Joseph BALP
les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918
Joseph BALP
Joseph Balp est né le 27 mai 1889 à Vienne (Isère). Il est mort le 25 septembre 1914 à Foucaucourt (Somme). Il avait vingt-cinq ans.
Il a effectué son service militaire du 3 octobre 1910 au 25 septembre 1912.
Il appartenait au 22e régiment d'infanterie.
Il a été enterré près du cimetière de Foucaucourt, et transféré en 1936 dans l'ossuaire de la nécropole nationale de Dompierre-en-Santerre.
- Joseph Balp est mort le même jour, au même endroit que le lieutenant Henri Carsignol, du même régiment.
fiche matricule de Joseph Balp
fiche matricule de Joseph Balp, né le 27 mai 1889
Joseph Balp
de Vienne
Joseph Balp n’a point terminé ses études au Collège Sainte-Marie ; mais il y est resté assez longtemps pour qu’on ait pu apprécier la délicatesse de ses sentiments, due à une parfaite éducation de famille. On suivait de si près l’œuvre de sa formation intellectuelle et morale !
Son régiment, le 22e d’Infanterie, fut d’abord envoyé dans les Vosges et nombreuses furent les journées où le jeune fantassin vit la mort de bien près.
Mais les réalités du champ de bataille, la pensée des balles et des obus, toujours à redouter, n’avaient point altérer se gaieté habituelle. On l’aimait pour son humeur joviale, on l’aimait aussi pour son extrême obligeance. Faire plaisir, rendre service, c’est la pente des âmes généreuses ; c’était la sienne, au dire de tous ses camarades, attirés par un compagnon aussi serviable.
Cette allure de soldat bien élevé, mais «bon enfant», donnait à ses paroles une force singulière, lorsqu’il s’agissait d’encourager et d’entraîner les timides. Les chefs eux-mêmes avaient su discerner son mérite. Comme il parlait couramment l’allemand, son colonel n’était point fâché de le sentir près de lui, et de l’employer aussi comme agent de liaison.
Mais ce qu’il y avait de remarquable dans ce jeune homme, c’est qu’il sentait croître au milieu des dangers sa foi et sa confiance en la Très Sainte Vierge. Il lui attribuait une protection souvent efficace, et se plaisait à mériter de nouvelles grâces en se faisant un devoir de la remercier pour les grâces déjà reçues. C’est par le chapelet qu’il traduisait sa reconnaissance, et durant les marches militaires, il aimait à le dire, en se procurant ainsi ce sursum corda [Haut les cœurs !] des âmes vaillantes qui ne veulent point oublier, à travers toutes les tempêtes de la terre, les régions où l’amour fait disparaître toutes les haines…
Sa dernière lettre fut même empreinte d’une foi plus ardente que jamais. Il savait qu’en parlant ainsi à son père et à sa mère il leur apportait le meilleur témoignage de sa tendresse. C’était leur causer leur plus douce consolation.
Il se réjouissait donc d’avoir pu, le 20 septembre, assister au Salut dans le petit village où il cantonnait, de s’être confessé et d’avoir fait, le lendemain, la sainte Communion.
Or, peu de jours après, le 24, à la suite d’une alerte, il partit vers les 4 heures du soir, et fut envoyé à l’attaque du village de Foucaucourt, distant de 6 kilomètres. Une balle l’atteignit au ventre, alors qu’il était à 300 mètres environ du cimetière. C’est là qu’il est inhumé.
de 1910 à 1912, Joseph Balp a effectué son service militaire au 22e RI
soldats du 22e régiment d'Infanterie, vers 1910
soldats du 22e régiment d'Infanterie en manœuvres, été 1910
le régiment de Joseph Balp (22e R.I.), les 24 et 25 septembre 1914
Après la victoire de la Marne (4-10 septembre 1914) qui a stoppé la progression allemande, débute la «course à la mer» qui voit les belligérants tenter de se déborder dans une course qui les mène finalement sur le littoral de la mer du Nord. Joseph Balp est mort dans cette phase de la guerre qui prélude à l'enlisement dans les tranchées.
À la fin septembre, le 22e régiment d'infanterie est positionné dans la Somme et intervient dans le secteur de Foucaucourt. Les 24 et 25 septembre, il attaque cette localité.
Le J.M.O. (journal des marches et opérations) du régiment relate ces événements au cours desquels Joseph Balp trouve la mort.
Foucaucourt et ses environs (Somme), avec les lieux cités en septembre 1914
(carte IGN 1950, Géoportail)
J.M.O. du 22e régiment d'infanterie, 24 et 25 septembre 1914
- transcription du J.M.O. (journal des marches et opérations) du 22e régiment d’infanterie : ses mouvements et combats à la fin septembre 1914
24 septembre
(…) Le 22e marche sur Proyart. Le 1er bataillon est aux avant-postes sur la ligne Chuignolles - Bois de Foucaucourt.
Liaison avec la 56e Brigade à 600 mètres à l’ouest de la cote 70. Le 75e est à Rainecourt. La 27e Division vers Herleville.
Les 11e et 12e compagnies sont portées au nord, sur la Somme, pour garder les ponts entre Méricourt et Cappy.
À 16 h 30, elles sont rappelées en flanc-garde de gauche de l’attaque sur Foucaucourt.
Les 9e et 10e compagnies (capitane Mounier) : attaque sur Fay.
Le 1er bataillon, avant-garde, attaque sur Foucaucourt.
Le 2e bataillon appuie son mouvement à 800 mètres en arrière.
À 18 h 45, la ligne tient devant le cimetière de Foucaucourt, fortement tenu. Une colonne allemande menace par Herleville le flanc droit de l’attaque qui échoue.
Repli à la nuit sur la berge est du Ravin (cote 60), à 800 mètres à l’ouest de Foucaucourt.
Le lieutenant-colonel Justin prend le commandement de la 55e Brigade.
Le commandant Marty commande le régiment.
25 septembre
Le régiment se maintient sur ses positions. Les troupes voisines de droite et de gauche se replient.
Le 2e bataillon complètement débordé sur sa gauche vers 20 heures est obligé de se reporter en arrière du bois de Foucaucourt. L’attaque venue d’Herleville contraint le 1er bataillon à se replier également.
Les 2 bataillons se reforment sur la piste allant de Chuignolles à Rainecourt par la cote 80.
Une 2e position est organisée en arrière, à l’aide du Génie, sur la ligne station de Poyart - sucrerie de Péronne (1) - route de Framerville.
À 14 h 15, le quartier général a évacué Herleville et s’est arrêté au moulin 82.
Ordre d’attaque sur Foucaucourt.
Situation à 17 h 45.
Stationnement. 1er bataillon aux avant-postes de combat avec à gauche une compagnie du 3e bataillon. Le reste du 3e bataillon cantonne à la Sucrerie Péronne (1). Le 2e bataillon, à Proyart avec l’état-major.
Pertes en officiers : capitaine Mounier, capitaine de Foras, lieutenant Carsignol, lieutenant Marchand, sous-lieutenant Chollet, sous-lieutenant Quemin, tués ; lieutenant Berger, prisonnier.
1 - Sucrerie de Péronne ? Il s’agit de la sucrerie de Dompierre.
la sucrerie de Dompierre, où les soldats du 3e bataillon cantonnaient le 25 septembre 1914
la sucrerie de Dompierre, bombardée (après septembre 1914)
Josep Balp est mort à 300 mètres du cimetière de Foucaucourt
à droite, le cimetière de Foucaucourt, juillet 2018
«une balle l’atteignit au ventre, alors qu’il était à 300 mètres environ du cimetière»
Josep Balp a été enterré à Foucaucourt (Somme)
creusement de tombes au cimetière militaire de Foucaucourt, 1916 (source)
inhumation au cimetière militaire de Foucaucourt, 1916 (source)
inhumation au cimetière militaire de Foucaucourt, 1916 (source)
cimetière militaire de Foucaucourt (source : Forum14/18 ; arch. Meuse)
cimetière militaire de Foucaucourt (source : Forum14/18)
Joseph Balp est mort à côté du cimetière civil
et a été enterré quelques centaines de mètres plus loin
en 1936, son corps est transféré dans la nécropole de Dompierre (Somme)
nécropole nationale de Dompierre-Becquincourt (Somme), juin 2018
nécropole nationale de Dompierre-Becquincourt (Somme), juin 2018
nécropole nationale de Dompierre-Becquincourt (Somme), juin 2018
nécropole nationale de Dompierre-Becquincourt (Somme), juin 2018
il repose dans l'ossuaire de la nécropole
Son corps n'ayant pu être identifié, ses restes ont été déposés dans un ossuaire.
ossuaire de la nécropole de Dompierre-Becquincourt (source)
ossuaire de la nécropole de Dompierre-Becquincourt (source)
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