Drôme).

Industriel établi à Lyon. Entre 1906 et 1912, il a effectué des séjours de plusieurs mois chaque fois, à Odessa (Russie, 1906), au Sénégal (juin 1910 à mai 1911), au Maroc (février-juillet 1912).

Il est inhumé à Bernécourt (Meurthe-et-Moselle), tombe 2.

  • Du même régiment, est mort également à Flirey, le 7 avril 1915, Jean Bajard.

 

 

acte de naissance de Marcel Colin

 

acte naissance Marcel Colin
acte de naissance de Marcel Colin, Lyon, 1er arr.

 

 

 

fiche matricule de Marcel Colin

 

Marcel Colin, fiche matricule (1)

Marcel Colin, fiche matricule (2)
fiche matricule de Marcel Colin, né le 6 octobre 1884

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Marcel Colin
de la Tour de Salvagny

Marcel Colin, agent de liaison au 157e régiment d’Infanterie fut tué, le 16 avril 1915, au nord de Flirey.

  • «Dévoué, courageux, écrivait son capitaine, il était toujours auprès de moi, m’aidant à soutenir le moral des hommes. Il a accompli son devoir jusqu’au bout, sans fléchir un seul instant. Il dort maintenant dans le cimetière de Bernécourt. Lorsque vous viendrez le chercher, peut-être serai-je moi-même auprès de lui et je vous demande de faire une prière sur ma tombe en souvenir de votre fils, qui faisait partie de ma petite famille pendant cette campagne».

Rien ne montre mieux combien Marcel Colin mérita cette extraordinaire estime et ce témoignage d’amitié que sa correspondance pendant la guerre. De cette correspondance nous parlerons bientôt.

Marcel Colin avait trente ans au début de la guerre. Appartenant à la sixième armée de réserve, il demande à partir de suite avec l’active et quitte Gap avec le 157e régiment d’infanterie, le 15 août 1914.

Le 19 août, il est aux charges à la baïonnette du combat de Walhein, près d’Altkirch ; le 26 août, il prend part à la grande bataille de Lorraine, où son régiment lutta six jours à Bru, près de Rambervillers, vers le col de la Chipotte. Le 28 septembre suivant, il était à l’assaut du plateau de Woëvre, assaut terrible, en terrain découvert.

Enfin du 5 au 9 avril 1915, il assista aux offensives de Flirey, à la suite desquelles il fut foudroyé le 15 avril, par un obus dans la première tranchée, en venant de porter, comme agent de liaison, un ordre à son capitaine.

Entre cette dernière attaque et la précédente, pendant une demi-année, Marcel Colin veille dans les tranchées de Flirey, bastion avancé de Toul. Il forme, comme il l’écrit, une partie de cette longue muraille humaine qui s’étend de l’Yser à l’Alsace. Cette vie nouvelle fait contraste avec les embarquements précipités, avec ces marches longues et pénibles, qui ont le combat pour grande halte, avec cette poursuite d’un ennemi qui débordait toujours plus au nord. Là, en retournant à la tranchée,

  • «chacun, dit-il encore, reprend le trou qu’il s’est fait dans la terre glaise, qu’il a couvert de porte arrachées aux maisons d’alentour, de branchages et de terre, de tout ce qui peut le dissimuler à la vue et l’abriter de la pluie et des éclats d’obus. Celui qu’on relève vous souhaite bonne chance et l’on s’étend sur la paille humide, le fusil à portée de la main, et en voilà pour quatre ou six jours, suivant les aléas. À l’arrière du retranchement, les croix marquent les tombes des camarades ; souvent il faut en planter quelques autres. Le soir, les brancardiers défilent en portant les blessés ; voilà notre vie. Dans cette guerre de forteresse que nous faisons, la victoire sera au plus résistant plutôt qu’au plus brave».

Toute cette correspondance offre cette même précision de trait, d’une concision frappante, où s’accuse la vigueur d’une pensé singulièrement haute, en même temps qu’une grande noblesse de cœur. Marcel Colin était un méditatif ; il aimait à s’isoler, aussi était-il moins connu qu’il ne méritait de l’être ; il est juste qu’il le soit maintenant davantage.

C’était aussi une âme d’artiste : l’habile dessinateur qu’il était inspire l’écrivain et donne à ses descriptions un relief saisissant : «Je me reconnais plus poète que militaire», dit-il en s’analysant lui-même ; et c’est le poète en même temps que le chrétien qui écrit : «J’ai vu bénir ce matin des bouquets de buis noués de rubans tricolores que quelques femmes et fillettes apportaient. Tout cela est bien touchant et élève l’âme au-dessus de nos quotidiennes misères».

  • «J’ai le plaisir de passer au village ce jour de Pâques. Je viens d’entendre la grand’messe que le curé d’ici a chantée dans les ruines de l’église incendiée. Il nous a dit que, puisque le toit manquait, nos prières ne monteraient que mieux au Ciel. L’assistance était nombreuse, les chants unanimes, et, dans les bois, on entendait gronder les canons».

Mais Marcel Colin était surtout philosophe. Il s’analyse lui-même, observe les hommes et les choses et médite profondément sur le grand sujet qu’il a devant lui. Quel ébranlement cette guerre aura causé chez des millions d’êtres, depuis ce mois d’août 1914, où, après les discussions de la Chambre sur la loi de trois ans, on partit en vacances et… en guerre !

Des lectures sérieuses alimentent cette méditation. Le soir, couché sur son fagot, la couverture sur les pieds, la bougie pendant à la fascine au bout d’un fil de fer, il fait une petite veillée de lecture pendant que les canons tonnent et que la fusillade continue le long des tranchées, à la lueur des fusées. Il a trouvé, dans un village, une édition populaire d’Alfred de Vigny, le soldat philosophe et poète, et cette lecture inspire à Marcel Colin les pensées suivantes :

  • «Nous défendons notre idéal national au prix du dernier sacrifice. Notre vie est dure mais si on la mène de bon cœur, c’est bien le triomphe de l’esprit, car c’est l’esprit seul qui nous mène. Le corps est las, les nerfs sont secoués : nous sommes des automates qui allons à la tranchée à notre tour, comme poussés machinalement ; quand les obus ronflent, les têtes se courbent sans y penser. Mais si on a un moment de repos qu’on puisse descendre en soi-même, et causer avec ses voisins, on se reconnaît un moral en bon état, car on est fier de ce qu’on a enduré, et ce qu’on souffre encore, on l’accepte d’avance».

Le souci qu’il a, en vrai penseur, de la vérité rigoureuse et précise, se révèle dans cette appréciation : «Je relisais avec plaisir la lettre du cardinal Mercier, car le patriotisme et la charité chrétienne, si difficiles à concilier en temps de guerre, y sont traités avec une mesure admirable par un témoin de la tragédie actuelle».

Sa pensée, toujours affectueuse pour les siens, monte de plus en plus détachée de ce monde vers l’au-delà ! «La nuit s’avance. Je ne serai peut-être pas dérangé. Je vais m’étendre sur mon fagot et je ne m’endormirai pas sans penser à mon pauvre frère disparu… Pour moi, ne vous tourmentez pas. Comme mon grand-père disait : "Prêt à partir, prêt à rester". Si je m’en tire, mon bonheur sera de vous revoir ; si j’y reste, c’est vous seul que je regretterai, vous qui m’avez fait la vie la plus douce possible. Il y a des saints qui furent soldats. Je mets ma vie sous la protection de Saint Maurice, et si la vie ne m’st pas accordée, j’ai toute confiance que Dieu ne me traitera pas en ennemi».

Nous sommes sûrs que cette confiance n’a pas été trompée.

 

 

 

Marcel Colin a appartenu au 52 régiment d'infanterie (Montélimar)

 

caserne du 52e RI, entrée
entrée des casernes du 52e RI à Montélimar (Drôme) ; carte envoyée quand Marcel Colin y était

 

casernes du 52e RI
entrée des casernes du 52e RI à Montélimar (Drôme)

 

caserne du 52e RI, vue intérieure
caserne du 52e RI à Montélimar (Drôme), vue intérieure

 

 

 

«À l’arrière du retranchement», Marcel Colin

 

carrières de Flirey
«À l’arrière du retranchement, les croix marquent les tombes des camarades ;
souvent il faut en planter quelques autres»

 

 

 

«dans les ruines de l'église incendiée», Marcel Colin

 

église de Berbécourt éventrée
église de Bernécourt (proche de Flirey), dévastée par les bombardements et l'incendie

 
«J’ai le plaisir de passer au village ce jour de Pâques. Je viens d’entendre la grand’messe que le curé d’ici a chantée dans les ruines de l’église incendiée. Il nous a dit que, puisque le toit manquait, nos prières ne monteraient que mieux au Ciel. L’assistance était nombreuse, les chants unanimes, et, dans les bois, on entendait gronder les canons», Marcel Colin

 

le village le plus proche de nos tranchées
carte anonyme écrite le 27 mars 1915 : Bernécourt, proche de Flirey et des tranchées

 

 

 

Marcel Colin mentionné dans le JMO du 157e RI

 

JMO 157e RI, tués 15 avril 1915 (extrait), légendé
extrait du JMO (Journal des marches et opérations) du 157e RI, 15 avril 1915

 

 

 

Marcel Colin est mort à Flirey (Meurthe-et-Moselle)

 

Flirey, ruines, soldats
Flirey (Meurthe-et-Moselle), le village en ruines

 

église de Flirey en ruine
Flirey (Meurthe-et-Moselle), les ruines de l'église

 

 

 

«Il dort maintenant dans le cimetière de Bernécourt»

 

Bernécourt, cimetière aux morts pour la Patrie
«Il dort maintenant dans le cimetière de Bernécourt», écrit le capitaine à la famille de Marcel Colin

 

 

 

le souvenir de Marcel Colin, inscriptions sur monuments

 

388082_5b262a4e7234f
monument paroissial, Lyon, 8e arr. (source)

 

MAM La Tour-de-Salvagny (Rhône)
monument aux morts de La Tour-de-Salvagny (Rhône) (source)

 

 

 

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8 octobre 2018

Émile CONVERS

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Émile CONVERS

 

 

 

Émile Convers est né le ... il est mort le...

 

* il n'a pas été possible d'identifer cette personne...

 

 

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7 octobre 2018

Jean-Baptiste COS

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Jean-Baptiste COS

 

 

COS Jean-Baptiste, fiche MPLF

 

Jean Baptiste Cos est né le 18 juin 1894 à Alger. Il meurt le 16 mars 1916 à l'ambulance 15/6 de Blercourt (Meuse) et non Belcourt comme indiqué sur la fiche ci-dessus. Il avait vingt-et-un ans.

Nommé caporal le 1er décembre 1914, il devient sergent à la fin du même mois puis est promu aspirant (officier) le 19 janvier 1915. Il appartenait, depuis janvier 1915, au Régiment de Marche du 1er Tirailleurs de la 38e D.I., devenu 9e régiment de Marche de tirailleurs en mars 1915.

Il a participé aux combats menés autour de Verdun, sur la rive gauche de la Meuse, lors des opérations sur Béthincourt, sur le Mort-Homme et sur le Bois des Corbeaux lancées par l'offensive allemande à partir du 6 mars 1916.

Jean-Baptiste Cos est gravement touché le 7 mars dans le Bois des Corbeaux.

Il a probalement été enterré à Blercourt. Mais son corps a-t-il été ensuite transféré ?

 

 

la fiche matricule de Jean-Baptiste Cos

 

COS Jean-Baptiste, fiche MPLF
fiche matricule de Jean-Baptiste Cos, né à Alger le 18 juin 1894

 

 

Jean-Baptiste Cos appartenait au 9e régiment de Tirailleurs

On peut suivre l'évocation des derniers combats auxquels a participé l'aspirant Jean-Baptiste Cos dans le J.M.O. de son régiment.

 

JMO, 9e RMT, mars à novembre 1916

 

 

Jean-Baptiste Cos a participé aux combats de la rive gauche de la Meuse,

à Verdun en mars 1916

 

front Verdun, 9 mars 1916
le front dans la zone de Verdun, en mars 1916

 

Béthincourt (1)
Béthincourt, au moment où Jean-Baptiste Cos a pu s'y trouver

 

Béthincourt (2)
Béthincourt, au moment où Jean-Baptiste Cos a pu s'y trouver

 

Béthincourt (3)
Béthincourt, abri dans le no man's land, photo anglaise

 

Mort-Homme et environs, vue cavalière
le Mort-Homme et environs, vue cavalière

 

 

Jean-Baptiste Cos est blessé dans le Bois des Corbeaux, le 7 mars 1916

 

Bois ds Corbeaux (1)
le Bois des Corbeaux, théâtre de violents bombardements et de combats entre le 6 et le 16 mars

 

Bois ds Corbeaux (2)
le Bois des Corbeaux fait partie de la forêt domnaiale du Mort-Homme

 

poste de secours au Mort-Homme, 8 mars 1916
poste de secours au Mort-Homme pendant l'action au Bois des Corbeaux, 8 mars 1916 (source)

 

le Bois des Corbeaux sur carte
le Bois des Corbeaux (point flèché en rouge)

 

 

Jean-Baptiste Cos est mort à l'ambulance de Blercourt, le 16 mars 1916

L'ambulance 15/6 relève de la 67e Division d'Infanterie et on trouve, dans son J.M.O., la mention d'une installation à Blercourt en mars 1916.

Durant la Première Guerre mondiale, une ambulance ne désigne pas, comme aujourd'hui, un véhicule aménagé pour le transport des malades ou des blessés mais un poste de santé installé soit dans une localité soit sur le terrain, à proximité relative du front. Il prend en charge les blessés, d'abord conduits au poste de secours soit par d'autres soldats soit par les G.B.D. (groupes de brancardiers divisionnaires), pour leur prodiguer des soins - ou constater leurs décès - et les diriger vers des hôpitaux militaires.

Ce poste compte quelques dizaines de personnes : médecin-major, aide-major, pharmacien et surtout infirmiers. Il dispose également de véhicules, les fourgons du service de santé. Une ambulance comprend une salle de pansements, une salle d'opération et des salles où des lits accueillent les blessés transportables ou non transportables. (description d'une ambulance)

 

JMO, 67e DI, service santé
JMO du service de santé de la 67e DI

 

JMO, 67e DI, service santé, Blercourt
JMO du service de santé de la 67e DI : à la date du 9 mars 1916, se trouve mentionnée l'installation à Blercourt

 

Blercourt, région de Verdun
Blercourt est une localité située au sud-ouest de Verdun

 

équipe sanitaire à Blercourt, 1917
équipe sanitaire à Blercourt, en 1917

 

cimetière militaire de Blercourt
cimetière militaire de Blercourt

 

vers le cimetière de Blercourt
vers le cimetière de Blercourt, mars 2011

 

 

 

la famille de Jean-Baptiste Cos

Son père s'appelait Joseph Marie Raymond COS, né le 26 mai 1868 à Commentry (Allier) ; il était "propriétaire". Sa mère s'appelait Angélique Lledo, née à Alger le 1er novembre 1869. Ils se sont mariés à Alger le 24 juin 1893.

 

acte mariage Cos et Lledo, 1893 (1)

acte mariage Cos et Lledo, 1893 (2)

acte mariage Cos et Lledo, 1893 (3)

acte mariage Cos et Lledo, 1893 (4)

 

Les archives de l'état civil d'Alger n'ont pas gardé les feuilles du registre à la date de naissance de Jean-Baptiste qui est l'aîné des enfants. Mais on trouve enregistrée la naissance de ses trois sœurs :

  • Angélique, née le 26 février 1899, à Mustapha, commune d'Alger.
  • Germaine, née le 10 septembre 1901, à Baba-Hassen, commune d'Alger.
  • Marcelle, née le 9 janvier 1904, à Baba-Hassen, commune d'Alger.

 

acte naissance Angélique Cos
acte de naissance d'Angélique Cos, le 26 février 1899

 

acte naissance Germaine Cos
acte de naissance de Germaine Cos, le 10 septembre 1901

 

acte naissance Marcelle Cos
acte de naissance de Marcelle Cos, le 9 janvier 1904

 

Angélique Cos, la première sœur de Jean-Baptiste est née à Mustapha, commune d'Alger, boulevard Bru dans une villa appelée "consulaire" (?).

 

Alger villas bd Bru
Alger, Mustapha Suéprieur, villas du boulevard Bru, début des années 1900

 

La famille COS habitait la commune de Baba-Hassen, à quelques kilomètres au sud-ouest d'Alger. C'est le cadre que Jean-Baptiste a connu dans son enfance.

 

Baba-Hassen, mairie
commune de Baba-Hassen, la mairie, vers 1900

 

Baba-Hassen, l'église
commune de Baba-Hassen, l'église, vers 1900

 

Baba-Hassen, la place
commune de Baba-Hassen, la mairie, vers 1900

 

 

 

 

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5 octobre 2018

Claude COURBON

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

Claude Courbon, né en 1895

 

 

Claude COURBON

 

 

COURBON Claude, fiche MPLF

 

Claude Courbon est né le 14 septembre 1895 à Saint-Étienne. Il est mort le 6 octobre 1916 à Kenali et a été enterré à Negocani, au sud de Monastir en Macédoine, territoire du royaume de Serbie en 1914 (1). Il avait vingt-et-un ans.

Il a fait campagne aux Dardanelles et sur le front de Macédoine. Il était télémétreur à la 2e compagnie de mitrailleurs du 1er régiment de Marche d'Afrique (RMA).

1 - Voir la notice consacrée à Paul Passerat de la Chapelle, mort le 16 mai 1917 à Monastir.

 

 

la fiche matricule de Claude Courbon

 

COURBON Claude, fiche MPLF (1)

COURBON Claude, fiche MPLF (2)
fiche matricule de Claude Courbon, né le 14 septembre 1895

 

Claude Courbon est arrivé  dans son régiment, le 58e d'Infanterie, le 14 décembre 1914. Il passe au 175e régiment d'Infanterie le 21 mai 1915 puis au 4e Zouaves le 25 mai... 1915 ou 1916 ? La fiche commet une erreur en écrivant : 25 mai 1917, puisque Claude Courbon est mort en octobre 1916.

La fiche matricule note le 4e Zouaves alors que la fiche MPLF enregistre le 1er régiment de Marche d'Afrique. En réalité, ce dernier fut créé le 1er février 1915 et composé de divers éléments dont le bataillon C du 4e Zouaves.

Curiosité : on apprend qu'il a été condamné par le tribunal de Saint-Étienne le 10 septembre 1914 à 50 francs d'amende "pour chasse en temps prohibé". Il a été amnistié, post mortem, en 1919...

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Claude Courbon était le plus jeune des trois frères qui passèrent successivement à Sainte-Marie, depuis l’année 1905 jusqu’à l’année 1912. Comme ses aînés, il eut les qualité du bon Stéphanois, franc, généreux, toujours disposé à rendre service et à écouter pour rester fidèle au devoir, les observations dictées par le cœur. L’œuvre des maîtres était d’ailleurs si heureusement secondée par l’excellente direction de la famille ! La pensée des joies ou des peines causées à un père et à une mère tendrement aimés fut toujours le plus puissant des motifs pour déterminer un effort et faire accepter un sacrifice.

Claude appartenait à la classe 15 et dut partir en Avignon le 16 décembre 1914. À la suite d’une demande de recrutement en artilleurs et en dragons, il a un moment l’espoir d’être versé dans l’artillerie ; mais malgré ses instances, c’est au régiment des dragons qu’il est inscrit. Lui aussi désirait la vie militante au front ; il ne voulait point rester en arrière, au moment où ses frères étaient au poste de combat.

Une nouvelle déception l’attendait. On le retint au dépôt pour lui faire préparer l’examen d’élève officier.

Cependant ce n’est point en France qu’il est appelé à dépenser toute l’ardeur de son patriotisme. Ses chefs le désignent pour l’expédition des Dardanelles, et c’est dans l’armée d’Orient qu’il doit accomplir toute sa carrière militaire.

Peu d’incidents d’ailleurs à signaler dans cette carrière. Toute l’énergie doit se dépenser à supporter tantôt les fatigues lassantes de l’inaction, tantôt la dureté d’un climat, rude et inégal, tantôt enfin les coups de feu à échanger dans quelques attaques partielles et toujours sanglantes.

Mais à défaut de l’intérêt de curiosité qu’on trouve difficilement dans le récit de ses marches et contremarches, quelle émotion l’on éprouve à parcourir ses notes et sa correspondance ! Avant tout, il se montre plein de cœur, débordant d’affection au souvenir mille fois répété de tous les siens, sans que cette délicatesse de sentiments atténue ou paralyse le moins du monde l’énergie de son âme de soldat.

La pensée de ses frères l’accompagne sans cesse. Avant son départ pour les Dardanelles, il écrit à ses parents :

  • «Ma pensée suit continuellement mes deux frères et jamais je n’avais autant ressenti l’affection fraternelle que depuis que je les sens éloignés de moi et exposés à des dangers incessants. Je dois dire qu’ils me rendent bien cette affection, par tout l’intérêt qu’ils me portent et leurs attentions délicates».

Les mêmes termes reviennent comme un refrain favori dans la plupart de ses lettres.

Quelques heures même avant sa mort, comme s’il avait eu le pressentiment d’évoquer un dernier souvenir, il eut la vision suprême de tous ceux qu’il aimait.

  • «J’ai vu ce tableau de famille dans le superbe box-vindow de la Bertrandière, ce brave Vital à qui je pense souvent, et Charles, plein d’embonpoint et de gaieté, et vous tous, vers qui va mon affection».

Vous tous ! C’est bien de lui qu’on peut dire qu’il avait le culte de tous les siens, mais surtout de son père et de sa mère. Il leur devait tant, et il paraissait si soucieux de leur exprimer, en toute circonstance, sa reconnaissance la plus affectueuse !

  • «Rien, écrivait-il avant de s’embarquer, rien ne pourra me faire oublier l’éducation que j’ai reçue, les principes qui doivent diriger ma vie. Je vivrai du souvenir de votre affection. Je ne serai point seul, je saurai que vous aussi vous partagez mes peines et mes souffrances, que vous vous associerez à mes joies comme à mes déboires. Je puis donc partir content, non sans vous remercier de toute votre affection. Si je vous ai fait de la peine, eh bien, je vous demande pardon…»

Un autre jour, le 15 août, il écrivait avec la même délicatesse :

  • «Ces lignes, bien chère maman, seront l’expression de tout ce que mon cœur contient de sincérité et de tendre affection. Maintenant que l’âge et l’expérience nous ont donné un peu de maturité d’esprit, je viens vous dire que ma pensée la première est celle de la reconnaissance pour tous les bienfaits dont j’ai été si souvent l’objet ; les conseils, les tendresses d’une mère ne s’oublient point».

Avec ce cœur, si largement ouvert aux affections de la famille, il devait être aussi le meilleur des amis. L’une de ses grandes tristesses, en arrivant sur la presqu’île de Gallipoli, lui fut causé par la mort du meilleur de ses compagnons d’armes, Dominique Chabuel, de Lyon, lui aussi ancien élève de Sainte-Marie et tombé mortellement frappé, en plein cœur.

«Bien chers parents, écrit-il le 23 juillet 1915, c’est le cœur rempli d’une profonde tristesse que je vous griffonne ces quelques mots. Cette journée du 23 juillet, la première journée de front aux Dardanelles, a été marquée par la mort d’un de mes meilleurs amis, Dominique Chabuel ! (1)

Il est mort ! C’est la parole qui revient à chaque instant sur mes lèvres. J’en suis encore stupéfait et je me refuse à le croire, tant mon émotion a été grande. C’est une des natures que j’ai le plus ardemment aimées. Il était essentiellement bon, le cœur sur la main. Dites bien à ses parents que j’irai voir souvent sa tombe, et y réciter quelques prières comme si c’était mon propre frère».

Détail touchant ! En débarquant sur la presqu’île, les deux amis avaient dû se diriger de suite vers leur tranchée. Pour y arriver, il s’agissait de traverser un passage repéré par l’ennemi et extrêmement dangereux.

À ce moment se présente sur leur route un capitaine qui était prêtre. Avec une spontanéité vraiment admirable, Claude et son camarade lui demandent d’entendre leur confession, et fortifiés par ces quelques minutes d’entretiens intimes, ils s’engagent dans la zone si périlleuse. Quelques instants après, la mort, la terrible mort avait fait son œuvre.

À ce détail, il est facile de comprendre quelle était la foi, la piété du jeune soldat. Ses sentiments religieux étaient son plus ferme soutien et il aimait à en parler à sa mère, sachant combien cette assurance serait capable de soutenir son courage de vaillante chrétienne.

  • «Vous me recommandez de ne pas oublier la foi de mes parents. Oh ! n’ayez aucune crainte. Elle est bien comme une espèce d’auréole qui m’enveloppe. Je sais bien que ma destinée est entre les mains de Dieu ; chaque jour je l’invoque et le prie d’exaucer mes supplications».

Lorsque pour la dernière fois après une permission de détente, il reprit le chemin de l’Orient, il songea à se mettre sous la protection de Notre-Dame de la Garde.

«C’est là, disait-il, que j’irai frapper à la porte du cœur du Tout-Puissant». Aussi pouvait-il ajouter sans forfanterie :

«La mort ne me fait pas peur. Je suis allé faire mes dévotions, car la protection divine est bien le meilleur bouclier du soldat». Cette parole revient souvent sur ses lèvres. Ainsi, allait-il à Dieu avec l’allure franche et décidée du combattant.

À cette source, toujours ouverte pour lui, il n’avait aucune peine de puiser sa provision de courage. Elle ne fut jamais tarie. Cependant, cette campagne des Dardanelles avait été excessivement dure ; oui «j’ai souffert», disait-il à son frère. «Je puis te l’avouer, à toi qui connais la vie du fantassin». L’année suivante, envoyé sur la frontière gréco-serbe, il est versé dans une compagnie de mitrailleurs, et le service ne cesse point d’imposer à nos braves soldats les plus rudes sacrifices.

  • «Marches pénibles et forcées à travers les montagnes ; mal ravitaillés… Il n’y a pas de routes ; l’on suit de petits sentiers à travers champs… Je n’en pouvais plus ; mes pieds étaient blessés et il fallait marcher quand même».

Au milieu de ces souffrances, il pouvait cependant se rendre le témoignage de n’avoir jamais faibli.

  • «J’y ai mis - il s’agissait de son devoir - toute mon énergie et tout mon cœur… Il est évident, ajoute-t-il ailleurs, que le soleil d’Orient me tanne la peau, que les fatigues sont parfois dures ; mais j’ai de l’énergie, du cœur au ventre comme l’on dit vulgairement. Toutes ces souffrances, je les supporte et les offre au Bon Dieu. Je lui demande de te protéger, mon bon Charlot, au milieu de tous les dangers que tu cours sur la terre de France».

Puis ce qui double son courage, c’est la perspective du triomphe. «Malgré tout, santé et moral excellents… on aperçoit l’aube de la victoire ! Encore quelques coups de collier et la Bulgarie sera réduite à merci ».

Cette consolation ne devait point lui être accordée.

Parti pour l’expédition des Dardanelles, revenu en France pour se guérir d’une fièvre typhoïde, heureusement conjurée, affecté de nouveau à l’armée d’Orient, pour la campagne de Serbie, Claude Courbon est incorporé à titre de télémétreur dans un régiment mixte de tirailleurs et de zouaves. «Me voici coiffé de la chéchia, écrit-il, je t’assure que si tu me voyais, tu rirais».

Quelques succès, partiels, remportés en septembre et en octobre, le remplissent de joie. Son âme de patriote est toute vibrante de fierté : «Monastir n’est pas loin ; encore une petite avance et les Bulgares obligés de battre en retraite connaîtront peut-être l’heure du châtiment !»

Que n’a-t-il pu assister à leur écrasement, préparé par tous les sacrifices, tous les héroïsmes qui ont rendu possible la victoire de 1918 !

C’est le 6 octobre qu’il tombe mortellement frappé, en pleine poitrine.

En écrivant sa dernière lettre, le jour même de sa mort, il disait à ses parents en formule d’adieu : «Je vous quitte, l’heure n’est plus aux paroles, elle est à l’action … nous partons de l’avant…»

En avant ! En haut ! Ces mots sont ceux auxquels on aime à s’arrêter pour parler une dernière fois de lui ! En avant, vers le sacrifice, vaillamment accepté ! En haut vers la récompense, sûrement réservée au soldat chrétien.

1 - Voir la notice consacrée à Dominique Chabuel.

 

 

enterrement en Macédoine
enterrement d'un soldat français sur le front de Macédoine, 1916-1918 (source)

 

 

la mort de Claude Courbon, racontée par son lieutenant
 

Le lieutenant Péfourque, commandant la 2e compagnie de mitrailleuses du 2e RMA, a écrit à Marc Courbon pour lui annoncer la mort de son fils et les conditions de son inhumation :

«Aux Armés, le 12 octobre 1916,

Cher Monsieur,

Il est bien pénible pour moi de venir vous annoncer un grand malheur irréparable : ma lettre du 6 octobre ne vous disant pas malheureusement l’entière vérité.

Votre enfant n’a pas souffert : frappé à mes côtés, d’un éclat d’obus au côté gauche, il s’est affaissé en disant : "Oh les gars, j’ai mal au ventre" et a perdu immédiatement connaissance. Un pansement lui a été fait sur place et il a été aussitôt transporté au poste de secours. Il rendit, hélas ! son dernier soupir en y arrivant. Son visage a pâli mais a gardé une douce expression.

Au nom de sa famille éplorée, de ses amis, de ses chefs et de ses camarades, je lui ai dit : «Adieu !». Il dort de son dernier sommeil dans le village de Négocani, en territoire serbe, à 20 mètres à l’est de la route Florina-Monastir, devant la première maison de droite, à côté de quelques camarades morts également pour la France.

Une croix avec inscription au couteau passée à l’encre, plaque d’identité clouée, a été placée sur sa tombe, sur laquelle ses amis ont disposé une couronne en fleur du pays. Le petit drapeau tricolore du Sacré-cœur de Jésus trouvé dans son portefeuille, a été placé sur la tombe».

Claude Courbon, 1895-1916, imprimerie Théolier, Saint-Étienne, 204 p., non daté.

 

 

Claude Courbon a été enterré à Negocani (auj. Niki)

 

Negocani, plaque de verre (1)
Negocani, 1917 (plaque de verre)

 

Necogani, plaque de verre (2)
Negocani, 1917 (plaque de verre)

 

Negocani carte
Negocani, au sud de Monastir (Macédoine)

 

 

 

 

en 1915 et 1916, Claude Courbon appartenait au 1er R.M.A.

 

Historique du 1er régiment de Marche d'Afrique, couverture
                   Historique du 1er R.M.A.

 

 

en 1916, il était télémétreur à la compagnie de mitrailleurs

 

section mitrailleuse et télémétreur
une section de mitrailleurs et son télémétreur (debout, au centre)

 

mitrailleurs alpins, avec télémétreur
une section de mitrailleurs alpins et son télémétreur (au centre, à genoux)

 

4e section mitrailleurs du 37e RI, télémétreur
la 4e section de mitrailleurs du 17 RI ; au premier plan, le télémétreur

 

les servants d'une mitrailleuse, dont le télémétreur
les servants d'une mitrailleuse ; à gauche, le télémétreur

 

télémétreur à l'observation
mitrailleurs à l'exercice, avec télémétreur à l'observation

 

télémétreur en action
un télémétreur en action, à côté de la mitrailleuse

 

télémétreur 1912    Règlement sur les sections de mitrailleuses, 1916
le télémètre expliqué dans le Réglement sur les sections de mitrailleuses (source)

 

 

Claude Courbon est mort à Kenali en Macédoine (Serbie)

Claude Courbon est mort à Kenali (auj. Kremenitsa) en Macédoine alors partie du royaume de Serbie. Son régiment est engagé devant Medzidli (auj. Medjitliya) les 5 et 6 octobre 1916, comme le raconte l'Historique du 1er RMA, et ses effectifs ont été très "éprouvés".

 

Historique 1er RMA, extraits, oct 1916
extrait de l'Historique du 1er RMA ; il y a une erreur :
en haut de la page 52, il faut lire "6 octobre" et non "6 novembre"

 

 

Diapositive1
Medzidli, auj. Medjitliya, en Macédoine (alors Serbie)

 

Medzidli carte (entre Monastir et Florina)
les engagements du 1er R.M.A. les 5 et 6 octobre 1916 (source)

 

Medzidli aujourd'hui
carte actuelle, au sud de Bitola (Monastir en 1914)

 

Diapositive1
les noms anciens (1915) et les noms actuels

 

 

le paysage des derniers instants de Claude Courbon

 

Negocani (1)
Negocani (auj. Niki, en Grèce)

 

Negocani (2)
Negocani (auj. Niki, en Grèce)

 

 

 

 

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4 octobre 2018

Marcel COUVERT

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

Marcel Couvert, photo

 

 

Marcel COUVERT

 

 

COUVERT Marcel, fiche MPLF

 

Marcel Couvert est né le 22 novembre 1879 à Lyon. Il est mort le 20 mai 1917 à l'ambulance 2/14 installée à Œuilly (Aisne). Il avait trente-sept ans.

 

 

la fiche matricule de Marcel Couvert

 

COUVERT Marcel, fiche matricule (1)

COUVERT Marcel, fiche matricule (2)

COUVERT Marcel, fiche matricule (3)
fiche matricule de Marcel Couvert, né le 22 novembre 1879

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Marcel Couvert partit le second jour de la mobilisation au 109e Territorial de Vienne.

Versé en septembre au 99e d’Infanterie, il participa aux batailles qui se livrèrent en Champagne, sur la Souque et à Verdun jusqu’en 1917.

Parti d’abord comme caporal, il fit volontairement la remise de ses galons pour être incorporé en 1916 dans la compagnie hors-rangs.

Lors de l’avance de Roye, Ham, etc., on le remit de nouveau dans les tranchées, mais sans lui rendre son titre de caporal : il est mort en simple soldat.

Mais ce soldat était un vaillant. Le témoignage de son capitaine est des plus expressifs sur son courage.

  • «Le soldat Couvert, écrivait-il à sa femme, vient d’être blessé sérieusement. C’est un des meilleurs soldats de ma compagnie. Je fais des vœux pour que cet excellent patriote soit conservé à la France et à sa famille».

C’était en même temps un excellent chrétien, fidèle aux traditions de Sainte-Marie, toujours empressé à saisir les occasions pour témoigner de sa foi et de sa piété par une réception fervente des Sacrements.

Évacué, après sa blessure, dans une ambulance du front, il y fut trépané. Cette grave opération ne le sauva point, et l’aumônier dut annoncer sa mort en ces termes

  • «Votre frère s’en est allé dans les meilleurs sentiments, après avoir reçu en pleine connaissance, sur se demande, tous les sacrements de l’Église. Sa fin a été très calme, presque sans souffrance. N’était la pensée des siens qui l’a obsédé jusqu’à la dernière minute, il s’en serait allé très heureux et très fier de faire pour son pays le sacrifice de sa vie. Impossible de vous dire plus nettement qu’il nous a laissé à tous l’impression d’une belle âme et d’un riche caractère».

Précieux témoignage qui résume avec force une belle vie. Parents et amis aiment à recueillir de telles paroles : elles remplissent de fierté et sont une source de consolation. 

 

 

Marcel Couvert appartenait au 99e régiment d'Infanterie

 

99e d'Infantere, Vienne (carte postée en 1910)
soldats du 99e régiment d'Infanterie, à Vienne (carte postée en 1910)

 

 

Marcel Couvert est mort à l'ambulance 2/14, à Œuilly (Aisne)

 

Œuilly, carte
Œuilly, au sud du célèbre Chemin des Dames

 

 

  • source de la photo de Marcel Couvert : ici

 

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3 octobre 2018

Louis DEBARD

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Louis DEBARD

 

 

DEBARD_Louis__fiche_MPLF

 

 

Louis Debard est né le 16 octobre 1889 à Saint-Chamond. Il est mort le 18 août 1914 à Gereuth (nom français : Neubois ; Bas-Rhin, Alsace), en captivité et des suites de ses blessures.

Il a effectué son service militaire d'octobre 1910 à septembre 1912, au 22e régiment d'Infanterie. Il avait quatre frères plus âgés que lui.

Louis Debard était clerc de notaire.

Inhumé à l'époque par les autorités allemandes, lieu inconnu. La fiche Mémoire des hommes indique la commune de Gereuth, nom allemand de Neubois, à côté de Dieffenbach (Bas-Rhin). La fiche matricule fournit une information différente en indiquant un autre lieu de décès et une date ultérieure : Foucaucourt (Somme) le 17 septembre 1914.

D'après le relevé des inhumations de la nécropole nationale de Villé (Bas-Rhin), les restes de Louis Debard reposent désormais dans la fosse commune de ce cimetière militaire.

 

 

acte de naissance de Louis Debard

 

acte naissance Louis Debard
acte de naissance de Louis Debard, 16 octobre 1889

 

recensement 1906, 12 av de la Gare, St-Chamond, Debard
recensement de 1906 au n° 12 de l'avenue de la Gare à Saint-Chamond

 

 

 

fiche matricule de Louis Debard

 

Louis Debard, fiche matricule (1)

Louis Debard, fiche matricule (2)
fiche matricule de Louis Debard, né le 16 octobre 1889

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Louis Debard
de Saint-Chamond

Plus ils furent modestes, plus on désirerait faire revivre nos jeunes anciens, tombés pour la France.

Louis Debard avait été au Collège une excellent élèves, consciencieux autant que timide. Ce n’était pas un causeur, mais il observait avec une ponctualité si parfaite tous les détails du règlement !

On comprend qu’avec ce caractère réservé il dût souffrir plus qu’un autre de la vie agitée du service militaire, surtout au milieu du drame qui éclata en 1914. Parti dès la première heure, il n’eut point le temps de voir se dérouler tous les actes qui devaient aboutir à une conclusion glorieuse. Comme tant d’autres, hélas ! il fut une des nombreuses victimes du début des opérations.

Un jour on ne reçut plus de ses nouvelles ; l’anxiété fut grande au foyer de la famille ; petit à petit l’angoisse devint plus poignante, jusqu’au jour où il fallut bien se rendre à la triste réalité. Il était tombé, et avait disparu dans la gloire anonyme des soldats, ensevelis en un coin du champ de bataille, sous des débris informes, doublement morts pour ceux qui les aiment et qui les pleurent ! N’est-ce point une tristesse ajoutée à toutes les autres ?

Elle rend particulièrement chère la mémoire de ce doux jeune homme. Malgré le silence, fait sur ses derniers instants, on n’oubliera pas à Sainte-Marie, le cher fantassin du 22e Louis Debard.

 

 

 

Louis Debard serait mort à Gereuth (Neubois, Bas-Rhin)

 

Gereuth (Neubois), Bas-Rhin
Gereuth (Neubois, Bas-Rhin), en 1914

 

Gereuth, tombes
Gereuth (Neubois), 18 août 1914, carte postale d'un soldat allemand ; légende : "Bataille de Gereuth, 18 août 1914,
ici reposent 4 officiers et 42 hommes du régiment bavarois, 3 officiers et 58 hommes français"

 

avis de décès Louis Debard
avis de décès de Louis Debard

 

 

 

la tombe de Louis Debard

 

nécropole de Villé
nécropole de Villé (Bas-Rhin) (source)

 

nécropole de Villé (bas-Rhin)
nécropole de Villé (Bas-Rhin) (source)

 

fosse commune, Villé
fosse commune de la nécropole de Villé (Bas-Rhin) (source)

 

nécropole de Villé, Google maps
nécropole de Villé, Google maps, avril 2011

 

 

 

Autres anciens de Sainte-Marie ayant appartenu au 22e régiment d'Infanterie

 

 

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2 octobre 2018

Charles DÉCHELETTE

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Charles DÉCHELETTE

 

Il y a un mystère "Charles Déchelette" :

  • il figure dans le fichier des "Morts pour la France" (MPLF), à la date du 22 décembre 1914 ;
  • mais cette fiche comporte au moins une erreur : le bureau de recrutement n'est pas Troyes (Aube) mais Roanne (Loire) ;
  • la fiche MPLF mentionne le 37e RI alors que la fiche matricule retient le 98e RI (il y a peut-être une confusion avec André Déchelette : voir ses fiches au bas de la page) ;
  • le Livre d'Or de Sainte-Marie, publié en 1918 le mentionne, sur foi d'une "correspondance fraternelle", comme tué le 22 décembre 1914 ;
  • mais sa fiche matricule, après l'avoir noté comme mort le 15 janvier 1915 (au même endroit que la fiche MPLF), raye cette mention et évoque son parcours en 1915 et 1916 ;
  • son acte de naissance porte en mention marginale un décès à Tarare (Rhône) le 21 août 1968.

 

 

DÉCHELETTE Charles, fiche MPLF

 

D'après sa fiche MPLF, Charles Déchelette est né le 28 mai 1881 à Montmagny (Loire) et trouve la mort le 22 décembre 1914 à Kortekeer (Belgique).

 

acte de naissance Charles Déchelette
acte de naissance de Charles Déchelette, et mention marginale de son décès en 1968

 

 

fiche matricule de Charles Déchelette

 

DÉCHELETTE Charles, fiche matricule (1)

DÉCHELETTE Charles, fiche matricule (2)
fiche matricule de Charles Déchelette, né le 28 mai 1881

 

Les informations de la fiche matricule de Charles Déchelette (registre de Roanne et non de Troyes) semblent avoir été confondues avec une autre personne. La mention de sa mort en septembre 1914 est rayée et on lui prête des activités en 1915 et 1916...!

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Charles et Édouard Déchelette

Le nom de Déchelette se trouve plus d’une fois répété sur la liste glorieuse de nos morts. C’est ainsi que les deux cousins Charles et Édouard sont tombés à peu d’intervalle l’un de l’autre et nous aimons à les associer dans cette gloire commune, dont il est si difficile de faire un équitable partage.

D’ailleurs, il ne s’agit point d’assigner des rangs, mais de livrer aux générations qui restent ou qui viendront encore au foyer de Sainte-Marie, le souvenir des Anciens, nos héroïques défenseurs.

Nous empruntons à une correspondance fraternelle les détails suivants : «Charles, caporal mitrailleur au 37e régiment d’Infanterie, avait été mobilisé dès le premier jour. Demeuré quelque temps à Décize, comme instructeur des nouvelles classes, il avait demandé à être affecté aux mitrailleuses.

Après un court séjour au camp de la Valbonne, il est parti au front où il a trouvé une mort glorieuse au combat de Bischoote, en Belgique. Se portant à l’attaque du village de ce nom, il a été tué d’une balle au front, le 22 décembre, au matin.

Il n’a été l’objet ni de distinctions honorifiques ni de citations. Il a fait humblement son devoir, donnant sa vie pour la France».

Et oui, il en est tant de valeureux soldats, tombés au poste du devoir, dans l’ombre du fossé, à la lisière du bois, loin du regard des chefs ! Les récompenses qui brillent ne sont point pour eux. Mais sont-ils moins grands parce qu’ils restent méconnus ? Qui donc oserait avoir même cette pensée ?

Le cousin de Charles, Édouard Déchelette, lui aussi a bien mérité de son pays. Il s’engagea au 7e Zouaves. Quand on se rappelle l’humeur joviale de l’ancien de Sainte-Marie, on ne s’étonnera pas de ce choix. Blessé deux fois, il conserve tout son entrain ; renvoyé au canal de l’Yser, où en huit jours il a l’occasion, peut-être bien devrait-il dire la chance, de charger cinq fois à la baïonnette et de prouver que les plus horribles missions deviennent héroïques, lorsqu’elles sont inspirées par le patriotisme.

Mais le jour vint où l’intrépide soldat du 7e Zouaves ne put charger davantage. Il était tombé au service de son pays.

 

 

Charles Déchelette appartenait au 37e RI

 

soldats du 37e RI, juillet 1910 à Mailly soldats du 37e RI lors d'une période d'exercice en juillet 1910, à Mailly

 

soldats du 37e RI, juin 1912
soldats du 37e RI lors d'une période d'exercice en juin 1912

 

soldats du 37e RI, à Troyes
soldats du 37e RI à Troyes

 

 

Charles Déchelette est mort à Kortekeer (Belgique)

 

Langemark, carte
Kortekeer, entre Bischoote et Langemark (source)

 

Langemark, vue aérienne Google earth
localisation de Kortekeer (source)

 

Kortekeer, poste de santé, 1917
Kortekeer Cabaret, poste de secours, octobre 1917

 

 

 

confusion entre Charles et André Déchelette ?

 

DÉCHELETTE André, fiche MPLF
fiche MPLF d'André Déchelette, né le 14 février 1891

 

 

DÉCHELETTE André, fiche matricule (1)

DÉCHELETTE André, fiche matricule (2)
fiche matricule d'André Déchelette, né le 14 février 1891

 

 

 

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