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école Sainte-Marie à Saint-Chamond
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21 octobre 2018

Joseph BROTTIER

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Joseph BROTTIER

 

 

BROTTIER Joseph, fiche MPLF

 

Le nom est bien Joseph BROTTIER et non Brotier.

Joseph Brottier est né le 28 août 1894 à Saint-Étienne. Il est mort le 10 septembre 1915 à l'hôpital complémentaire n° 36 d'Agneaux, à côté de Saint-Lo (Manche). Il avait vingt-et-un ans.

En 1915, il appartenait à la 1ère compagnie du 158e régiment d'Infanterie.

On ne sait pas de quoi précisément Joseph Brottier est mort. Sa fiche matricule indique - qu'il a été blessé le 28 février 1915 : "lieu inconnu ainsi que l'agent vulnérant et la partie du corps atteinte". Il est mort de maladie le 10 septembre suivant.

Cependant, la lecture du JMO (Journal de marches et d'opérations) de son régiment révèle - ce qu'on trouve aussi dans le Livre d'or - qu'il a été blessé le 27 février lors de bombardements sur le secteur de La Noulette (Pas-de-Calais) et de la route d'Arras, à proximité de Notre-Dame-de-Lorette.

L'hôpital complémentaire n° 36 était installé dans l'institut secondaire diocésain d'Agneaux, commune limitrophe de Saint-Lô.

 

 

fiche matricule de Joseph Brottier

 

Joseph Brottier, ficha matricule (1)

Joseph Brottier, ficha matricule (2)
fiche matricule de Joseph Brottier, né le 28 août 1894

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Joseph Brottier
de Saint-Étienne

Lorsqu’on songe à Joseph Brottier, l’on dit instinctivement : ce brave Joseph ! C’était en effet une âme douce et paisible.

Rien de saillant à signaler dans sa vie militaire. Il était et fut toujours un homme du devoir, mais il aimait peu à se mettre en relief et craignait, peut-être avec excès, de se laisser pénétrer dans l’intime de ses sentiments. Les jeunes de ce caractère sont souvent des énergiques. Pour eux les actes valent mieux que les paroles. À l’œuvre, on apprécie tout leur mérite.

Joseph Brottier était de la classe 1914 et fut versé du 7e Cuirassiers au 158e d’Infanterie. Après la période d’initiation à la vie militaire, nous le trouvons près de Notre-Dame-de-Lorette. C’est là qu’au début même de cette vie de sacrifice, il fut blessé, le 27 février 1915.

La blessure était sérieuse. Il fallut recourir à une double opération ; mais il ne put supporter la seconde et s’éteignit doucement, à l’hôpital d’Agneaux, près de Saint-Lô. La mort l’arrachait ainsi aux combats de l’existence.

Que de choses l’auraient heurté sur cette terre, lui qui semblait fait surtout pour les jouissances de l’intimité, dans le cercle des affections de famille où les âmes pures et délicates rêvent de s’enfermer pour n’avoir point trop à souffrir !

 

 

 

extrait du JMO du 158e RI mentionnant Joseph Brottier blessé

 

JMO 158e RI, mars 1915
extrait du JMO du 158e régiment d'Infanterie à la date du 27 février 1915

 

position de Notre-Dame-de-Lorette, 25 mars 1915
position de Notre-Dame-de-Lorette, 25 mars 1915 (carte AFGG)

 

bombardements allemands sur la Noulette, 27 fév 1915
bombardements allemands sur la Noulette (Pas-de-Calais), 27 février 1915

Selon le J.M.O. (journal des marches et opérations) du régiment de Joseph Brottier : «Entre 9h et 11h [l'ennemi] a tiré sur le bois 2, entre le bois 2 et le bois des Boches, sur le compagnie, entre les deux routes, sur la route d'Arras, sur Aix-Noulette et ses abords, 84 obus dont 48 de 105».

 

 

 

hôpital complémentaire n° 36 d'Agneaux (Manche)

 

institut secondaire d'Agneaux (1)
institut secondaire d'Agneaux (Manche) ; a servi d'hôpital militaire dès septembre 1914

 

institut secondaire d'Agneaux (2
institut secondaire d'Agneaux (Manche) ; a servi d'hôpital militaire dès septembre 1914

 

 

 

 

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20 octobre 2018

Irénée BRUN

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Irénée BRUN

 

 

BRUN Irénée, fiche MPLF

 

Irénée Brun est né le 6 septembre 1890 à Saint-Chamond. Il est mort le 26 juillet 1918 à l'école d'aviation du Crotoy (Somme). Il avait vingt-sept ans.

Sa carrière militaire l'a conduit à vivre des expériences diverses : cavalerie, artillerie, aviation.

Incorporé au 30e régiment de Dragons en octobre 1911, il devient brigadier en décembre 1912 et termine son service en octobre 1913.

Rappelé à l’activité par la mobilisation d’août 1914, il est affecté au 14e régiment de Dragons. En juin 1916, il passe au 54e régiment d’Artillerie (RA), puis en août de la même année au 122e RA. Un an plus tard, il passe au 250e régiment d’Artillerie de campagne, le 1er octobre 1917.

Le 12 février 1918, il arrive à la 2e compagnie de l’École d’aviation à Istres (Bouches-du-Rhône) ; il passe à la 4e compagnie le 27 avril.

Il meurt d'une chute d'avion sur la piste de l'école d'aviation du Crotoy (Somme).

Médaille militaire à titre posthume : «Sous-officier dévoué et énergique ayant toujours montré les plus belles qualités militaires tant dans la cavalerie que dans l'artillerie et dans l'aviation. Mort accidentellement pour la France le 26 juillet 1918 d'une chute d'avion en service commandé».

Il est enterré dans le cimetière de Saint-Chamond.

 

 

fiche matricule d'Irénée Brun

 

Irénée Brun, fiche matricule (1)

Irénée Brun, fiche matricule (2)

Irénée Brun, fiche matricule (3)
fiche matricule d'Irénée Brun, né le 6 septembre 1890

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Irénée Brun
de Saint-Chamond

Lorsqu’on apprit, l’an dernier, à pareille époque (26 juillet 1918) la mort d’Irénée Brun, ce fut une véritable stupeur dans le cercle de ses nombreux parents et amis. On voulait à peine se rendre à cette triste réalité. Il semble qu’il y ait des morts plus difficiles à accepter que d’autres, tant elles paraissent détruire tous les rêves d’espérance !

D’où venait donc cette universelle émotion ? Sans doute de l’imprévu de la nouvelle elle-même ; mais beaucoup aussi du caractère de notre cher ancien. Irénée Brun ! Il n’était point nécessaire de rester longtemps avec lui pour apprécier tout ce qu’il y avait d’attirant et de sympathique dans sa nature. C’était le meilleur des amis comme le plus affectueux des fils.

Nous ne croyons pas enfreindre les règles de la plus sage discrétion en rappelant le charme de son caractère, au milieu de tous les siens. Par l’expansion affectueuse de ses sentiments, par sa franchise pleine de rondeur, il se faisait aimer de tous, et ce n’est un secret pour personne que l’ensemble de ces qualités le rendait particulièrement agréable au foyer de la famille.

En s’adressant à son cœur, on était sûr de tout obtenir. «Pour faire plaisir à sa mère», il sut, tout jeune enfant, refréner les élans de sa vivacité naturelle, comme il sut, plus tard encore et devenu jeune homme, modifier ses goûts et demeurer toujours le fils soumis qu’on aime et qui fait le charme du foyer.

Ce témoignage, ainsi exprimé par une plume délicate, n’est-il pas des plus éloquents ? Heureux les fils qui sont forts parce qu’ils aiment leur mère ! Heureuses les mères qui ont ainsi le secret de diriger leurs enfants !

Ce fils, si affectueux et si tendre, était dans la même masure un vaillant soldat, un fier patriote. Qu’elle fut belle sa carrière militaire !

Mobilisé le 31 juillet 1914, au 14e Dragons, il part le lendemain même avec son régiment. Désormais, il va être de toutes les attaques, on dirait presque de toutes les fêtes, tant sa nature pleine d’entrain se plie aisément à cette vie de dangers et de surprises.

Sarrebourg, Gerbéviller, la poursuite de la Marne, les Flandres, Ypres, voilà les noms qui jalonnent de 1914. Blessé sur l’Yser, au mois d’octobre, il est évacué quelque temps sur Baugé et ne tarde point à rejoindre son régiment. C’est sur sa demande qu’il obtient de regagner le front, sans attendre davantage. Pouvait-il rester inactif lorsque «les autres étaient à la peine !»

1915. C’est une nouvelle série de marches et de contre-marches. L’Alsace, l’Artois, les Vosges, la Champagne… dans toutes ces régions, qu’il parcourt successivement, il reste le même, alerte, décidé, vaillant, toujours avec la même simplicité, comme s’il menait une vie ordinaire, sans trop de soucier des obus et de la mitraille. Aussi le 4 octobre, à Massiges, il mérite une fort belle citation. Sa plus grande joie sans doute fut de l’envoyer à sa famille. Qu’il lui était bon d’associer à cette première visite de la gloire ceux qu’il aimait tant à son foyer de l’Ollagnière !

Une seconde fois, cependant, il est blessé dans les environs de Lunéville, en 1916. Mais comme la blessure n’est point grave, il ne cherchera point à passer à son dépôt, et puisqu’il y a toujours du «travail», il rejoint son régiment avec la même impatience que l’année précédente.

C’est alors, en juillet 1916, qu’il est envoyé, comme volontaire dans l’artillerie de tranchée. Il est attaché à une batterie d’attaque et participe aux batailles de la Somme : Chaulnes, Ressoire, Ablaincourt ; il est là, sur ces différents théâtres qui rappellent aux combattants de si dramatiques souvenirs ; il est là, sans rien perdre de sa vaillante et bonne humeur, entouré d’une sympathie facile à comprendre. N’a-t-il point l’attrait qui se dégage toujours du spectacle d’un courage simple et sans forfanterie ?

Pendant l’année 1917, nous le retrouvons à Noyon, à Maronvilliers, en Alsace : ce mouvement perpétuel est conforme à sa goût. Ce n’est pas lui qui rêvait encore de repos. À la fin de cette même année, sa batterie devient batterie de secteur et il prend part aux attaques de la Forêt d’Apremont et du Bois-le-Prêtre.

On croira peut-être que le cher artilleur était fait pour cette vie et se plaisait à côté de ses canons ? Cependant d’autres aspirations attiraient son âme ardente. Depuis longtemps, même depuis le début de la guerre, il regardait plus haut. L’aviation exerçait sur lui comme une fascination étrange, et il rêvait d’aéroplanes et de moteurs.

S’il n’avait pas encore fait de démarches pour être admis dans ce corps d’élite, c’est que les sentiments du fils étaient en conflit avec les aspirations du patriote. Il voulait ménager l’affection de son père et de sa mère. Sans doute, on ne voulait point s’opposer à ce noble dessein, l’amour véritable sait agrandir le cœur en le fortifiant ; il était impossible de ne point ressentir une certaine fierté à constater d’aussi nobles sentiments, et dès lors, il ne pouvait être question d’une opposition formelle. Mais comme il était légitime de songer aux périls «des combats du ciel» ! comme il était sage d’en évoquer la pensée pour mettre en garde un fils bien cher contre un entraînement passager !

Toutefois, dès que cette résolution parut bien affermie, dès que l’épreuve du temps eut fait briller la sincérité de cette vocation, l’autorisation familiale fut accordée. Irénée passa donc dans l’aviation, en janvier 1918.

S’il y eut quelqu’un d’heureux pendant les derniers mois de sa vie, nous écrit-on, ce fut bien de cher aviateur ! Son entrain, sa gaieté, joints à la prudence avec laquelle il agissait, son sang-froid dans toutes les manœuvres avaient fini par rassurer tous les membres de sa famille. Il avait subi les épreuves de pilote avec succès. Pourquoi craindre davantage ? Pourquoi s’effrayer toujours ? Hélas ! cette quiétude relative devait être renversée par le plus cruel des réveils.

Le 26 juillet, au camp du Crotoy où il avait été envoyé, alors même qu’il venait de passer moniteur, il fait une chute mortelle. Le pauvre Irénée, en pleine activité de service au poste du devoir, tombe victime d’un de ses accidents qui déconcertent les prévisions des plus habiles. La mort, cette mort glorieuse de l’aviateur toujours aux prises avec le danger, l’avait saisi en plein vol, en plein rêve de gloire. Il avait rêvé de faire la guerre avec plus de péril. Il avait rêvé de contribuer au triomphe de la France en suivant le sillage des Guynemer et de ses glorieux émules.

Cette gloire lui a été refusée ; mais il emporte celle que rien ni personne ne peuvent ravir : la gloire d’avoir été vaillant jusqu’au bout. Cet héroïsme dans une âme de jeune chrétien justifie toutes les espérances.

 

 

 

Irénée Brun a été "cité" le 4 octobre 1915, combat de Massiges


Massiges, sept 1915
épisode du combat de Massiges (Marne), sept.oct. 1915

 

JMO 14e Dragons, 4 oct 1915
JMO du 14e Dragons : le 4 octobre 1915, il combat à Massiges, secteur de l'Arbre aux Vaches

 

Massiges, sept 1915, légendé
Massiges se trouve dans le Marne ; offensive de Champagne, septembre 1915 (carte AFGG)

 

 

 

en février 1918, Irénée Brun est affecté à la base aérienne d'Istres

 

chambrée à la base d'Istres, 1917
une chambrée à la base d'Istres en 1917 (source)

 

moniteur à la base d'Istres, 1917
un moniteur à la base d'Istres en 1917
(source)

 

un Gaudron G3 de l'école de pilotage d'Istres, 1917
un Gaudron G3 de l'école de pilotage d'Istres en 1917 (source)

 

 

 

Irénée Brun meurt le 26 juillet 1918 sur le terrain d'aviation du Crotoy

 

Le Crotoy, vers l'école d'aviation, 1917
Le Crotoy (Somme), vers l'école d'aviation, carte postée en 1917

 

Le Crotoy, école d'aviation
Le Crotoy, école d'aviation

 

Le Crotoy, un aviateur
un aviateur (Dangoise) à l'école du Crotoy

 

Le Crotoy, école d'aviation, escadrille volante
Le Crotoy, l'escadrille volante, vers 1920

 

 

la tombe de la famille Brun, cimetière de Saint-Chamond

 

103401270_o
tombeau de la famille Brun, cimetière de Saint-Chamond (source)

 

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épitaphe, tombeau de la famille Brun, cimetière de Saint-Chamond (photo, 6 avril 2018) (source)

 

 

 

 

 

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19 octobre 2018

Maurice BUREL

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Maurice BUREL

 

 

BUREL Maurice, fiche MPLF

 

Maurice Burel est né le 2 juin 1895 à Lyon. Il est mort le 7 juin 1915 à Notre-Dame-de Lorette, commune d'Ablain-Saint-Nazaire (Pas-de-Calais). Il avait tout juste 20 ans.

Son père était architecte. Lors du recensement, Maurice Burel était étudiant.

Il a été incorporé au 159e régiment d'infanterie, basé à Briançon, le 16 décembre 1914. Il est passé au 17e régiment d'infanterie le 21 mai 1915 et arrive le lendemain dans sa nouvelle unité avec un contingent de 251 hommes de renfort.

Le 25 mai, son régiment reçoit l'ordre de se rendre dans le bois de Verdrel (Pas-de-Calais) ; comme il est en réserve, il va cantonner à Barlin, puis le 29 mai à Hersin, Coupigny et Braquincourt.

Le 5 juin, le 17e R.I. va relever le 109e régiment d'infanterie sur le plateau de Lorette. C'est là que Maurice Burel trouve la mort deux jours plus tard.

Il est inhumé dans la nécropole nationale Notre-Dame-de-Lorette (Carré 28, rang 10, tombe 5636).

 

 

acte d'état civil

 

acte naissance Maurice Burel
acte de naissance de Maurice Burel, 2 juin 1895

 

 

 

fiche matricule de Maurice Burel

 

Maurice Burel, fiche matricule
fiche matricule de Maurice Burel, né le 2 juin 1895

 

 

 

en 1914, Maurice Burel a été incorporé au 159e régiment d'infanterie

 

159e RIA, avant-guerre
soldats du 159e régiment d'infanterie alpine, à Briançon, avant la guerre

 

 

 

en mai-juin 1915, Maurice Burel  appartenait au 17e régiment d'Infanterie

 

soldats du 17e RI (1)
soldats du 17e régiment d'Infanterie, 1910

 

soldats du 17e RI (2)
soldats du 17e régiment d'Infanterie

 

 

 

le 25 mai 1915, le régiment de Maurice Burel se rend au bois de Verdrel

  

Bois de Verdrel, lisière, 20 mai 1915
la lisière du Bois de Verdrel, 20 mai 1915 (source)

 

Bois de Verdrel, carte IGN 1950, légendé
lieux fréquentés par Maurice Burel fin mai 1915

 

Bois de Verdrel, juin 2018
Bois de Verdrel, juin 2018

 

 

 

les derniers jours de Maurice Burel dans le J.M.O. de son régiment

 

JMO 17e RI, couv
JMO du 17 e RI, juillet 1914-juin 1915

 

JMO 17e RI, 3 juin 1915

JMO 17e RI, 4 et 5 juin 1915

JMO 17e RI, 6 juin 1915 (1)

JMO 17e RI, 6 juin 1915 (2)

JMO 17e RI, 7 et 8 juin 1915
JMO du 17e régiment d'infanterie : 3-7 juin 1915

 

  • transcription du J.M.O. du 17e régiment d'infanterie, 3 au 7 juin 1915

3 juin
Le régiment reçoit l’ordre de relever 6 compagnies du 109e régiment d’infanterie sur le plateau de Lorette ; soit 3 compagnies en 1ère ligne, 3 compagnies en 2e ligne. Relève sans incident par le 1er bataillon et les deux premières compagnies du 2e bataillon.

4 juin
Les 6 autres compagnies du régiment et le lieutenant-colonel relèvent dans la nuit les autres fractions du 109e R.I.

5 juin
Le 1er bataillon (commandant Perrin) reçoit l’ordre d’attaquer. 1°) N4 en liaison avec le 149e d’infanterie à sa droite ; 2°) la ligne T2 T1 P5 en liaison avec le 20e bataillon de chasseurs. Les compagnies d’attaque débouchent vers leurs objectifs mais sont arrêtées une trentaine de mètres après par un violent tir de barrage d’infanterie et d’artillerie. La progression continue néanmoins. De nuit les compagnies du 1er bataillon, renforcées de la 7e compagnie, repoussent 5 contre-attaques dont l’une (sur la 4e compagnie à droite) particulièrement violente.

6 juin
Le régiment devant continuer ses attaques sur les mêmes objectifs (particulièrement N4), les unités du 1er bataillon sont relevées sans incident à midi par le 3e bataillon. L’attaque sur N4 est reprise par les 9e et 10e compagnies. La 9e atteint N4 et progresse sur l’ouvrage des sacs à terre, entrant dans une tranchée-boyau boche où elle fait un prisonnier, les autres occupants étant tués ou enfuis.

L’attaque ne peut progresser plus avant ; le 296e à gauche n’étant pas sorti de ses tranchées, le 20e bataillon de chasseurs à droite n’ayant pas progressé. Les troupes se retranchent sur le terrain conquis malgré un très violent bombardement.

7 juin
Les 9e et 10e compagnies continuent leur progression aux environs de N4 et dans le boyau se dirigeant vers le nord-est à coups de grenades.
Les 5e et 6e compagnies progressent d’une centaine de mètres au nord-est de N4 et se renforcent sur le terrain conquis.

 

le J.M.O. de la 13e Division d'infanterie à la date du 7 juin 1915

 

JMO 13e DI, 7 juin 1915
J.M.O. de la 13e D.I., 7 juin 1915

 

  • transcription du J.M.O. de la 13e Division d'infanterie, 7 juin 1915

7 juin
Même situation, mêmes positions. Le 17e d’infanterie doit poursuivre son offensive dans la direction générale N5 N6, mais le premier objectif à atteindre est une tranchée allemande reconnue au cours du combat de la veille et reliant l’ouvrage en sacs à terre au fond de Buval. L’attaque est exécutée par un bataillon du 17e d’infanterie et un bataillon du 296e mis sous les ordres du lieutenant-colonel commandant le 17e d’infanterie.

L’attaque se déclenche à 20 heures et réussit à progresser sur certains points. Le 296e a été obligé de rentrer dans ses tranchées, deux compagnies du 17e d’infanterie réussissent à gagner une centaine de mètres au nord de N4, une autre compagnie, progressant à coups de grenades dans le boyau joignant N4 à l’ouvrage des sacs à terre, parvenait à 80 mètres de l’ouvrage et était arrêtée devant un barrage fortement organisé.

Devant V4, le 20e bataillon tentait une attaque qui n’a pas réussi.

 

plateau de Lorette, mai-juin 1915
Maurice Burel est mort le 7 juin 1915 sur le plateau de Lorette

 

tranchées à Souchez, sacs de terre
tranchée à Souchez, arch. dép. du Pas-de-Calais

 

derrière les bois, le fond de Buval
derrière les bois, le fond de Buval (plateau de Lorette), septembre 2018

 

 

 

Maurice Burel est mort sur le plateau de Notre-Dame-de-Lorette

 

champ de bataille de Notre-Dame-de-Lorette
une image du champ de bataille de Notre-Dame-de-Lorette

 

Ablain-Saint-Nazaire, tranchée
Notre-Dame-de-Lorette, tranchée

 

Notre-Dame-de-Lorette, champ de bataille
Notre-Dame-de-Lorette, panorama du champ de bataille de Vimy

 

 

 

il est enterré dans la nécropole de Notre-Dame-de-Lorette

 

Ablain-Saint-Nazaire, cimetière français
un des cimetières de Notre-Dame-de-Lorette

 

Notre-Dame-de-Lorette, cimetière (côté sud)
Notre-Dame-de-Lorette, cimetière, côté sud

 

Notre-Dame-de-Lorette, nécropole (1)
Notre-Dame-de-Lorette, nécropole

 

Notre-Dame-de-Lorette, nécropole (3)
Notre-Dame-de-Lorette, nécropole

 

Notre-Dame-de-Lorette, nécropole (4)
Notre-Dame-de-Lorette, nécropole

 

Notre-Dame-de-Lorette, carte
Notre-Dame-de-Lorette, localisation de la nécropole

 

nécopole Notre-Dame-de-Lorette, sept 2018
nécropole de Notre-Dame-de-Lorette, septembre 2018

 

 

 

 

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18 octobre 2018

Antoine CAILLET

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Antoine CAILLET

 

 

CAILLET Antoine, fiche MPLF

 

 

Antoine Caillet est né le 12 juillet 1888 à Lyon. Il est mort le 6 septembre 1914 à Saint-Benoît (Vosges). Il avait vingt-six ans.

Il a effectué deux ans de service militaire au 159e régiment d'Infanterie, d'octobre 1909 à septembre 1911.

En 1914, il rejoint ce même régiment comme caporal ; le 3 septembre, il est nommé sergent.

D'après le Livre d'or, le 5 septembre 1914, Antoine Caillet participe à une attaque sur le col du Haut-des-Bois (Visges) au cours de laquelle il reçoit une balle en plein front. Il meurt le lendemain à Saint-Benoît-la-Chipotte.

Il fut probablement enterré sur place, sans que l'on sache exactement où. La notice du Livre d'Or nous apprend que sa dépouille fut retrouvée plus tard, par hasard, et qu'elle fut alors inhumée dans le cimetière de Rambervillers tout proche.

 

 

fiche matricule d'Antoine Caillet

 

Antoine Caillet, fiche matricule (1)

Antoine Caillet, fiche matricule (2)
fiche matricule d'Antoine Caillet, né le 12 juillet 1888

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Antoine Caillet
de Lyon

D’une famille lyonnaise, Antoine Caillet avait continué au collège les traditions de travail, laissées par son frère Louis, bibliothécaire de la ville de Limoges.

Il partit le 1er août 1914. Il n’avait que trois heures pour faire ses préparatifs ; mais les préparatifs par excellence concernent la conscience du soldat, exposé aux balles de l’ennemi. Antoine ne pouvait l’oublier. Il se prépara donc avec une entière spontanéité, reçut avec reconnaissance des mains de monsieur le curé de sa paroisse une médaille de la Très Sainte Vierge, et se rendit à son dépôt. Il appartenait au 159e d’Infanterie

D’après les détails transmis par un adjudant de sa compagnie, le caporal Caillet avait assisté à l’affaire de la Chipotte, le 1er septembre. La journée avait été chaude, et la brigade avait dû faire preuve d’une rare énergie pour se tirer d’une situation désavantageuse.

Le lendemain, Antoine était nommé sergent, et c’est comme sous-officier qu’il prenait part, le 5 septembre, à une attaque, vers le col du Haut-Bois (1), dans les Vosges. À un moment donné, sa section fut inondée par une rafale de projectiles, et ses hommes se tassèrent dans la tranchée pour échapper au danger : lui, il voulut voir ce qui se passait. Mais à peine eut-il sorti la tête au-dessus du sol qu’il fut frappé en plein front par une balle. La mort avait été instantanée.

Le même sous-officier auquel nous devons ces détails écrivit alors à la famille ces simples paroles :

  • «Votre fils était un de ceux que nous aimions le plus ; son sang-froid, sa bonne humeur perpétuelle lui avaient gagné toutes les sympathies».

Rien de plus expressif que ces témoignages de compagnons d’armes. Ils prouvent une fois de plus que l’art de se faire aimer réside avant tout dans le don de soi-même. Les anciens de Sainte-Marie ont souvent entendu cet appel à la bienveillance. L’histoire de cette guerre prouve combien ils ont su rester fidèles à cet enseignement.

Le corps d’Antoine Caillet a été retrouvé par un Lyonnais, qui avait pu obtenir de faire faire des fouilles dans cette région, pour rechercher le cadavre d’un parent mort. Il repose donc, ce brave sergent, en terre française, dans le caveau du cimetière de Rambervillers. C’est là qu’aura lieu, en fin de guerre, le pèlerinage des siens : précieuse consolation pour ceux qui l’ont aimé.

1 - Il s'agit du col du Haut-du-Bois, à ne pas confondre avec le col du Haut-Bout tout proche.

 

 

Antoine Caillet est mort près de Saint-Benoît (Vosges)...

 

Saint-Benoît et col du Haut-du-Bois, légendé
col du Haut-du-Bois, à la limite entre la commune de La Salle et celle de Saint-Rémy

 

Saint-Benoît, maisons incendiées, août 1914
Saint-Benoît (Vosges), maisons incendiées en août 1914

 

Saint-Benoît, carte janvier 1915
Saint-Benoît devasté ; carte envoyée par un soldat en janvier 1915

 

 

...sur le chemin vers le col du Haut-du-Bois

 

col du Haut-du-Bois, aujourd'hui
col du Haut-du-Bois, aujourd'hui

 

 

Antoine Caillet est enterré à Rambervillers

 

Rambervillers, cimtière militaire (1)
Rambervillers, cimetière militaire, début des années 1920

 

Rambervillers, cimtière militaire (2)
Rambervillers, cimetière militaire, début des années 1920

 

Rambervillers, cimtière militaire (3)
Rambervillers, cimetière militaire, aujourd'hui

 

 

 

 

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17 octobre 2018

Henri CARSIGNOL

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

Henri Carsignol, portrait

 

 

Henri CARSIGNOL

 

 

 

CARSIGNOL Henri, fiche MPLF

 

 

Henri Carsignol est né le 17 février 1882 à Bourg-Saint-Andéol (Ardèche). Il est mort le 25 septembre 1914 à Foucaucourt (Somme), à une quarantaine de kilomètres à l'est d'Amiens. Il avait trente-deux ans.

Il était militaire de carrière, admis à l'École spéciale de Saint-Cyr en octobre 1903.

En août 1914, il est lieutenant à la 5e compagnie du 22e régiment d'Infanterie ; fin septembre, il allait être proposé pour le grade de capitaine.

On lui a décerné la Croix de guerre avec palme ; citation à l'ordre de l'armée: "A été mortellement frappé en enlevant la lisière des bois de Foucaucourt".

Henri Carsignol est mort le même jour, au même endroit, que Joseph Balp, du même régiment.

 

 

fiche matricule d'Henri Carsignol

 

Henri Carsignol, fiche matricule
fiche matricule d'Henri Carsignol, né le 17 février 1882

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Henri Carsignol
de Valence

Henri Carsignol était un officier de carrière, et cette belle vocation des armes se conciliait admirablement avec la vigueur d’une âme pleine d’énergie et d’entrain.

À sa sortie de Saint-Cyr, il avait été affecté au 22e régiment d’infanterie, à Sathonay, et nous le retrouvons comme lieutenant au début de la guerre.

On sait avec quelle ardeur ces jeunes officiers se portèrent partout aux premiers postes du danger. Ils étaient avides de sacrifier pour la France, et si le sacrifice est la meilleure preuve de l’amour, on a bien le droit de dire que jamais patrie ne fut plus aimée. Ils tombèrent nombreux, sur tous les champs de bataille, ces vrais fils de France, et la grande école militaire du pays a désormais dans ses annales une page qui peut être comparée à la page la plus glorieuse des épopées nationales.

Henri Carsignol fut blessé une première fois à la jambe, pendant le combat de Foucancourt, le 24 septembre 1914. Mais de cette blessure, il voulut supporter la souffrance, sans quitter le champ de bataille. Avant tout, il tenait à conserver le commandement de sa compagnie.

On se mit donc à faire un premier pansement. Hélas, le pansement ne put être achevé. Une seconde balle étendit raide mort le brave lieutenant. Il tombait à 32 ans, alors que sa vaillance l’avait brillamment signalé à l’attention de ses chefs. On venait de le proposer pour le grade de capitaine… ! En somme, il mourait debout, à la tête de ses hommes, avec lesquels il avait pu enlever la lisière du bois de Foucaucourt.

Le général de Castelnau le cita à l’ordre de l’armée, en rappelant d’une façon expressive le succès qu’il venait de remporter… On aime à voir le nom d’un tel chef garantir et ombrager pour ainsi dire le mérite d’un si chevaleresque officier.

 

 

 

en août 1914, Henri Carsignol est lieutenant à la 5e compagnie du 2e bataillon

du 22e régiment d'Infanterie

 

JMO 22e RI, état-major, août 1914
JMO du 22e RI, état-major début août 1914

 

 

 

le JMO à la date du 25 septembre 1914, mort d'Henri Carsignol

 

JMO 22e RI, 25 sept 1914 (1)

JMO 22e RI, 25 sept 1914 (2)
JMO du 22e RI, 25 septembre 1914 ; à gauche, liste des officiers tués

 

Foucaucourt et environs, légendé
pour situer les événements relatés dans le J.M.O.

 

 

 

Henri Carsignol a été blessé, incomplètement soigné...

 

Foucaucourt, soins blessé
Foucaucourt (Somme), soins donnés à un blessé

 

 

 

...puis est mort à Foucaucourt (Somme), le 25 septembre 1914

 

Foucaucourt, ruines village
Foucaucourt (Somme), les ruines du village

 

 

 

...dans l'Illustration

 

Carsignol, l'Illustration
hors-série de l'Illustration

 

 

 

Autres anciens de Sainte-Marie ayant appartenu au 22e régiment d'Infanterie

 

 

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16 octobre 2018

Antonin CARTERON

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Antonin CARTERON

 

 

CARTERON Antonin, fiche MPLF

 

Antonin Carteron est né le 25 mai 1892 à Saint-Symphorien-sur-Coise (Rhône). Il est mort le 30 juin 1915 au Bois de la Gruerie dans la Marne. Il avait vingt-trois ans.

Il était soldat au 112e régiment d'infanterie.

Un journal local de Saint-Symphorien-sur-Coise, Le Coq Pelaud (pelaud est le nom donné aux habitants de cette localité), publié en octobre 2009, fournit des informations biographiques sur Antonin Carteron, natif de la ville.

  • Antonin Carteron est mort au même endroit qu'Antoine Bonnet décédé, lui, le 14 juillet 1915. 

 

fiche matricule d'Antonin Carteron

 

Antonin Carteron, fiche matricule
fiche matricule d'Antonin Carteron, né le 25 mai 1892

 

 

 

éléments biographiques sur Antonin Carteron

 

Le Coq Pelaud, 2009 (1)

Le Coq Pelaud, 2009 (2)

Le Coq Pelaud, 2009 (3)
Le Coq Pelaud, octobre 2009 (source)

 

 

 

le Bois de la Gruerie (Marne)

 

123120277_o
le Bois de la Gruerie, dans la Marne

 

Bois de la Gruerie, carte en relief
Bois de la Gruerie, entre Binarville et Vienne-le-Château, carte en relief

 

Bois de la Gruerie, extrait carte d'état-major
le Bois de la Gruerie, extrait de la carte d'état-major (source)

 

123139049_o
le Bois de la Gruerie, dévasté par les bombardements

 

123139052_o
les stigmates de la guerre dans le Bois de la Gruerie, en 2005

 

 

 

 

 

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15 octobre 2018

Ernest de CHABANOLLE

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Ernest de CHABANOLLE

 

 

CHABANOLLES de Ernest, fiche MPLF (1)

 

CHABANOLLES de Ernest, fiche MPLF (2)

 

Ernest de CHABANOLLES a pour nom véritable : Ernest JOURDA DE VAUX DE CHABANOLLE (voir ici).

 

Ernest de Chabanolle est né le 23 octobre 1898 à Grenoble (Isère). Il est mort le 17 octobre 1916 à l'ambulance 1/44 de Braux-Sainte-Cohière (Marne). Il n'avait pas encore dix-huit ans...!

Il s'est engagé pour la durée de la guerre le 23 novembre 1915 à la mairie de Saint-Chamond.

  • Citation : «Engagé volontaire à dix-sept ans, plein d'entrain et de bravoure. S'est toujours fait remarquer par sa belle tenue sous les bombardements les plus violents. Atteint mortellement le 10 octobre 1916 par un obus de gros calibre, et n'ignorant rien de son état, a montré un courage magnifique et un esprit de sacrifice remarquable. A dit au docteur, au moment de mourir : 'Il est bien préférable que ce soit moi qui aie été touché plutôt qu'un père de famille'».

Il est inhumé dans la nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse (Meuse), tombe 738.

 

 

acte de naissance

 

CHABANOLLES de Ernest, acte de naissance

 

 

 

fiche matricule d'Ernest Jourda de Chabanolle

 

JOURDA de CHABANNOLES, fiche matricule
fiche matricule d'Ernest Jourda de Chabanolle, né le 23 octobre 1898

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Ernest de Chabanolle
de Saint-Chamond

En inscrivant ce nom sur la liste de nos glorieux morts, nous avons l’impression qu’il est bien celui du benjamin de la famille.

Il était si jeune et il avait si réellement la physionomie douce d’un enfant, le cher petit soldat !

Hélas ! il eut à peine le temps de se former à la vie militaire. Engagé volontaire et mobilisé comme canonnier au 54e régiment d’artillerie, il reçut une blessure mortelle, le 16 octobre 1916 et mourut le lendemain, près de Dugny-sur-Meuse, où il est inhumé !

Il avait apporté à l’exercice de ses fonctions une âme pleine d’entrain. C’était le «joyeux donneur» de l’Évangile, heureux de se consacrer à une si belle cause. La mort de ces jeunes victimes inspire une particulière tristesse. Qui sait cependant si leur héroïsme n’a pas été, auprès de Dieu, une raison de plus pour faire triompher la cause de la justice ?

 

 

 

Ernest Jourda de Chabanolle est mort à l'ambulance 1/44, à Braux-Sainte-Cohière

 

château de Braux-Sainte-Cohière, ambulance 1-44
à l'arrière de la zone de Verdun, l'ambulance 1/44 installée au château de Braux-Sainte-Cohière (Marne)

 

château de Braux-Sainte-Cohière, entrée
personnel (?) de l'ambulance 1/44 au château de Braux-Sainte-Cohière

 

 

Ernest de Chabanolle est enterré à Dugny-sur-Meuse

 

dugny-sur-meuse-2
nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse

 

dugny-sur-meuse-6
nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse

 

dugny-sur-meuse_meuse_nc3a9cropole_nationale_dugny-sur-meuse_06
nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse

 

dugny-sur-meuse-3
nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse

 

 

 

 

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14 octobre 2018

Dominique CHABUEL

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

Dominique Chabuel, portrait new

 

 

Dominique CHABUEL

 

 

CHABUEL Dominique, fiche MPLF

 

Dominique Chabuel est né le 30 mai 1895 à Lyon. Il est mort le 22 juillet 1915 en Turquie (le témoignage figurant dans le Livre d'Or avance la date du 23 juillet...). Il avait vingt ans.

En novembre 1914, il est incorporé au 58e régiment d'Infanterie. Puis affecté au 175e RI le 21 mai 1915. Le 30 juin de cette année, il part pour les Dardanelles, avec l'armée d'Orient, sur le front contre la Turquie.

Dominique Chabuel meurt près du camp des Oliviers sur la presqu'île de Gallipoli. Il est enterré à Sedd ul-Bahr. Il avait 20 ans.

 

 

fiche matricule de Dominique Chabuel

 

Dominique Chabuel, fiche matricule (1)

Dominique Chabuel, fiche matricule (2)

Dominique Chabuel, fiche matricule (3)
fiche matricule de Dominique Chabuel, né le 30 mai 1895

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Dominique Chabuel
de Lyon

Élève de Sainte-Marie de 1907 à 1910, Dominique Chabuel quitta le collège avant la fin de ses études. Mais il y avait séjourné assez de temps pour s’y faire de nombreux et chauds amis. Il jouissait d’un si aimable caractère ! Nous savons d’ailleurs qu’il conserva jusqu’au bout l’optimisme joyeux que nous lui avons connu.

Le charme de sa nature, inclinée vers les jouissances d’artiste, était le fruit d’une piété profonde, formée par une éducation chrétienne. Il nous en donne une preuve dans une lettre qu’il écrit du régiment, à Avignon, au moment même où il demande à partir pour l’expédition des Dardanelles, à son frère pour sa première communion :

  • «Demain, tu vas accomplir un grand devoir de chrétien… Je me rappellerai toujours ma première communion. Ce jour reste toujours gravé dans ma mémoire. On se sent plus léger, plus près du Bon Dieu… Prie pour nos chers parents qui nous aiment tant ; prie pour Jean qui risque sa vie chaque jour ; prie pour moi, car bientôt aussi je serai en danger ; enfin, demande la victoire pour la France !»

Ce n’est pont cependant sur le sol français qu’il devait combattre et mourir. On avait répondu à son désir et il fut envoyé aux Dardanelles.

Le départ et l’éloignement n’altèrent pas sa joyeuse humeur. Il disait en souriant pendant la traversée : «Si nous mourons, on mettra à côté de nos noms : Morts pour la France».

Oui, ils sont morts pour la France et la France ne les oubliera pas.

Nous devons céder maintenant la parole au fidèle ami (1) qui raconte les derniers moments de Dominique Chabuel, le baptême du feu qui fut aussi le martyre :

  • «Cette journée du 23 juillet a été le témoin de la mort d’un de mes meilleurs amis. Nous avions débarqué sur la presqu’île et prenions quelques instants de repos avant de prendre le chemin des tranchées.
    Il nous fallait passer sur une route dominant la mer ; malheureusement, elle était repérée par l’artillerie ennemie. On passait cet endroit dangereux par petits groupes de huit à dix hommes, afin d’offrir moins de prises aux coups de l’ennemi.
    Avant d’arriver à cet endroit, nous traversions un petit bois d’oliviers dans lequel étaient cantonnés des troupes au repos. Sur l’une des casemates occupées par les militaires, nous apercevons le drapeau de la Croix-Rouge et un capitaine prêtre se tenant à l’entrée. Dès qu’il l’aperçut, Dominique se mit à dire : Claude, si nous nous confessions à ce prêtre, avant d’aller affronter le feu ?
    J’accédais à son désir et l’un après l’autre, après un court entretien avec le prêtre-soldat, nous reprenions le chemin de la tranchée.
    À ce moment la mitraille faisait rage ; malgré cela nous volâmes plus en avant. Je fus alors séparé de lui… et un moment après, je l’aperçus environné d’un nuage de poussière produit par l’éclatement d’un obus. M’étant approché, je vis qu’il ne respirait plus. Une large plaie au-dessous du sein droit avait causé sa mort.
    Le même prêtre qui ce matin même lui donnait l’absolution, récitait sur lui les prières des morts. Avant de le revoir pour la dernière fois, je l’ai embrassé.
    J’ai pensé à ce moment à ses parents. Je n’avais qu’un regret, celui de ne pouvoir remplacer sa mère au chevet de son fils.
    Dites à ses parents qu’il est mort en chrétien, animé des meilleurs sentiments. Je suis bien placé pour le savoir, étant son confident. Parmi les nombreux amis que j’ai eus, c’est celui que j’ai le plus aimé.
    Il était essentiellement bon. Son caractère était resté très droit et très jeune. Il aurait remonté, au feu, le courage de tous, car il était plein d’ardeur et aurait prêché l’exemple.
    Sa tombe se trouve près du bord de la mer, bercée par le bruit des flots qui viennent mourir sur la grève».

1 - Il s'agit de Claude Courbon, né en 1895 et mort le 6 octobre 1916 à Kenali, au sud de Monastir (Macédoine).

 

 

Dominique Chabuel est parti aux Dardanelles en juin 1915

 

débarquement troupes françaises à Gallipoli
débarquement de troupes françaises aux Dardanelles

 

 

 

Dominique Chabuel est mort près du camp des Oliviers, à Sedd ul-Bahr (Gallipoli)

 

cagna de repos au camp des Oliviers (Dardanelles)
cagna de repos au camp des Oliviers, sur la péninsule de Gallipoli

 

Un camp français sous les oliviers, péninsule des Dardanelles, 1915
un camp français sous les oliviers et amandiers sur la péninsule des Dardanelles, 1915 (source) :
peut-être celui traversé par Dominique Chabuel peu avant de mourir ?

 

 

 

acte de décès de D. Chabuel, dressé par l'officier d'état civil de l'armée

 

transcription acte décès Dominique Chabuel, Lyon 6e arr, 1916
transcription de l'acte de décès de Dominique Chabuel, Lyon, 6e arr., 1916

 

L'acte de décès de Dominique Chabuel, dressé par le lieutenant officier d'état civil du 175e régiment d'infanterie, nous apprend deux choses :

  • il est mort à huit heures, le 22 juillet, au poste de secours (P.S.) du 175 RI aux Oliviers (camp situé entre Sedd ul-Bahr et les lignes de front).
  • l'officier d'état civil précise n'avoir pu se rendre auprès du corps et il dresse l'acte le 25 juillet : il est donc chronologiquement manifeste que la cérémonie d'enterrement n'a pu avoir lieu qu'après cette date (et non pas le 22 juillet, jour de la mort).

 

 

 

l'enterrement de Dominique Chabuel ?

 

enterrement de Dominique Chabuel (1)
obsèques de Dominique Chabuel : honneurs militaires devant le fort de Kilitbahir

 

Dominique Chabuel, enterrement (2)
obsèques de Dominique Chabuel : enterrement à Sedd ul-Bahr

 

Ces deux tirages argentiques d'époque, montés sur carton, ont été expertisés et proposés à la vente en avril 2016 à l'hôtel Drouot. La notice accompagnant cette vente transcrivait les inscriptions figurant au bas de ces épreuves de la manière suivante : «Une épreuve située en bas à Kiliée Bahr, l'autre à Sedul Bahr», et annonçait que les scènes représentaient l'enterrement de Dominique Chabuel le 22 juillet 1915.

Cela est-il possible ?

Ce qui est retranscrit Kiliée Bahr (plus précisément Kilid Bahr) renvoie en fait à Kili ul-Bahr ou Kilitbahir (ou Kili'ül-bahir, en turc ; qui signifie la clé de la mer), nom du fort situé sur la péninsule de Gallipoli, face à Çanakkalé (sur la rive asiatique), 15 km plus au nord que Sedd ul-Bahr (qui signifie : digue/barrière de la mer).

 

Kilitbahir localisation

 

Voici deux photos récentes du fort de Kilitbahir.

 

Kilitbahir, février 2015, Google
le fort de Kilitbahir sur Google maps en février 2015
(le panneau indicateur a été effacé pour qu'on puisse mieux voir la ressemblance)

 

Kilitbahir
fort de Kilitbahir  aujourd'hui (source)

 

La correspondance entre le tirage argentique et les photos récentes de Kilitbahir est frappante : c'est bien le même édifice.

 

Kilitbahir en 1915 et aujourd'hui

 

Or, les troupes françaises n'ont jamais atteint Kilitbahir, loin de là. Ni par voie terrestre, ni par voie maritime. Kilitbahir est toujours resté en territoire contrôlé par les Turcs.

Comme on le voit sur la carte ci-dessous : la ligne terrestre de "l'avance extrême en juillet" (1915) n'a pas franchi Krithia et la ligne maritime du "point extrême atteint par la flotte le 18 mars" est bien éloignée de Kilitbahir. [voir une autre carte du front des Dardanelles]

 

front des Dardanelles, 1915
les fronts des Dardanelles en 1915
(source : Pierre Miquel, Les poilus d'Orient, Fayard, 1998, p. 80)

 

Sur la carte ci-dessous (en anglais), on a cerclé les deux endroits identifiés par la légende des photos de l'enterrement : il apparaît clairement improbable qu'une cérémonie d'obsèques françaises ait été organisée à Kilitbahir.

 

Gallipoli, fronts, carte en anglais, légendée
les fronts et les territoires respectifs des protagonistes :
Kilitbahir (Kilid Bahr, sur la carte) n'a jamais été sous la domination des Alliés

 

Comment les obsèques de Dominique Chabuel auraient-elles pu avoir lieu à Kilitbahir où l'armée française n'a jamais mis les pieds ? D'avril à décembre 1915, les troupes alliées n'ont jamais dépassé les 5 km au-delà de Sedd ul-Bahr. Et l'édifice figurant sur l'image est bien Kilitbahir, aucun élément de la forteresse de Sedd ul-Bahr ne présente une physionomie telle avec des créneaux.

Cette photo, avec son décor et sa légende, recèle pour le moins un mystère.

 

obsèques Dominique Chabuel devant Kilitbahir (photo redressée)

 

 

une femme à l'enterrement de Dominique Chabuel

 

Diapositive1
présence d'une femme à la cérémonie des obsèques de Dominique Chabuel

 

 

tombes françaises à Sedd ul-Bahr, 1915

 

tombs françaises à Sedd ul-Bahr, 1915
tombes françaises à Sedd ul-Bahr, 1915 (source)

 

 

 

 

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13 octobre 2018

Joseph CHALAND

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Joseph CHALAND

 

 

CHALAND Joseph, fiche MPLF

 

Joseph Chaland est né le 4 août 1880 à Saint-Chamond. Il est mort le 16 septembre 1914 à l'Écouvillon (Élincourt-Sainte-Marguerite, dans l'Oise). Il avait trente-quatre ans.

* voir la fiche de Jean Viornery, mort le même jour au même endroit, et notamment le récit tiré du Livre d'Or.

A effectué son service militaire de novembre 1901 à septembre 1902, au 38e RI à Saint-Étienne.

Joseph Chaland a habité :

  • à Lyon,
  • à Montluel (Ain),
  • à Izieux, en 1906 : il travaillait alors aux Manufactures réunies de tresses et lacets,
  • à Marseille de 1907 à 1911,
  • à Montréal (Canada) où résidait Léon Chaland, l'un de ses frères, marié en 1911 avec Robertine Lavoie à Jackfish Lake dans la province du Saskatchewan (1) ;
  • puis à Hazleton (Pennsylvanie, États-Unis) (2) à partir de 1911, et à New York (?).

En 1914, il arrive le 12 août dans son régiment, le 38e d'Infanterie caserné à Saint-Étienne. Il meurt au front un mois plus tard. Selon sa fiche matricule, il a été inhumé à la maison du garde-chasse.

1 - Voir la notice consacrée à Félix Vallas (1887-1915) qui, au moment de son recensement en 1907, résidait aussi à Jackfish Lake dans le Saskatchewan (Canada).
2 - Voir le paragraphe ci-dessous.

  • un autre ancien de Sainte-Marie est mort à l'Écouvillon le même mois : Paul Teyssot.

 

 

fiche matricule de Joseph Chaland

 

Joseph Chaland, fiche matricule (1)

Joseph Chaland, fiche matricule (2)

Joseph Chaland, fiche matricule (3)
fiche matricule de Joseph Chaland, né le 4 août 1880

 

 

 

en 1906, Joseph Chaland était à Izieux

 

Diapositive1
sur le recensement d'Izieux en 1906, on voit que Joseph Chaland travaillait aux Manufactures réunies

 

 

 

Joseph Chaland, à Hazleton

Pour 1911, la fiche matricule de Joseph Chaland indique comme adresse :

Joseph Chaland, 1911 à Hazleton (USA)

Il s'agit de la société Duplan Silk Company (Société de soierie Duplan) créée par le Lyonnais Jean Duplan (1861-1941) en 1898 à Hazleton.

Il est probable que Joseph Chaland travaillait dans cette branche : a-t-il été embauché par Jean Duplan en 1911 ? ou bien travaillait-il déjà chez Duplan en France et a-t-il fait un séjour dans l'entreprise américaine ? ou bien y représentait-il une société lyonnaise ? À cette date, Duplan se spécialise dans les fibres artificielles, la rayonne (source).

Joseph Chaland était-il l'un de ces voyageurs de commerce que Jean Duplan, sous le pseudonyme de Jean Farmer, décrit avec verve dans son livre César-Napoléon Gaillard à la conquête de l'Amérique, en 1918 ?

 

Duplan Silk Corporation
la Duplan Silk Corporation à Hazleton (Pennsylvanie, États-Unis)

 

Hazleton, Duplan Silk Mill, 1906
Hazleton, Duplan Silk Mill (usine de soie Duplan)

 

Hazleton, see from Duplan Silk Mill, 1907
Hazleton, Duplan Silk Mill (usine de soie Duplan)

 

Hazleton, Duplan Silk Mill, années 1940
Hazleton, l'usine de soie Duplan et la maison des jeunes filles (ouvrières), années 1940

 

Joseph Chaland est resté, pour le moins, plusieurs mois à Hazelton. Il a donc été témoin d'une ville qui présentait cet aspect vers 1911. Avait-il ces images encore en tête quand il est tombé quatre ans plus tard à la lisière d'un bois dans l'Oise ?

 

Hazleton, postée en 1907
Hazleton, carte postée en 1907

 

Hazleton, 1907
Hazleton, carte postée en 1907

 

Hazleton, postée en 1908
Hazleton, carte postée en 1908

 

Hazleton, 1912
Hazleton, 1912

 

Hazleton, vers 1905-1910
Hazleton, vers 1905/1910

 

Hazleton, vers 1910
Hazleton, vers 1910

 

 

 

Joseph Chaland  est mort à l'Écouvillon (Élincourt, Oise)

 

123047371_o
l'Écouvillon (Oise) sur la carte IGN 1950 (Géoportail)

 

Élincourt, vue générale
Élincourt (Oise) avant la guerre

 

sapins détériorés par obus, Élincourt, 16 sept 1914
sapins détériorés par les obus, à Élincourt,
le jour de la mort de Joseph Chaland : 16 septembre 1914

 

tranchée à l'Écouvillon
tranchée à l'Écouvillon (Élincourt, Oise), en 1916

 

123047456_o
l'Écouvillon, vers Élincourt-Sainte-Marguerite, juillet 2013

 

 

 

 

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12 octobre 2018

Paul DE LA CHAPELLE

les 146 anciens élèves de Sainte-Marie morts pour la France, 1914-1918

 

 

 

Paul DE LA CHAPELLE

 

 

DE LA CHAPELLE, Paul Passerat, fiche MPLF

 

Paul de la Chapelle est né le 26 mai 1894 à Pérouges (Ain). Il est mort le 16 mai 1917, à 4 heures 30 du matin, à la cote 1067 au nord de Monastir (Macédoine), sur le front de l'armée d'Orient (1). Il allait avoir 23 ans.

Il était arrivé au 10 Cuirassiers à Lyon, le 5 septembre 1914 ; brigadier le 9 novembre 1914.

Passé au 2e régiment de Dragons le 24 octobre 1915.

Passé au 4e régiment de Chasseurs d’Afrique, groupe léger de la Brigade d’Orient, le 19 octobre 1915 [date ?].

Passé au 13e Chasseurs à cheval, le 1er janvier 1916. Maréchal des logis, le 20 octobre 1916.

  • Si Paul de la Chapelle appartient bien au 13e Chasseurs à cheval, seuls quelques éléments de ce régiment sont présents dans l'armée française d'Orient et sont regroupés dans l'unité appelée : groupe léger du 13e Chasseurs à cheval, qui opérait en réalité à pied.

Il serait inhumé, selon un relevé établi à partir des informations détenues par l'Ambassade de France en Turquie, dans le cimetière de Seddul Bahr, à la pointe sud de la presqu'île de Gallipoli. Cette information est suprenante. Les soldats enterrés à Seddul-Bahr sont des combattants des Dardanelles tombés en 1915, soit sur la terre ferme (Turquie) soit en mer (Grèce) quand ils se trouvaient sur un navire hôpital par exemple.

Que Paul de la Chapelle repose en terre turque supposerait que sa dépouille ait été transportée depuis Monastir (Macédoine). Assez improbable. Et quand ? Pas en 1917, c'est sûr. Plus tard ? Mais par qui ? et pourquoi ? Comment son nom apparaît-il sur le relevé de Seddul-Bahr ? Peut-être une interpolation...

Il est plus vraisemblable que Paul Passerat de la Chapelle ait été enterré sur les lieux de sa mort, comme sur cette photo (voir en bas de la page).

1 - Voir la notice consacrée à Claude Courbon mort lui aussi en Macédoine, mais six mois plus tôt, le 6 octobre 1916

 

 

 

actes d'état civil

 

acte naissance Paul Passerat de la Chapelle
acte de naissance de Paul Passerat de la Chapelle, né le 26 mai 1894

 

transcription acte décès Paul Passerat de la Chapelle, horizontal
transcription de l'acte de décès (lire ci-dessous)

 

transcription acte décès Paul Passerat de la Chapelle
transcription de l'acte de décès de Paul Passerat de la Chapelle

 

Transcription acte décès de Paul Passerat de la Chapelle. Extrait :

«L’an 1917, le 18 mai à quatorze heures, étant à Monastir.

Acte de décès de Passerat de la Chapelle Paul Henri Marie Joseph, maréchal-des-logis à l’escadron de mitrailleuses (…) décédé à Monastir, avant-postes cote 1067, Serbie. Mort pour la France le 16 mai 1917 à quatre heures trente minutes du matin (…).

En raison des circonstances, l’officier d’état civil n’a pas s’assurer de la réalité du décès ; elle résulte de la déclaration des témoins si-après désignés.

Dressé par moi, Lemaire Henri Gustave, officier de détails (1), officier d’état civil, sur la déclaration de Chaléat Léon François Anatole, chasseur de deuxième class, n° matricule 076 et de Vernettes Étienne François, chasseur de deuxième classe, n° matricule 3226 ; témoins qui ont signé avec moi, après lecture

1 - L’officier des détails occupait des fonctions administratives de comptabilité à l’état-major d’un régiment ; ici, il a charge également de l’état civil.

 

 

fiche matricule de Paul Passerat de la Chapelle

 

Paul Passerat de la Chapelle, fiche matricule (1)

Paul Passerat de la Chapelle, fiche matricule (2)
fiche matricule de Paul Passerat de la Chapelle, né le 26 mai 1894

 

 

 

Sainte-Marie, Livre d'Or, 1914-1918

Paul Passerat de la Chapelle,
de la Rouge

Né au château de la Rouge (Pérouges, Ain), le 26 mai 1894, Paul de la Chapelle avait puisé, près des siens, le culte de la famille. Âme droite, très virile et ne transigeant point avec le mal, il annonçait un caractère fortement trempé.

Au début de la guerre, grâce à un brevet d’aptitude militaire, il put choisir son régiment, et entra le 5 septembre au 10e Cuirassiers, à Lyon. Un mois et demi plus tard, il était nommé brigadier et allait partir pour la Belgique lorsqu’une fatigue passagère l’arrêta. Elle devait se compliquer dans la suite d’une pleurésie sérieuse et il fut obligé de rester deux mois à l’hôpital.

À peine rétabli, il revient au 10e Cuirassiers, et se refusa énergiquement à la réforme que proposait son major. «En temps de guerre, disait-il, on ne se fait pas réformer».

Cette pleurésie l’empêcha du moins de continuer son service comme cuirassier, et ne lui permit pas davantage d’être agréé en qualité de cycliste, comme il l’aurait voulu. C’est alors qu’il s’offrit au commandant du 10e qui demandait des volontaires mitrailleurs. On était en octobre 1915. Après un stage de trois semaines au camp de la Valbonne, il était désigné pour partir en Orient avec les chasseurs d’Afrique. Cette séparation devait coûter beaucoup à sa nature affectueuse, mais il accepta le sacrifice avec courage et se plut à inspirer les mêmes sentiments à tous les siens : «Que la volonté de Dieu soit faite !» Cette parole fut son adieu.

À peine débarqués, les mitrailleurs furent envoyés pour protéger la retraite de Serbie.

Pâques 1916 le trouva au repos à Topchin [ou Topsin (auj. Gephyra) en Macédoine, au nord-ouest de Salonique], heureux de pouvoir accomplir ses devoirs religieux. Lui-même servit cette messe de Pâques à 5 heures du matin et il avait la consolation de voir à ses côtés cinq autres de ses camarades que son exemple avait entraînés.

Après ce repos, ce fut un stationnement, en été, aux Monts Belès, à Poroï, puis l’acheminement vers Florina et ensuite vers Monastir où sa section fut la première à entrer sur la droite, ce dont il était justement fier.

Entre temps, il avait été nommé maréchal des logis au groupe léger du 13e Chasseurs à cheval et décoré de la croix de guerre avec citation : c’est dire que les occasions ne manquaient point de se signaler par une attitude énergique en face du danger, et Paul de la Chapelle savait prendre largement sa part au milieu du péril.

Après avoir vécu la vie des tranchées, en première ligne, jusqu’au 22 mars, il attendait son tour d’être rapatrié, puisqu’il avait 18 mois de séjour en Orient, lorsqu’on vint annoncer la nécessité d’une nouvelle attaque et sans renfort. L’action, dans de telles conditions, devait être périlleuse. Paul ne dissimula point la gravité de l’heure.

Le 10 mai, il écrivit donc, sous forme d’adieux à sa famille, une lettre qui fut trouvée sur lui. Elle commençait par quelques mots d’espérance : «J’ai prié Dieu et la Sainte-Vierge, tous les jours. J’ai confiance !» Puis, en face même de la mort bien pressentie, il ajoutait : «Que la volonté de Dieu soit faite ; je mourrai en pensant à Dieu… Au revoir au Ciel, un jour !… N’ayez pas trop de peine».

Le 16 mai en effet, nous dit sa mère, «Dieu lui donnait la paix du Ciel. Une balle ennemie l’atteignit à la tête et mit fin à cette vie qui promettait d’être une vie de fidélité au devoir. Les quelques survivants de son groupe s’accordent à dire qu’il était la bonté même, que sa section était une section modèle. Ses hommes l’aimaient, car il avait su les comprendre et ceux qui l’ont connu parlent de lui avec une profonde émotion».

 

 

Paul de la Chapelle a appartenu à des régiments de cavalerie

 

Lyon, 10e Cuirassiers, 1908
de septembre 1914 à octobre 1915, il a appartenu au 10e Cuirassiers, de Lyon (photo, 1908)

 

Lyon, 10e Cuirassiers, bivouac
le 10e Cuirassiers de Lyon dans lequel Paul de la Chapelle est entré en septembre 1914

 

2e Dragons, vers 1915
2e régiment de Dragons : Paul de la Chapelle y est resté un an (1914/1915)

 

un régiment de Dragons, escadon à pied, 1914-15
un escadron à pied d'un régiment de Dragons, 1914/1915

 

13e Chasseurs, vers 1913
13e Chasseurs, vers 1913 ; Paul de la Chapelle y est affecté à partir de janvier 1916

 

 

 

Paul de la Chapelle était à Monastir (actuelle Macédoine)

 

Monastir 1917, rue du Roi Pierre
Monastir en 1917, soldats français et alliés

 

Monastir, 8 mars 1917
Monastir le 8 mars 1917 : les Français y sont entrés le 19 novembre 1916

 

alentours de Monastir, 1917
alentours de Monastir en 1917

 

 

l'attaque du 16 mai 1917...

 

JMO service de santé, 57e Division, 16 mai 1917
JMO du service de santé de la 57e Division, 16 mai 1917 (transcrit ci-dessous)

 

  • Extrait du Journal des marches et opérations du service de santé de la 57e Division, à la date du 16 mai 1917 :

16 mai. Attaque menée par le groupe léger du 13e Chasseurs à cheval (escadron à pied) et le 34e R.I.C. Un bataillon en réserve. À 4 h du matin.
Le P.S. [poste de secours] du groupe léger est au-dessous de ?/17.
Le P.S. régimentaire du 34e RIC est à Chevassus [ravin Chevassus].
Les P.S. de bataillon, dans le ravin des A.
Les troupes d'attaque parties à 4 h réussissent d'abord à occuper les divers mamelons n° 1, 2, 3 et les (?). Puis des marmitages très sérieux et des contre-attaques les chassent. Les blessés arrivent dès 8 h du matin.
De 8 h à 20 heures, 231 blessés arrivent dont 4 officiers.
Il avait été entendu que les évacuations des malades transportés en cacolet (1) ou en litière ne se feraient pas pendant le jour. Cependant, les P.S. étant encombrés et réclamant à grands cris, on essaye de lancer quelques mulets vers Snegovo et jusqu'aux P.S. ; ils arrivent à passer mais bientôt repérés.

1 - Cacolet : bât constitué de deux sièges situés de part et d'autre du dos de l'animal porteur.

 

Après la prise de Monastir, le 19 novembre 1916, le front s'est stabilisé au nord de la ville pendant de longs mois. La cote 1067 a fait l'objet d'offensives en mars 1917 par le 242e RI, en vain. En mai, on trouve mention de l'attaque dans l'Historique du 371e RI : «Le 16 mai 1917, il appuyait et flanquait de deux de ss bataillons l'attaque des mamelons de 1067 exécutée par le 34e R.I.C. et le groupe léger. (...) L'opération n'ayant pas réussi...».

 

attaque cote 1248, mars 1917, 1ères lignes
Monastir, attaque cote 1248, mars 1917, 1ères lignes avant l'assaut (source)

 

attaque cote 1067, mars 1917, artilleurs
Monastir, attaque cote 1067, mars 1917, artilleurs (source)

 

 

 

...sur la cote 1067 où est mort Paul Passerat de la Chapelle

 

croquis du relief au nord de Monastir
le relief au nord de Monastir : en noir, les lignes de crête

 

cote 1067 sur carte légendée
la cote 1067, au nord de Monastir, zone disputée pendant des mois en 1017
(fond de carte : la planche Bitola de le relevé 1900-1912, éditée par l'université de Budapest)

 

 

 

où est inhumé Paul Passerat de la Chapelle ?

 

extrait relevé cimetière Seddul-Bahr, légendé
selon ce relevé, Paul Passerat de la Chapelle serait enterré en Turquie... Surprenant.

 

cimetière Seddul-Bahr, 2006
cimetière de Seddul-Bahr en Turquie, 2006 (source)

 

Monastir, 1917-1918, tombes
n'aurait-il pas plutôt été enterré dans ce genre de sépultures ? (Monastir 1917/1918)

 

 

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